Je fonçais sur l'autoroute dans mon coupé Mercedes flambant neuf. Placé sur la file de gauche, les voitures qui s'y trouvaient se rabattaient vite vers la droite en me voyant fondre sur elles dans leurs rétroviseurs. Le paysage défilait àtoute vitesse
autourde moi et cette sensation de vitesse était grisante ! L'aiguille du compteur effleurait les 190 km/h et j'avais encore de la réserve sous la pédale ! Cette voiture semblait hors limite !
Devant moi, une petite Ford Fiesta se rabattusur la file de droite me laissant le champ libre, mais pas pour longtemps ! A peine un kilomètre plus tard, une Audi R8 me bloquait la route, respectant scrupuleusement la limite de 130 km/h. Je ne ralentissais
pas, comptant sur le fait qu'elle finirait par se rabattre en me voyant la coller. Mais au contraire elle restait en place malgré mes appels de phare ! Puis, le conducteur se mît àaccélérer me laissant loin derrière ! En àpeine quelques
secondes, elle fut loin devant moi, le soleil se reflétant sur sa carrosserie rutilante argentée. Sur le moment je fus soufflé, avant de me reprendre et d'appuyer sur l'accélérateur. Je sentis mon dos se coller au siège sous l'accélérationet
les champs sur les bords de l'autoroute n'étaient plus qu'un ensemble flou vert clair. J'étaisà195 km/h, le moteur vrombissant et la voiture était toujours aussi stable sur l'asphalte, et silencieuse. Bien vite, le bolide argenté refit
surface devant moi sur la ligne de gauche, roulant toujours aussi vite. La distance entre nos deux voitures s'amenuisait peu àpeu àmesure que je rattrapais le conducteur de devant. Il n'y avait plus que quelques mètres entre nous et l'Audi
devant moi semblaaccélérer un peu plus car elle s'éloignait un peu. J'accélérais et atteignais les 205 km/h. L'autoroute était déserte. J'avais enfin un pilote joueur, qui avait une voiture capable de rivaliser avec la mienne et cela me fit
sourire légèrement.
Mais, tout a coup, l'Audi se déporta sur la file de droite et freina violemment. Toujours lancé a près de 200 km/h, j'eus a peine le temps de tourner la tête pour apercevoir le conducteur. Tout ce que je vis se résumait a une masse de cheveux bruns.
/Je ralentissais pour arriver a 185km/h et enclenchais le régulateur de vitesse. J'avais atteint ma vitesse de croisière. Je jetai un regard dans mon rétroviseur toutes les quinze secondes en espérant apercevoir un éclat argenté mais dix minutes plus
tard, toujours rien. Je ralentissais encore. Il n'y avait pas eu de sorties pour l'instant donc le bolide devait forcement toujours être sur cette autoroute.
Je ralentis encore jusqu'à rouler a 140 km/h. Sur cette portion il y avait un peu plus de véhicules. J'avais semé l'Audi il y a sept kilomètres.
Une Clio devant moi me força a ralentir jusqu'à 130 km/h et je détestait vraiment respecter les limitations de vitesse ! Puis j'entendis une sirène ! Les gendarmes juste derrière moi. Immédiatement je ralentis un peu et cessais de coller la Clio.
J'avais un peu peur qu'ils soient la pour moi. A 210 km/h, je pense qu'ils prendraient mon permis de conduire et en feraient des confettis devant mes yeux, sans parler de l'amende astronomique que je risquais ! Voire même surement d'une convocation
devant un tribunal et l'interdiction de conduire de nouveau un jour.
Mais la fourgonnette me dépassa e fit signe a une voiture un peu devant moi, une Jaguar.
Je soufflais un bon coup et mon cœur reprit peu a peu un rythme régulier.
Et un éclat argenté m'aveugla un instant plus tard. Un sourire fleuri sur mes lèvres.
On dirait que le conducteur savait qu'il y aurait un contrôle radar inopiné a cet endroit la ! Mais comment ?
La circulation s'était fluidifiée, et mon acolyte amateur de vitesse était de nouveau placé devant moi, filant a toute vitesse sur le bitume. J'appuyais sur l'accélérateur pour maintenir une distance acceptable entre nos deux voitures et poussais
l'Audi a accélérer encore plus. Elle se déporta sur la file de droite et je l'avais presque rattrapée lorsqu'elle accéléra de nouveau. Le compteur était presque a 200 km/h et l'adrénaline s'était de nouveau infiltré dans mes veines. Je me sentais
vivant.
J'accélérais encore pour être a son niveau et alors que j'allais y arriver, l'Audi ralentie de nouveau, tout aussi soudainement que tout a l'heure. Et je n'avais toujours rien vu de plus que cette chevelure brune. Le conducteur avait les cheveux longs
? Un hippie qui conduirait une voiture comme ça ? Ou un gothique ? Ou... Une femme ? Non. Ça ne pouvait pas être une femme.
Un panneau m'annonça un péage a 800 mètres, je levais le pied de l'accélérateur jusqu'à retrouver une allure raisonnable et ralentis doucement. Je me dirigeais vers une des files et l'Audi me passa sous le nez, se plaçant devant moi. J'essayais d'apercevoir
le conducteur a travers le pare brise arrière mais les vitres étaient légèrement teintées et la voiture très basse.
