Disclaimer — Les personnages du Doctor Who appartiennent à la BBC etc… Bah, vous connaissez la chanson.

Personnages — John Smith (Docteur humain), Rose Tyler, agents du Torchwood (ceux du monde parallèle, presque identiques aux originaux)

Avertissement — Quelques allusions et scènes suggérées sur la relation intime entre homme et femme. Rien de choquant, rassurez-vous. Dites donc! Pourquoi j'entends de longs Oooooh déçus?

Rating — M (pour le prochain chapitre, parce que celui-ci est plus un K+ ou un T)

Note de l'auteur — Cela fait un an que John a atterri dans l'Univers parallèle en compagnie de Rose. Ils vivent ensemble, bien sûr, et travaillent tous les deux pour Torchwood. Vous pouvez considérer cette fic comme une suite bonus à "Aime-moi". Enjoy!


Joyeux annversaire!


«SURPRISE!»

John cligna des yeux, ne comprenant rien à ce qui lui arrivait. Il venait de passer une journée plutôt tranquille, ce qui en langage torchwoodien signifiait: pas de fin du monde, juste quelques Raxacoricophalapatoriens mis hors d'état de nuire. Et il était sur le point d'aller chercher Rose pour rentrer chez eux lorsque Pete lui avait demandé de venir à la salle de conference de toute urgence. Comme le chef du Torchwood n'était pas du genre à employer ce terme pour de la broutille, il avait accouru sans perdre de temps…

…Pour se retrouver couvert de confettis et entouré de ses collègues humains qui lui hurlaient dessus à tue-tête. Surprise? Oui, bien sûr qu'il était surpris. Qui ne le serait pas dans ces circonstances? Mais pourquoi devait-il l'être?

«Happy Birthday to you… Happy Birthday to you…»

Le chant qui s'éleva et qui visiblement lui était destiné le rendit fort perplexe. Ce n'était pas du tout son anniversaire! Parce que s'il faisait correspondre le calendrier gallifréen à celui de la Terre, il était né en… Quoique… Cette date n'était plus la sienne, désormais.

«Happy Birthday, Dr Smith…»

Biologiquement parlant, sa naissance datait du jour de la métacrise, qui avait eu lieu il y a un an de cela… Oh. En fin de compte, c'était bien son anniversaire. Sauf que les Seigneurs du Temps n'avaient pas pour habitude de le célébrer.

«Happy Birthday to you! Yéééé!»

La chanson terminée, Rose s'avança vers lui, portant un gâteau si magnifiquement décoré qu'il ne résista pas à l'envie de plonger son index dans la crème afin de la goûter. Parfum vanille, ni trop gras, ni trop sucré. Absolument dé-li-ci-eux.

Sa compagne lui fit de gros yeux avant de le réprimander à voix basse:

— Docteur!

— Hmmm? marmotta-t-il sans ôter le doigt de la bouche.

— Arrête ça et souffle la bougie.

— Souffler la bougie? Pourquoi?

— Parce que. Allez, sinon tu vas tout gâcher!

Un peu plus et elle se serait mise à taper du pied. S'il n'y avait que cela pour lui faire plaisir. Il obtempéra, provoquant un tonnerre d'applaudissements de la part des convives, ce qui acheva de le désorienter de manière définitive. En quoi éteindre la flamme d'une unique chandelle constituait-il un exploit? Mystère!

— Je serai curieuse de savoir le vœu que vous avez fait, dit timidement Toshiko.

— Quel vœu? Fallait-il en faire un?

Cette réplique lui valut tout un tas de regards étonnés. En posant le gâteau sur l'un des bureaux, Rose soupira intérieurement. Voilà qui alimenterait encore les bruits du couloir qui disaient qu'il n'était pas un terrien, un fait qu'elle s'ingéniait à dissimuler autant que possible. C'était une question de sécurité. Elle ne souhaitait aucunement qu'un illuminé en entende parler et décide que son Docteur ferait un sujet d'expérience intéressant.

— John, proposa Pete en lui tendant une flûte de champagne, un petit discours ne ferait pas de mal.

— Oh oui, Doc! s'enthousiasma Jack. Épatez-nous avec votre verve habituelle!

— Un discours, un discours! renchérit Gwen.

Il leur adressa un sourire rayonnant. Un discours? Naturellement. Pas besoin qu'ils le supplient de faire ce qu'il adorait faire. Finalement, cette fête commençait à lui plaire.

Alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole, Rose lui saisit le bras et y exerça une légère pression.

— Inutile de jouer les orateurs, chuchota-t-elle. Un merci enluminé suffira.

