Hello tout le monde - Me revoilà avec une autre histoire centrée sur Severus, encore jeune et innocent - enfin non pas innocent, mais juste jeune homme, dans ses premières années de mangemort et d'enseignant. - évidemment le thème c'est son amour pour Lily, bien sûr, les conséquences et les tournants que cela lui a fait prendre. Je suis désolée d'avoir fait des paragraphes si fournis et sûrement durs à lire, mais je n'arrivais pas à les découper - ce sont les pensées de Severus, elles se suivent sans pauses, désolée encore - Bon j'arrête mon monologue qui n'intéresse personne - Bonne lecture

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Ombres et lumières

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Le jeune homme était livide. Il avait toujours eu un teint blafard, mais toute nuance de couleur venait de déserter son visage, ainsi que le reste de son corps. Ses doigts étaient gelés, sa température avait chuté aussi sûrement que si la mort l'avait frappé.

Car la mort venait en effet de le frapper, en plein cœur. Il avait écouté parler son Maître, celui qu'il vénérait, celui qui, il en était persuadé, allait changer le monde sorcier, allait changer son monde. Il était le vilain petit canard, qu'on rabrouait, qu'on moquait et humiliait. Il avait toujours vécu cela, depuis qu'il savait marcher, mais le Maître devait tout modifier, il devait libérer son avenir de la médiocrité, il devait lui apporter gloire et mérites, et il le pensait naïvement, le bonheur viendrait de lui-même ensuite. Il l'imaginait déjà, le retour tant rêvé de la jeune fille belle comme le soleil qui avait inondé son cœur et son âme, celle dont la seule évocation le rendait heureux et meurtri en un seul temps. Celle qu'il avait perdue par deux fois déjà. Quand elle lui avait claqué la porte de sa salle commune au nez et refusé depuis de lui adresser la parole, quoi qu'il fasse. Et quand elle avait osé donner sa main si pure à un imbécile même pas digne d'être dans la même pièce qu'elle. Mais Severus n'avait pas voulu s'interposer. Il l'aimait tant qu'il avait depuis longtemps accepté de ne pas la contredire. Elle ne voulait plus lui parler, soit. Il attendait, le cœur meurtri et les larmes retenues tout au fond de lui, qu'elle change d'avis. Forcément son meilleur ami allait lui manquer dans une semaine ou trois ou deux mois ou… qu'importe le temps que cela prendrait, elle reviendrait vers lui, c'était obligé. Et puis Severus n'allait pas faire le premier pas, quand même! Il s'était excusé, cela aurait du suffire, et puis on ne forçait pas Lily Evans à faire quelque chose qu'elle n'avait pas décidé de faire. Il fallait que l'idée vienne d'elle, et elle viendrait, il lui suffisait d'attendre patiemment. Et la patience était l'un des points forts de Severus, c'était sa confidente, quand il devait se cacher dans l'armoire en attendant que son père ait fini de casser les meubles et de crier sur sa mère. C'était sa compagne quand il devait faire semblant de dormir en attendant que les sanglots de sa mère s'épuisent. C'était sa complice quand il quêtait ses ennemis derrière les couloirs en attendant de cueillir sa vengeance. Oui la patience était de son côté, et Lily se lasserait de lui faire la tête.

Mais Lily ne s'était pas lassée, elle n'était pas revenue comme prévu, quelques temps plus tard pour lui demander d'oublier et de redevenir amis. Non, les mois avaient passés, l'année scolaire s'était terminée, l'été s'était envolé, plus vide, plus froid et solitaire que jamais, et une autre année avait commencée, puis finie elle aussi mais la jolie rousse ne lui avait plus adressé un mot, même de colère. Rien. Severus avait commencé à douter, mais il n'avait toujours rien dit. Dire quoi? Ouvrir son cœur? Il y avait pensé, envisagé, longtemps hésité, puis avait pris un peu de courage, celui que les harceleurs avait bien voulu lui laisser, pour la rejoindre un jour dans le parc. Il connaissait chacune de ses promenades, chacun de ses gestes, tant l'observer avait toujours été son plus grand plaisir, depuis leur rencontre. Il s'était avancé, avait préparé son texte, plein de constrictions, d'humilité et de sagesse aussi, prévu de faire étalage de sa maturité quand quelqu'un l'avait dépassé en courant. Quelqu'un qui s'était arrêté devant son but, quelqu'un qui avait posé ses mains sur elle, et qui avait capturé ces lèvres si sublimes avec sa bouche avide et répugnante, quelqu'un qu'elle n'avait pas repoussé au contraire, et Severus avait à cet instant perdu toute raison d'espérer. Il avait serré jusqu'à le briser le petit cadeau qu'il lui avait préparé, gage d'amitié et de réconciliation. Il avait serré ses doigts jusqu'à couper toute circulation sanguine, jusqu'à cesser d'exister. Et il était reparti, dans l'ombre.

