Prologue.
16 août 1981.
James et Lily Potter avaient tout pour être heureux.
Ils avaient deux enfants merveilleux, Harry et Ryan Potter, des jumeaux, nés seulement à une minute d'intervalle. Harry, l'aîné, et était un mélange frappant de ses parents: les yeux verts émeraudes de sa mère et les cheveux et le visage de son père faisaient de lui un enfant adorable qui promettait de devenir un très beau jeune homme dans le futur. Son frère jumeau au contraire était le portrait craché de son père, à la fois physiquement et au niveau du caractère. Alors que Harry démontrait un caractère calme et réfléchi, ne pleurait presque jamais et était très sage, Ryan lui était un bébé turbulent qui réclamait sans cesse l'attention de ses parents et adorait esquisser des sourires et faire le pitre. Oui, décidément une version miniature de James Potter, un futur maraudeur en puissance, comme plaisantaient son père et ses oncles.
En cette chaude matinée d'août, les deux parents se rendaient à Poudlard, où ils avaient été convoqués par Albus Dumbledore pour une raison qu'ils ignoraient encore. Ils avaient laissés leurs enfants sous les soins de Sirius Black et Peter Pettigrew, deux de leurs meilleurs amis, non sans crainte de la part de Lily qui n'avait pas une grande confiance dans les compétences des deux maraudeurs en ce qui concernaient ses enfants. Après tout, eux deux n'avaient toujours pas vraiment grandi depuis Poudlard, et même si Sirius s'était quelque peu amélioré depuis que lui aussi était papa, il avait conservé sa flamme de Maraudeur.
Et puis, elle avait peur qu'ils n'essaient déjà de corrompre les jumeaux, surtout Ryan.
Ils arrivèrent devant la gargouille qui gardait le bureau du directeur. A leur grande surprise, ils aperçurent que les Londubat étaient présents.
- Franck, Alice, s'exclama James. Qu'est ce que vous faites ici? demanda-t-il après les avoir salués. Les Londubat étaient des amis très proches, Alice était une des meilleures amies de Lily et elle et son mari étaient Aurors comme James et Sirius. Et tous faisaient partie de l'ordre du Phénix.
- Nous avons rendez-vous avec Dumbledore, mais apparemment il a négligé de nous donner son mot de passe et on attend que quelqu'un nous fasse entrer, expliqua Franck.
Alors que les deux mères se mirent à discuter de leurs progénitures respectives, James et Franck parlèrent travail et guerre. La situation du monde sorcier ne cessait de se dégrader, Voldemort amassait de plus en plus d'adeptes, et les morts se faisaient de plus en plus nombreux alors que l'espoir d'une victoire s'amenuisait.
Après une dizaine de minutes, le professeur McGonagall arriva, son sourire sévère disparaissant quand elle aperçut ses quatre anciens élèves, accessoirement quatre Gryffondors qui faisaient sa fierté.
- Venez, le professeur Dumbledore vous attend, leur dit-elle. Sorbet au citron, indiqua-t-elle à la gargouille avec un petit plissement de lèvres qui ne passa pas inaperçu aux deux couples qui sourirent discrètement.
Ils montèrent en silence et arrivèrent dans le bureau du directeur de Poudlard. La directrice de Gryffondor ouvrit la porte du bureau et révéla Albus Dumbledore, chef de la résistance contre Voldemort, profondément admiré par les deux couples.
- Bonjour tout les monde, les accueillit-il avec un petit sourire chaleureux. Prenez un siège s'il vous plait, je dois vous faire part d'un sujet très important. Bonbon au citron? proposa-t-il aux quatre adultes. Seul James se servit, avec un grand sourire.
- Très bien, commença Dumbledore. Il y a quelques jours j'ai eu un entretien avec Sibylle Trelawney pour le poste de professeur de Divination. D'un mouvement commun Lily et Minerva esquissèrent une moue dédaigneuse qui semblait vouloir dire 'la divination n'est qu'une branche nébuleuse de la magie, pourquoi donc est-ce que cela est encore enseigné à Poudlard?'. Les yeux de Dumbledore pétillèrent et il continua son histoire.