Il fit la moue. Parfois, elle le traitait vraiment comme un enfant! Fais pas ci, fais pas ça… Et puis ça ne voulait rien dire, un merci enluminé. Il se retint pour ne pas lui tirer la langue avant de se lancer.

— Chers amis et collègues… Ou les deux… Il y a un an encore jamais je n'aurais imaginé que je serais là, à fêter un anniversaire, le mien, en compagnie de gens aussi fascinants que vous. Ce qui me fait penser que la vie, c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber… Euh, non, attendez.

Il fit une pause, réfléchit une seconde, puis secoua la tête.

— …Désolé. Ça, c'est du Forest Gump.

— Et c'est reparti pour un tour, s'exaspéra-t-elle. D'abord le Roi Lion, et maintenant Forest Gump. Tu regardes trop la télé, Docteur.

Feignant d'ignorer la remarque de sa compagne, il reprit et gratifia l'assistance d'une palabre de cinq bonnes minutes. Lorsqu'il eut fini, satisfait de lui-même, tous avaient les yeux vitreux, et leurs verres étaient vides depuis une belle lurette.

Avec son tact coutumier, Ianto s'empressa de resservir du champagne à tout le monde, tandis que Jackie se penchait vers sa fille.

— Heureusement que tu l'avais prié de faire court, ironisa-t-elle avant d'ajouter d'un ton plus haut. Et si on passait aux cadeaux? Tenez, c'est de ma part.

Le paquet qu'elle lui fourra dans les mains était emballé dans du papier comportant toutes les couleurs possibles et imaginables… en somme, qui faisait "très Jackie". John défit les noeuds avec une certaine appréhension - avec elle, il fallait s'attendre à tout - et découvrit des chaussures. Du bel ouvrage, sûrement du fait-main. Sauf qu'il y avait un problème. Et de taille.

— Je suppose que je dois vous remercier… fit-il en fronçant les sourcils. Mais je ne crois pas que je pourrais les mettre. Car à moins de rapetisser, je ne vois pas comment je…

— Ce n'est pas pour vous, le coupa-t-elle. C'est pour le bébé.

— Euh… Le bébé?

— Mon futur petit-fils. Ou ma future petite fille. Là dessus, je ne suis pas difficile, vous savez, seulement pressée. Alors si vous pouviez vous dépêcher de vous mettre au travail, tous les deux, je vous en serai infiniment reconnaissante.

Quelques uns étouffèrent un petit rire, les autres regardèrent avec pitié John et Rose qui piquaient un fard. Tous ceux à Torchwood ayant eu l'occasion de se frotter à Mme Tyler reconnaissaient que quand elle avait une idée en tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Il ne faisait aucun doute qu'elle allait harceler le couple jusqu'à ce qu'elle obtienne satisfaction… Les pauvres.

— Tu me revaudras ça, maman… lâcha Rose entre ses dents avant de se tourner vers son compagnon. Pour toi, mon Docteur.

Avec tout mon amour, mima-t-elle en silence. Ce fut le coeur battant qu'il prit le paquet qu'elle lui présentait. C'était la première fois qu'elle lui offrait un cadeau, et quel qu'en soit le contenu, il était certain qu'il serait enchanté de… Ah?

C'était une cravate. Une très jolie cravate: d'un rouge amarante, avec de discrètes rayures d'un bleu minuit. N'empêche, cela restait une simple cravate. Pas qu'il aurait voulu avoir quelque chose d'extraordinaire, mais enfin…

— Elle te plaît?

Elle le fixait intensément, avide de son verdict. En croisant son regard, la pointe de déception qu'il avait ressentie fondit comme la neige au soleil. Avoir Rose dans sa vie était le plus grand cadeau qu'il pouvait espérer. Que demander de plus?

— Énormément, répondit-il en déposant un chaste baiser sur sa joue.

— Je sais que tu es déçu, lui murmura-t-elle alors à l'oreille. Mais attends que j'aie refait l'emballage, et nous verrons ce que tu en diras.

Des paroles pour le moins énigmatiques, sur lesquelles il ne put l'interroger plus en avant, les autres le pressant de s'intéresser à leur présent.

Celui de Pete le fit grimacer. Il y avait de quoi. C'était un superbe blaster, avec un viseur laser intégré.

— Vous êtes pourtant au courant de mon opinion sur les armes.

— Que vous les avez en horreur, oui, vous me l'avez répété de cent et une façon différentes. Cependant, avec le travail que nous faisons, je serais plus rassuré si vous en gardiez une sur vous.