Quelques autres années avaient passées, toute joie l'avait quittée, il ne savait plus que travailler pour obtenir cette gloire que l'autre avait eu, offerte au berceau et dont lui avait été privé. Cette gloire qui avait éblouie la jeune fille, et qui la lui rendrait, il n'y avait pas d'autre explication, ni solution. Qu'importe les sacrifices, qu'importe s'il fallait embrasser une cause qui ne l'intéressait pas, qu'importe s'il fallait s'abaisser, il obtiendrait les honneurs et elle reviendrait.

Aujourd'hui, il s'était senti près du but. Il avait récolté une information qui plairait à son Maître, qui lui donnerait sa confiance et bientôt une place enviée. Il l'avait répétée, comme un bon chien fidèle et soumis, confiant en l'avenir et la récompense à venir. Mais la conséquence venait de le frapper comme la foudre. Le Maître en avait déduit des choses à pâlir. Et Severus avait, pour la deuxième fois de sa jeune vie, pâli à s'en glacer les sangs. La vie battait-elle encore dans ses veines? Il pourrait parier que non.

Il avait compris depuis un moment que les opérations que ses comparses accomplissaient, sans lui puisque pas encore jugé digne par le Maître, étaient des meurtres, plus ou moins abominables, justifiés par leurs théories élitistes. Il savait que ses preuves d'allégeances qu'on lui demanderait bientôt seraient du même ordre. Et cela ne le dérangeait pas, il se savait capable du pire, il avait déjà poussé la première porte de l'enfer en préparant les poisons dont le Maître faisait grand usage sur les traîtres. Il savait que la mission que le Maître était en train d'échafauder se terminerait en cortège funèbre pour ses opposants. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était la cible qu'il choisirait. Et son esprit vif en saisit instantanément l'ironie. Servir le Maître pour obtenir la gloire, qui lui rendra celle de ses rêves, servir le Maître venait de causer la condamnation d'elle justement, comme l'image du serpent qui se dévore lui-même la queue.

Pris de panique, mais toujours discrète, parce que la dissimulation et le secret sont une part de son âme, le jeune homme demande au Maître, ivre de désir de mort, ose demander la vie. Il demande une faveur, il demande d'épargner une vie, une vie inutile certes puisque celle d'une sang de bourbe, mais une vie qui ne le menace pas, la vie d'une femme contre celle d'un enfant. Il se propose même pour tuer le sang-mélé, que le Maître ne se fatigue pas inutilement, que cela sera la preuve de sa loyauté. Mais le cruel n'acquiesce pas, il se méfie. Pourquoi épargner une infamie vivante? Pourquoi ne tuer que l'enfant? Quelle loyauté serait d'épargner une de leurs ennemis, ceux dont ils exigent la disparition? Et il a peur, il craint les prophéties. Celle-ci parle d'un pouvoir qui serait supérieur au sien. Personne n'a le droit d'avoir plus de pouvoir que lui, personne ne doit lui faire de l'ombre. Il va tuer lui-même cette menace, et cela blessera son adversaire de toujours, celui qui lui résiste, celui qui ose lutter contre lui, celui qui la toujours brimé. Il va commencer par cette famille de traître et de déchets, puis se retournera contre l'autre, le vieil fou qu'il déteste et jalouse.

Severus ne pouvait pas insister. Il n'a jamais confié à qui que ce soit ses sentiments profonds, ceux dont il ose à peine les prononcer dans sa tête. Il refuse de les montrer et les expliquer. Aussi il rebrousse chemin devant le Maître. Mais il a entrevu une lueur d'espoir. Son Maître craint une personne, une seule personne plus forte que lui qui lui résiste. Cette personne est donc son dernier espoir. Il prend sa décision en un instant, cet instant qui enchaînera sa vie pour des décennies, cet instant qu'il ne regrettera jamais, malgré les douleurs qui suivront. Il se retire, avec la mission que le Maître lui a confié: celle de se rapprocher de leur ennemi, celle d'espionner le grand Dumbledore. Et Severus s'exécute. Il demande une rencontre avec le directeur de la grande école qu'il a quitté il y a seulement trois ans. Il doit lui demander un travail, il est le meilleur élève de sa promotion, il est le plus jeune diplômé de la prestigieuse école des Maîtres des Potions, et il l'assure à son Lord, le directeur a une dette envers lui, une promesse de l'aider contre un certain secret qu'il a gardé autrefois.

