Son regard la poursuit. La bête a repéré son odeur envoûtante. Il ne la laissera plus jamais, jusqu'à sa mort...

La course poursuite débute, tout n'est qu'un jeu pour lui. Le chat et la souris. L'Humain et La Bête.
Les lourdes pattes se mouvent avec brutalité. Les griffes acérées s'enfoncent dans le sol de la forêt. Un cri de peur s'échappe de sa bouche lorsqu'elle trébuche. L'animal est rapide, il faut lui échapper, avant que ses crocs ne la transperce, que sa gueule dégoulinante de bave blanche ne se referme sur sa chair tendre. Son cœur s'affole lorsqu'elle l'entend. Ses bruits salivaires et de bête affamée la font courir plus vite. Sa respiration est saccadée, ses mains crispées sur un bâton qui lui ne sera d'aucune utilité.
Elle veut fuit la Chose, fuir cette peur qui la fait vomir en pleine course, l'obligeant à se tordre en deux pour rester sur ses pieds.

Elle veut fuir la mort.

Chaque foulée devient une épreuve, sa tentative de survivre est vouée à l'échec , inconsciemment elle sait. La Chose noire se rapproche, la peur l'excite, il est né pour tuer, s'abreuver du sang de sa proie naturelle. On lui a donné bien des noms, mais aucun ne peut définir ce qu'il est réellement. C'est un fléau, une malédiction, un malheur venu droit de l'Enfer. Littéralement. De la bave coule sur son talon, son muscle vital est à bout. Elle ne peut pas, elle ne veux pas mourir. Mais son sort est scellé, depuis qu'il l'a vu. Les arbres dansent devant ses yeux. Elle suffoque, tombe sur la terre la humide. Une masse s'abat sur sa poitrine, les yeux révulsés elle tente de repousser cette chose. Un étau lui sert la gorge, quatre pointes s'enfoncent dans son corps. Son hurlement déchire la nuit. Le mélange de son sang et d'une bave putride se répand sur son visage vidé de toutes couleurs. La plaie béante laisse voir son cœur, qui tressaute dans un ultime battement, sa peau arrachée gît à côté de son corps sans vie.
La Bête lèche goulûment le sang sortant juste de ses artères. Enfin reput elle laisse sa victime, sans même manger ne serait-ce qu'un muscle. Durant son repas ses griffes ont labourées le ventre de la jeune femme. Ses viscères retombent de part et d'autre de son ventre.
Chaque nuit la même chose se reproduira. Des dizaines de fois. Jusqu'à ce que La Bête laisse l'Humanité vivante... Ou décimée.