— Hors de question que je la porte.

— Oh si, vous la porterez.

— Non.

— Si.

— NON.

— Et si je vous l'ordonnais en tant que votre supérieur hiérarchique?

— Vous voulez vraiment la guerre, hein, Pete?

Les deux hommes se foudroyèrent du regard. Autoritaires chacun à sa manière, il n'était pas rare que leurs volontés se heurtent de plein fouet. Dans ce cas là, les malchanceux qui se trouvaient dans leurs parages préféraient filer ventre à terre, de peur d'être victimes des dommages collatéraux… à l'exception de deux personnes, toutes deux des Tylers.

— Cesse tes enfantillages, menaça la plus âgée, sinon ce soir tu dormiras sur le canapé, mon chéri.

— Continue comme ça, avertit la plus jeune, et tu seras privé de banane pendant une semaine entière, Docteur.

Ce qui mit fin à leurs hostilités.

Puis ce fut au tour du capitaine Harkness, dont le cadeau consistait en une boîte circulaire rose fuchsia, avec une inscription qui emplit John de méfiance.

— Kit de survie pour une soirée romantique? Qu'avez-vous encore inventé, Jack?

— Pourquoi faut-il toujours que vous me soupçonniez du pire? geignit l'interpellé.

— Parce que c'est souvent le cas.

John souleva le couvercle avec circonspection. A l'intérieur, il y avait tout un tas d'objets divers et variés dont l'utilité lui échappait, comme…

— Un canard en plastique? Que voulez-vous que je fasse d'un truc pareil? Que je l'emporte dans la baignoire et que je joue avec?

— Ce n'est pas un jouet, rigola le capitaine. Du moins, pas un jouet destiné aux enfants.

— ?

— Appuyez là, pour voir…

C'est ce qu'il fit. Aussitôt le bec de l'animal commença à vibrer.

— …

— Si vous n'avez toujours pas compris, Doc, je me ferai une joie de…

— Ça va! Je crois qu'il a parfaitement saisi!

Rougissant furieusement, Rose arracha presque des mains de son compagnon pétrifié le canard en question et le remit dans la boîte. Avant qu'elle ne rabatte le couvercle, il eut le temps d'apercevoir une paire de menottes, une espèce de ceinture en cuir cloutée, un livre dont le titre débutait par la lettre K, et beaucoup, beaucoup d'autres choses encore…

— Vous avez une étrange, hem, définition du romantisme, Jack… toussota-t-il, les oreilles hésitant entre le pourpre et la garance.

— Vous me remercierez plus tard! fit le capitaine avec un sourire impudent.

Rose leva les yeux au ciel, mais ne répliqua pas.

Il y eut d'autres cadeaux: banales, moins banales, surprenants. Puis ils découpèrent le gâteau. Le champagne coula à flot, agrémentant rires et conversations.

Beaucoup sollicité au début, lorsque John put reprendre son souffle, il tira la conclusion que plus de la moitié des convives auraient à souffrir de la gueule de bois, demain au réveil. Si les aliens décidaient d'attaquer maintenant, la Terre devrait se passer du Torchwood pour se défendre. Enfin, pas tout-à-fait, puisque lui, il était sobre - plus ou moins - ainsi que Rose qui n'avait presque rien bu… Rose?

Cela faisait un moment qu'il l'avait perdue de vue. Il la chercha hâtivement du regard sans la trouver. Où était-elle?

Quand il interrogea les autres à son sujet, ce fut Gwen qui lui répondit:

— Elle m'a raconté qu'elle était fatiguée, puis elle est partie.

Il en fut abasourdi. Comment ça, partie? Sans lui?

A cet instant, son portable émit le bruit caractéristique qui signalait les textos de sa compagne.

Reviens à la maison de suite.

Un peu inquiet, il fila sans même prendre la peine de dire au revoir, pensant que la plupart n'étaient pas en état de remarquer son départ. Ce en quoi il se trompait.

Voyant le Dr Smith quitter la fête sans emporter ses cadeaux, Ianto, toujours serviable, se chargea de les ranger dans un coin. Le faisant, il se rendit compte que la cravate offerte par Miss Tyler manquait à l'appel.

Bizarre, songea-t-il, vaguement étonné. Qui irait voler une cravate?


Note de l'auteur — Suite et fin dans le prochain chapitre, qui sera du rating M. Mais j'aimerais vous prévenir que je fais dans du soft, et non dans de l'explicite torride. Enfin, je crois, je n'en sais rien, c'est le premier M que j'écris. Vous le lirez et jugerez par vous-même!