Intrigué, l'honorable directeur répond à sa demande, il le rejoint sur une colline désolée et déserte. Cela pourrait être un piège, pourquoi quelqu'un d'aussi important que la chef de file de la résistance contre le pire des mages noirs qu'a connu l'humanité sorcière prend autant de risque à rencontrer un jeune homme qu'il sait être soumis à son ennemi? Il a prit des précautions bien sûr. Il pense que ce jeune mangemort est un messager, et la curiosité de voler à ce jeune esprit faible et soumis des secrets est tentante. Et la surprise est d'autant plus grande. Le jeune homme, qu'il a connu brillant mais faible, se soumet spontanément à lui, à sa colère. Il vient, non pour le défier ou le menacer, mais le supplier. Pas pour lui, mais pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'est pas de son côté, quelqu'un que les siens détestent et cherchent à éradiquer. Dumbledore entend dans les suppliques du garçon, un cœur brisé mais aimant, il entend le cri d'un être qui a déjà tout perdu avant même d'avoir eu, et qui choisit la souffrance du sacrifice pour une autre. Dumbledore est touché, malgré lui. Mais Dumbledore reste un stratège. Il voit l'utilité qu'il pourra en retirer. Il comprend que ce jeune homme, suppliant, a de grandes capacités et surtout, des motivations inébranlables. Dumbledore sait la force de l'amour, il sait que c'est la seule arme que Voldemort ne pourra jamais étreindre, et l'envie de le détruire avec cette arme est tentante. Il se sert de ce jeune homme inquiet, de ce cœur en lambeau, pour espionner son ennemi. Il sait que le potionniste ferait tout pour protéger cette femme qu'il aime sans en prononcer le mot. Et il le retourne contre son propre Maître, contre la promesse de sauver sa dulcinée. Il en fait son espion, son cheval de Troie. L'Amour fort et éternel contre la haine aveugle et implacable. Severus demande que Dumbledore cache Lily et sa famille, il évoque le sortilège puissant du fidélitas et Dubledore promet de la mettre en sécurité. Il lui offre un poste de professeur, qu'importe ses capacités, ce n'est qu'une couverture. Severus accepte, cela lui offre l'opportunité d'obéir à son Maître, en apparence, et d'obtenir facilement ses ordres réels de la part du vieillard.

Quand deux jours plus tard, Severus prévient affolé, que Voldemort recherche activement les Potter, Dumbledore avoue ne pas savoir qui est le gardien du secret que la famille a choisi. Le nouvel professeur s'angoisse: ils n'ont pas choisi le directeur? Qui pourrait offrir les mêmes garanties de silence que Dumbledore, bien à l'abri du Lord sombre dans les murs protégés de Poudlard? Qui aurait la force de résister aux tortures des mangemorts? Personne ne le pourrait, personne. L'idiot de chef de famille a forcément choisi son tout aussi imbécile de meilleur ami. Ce petit chien pouilleux de Black, cet arrogant fils à papa, qui n'a connu de la vie que fortune et œillades des filles, ne pourra que se montrer aussi lâche et faible que les autres de sa catégorie. Car Severus connaît bien les fils de Sangs-purs. C'est fier de ses origines, cela se considère supérieur à tout le monde, même les plus méritants, mais ils ne sont que des lâches qui rampent devant le Maître, par crainte d'un doloris, plus que par conviction. Leurs belles théories ne sont que des façades de commodités et de tremplin pour le pouvoir. Sauf en ce qui concerne la Lestrange. Elle croit dur comme fer en son Maître. Or Severus n'ignore pas le lien de parenté qui la lie à cet arrogant blanc-bec de Sirius Black. Elle saura le trouver où qu'il se cache, elle saura le flairer comme un chien de chasse flaire le gibier, elle saura le faire parler, personne ne résiste à ses actes de tortures, Severus l'a vu à l'œuvre, elle est effrayante, même parmi ses propres alliés. Non, personne ne saura protéger Lily comme il le faut. Sauf…sauf lui-même.

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ça vous plait cette narration? que va faire Severus, vous vous en doutez! cette histoire aura 6 chapitres - à bientôt - n'oubliez pas les commentaires, on aime et on répond