Titre du recueil : Chroniques licencieuses pour d'arrogants pirates

Personnages : Zoro/Sanji

Rating : M

Genre : drabbles / micro-fics centrées sur le pairing ci-dessus. YAOI à gogo donc, et rating M car ces mini histoires iront du shonen-ai au lemon en passant par le UST (a.k.a. Unresolved Sexual Tension, la terminologie des fanfictions est décidément un monde aussi vaste que Grand Line).

Résumé qui n'en est pas un : Quand Sanji reprend connaissance, le regard prédateur que rive sur lui l'ancien chasseur de prime lui donne le sentiment d'être en danger imminent...

Crédits : One Piece est la propriété de son auteur, Eiichiro Oda.

Note de l'auteur : Toutes les histoires sont indépendantes et autonomes ! Donc, jamais de suite. Ça se termine parfois en léger cliffhangger.
J'aime beaucoup ce concept d'écrire de brefs moments entre deux persos, c'est pratique pour ne pas avoir à imaginer un scénario solide et bien ficelé dès que j'ai une idée un peu simplette. XD

Bonne lecture !


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Frustration

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Zoro est troublé par ce qu'il voit. Le paysage insulaire est superbe, comme exempt de toute trace de vie humaine. Les vagues viennent éclater à ses pieds, avant de se retirer en ratissant tout derrière elles.

Mais c'est le corps échevelé de Sanji qui retient son attention. Le coq est étendu sur le sable et halète en toussotant, à demi inconscient. Ses cheveux clairs gorgés d'eau sont souillés par un filet de sang qui s'est écoulé depuis le haut de son crâne. Le costume tiré à quatre épingles aux plis alourdis par leur bain non voulu donne une allure sensuelle au naufragé blessé.

L'ancien chasseur de primes le lorgne d'autant plus ouvertement que le blond n'a pas l'air d'avoir réalisé sa présence. Une brusque envie le saisit devant son image indolente. Il veut le violer. Il éprouve un désir fugace et inflexible à son endroit, désir qui vient se répercuter directement dans son aine. Trop soudainement pour qu'il ait le temps de comprendre pourquoi. La raison lui importe peu. Il veut succomber à cette impulsion animale sans réfléchir aux conséquences.

Ce n'est pas lui faire l'amour qu'il entend, non il sait ce qu'il veut. Et c'est trop pressant, trop bestial, il se moque du consentement de sa proie. Il veut sentir le corps de Sanji se tordre sous le sien. Mordre dans sa chair. Le faire crier.

Comment cet imbécile de cuistot se défendrait, s'il l'embrassait tout de suite ? Quel goût pouvait bien avoir les lèvres d'un homme qui accordait tant d'importance à la saveur de ses repas, d'ailleurs ? L'escrimeur étudie son teint pâle. De quelles couleurs se teindraient ses joues durant leur corps-à-corps ? Quel timbre sa voix prendrait-elle dans le supplice charnel ?

Ses pensées obscènes le font dériver aux délicieuses sensations que lui procurerait son sexe en profanant avec ardeur l'arrière-train du dandy impuissant, leur peau irritée par le frottement du sable. Qu'est-ce que ce serait bon !

Il se demande brièvement si Sanji serait dégoûté. Et lui, serait-il dégoûté de lui-même ?

Le bretteur des Mugiwara avance lentement une main vers le col du pirate à moitié évanoui. C'est décidé, il va lui arracher son costume et le prendre nu entre le sable et l'écume. Violemment. Le posséder contre son gré, le dominer une bonne fois pour toutes. Deux ou trois coups de reins, sans préparation. Juste le temps d'assouvir sa libido.

Sanji cligne des yeux vers le ciel, reprenant doucement ses esprits. Il se redresse, tâte son crâne et scrute frénétiquement le cadre bucolique de l'île. Une expression de surprise décontenancée se peint sur son visage.

– On est où, là ?

Zoro a aussitôt laissé mourir le geste ambitieux visant à empoigner sauvagement le coq. Benoîtement, il lui rappelle ce qu'il s'est passé. L'offensive de la Marine. Comment ils ont été séparés du reste de l'équipage, et comment ils sont tombés à l'eau. Les monstres marins à repousser. La nage jusqu'à la terre ferme. Cette île déserte.

– La vache, quelle dérouillée…, souffle le coq en se remémorant la façon dont il a été assommé. J'espère que Luffy et les autres vont se tirer de là. On ne peut rien faire d'autre qu'attendre, j'imagine.

L'épéiste acquiesce, penaud. Il est victime du fantasme qui l'a échauffé quelques secondes plus tôt et la frustration raidit son entrejambe. Sa volonté éphémère a fondu comme neige au soleil, mais son désir, intact, continue de le meurtrir.

– Oi, oi… Qu'est-ce que tu regardes, crétin de Marimo ?, lui lance Sanji d'un ton nonchalant, après s'être aperçu de l'œil peu amène qui le dévisage.

– Rien !, gronde le spadassin en se détournant résolument de lui.

Le blond au sourcil enroulé se relève en époussetant le sable collé à ses précieux habits. Sans adresser la parole au sabreur, il s'éloigne de lui et se met à pester contre la fatalité qui fait qu'il se retrouve seul avec la tête d'algue sans même avoir une cigarette à fumer pour attendre le secours de leurs compagnons.

Zoro entend encore sourdement le maître-coq pérorer sur sa mauvaise étoile. Il attrape l'un de ses katana et le plante agressivement dans le sable.

Est-ce qu'il lui résisterait ?


Huh... Pourquoi s'obstine à me mettre des espaces entre les interlignes de chaque paragraphe ? T_T