Des cris, des pleurs, des sorts fusant de toute part, l'odeur du sang, de la mort...

Elle courait à perdre haleine, fuyant l'horreur qui s'étendait sous yeux, à la foi impuissante et consciente de pouvoir changer tout cela. Elle savait que l'ancienne magie coulant dans ses veines pourrait lui permettre de modifier tout cela. Sa mère. Sa mère qu'elle avait tant aimé et à la fois tant haïe de l'avoir laissée seule au milieu de ces monstrers, c'est grâce à elle qu'elle pourrait tout changer. Les sorciers de sang pur pouvaient bien se croire supérieurs à tout autre être au monde, il existait des êtres bien plus purs et puissants, capables de les anéantir tous. Et c'est cela qu'il coinvoitait. C'est pour cela qu'il avait voulu l'épouser, qu'elle s'était retrouvée mariée à l'âge de douze ans au plus grand mage noir de tout les temps. Elle n'avait que dix-huit ans, et pourtant elle avait subi bien plus d'horreurs que certains en toute une vie.

Passant prés d'une fenêtre, elle s'arrêta un instant, remarquant que le jeune garçon qui devait les sauver tous était en difficulté. Comme si un enfant de quinze ans pouvait faire le poids... Une larme coula sur sa joue et elle repris sa course. C'était quitte ou double, mais qu'importe, elle n'avait plus rien à perdre. Le plus précieux était déjà parti, emporté par cet homme fou qu'elle devait considérer comme son mari. Si seulement l'impératrice était intervenue, elle aurait pu tout arrêter, mettre fin à la folie dévastatrice de cet homme. Mais elle s'était cachée derrière les convenance, invoquant le fait que son peuple ne se mêlait pas aux humains. Mais qu'était-elle, elle qui à présent courait pour sauver sa vie, mais aussi des milliers d'autres ? Elle était une princesse impériale et tout son peuple les avait abandonnées en ce monde, sa mère et elle.

Elle atteint enfin une porte qu'elle ouvrit à la volée. Une pluie glaciale lui battit le visage mais elle continua à courir vers la fôret qui s'étendait prés du manoir familial, s'enfonçant au milieu des arbres. Elle pris enfin le temps de ralentir, après tout personne ne viendrait la chercher ici. Sauf peut-être les loup-garous, mais elle saurait se défendre, avec ou sans baguette. Elle ateint une clairière où miraculeusement la pluie ne parvenait pas. La magie ancienne protégeait ce lieu unique, vestige du temps où son peuple vivait encore dans ce monde. Elle approcha de la construction gardée intacte malgré les siècles et posa ses mains sur la pierre glacée. Elle commença alors à réciter une formule qu'aucun humain n'aurait pu comprendre. Une vague d'hésitation la saisie, mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. Une image de son fils lui revint et elle fut confortée dans son idée. Une sorte de halo argenté commença à briller et à l'envelopper tandis que la pierre commençait à vibrer. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la pluie avait cessé et un ciel étoilé s'étendait au dessus d'elle. Epuisée et trempée, elle commença à sentir le vent froid d'octobre la transperçait comme des lames acérées. A cette pensé, elle passa doucement la main sur une fine cicatrice qui ornait son bras. Souvenir de son mari. Elle ferait en sorte que ce souvenir n'ait jamais lieu, elle ferait en sorte de tuer cet homme avant que son emprise sur le monde sorcier ne s'accroisse, avant que qu'il ne marque l'enfant comme son égal. Et pour cela, elle aurait besoin d'un homme, celui qui dirigerait la résistance contre ce monstre.

Sur es pensées, elle disparut pour réapparaitre dans un village sorcier au cœur des collines écossaises dont elle arpenta les rues afin de se diriger vers le château apparaissant au loin.