Arrivée au niveau du guichet, j'entendis l'ouverture électrique d'une fenêtre et une carte bleue suivie d'une main émergea de l'Audi. Une main des plus féminine, fine, les ongles rubis et une montre a breloques au poignet. Je n'y croyais pas. Une
femme conduire une voiture pareille, et a cette vitesse !
La barrière se leva et le bolide redémarra en douceur, s'extirpant souplement du passage.
J'avançais a mon tour et laisser la machine aspirer ma carte de crédit avant de la récupérer et de démarrer a mon tour.
Je jetai un œil au niveau d'essence et décidais de faire un complément. Un panneau m'indiqua une station Total dans 2 km.
Je roulais doucement, revoyant en boucle ce poignet qui avait l'air si fragile pour tenir le volant d'une voiture roulant a plus de 200 km/h.
Je pris la sortie de l'aire de repos et fis le plein. Il y avait du monde a la caisse, je décidais de patienter en achetant un café au distributeur. Je ne sais pas si c'etait très prudent étant donné comme j'étais déjà survolté mais j'en avais envie.
J'attrapais le gobelet fumant et laissais la place a la personne derrière moi en m'accoudant sur une des tables hautes pour sucrer mon café. Mon œil fut cependant attiré par une chevelure brune sur ma droite. Je tournais légèrement la tête et failli
m'étouffer en voyant une main aux ongles rubis tenir un gobelet, une montre a breloques accrochée au poignet.
Je toussotais pour faire passer ma gorgée qui avait pris le mauvais chemin et pris une grande respiration avant de me diriger vers la caisse et payer mon plein.
Je terminais mon café debout a coté de mon coupé quand j'entendis quelqu'un m'interpeler. Une femme.
"Jolie voiture !"
Je me tournais et cru rêver. La chevelure brune aux ongles rubis avait un visage ! Et quel visage...
La peau un peu bronzée et un léger coup de soleil sur les pommettes où s'etalaient quelques taches de rousseur. De grands yeux bruns aux cils interminables et ce petit sourire mutin qui étirait une bouche pulpeuse d'une appétissante couleur rouge.
Assortie aux ongles.
Je me raclais la gorge avant de faire un sourire.
"Merci !"
J'avisais ensuite sa propre voiture sur laquelle elle était nonchalamment appuyée.
"La votre n'est pas mal non plus !"
Elle sourit et ses yeux se plissèrent un peu, prenant la forme de deux petits arc-en-ciel.
"Assez de café pour reprendre notre jeu ?"
Je n'avais pas remarqué jusqu'à maintenant a quel point sa voix était envoutante. Très suave et douce.
Je sentis mes lèvres s'étirer en un sourire.
"Quand vous voulez mademoiselle..."
"Swan. Bella Swan."
"Edward Cullen, ravi."
"En voiture Mr Cullen !"
Oh cette façon de dire mon nom...
"Dites-moi Miss Swan ? Les gendarmes tout a l'heure... Comment est-ce que vous-"
"L'intuition féminine, vous n'en avez jamais entendu parler Mr Cullen ?"
Je l'entendis rire et c'était le plus beau son que j'avais jamais entendu !
Elle se tourna pour ouvrir sa portière et je jetai un coup d'oeil au reste de son corps. Son visage était magnifique et son corps ne l'était pas moins.
Perchée sur des escarpins noirs a la semelle aussi rouge que ses lèvres, un Jean noir qui paraissait avoir été cousu sur elle tant il était moulant mettait parfaitement en valeur ses longues jambes fines et ses fesses rondes. Et son simple marcel
blanc laissait entrevoir l'arrondis de ses hanches et la finesse de sa taille.
"Qu'est-ce que vous attendez ?! Je dois être sur Cannes avant 18h."
Elle s'était retournée et j'étais sûr qu'elle avait du voir ma langue pendre au sol quand j'aperçus sa poitrine. Ronde et généreuse, elle avait l'air ferme et l'arrondis du col de son top laissait deviner un des bords en dentelle rouge de son soutien-gorge.
/Comment une telle femme peut-elle seulement exister ? Hors des magazines photoshopés je veux dire ? Dans la vraie vie. Personne n'était comme ca, n'est-ce pas ? Un fantasme a l'état pur...
"C'est aussi ma destination Miss Swan, ne trainons pas plus, ma mère va s'inquiéter sinon."
Je lui fis un clin d'oeil et ses joues rosirent un peu plus que son coup de soleil.
"Fils a maman ? Bien, ne faisons pas attendre Maman Cullen."
Elle s'assit et ferma sa voiture avant de mettre le contact. J'entendis le vrombissement de sa voiture et mon cœur s'accéléra. Puis je montais au volant de ma propre voiture et démarrait. De nouveau elle se plaça devant moi et s'engagea sur l'autoroute.
Étrangement, après l'avoir vu, j'hesitais a la pousser a accélérer toujours plus comme je l'avais fait précédemment.
De nouveau elle se plaça a coté de moi sur la file de droite et ouvrit sa vitre. J'ouvrais celle passager pour pouvoir l'entendre.
"Ne me ménagez pas Mr Cullen... A moins que vous n'ayez peur que je vous batte ?"
De nouveau ce ton mutin et ce petit sourire qui me faisait perdre la tête.
Elle accéléra et se replaça devant moi. Je lui fis un appel de phare et appuya sur l'accelerateur. Moi être battu au jeu de la vitesse ? Jamais. C'est ce que je me dis quand je vis avec plaisir l'aiguille du compteur se rapprocher des 190 km/h...
Envoyé de mon iPhone
/
