« En avant ! Dracaufeu ! ». Ces mots résonnèrent encore à l'oreille du jeune dresseur. La lumière étincelante des projecteurs, la foule emplissant les gradins, la poussière de l'un des terrains les plus célèbres au monde ; tant de chose qu'il ne faisait que se ressasser. Le souvenir était désagréable, douloureux. Il en venait même à cauchemarder. Cela faisait dix jours qu'il avait été vaincu. Dix jours et dix nuits à ruminer, à imaginer une victoire chimérique, victoire qu'il n'atteindrait probablement jamais. Durant toute sa courte vie, il n'avait cessé d'y rêver. Et voilà qu'elle lui échappait. Il ne trouvait plus la force, ni le courage pour continuer, envisageant désormais le pire, abandonner son objectif : devenir le meilleur dresseur au monde. Son seul réconfort résidait en la victoire de l'un de ses meilleurs amis, Richie, face à lui. Mais la défaite de ce dernier par la suite, le démoralisa davantage, réalisant qu'il ne suffisait pas seulement de vouloir pour pouvoir.

Sacha parcourait ainsi, seul, la route reliant le Plateau Indigo, lieu où se déroulait le fameux tournoi de la Ligue Indigo, et Jadielle première ville qu'il avait visité à la suite de son premier départ de Bourg Palette. L'heure était avancée et la pleine lune éclairait les arbres s'élevant de part et d'autre du chemin. Habituellement craintif, voire pétrifié, à l'idée de rester seul dans un lieu obscur, il affichait cette nuit-là un visage dépité, indifférent de ce qui l'entourait. Il venait de quitter sa chambre discrètement, laissant derrière lui ses amis et sa famille. La frustration était à son paroxysme. Avançant d'un pas lent les yeux rivés sur le sol il se répétait sans cesse les mêmes mots :

-Huit badges. J'ai gagné huit badges et je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout. Ni même Richie...

Il se rendit compte de l'ampleur de la tâche. Si ni Régis, ni Richie, deux dresseurs pourtant hors-pair, et certainement meilleurs que Sacha, n'avaient réussi à atteindre la finale, la mission semblait impossible pour le jeune garçon qui n'était parvenu au cinquième combat qu'avec, il faut le dire, de la chance. La réalité lui sauta soudain aux yeux. Fronçant les sourcils, il sentit la colère monter en lui :

-Huit badges et aucun talent. Que de la chance... DE LA CHANCE. JE NE SUIS PAS UN BON DRESSEUR. JE NE FAIS QUE RÊVER.

Il hurla ces derniers mots si fort qu'il en entendit les échos pendant quelques longues secondes. S'entendre hurler ainsi lui parut comme un signe de faiblesse. Déçu de lui-même, il se laissa tomber genoux à terre.

Une larme coula le long de sa joue, puis une autre et une autre... Il ne pouvait plus les retenir. La tristesse, trop grande, l'envahit.

-Un minable, voilà ce que je suis. Un simple minable.

Le cœur serré, il s'attarda sur ses pokéballs. Il fixa l'une d'entre elles :

-Pourquoi ? dit-il à haute voix. Pourquoi tu m'as fait ça ?

Il regrettait ce choix trop rapide. Choix qui lui coûta la victoire. Sa naïveté et sa précipitation lui avaient porté préjudice. Sacha expira légèrement, détournant le regard, puis revenant sur la pokéball reprit :

-Excuse-moi Dracaufeu. Ce n'est pas ta faute. C'est la mienne.

Le regard au loin, dirigé vers l'horizon, il continua :

-Peut-être qu'il est encore trop tôt.

-Pika, pikachu.

Pikachu, qui avait accompagné Sacha tout au long du chemin, s'approcha du dresseur comme pour le réconforter.

-Oh, Pikachu, dit-il l'air triste. Qu'est-ce que je ferais sans vous tous ? Ma vie, mon rêve, tout est fini...

-Pika, pika ?

-Je ne sais pas … je ne sais plus.

Sacha se releva et fixa la lune d'un regard trahissant son incertitude.

-Je ne sais plus si ça vaut le coup de continuer...

