Ghost : Partie 1.

...

La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.

''La nuit n'est jamais complète''. (Paul Eluard)

...

La première chose qui avait emplit le cœur et la poitrine de Bilbo lorsqu'il retrouva son ''chez soi'' à Cul-de-Sac, fut un vide immense. Il pensait tout avoir, et pourtant il vide, seul et triste. Debout dans la hall, Bilbo finit par s'écrouler. Il était en larmes et complètement épuisé.

Vide. Triste.

Perdu...

Thorin était mort, et les autres nains n'étaient plus près de lui avec leur bonne humeur naturelle.

Il avait tenu Thorin dans ses bras, l'avait embrassé et soufflé de doux mots. Tout ceci avant que la mort ne l'emporte loin de lui.

Bilbo fixa ses mains. La crasse qui était ancrée dans sa peau représentait tellement. Toute cette belle aventure.

C'est fini maintenant, se dit-il.

Thorin lui avait jadis fait la promesse de rester avec lui pour toujours, et de ne pas l'abandonner. Les larmes de Bilbo coulèrent à nouveau.

C'est fini.

Bilbo s'allongea tout habillé et tout crasseux dans son lit. Il s'endormit aussi.

L'air chaud qui régnait dans la chambre du hobbit se modifia légèrement. Quelque chose de frais et de mystique y flottait désormais.

Bilbo se réveilla en sursaut et ne parvint pas à croire ce qu'il vit.

Tho...Thorin !

Son pouls s'accéléra, tout comme sa respiration. Le dit Thorin était debout au pied du lit de Bilbo, son visage éclairé par le reflet de la lune qui filtrait à la fenêtre. Bilbo savait qu'il devait dire quelque chose, mais il avait juste perdu la voix. Thorin avait l'air en parfaite santé, bien que son teint fut assez pâle -ou bien était-ce la lumière qui lui donnait cet aspect fantomatique.

Le nain détailla la chambre un moment avant de venir s'accroupir près de Bilbo, désormais en position assise sur son lit.

Thorin lui sourit.

Je dois être en train de rêver, pensa Bilbo.

« Tu n'es pas en train de rêver, » dit Thorin, comme s'il avait lu dans les pensées du hobbit.

Bilbo fronça les sourcils. Pas un rêve ?

« C'est impossible, » chuchota t-il, « tu es mort, je t'ai vu, je t'ai tenu... »

Thorin sourit tristement. « Oui, et tu m'as même embrassé. Je sais tout cela, Bilbo. Je suis bien mort. »

Bilbo eut une double réaction il sentit une douleur atroce dans sa poitrine, si bien qu'il en eut la larme à l'œil, et fit une grimace d'incompréhension.

« D'acc...ord. Donc... »

« Tu n'es pas fou non plus. » le rassura Thorin, en posant sa main sur sa joue.

Il le sentait. Thorin était bien là et lui caressait la joue.

Mais...alors...

Bilbo ne comprenait plus. Thorin était mort mais il était là.

Il sursauta soudainement.

« Un fantôme ! » s'exclama t-il.

Thorin gloussa. « Aurais-tu peur ? »

Bilbo haussa un sourcil. « Comment suis-je censé réagir ? »

Thorin haussa les épaules. « Je suis un fantôme errant qui ne sait pas trop comment rejoindre le monde des morts. Il faut que tu m'aides à le rejoindre. »

Bilbo sentit son cœur se serrer. Il était tellement heureux de revoir Thorin, et voilà que celui ci était pressé de rejoindre la mort. Bilbo bouda, et Thorin l'aperçut. Il caressa ses lèvres de son pouce et se pencha pour l'embrasser délicatement.

« Je suis aussi très heureux de pouvoir être avec toi, dans d'autres circonstances qu'une bataille j'entends. »

Bilbo resta silencieux et attira Thorin plus près en l'attrapant par la nuque. Le hobbit le sentit sourire.

« Je vois, » susurra t-il.

Thorin gloussa. « Non, tu n'as encore rien vu. »

Au doux et sensuel succéda le charnel. Une bataille de langues et de soupirs débuta. Thorin finit par se retrouver entièrement nu au dessus de Bilbo, nu également.

Une main puissante écarta les cuisses du hobbit et il se mordit la lèvre lorsque Thorin l'embrassa là. Il tremblait de plaisir.

« S'il...s'il te plaît... » souffla t-il.

Le souffle de Thorin le chatouillait, et un doigt le pénétra.

Bilbo s'arqua, gémit, se laissa préparer en se tortillant lorsqu'un second doigt l'étira.

C'était douloureux et agréable à la fois. Bilbo avala difficilement sa salive en voyant ce que Thorin présenta à son entrée.

Le nain l'embrassa et caressa ses boucles de miel collées à son front. Bilbo se moquait bien d'être crade en cet instant.

L'odeur suave de Thorin emplissait ses narines et il se sentait comme drogué.

« Ah- » haleta t-il lorsque le membre dur et glissant de Thorin entra profondément en lui.

Il buta bientôt contre sa prostate et admira Bilbo soupirer de plaisir tout en s'agrippant à ses épaules musclées.

La danse endiablée débuta entre leurs deux corps qui n'en formait plus qu'un à présent.

Ils vinrent ensemble. Thorin se coucha près de Bilbo et l'amena dans ses bras.

« Tu dois m'aider Bilbo. »

Bilbo fronça les sourcils. Ce genre de conversation après le sexe n'était vraiment pas quelque chose qui lui plaisait. De plus, il ne voulait pas que Thorin disparaisse à nouveau.

Ne sachant que faire de son silence, Thorin poursuivit :

« Il faut se dépêcher avant que je ne sois perdu pour toujours. Je ne veux pas être un fantôme errant pour l'éternité, Bilbo, même si l'idée d'être avec toi est alléchante. Mais tu vas finir par mourir, et je... »

Thorin s'arrêta. Bilbo semblait perdu dans ses pensées. Il soupira.

« Nous en discuterons demain soir. Je ne peux pas apparaître en pleine journée, la lumière du jour me brûle. »

Bilbo se tourna pour lui faire face. Il le fixa et l'embrassa. Avant de ne pouvoir dire quelque chose, Thorin s'évapora dans une douce fumée bleu nuit.

Bilbo resta allongé à fixer la pénombre.

Il se dit que tout ceci devait forcément être un rêve. Oui, sûrement.

Il resta ainsi longtemps avant de finalement tomber de sommeil.

A suivre.