-Pika, reprit le petit Pokémon jaune aussi triste que son dresseur.

Les premiers rayons matinaux traversèrent la vitre, illuminant petit à petit la chambre où dormait Ondine. Habituée à se lever tôt le matin, la jeune fille n'attendit pas plus longtemps. Elle s'étira puis bondit hors du lit en direction de l'armoire. L'ouvrant d'un geste vif, elle jeta un coup d'œil à l'intérieur. Trois tee-shirts sans manches jaunes, trois shorts courts en jean et trois bretelles rouges s'y trouvaient.

-Un choix compliqué, dit-elle ironiquement. Il faut vraiment que je pense à racheter d'autres vêtements.

Elle prit avec soin les vêtements puis enleva son pyjama pour se diriger vers la salle de bain. C'est alors qu'on ouvrit la porte avec fracas.

-Ondine !

La jeune fille poussa un cri, surprise, effrayée même, par cette entrée brutale, d'autant plus qu'elle se trouva à cet instant dans le plus simple appareil. Elle attrapa aussitôt un peignoir et s'empressa de l'enfiler avant que le nouveau venu ne puisse voir la moindre chose.

-Pierre ! hurla Ondine, visiblement mécontente de cette entrée. Ça va pas la tête ! Où t'as appris à rentrer comme ça sans prévenir ?

-Euh...Je...

Trop tard. Les joues rouges et le regard hébété de Pierre ne trahirent pas la jeune fille qui comprit très vite qu'il avait tout vu. Elle se mit à rougir, gênée par la situation, sans décolérer pour autant. Le jeune homme quant à lui ne bougea pas et resta là, fixant son amie.

-Et en plus tu continues !

Ondine vociféra ces mots et gifla violemment Pierre dans l'espoir de lui faire reprendre raison. Mais cela ne marcha pas.

-Je l'ai définitivement perdu, reprit la jeune fille, folle de rage, regardant Pierre à terre toujours l'air hébété. Dégage de là !

Elle ouvrit la porte et le jeta dans l'autre pièce, refermant aussitôt derrière lui.

L'importun mit hors d'état de nuire, Ondine reprit son rituel matinal, encore gênée par ce qu'il venait de se produire.

-Je ne comprendrais jamais les garçons, se dit-elle à haute voix. Et particulièrement Pierre. Impossible qu'il se contrôle.

Elle retira son peignoir, prit ses affaires et se dirigea vers la douche. Une demie heure passa au bout de laquelle la dresseuse sortit de sa chambre prête pour une nouvelle journée. À son grand dam, Pierre se trouvait encore sur le parquet les joues empourprées. Il ne s'était toujours pas remis de cette vision pour le moins onirique. Ondine souffla et, sans lui prêter la moindre attention, l'enjamba pour prendre son petit déjeuner dans la salle à manger commune. Elle prit également soin de sortir son Togepi pour qu'il pût profiter du repas.

-Comment tu vas ? demanda la jeune dresseuse, émerveillée et attendrie par le Pokémon. Tu as bien dormi ?

-Togiprri.

Le Pokémon semblait fatigué et mécontent de cette nuit.

-Oh, reprit Ondine l'air triste et d'autant plus attendrie. Excuse-moi. La prochaine fois tu dormiras avec moi, ok ?

-Togipri ! lança le Pokémon, satisfait par la proposition.

La dresseuse, Pierre, le professeur Chen ainsi que la mère de Sacha et lui-même passaient les derniers jours dans une maison en bois non loin du village Pokémon et de la zone de combat où se déroulait la Ligue Indigo. Malgré la défaite de Sacha il y avait dix jours de cela, le petit groupe était resté sur place pour assister aux derniers combats et à la finale de la compétition Pokémon, qualifiée « d'absolument grandiose » par le professeur Chen. La cérémonie le fut tout autant. Lorsqu'il n'y avait ni combats, ni cérémonie, Ondine et Pierre profitaient des diverses activités proposées à côté du tournoi, tandis que le professeur Chen et la mère de Sacha interrogeaient les différents participants pour en connaître un peu plus sur les différents types de stratégies. Sacha, quant à lui, accompagnait ses deux amis cachant au plus profond de lui sa déception. Il feignait, avec plus ou moins de succès, d'être heureux. Ondine, probablement la plus perspicace d'entre eux, avait vite compris la situation. Cependant, elle abandonna rapidement l'idée d'aborder le sujet sensible avec Sacha, ce dernier étant quelque peu susceptible, surtout concernant son rêve.

Les deux derniers jours, le jeune dresseur n'accompagna pas ses deux amis, ce qui inquiéta fortement ces derniers. Mais il les rassura rapidement prétextant quelques rendez-vous avec Richie. Contrairement à Pierre, Ondine n'y crût pas un instant mais laissa son ami pensant qu'il avait grand besoin de se retrouver seul au moins une journée pour se remettre les idées en place. Elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle allait apprendre ce jour-là. Arrivée à la salle à manger, elle découvrit le professeur Chen ainsi que la mère de Sacha assis de part et d'autre de la grande table sur deux bancs. Cette dernière accueillie la jeune fille avec un sourire :

-Ah, bonjour Ondine ! Bonjour Togepi ! dit-elle.

-Tu as bien dormis ? demanda le professeur également enjoué.

-Bonjour, madame Ketchum. Bonjour professeur Chen, répondit-elle le sourire aux lèvres. J'ai bien dormi, merci. Togepi un peu moins. Et vous ?

-Très bien. reprit le professeur Chen. J'apprécie le confort des chambres et le moelleux des lits.

-En effet ! ajouta la mère de Sacha, suivi d'un rire amical.

Ondine s'assit sur l'un des bancs, près de la mère de Sacha.

-Un peu de thé peut-être ? lui proposa le professeur Chen.

-Oh, volontiers. Tu en veux aussi Togepi ?

Le Pokémon hocha la tête en signe de désaccord.

-Ah, oui. C'est vrai que tu n'apprécies pas trop le thé, reprit Ondine tout en lui donnant de la nourriture Pokémon.

La jeune fille prit deux carrées de sucres, une cuillère, et touilla lentement son thé.

-Vous savez ce qui prend à Pierre de hurler et de rentrer dans les chambres dès le matin ? interrogea-t-elle, curieuse d'en savoir plus.

-C'est vrai qu'il m'a paru très étrange, commença madame Ketchum. En sortant de ma chambre, tout à l'heure, je l'ai vu courir à travers la pièce centrale en prononçant des mots inintelligibles. Il avait l'air très inquiet. Les garçons sont si étranges parfois.

-Il est en pleine adolescence, ajouta le professeur Chen. Ce n'est pas facile tous les jours pour lui.

-Je veux bien comprendre ça, reprit Ondine, encore agacée par le comportement de Pierre, mais il n'a pas à rentrer sans frapper. Ce n'est pas un comportement normal. À mon avis, il y a autre chose.

-Pourquoi n'irais-tu pas lui demander ? proposa madame Ketchum.

-Vous le connaissez, il perd la raison dès qu'il voit...

Ondine ne termina pas sa phrase et se mit à rougir. Les deux interlocuteurs comprirent tout de même ce qu'elle voulait dire.

-Et puis pourquoi j'irai lui demander ! s'énerva la jeune fille, honteuse.

-C'était juste une proposition, répondit madame Ketchum embarrassée par la réaction d'Ondine.

-Pas la peine de s'énerver, dit le professeur Chen tout aussi gêné, les mains en avant comme pour se protéger.

La jeune fille contint sa colère et se calma.

-C'est vrai. Excusez-moi madame Ketchum, reprit-elle.

-Ce n'est pas grave.

Ondine but une gorgée de thé et resta de longue seconde sans dire mot. Le professeur Chen et madame Ketchum firent de même pour ne pas raviver sa colère. Ils restèrent ainsi silencieux encore de longues minutes. Voulant oublier cet incident au plus vite, Ondine se perdit dans ses pensées. Et, alors qu'elle occupait son esprit du mieux qu'elle put, elle repensa soudain à Sacha. Elle ne l'avait pas encore vu de la matinée. Elle voulut savoir s'il allait mieux depuis la veille. La jeune fille rompit le silence après une énième gorgée de thé.

-Sacha n'est pas encore réveillé ? demanda-t-elle.

-Non, je ne l'ai pas vu sortir de sa chambre, répondit le professeur Chen.

-Il doit être fatigué, dit madame Ketchum. Cavaler toute la journée doit l'épuiser.

Ils affichèrent tous trois des sourires timides, forcés, conscients que Sacha n'était pas au meilleur de sa forme, particulièrement d'un point de vue psychologique.

-Je vais aller jeter un œil dans sa chambre, annonça Ondine.

-Bonne idée ! lancèrent simultanément les deux interlocuteurs en forçant d'autant plus le sourire.

Ondine se leva et sortit, prenant la direction de la chambre de Sacha en compagnie de son Pokémon.

Toutes les pièces de la maison débouchaient dans une salle au centre de laquelle trônait un poêle à chauffer et, ce matin-là, Pierre sur le sol. Une horloge y était également accrochée, sur l'un des murs. Ondine y lut 10h30. Ce n'était pas habituel. Certes Sacha était un gros dormeur, mais il avait ses habitudes. Parmi elles, il ne se levait jamais après 9h30, préférant se coucher tôt plutôt que se lever tard. Après un rapide coup d'œil sur l'horloge, Ondine posa son regard sur la porte fermée de la chambre de Sacha. Elle l'intriguait.

-Que fait-il ? s'interrogea-t-elle. Ce n'est pas normal.

Elle s'approcha de la porte et frappa une première fois.

-Sacha, tu es là ?

Il n'y eut aucune réponse. La jeune fille retenta une deuxième, troisième, quatrième fois. Sans succès.

-Ça commence à bien faire ! s'emporta à nouveau la dresseuse, avant de reprendre tout en ouvrant la porte. Tu réponds quand on frappe à la...

Elle ne termina pas sa phrase. Elle découvrit une chambre vide. Le lit de Sacha n'était pas fait, comme s'il l'avait quitté précipitamment et la fenêtre, située juste en face de la porte, de l'autre côté de la pièce, était grande ouverte.

-Sacha !

Ondine se précipita à la fenêtre espérant qu'il n'était pas trop tard pour l'apercevoir dans les environs. Elle parcourut du regard les alentours à sa recherche durant quelques secondes. Mais il n'y avait personne.

-Non ! C'est pas vrai ! se dit-elle inquiète. Il n'aurait pas fait ça.

Sans perdre plus de temps, elle revint sur ses pas et sortit de la chambre. Dans l'autre pièce, elle fixa Pierre. Ce dernier, ne semblait pas encore dans son état normal. Mais, au vu de l'urgence de la situation, Ondine agrippa le col du garçon et le secoua violemment.

-Où est Sacha ? demanda-t-elle d'une voix forte et inquiète. Réponds ! Que s'est-il passé ?

Elle arrêta un instant son mouvement pour laisser Pierre répondre, mais il ne fut toujours pas disposé à délivrer le moindre renseignement, même insignifiant.

-Réponds ! Vous dormiez dans la même chambre ! Tu as bien dû voir ce qui s'est passé ?

Aucune réponse. Visiblement, son interrogatoire n'aboutirait pas. La jeune dresseuse lâcha alors Pierre et se rendit dans sa chambre chercher une feuille de papier et de quoi écrire. Elle trouva rapidement ce dont elle avait besoin dans son sac à dos et nota quelques mots à la va-vite avant de revenir vers Pierre. Elle déposa le papier à côté de celui-ci et quitta la bâtisse au pas de course. Le temps lui était compté. Elle devait retrouver le plus vite possible Sacha avant que celui-ci ne fît quoi que ce fût qu'il pût regretter un jour.

-Où a-t-il pu aller ?

À l'extérieur, la jeune fille s'arrêta un instant et étudia chacune des possibilités. Après une courte réflexion, elle décida de prendre la direction de Jadielle, pensant qu'il s'agissait, dans un premier temps, du lieu le plus probable où se rendrait le jeune garçon. Par chance, la maison où ils logeaient se situait à l'extérieur du village Pokémon, face à un chemin menant à la route que voulait emprunter Ondine. La localisation de celle-ci jouait donc en sa faveur. Elle n'aurait pas à parcourir durant de longues minutes les rues du village, comme cela aurait pu être le cas s'ils avaient choisi un autre logement. Ondine s'élança ainsi en direction de ladite route, à la recherche de Sacha, sa silhouette disparaissant petit à petit au fur et à mesure qu'elle s'éloignait vers l'horizon.

De leur côté, madame Ketchum et le professeur Chen terminaient leur petit déjeuner. Ils n'étaient pas au courant de la situation et, à vrai dire, ils ne le seraient probablement jamais. Mais ils n'étaient pas serins pour autant. La discussion avec Ondine n'avait fait qu'accentuer ce sentiment d'impuissance qu'ils nourrissaient depuis peu vis-à-vis de Sacha. La défaite du jeune garçon les avait affectés, bien qu'ils tentaient également de dissimuler leur sentiment. Ils finirent leur repas, silencieux, la mère de Sacha regardant par la fenêtre, une légère note de tristesse sur son visage. Elle pensait à son fils. Comment pouvait-elle l'aider ?

-Ne vous inquiétez pas Delia, réconforta le professeur Chen. C'est un moment difficile pour lui mais il s'en remettra. Il est naturel de réagir comme ça, surtout après une défaite au cours d'un tournoi, a fortiori celui de la Ligue Indigo.

-Je sais bien, murmura Delia, le regard dans le vide, avant de reprendre un peu plus fort. Mais j'aimerais l'aider.

-Le temps, voilà ce qui l'aidera, dit le professeur Chen, l'air sérieux, fixant madame Ketchum le regard plein de compassion.

-J'espère juste qu'il ne souffrira pas trop, répondit-elle, levant les yeux l'air plus inquiet que jamais.

-Le plus dur est passé, je vous assure, rassura-t-il. Tenez, si vous voulez on peut même aller lui rendre une petite visite et pourquoi pas lui proposer de se joindre à nous pour notre dernière journée ici.

Ces mots prononcés, il se leva, atteignit la porte, posa la main sur la poignée. Le regard dirigé vers madame Ketchum, il attendit que celle-ci se levât pour l'accompagner. Delia expira légèrement comme tentant de faire disparaître l'inquiétude, puis afficha un sourire.

-Vous avez toujours les mots pour réconforter professeur.

Ils sortirent ainsi, un peu plus rassurés, un peu plus confiants. Mais c'était sans compter Pierre, gisant à terre. À sa vue, madame Ketchum poussa un petit cri de frayeur ramenant sa main à sa bouche. Le professeur Chen, tout autant surpris, s'agenouilla rapidement près du malheureux -tout est relatif- pour lui porter secours.

-Pierre ! Que s'est-il passé ? demanda-t-il sans pour autant attendre de réponse.

Le premier réflexe du professeur, fut de prendre le pouls du jeune garçon et de vérifier s'il respirait. L'oreille contre la poitrine, il reprit :

-Il respire.

-Oh, merci, dit Delia.

-Certes, c'est une bonne nouvelle, mais quel maigre soulagement, continua le professeur. Il faut le conduire dans un centre médical au plus vite. Il est inconscient.

-J'espère que ce n'est pas grave ? interrogea madame Ketchum.

Après avoir prononcé ces mots, elle remarqua un objet sur le sol. Elle fut intriguée par le papier plié, près de Pierre.

-Regardez professeur, dit-elle en pointant la feuille du doigt.

-Qu'y a-t-il ?

Il regarda à son tour ledit papier puis le ramassa en se levant. Madame Ketchum se mit à ses côtés pour pouvoir lire avec lui ce qui y était écrit.

« Excusez-moi pour ce départ précipité. Si vous pouviez vous occupez de Pierre, il n'est pas dans un très bon état comme vous pouvez le voir. Je suis partie avec Sacha. Bisou !

Ondine

P.S : Mille excuses, Sacha était très pressé. »