- Le fait est que cette femme a fait une prophétie, une vraie prophétie, dit-il en insistant bien sur ces deux derniers mots. Or, cette prophétie vous concerne directement, voila pourquoi je vous ai convié ici ce matin.
- Qu'est ce que cela dit? demanda Alice avec une grande curiosité, parlant au nom de tout le monde.
- Je pense qu'il est préférable que je vous la montre, dit-il d'un ton plus grave.
Dumbledore sortit sa pensine et les cinq sorciers plongèrent dans le souvenir du directeur.
Plusieurs minutes plus tard, ils en ressortirent, profondément choqués.
- Qu'est ce que cela veut dire, professeur Dumbledore? demanda Lily, mettant au silence tendu qui régnait alors dans le bureau.
- Cela veut dire ma chère que ce sera Harry, Ryan ou Neville qui vaincra Voldemort, dit-il, d'un ton très grave.
Godric's Hollow, 31 octobre 1981.
Harry et Ryan dormaient tranquillement dans leur chambre alors que leurs parents s'affairaient dans la maison avec nervosité. La nuit était tombée et faisait entrevoir la pleine lune. Cela faisait maintenant deux mois qu'ils vivaient reclus à Godric's Hollow dans la demeure familiale des Potter, leur gardien du secret était Peter Pettigrew. Ils ne pouvaient pas sortir, pas tant que Voldemort constituerait une menace pour eux et leurs enfants, et cette attente les rendaient fous, en particulier James qui ne supportait pas de ne pas pouvoir se battre aux côtés de leurs amis, ou même, juste de pouvoir sortir à l'air libre, ne serait-ce que pour quelques minutes. L'inactivité n'avait jamais été son point fort. Et de savoir que les Londubat traversaient la même épreuve ne le réconfortait aucunement. Eux aussi vivaient en réclusion, sous le charme du gardien du secret, qui était Evana Black, meilleure amie de Lily et Alice et femme de Sirius.
Ce soir là, la nervosité était à son comble chez les Potter. James faisait les cent pas, incapable de trouver la moindre occupation qui le calmerait, contrairement à sa femme qui essayait de lire un livre sur le canapé. Agacée par son mari, elle s'exclama.
- James, s'il te plait cesse de gigoter comme ça, tu vas finir par me rendre folle!
Le dénommé James cessa de s'agiter, et vint s'asseoir à côté d'elle, penaud. Sans dire un seul mot, il posa sa tête sur l'épaule de sa femme. Celle-ci laissa échapper un petit soupir de lassitude, passa son bras autour de ses épaules et se blottit contre lui. Elle aussi était fatiguée et nerveuse, elle en aurait presque souhaité que quelque chose passe, pour que cesse cette attente. Tout, plutôt que ne pas savoir. Tout plutôt que ce suspens, cette attente, cette inactivité, elle en devenait presque folle. Et supporter James n'était pas chose facile. L'ancien Maraudeur qu'il était ne supportait pas de ne pas prendre part à l'action, et elle ne le comprenait que trop bien.
Soudain, leur cheminée s'anima et la tête de Sirius apparut, alarmée.
- Cornedrue, Peter n'est plus chez lui et il y a des traces de lutte. Je crois qu'il est arrivé quelque chose, dit-il avec précipitation. Les Potter levèrent la tête avec alarme et Lily dirigea un regard apeuré vers son mari. Celui-ci se leva avec détermination.
- Je vais le chercher avec toi Patmol, dit-il avec résolution. Je vais prendre ma cape d'invisibilité. Lily, tu restes avec les jumeaux, on va alerter l'ordre.
Après un dernier baiser James prit de la poudre de cheminette et rejoint Sirius. Lily, trop choquée n'avait même pas pu protester. Elle se rua alors dans la chambre de ses enfants, où la vue de leurs visages endormis la calma quelques instants. Qu'ils étaient mignons, endormis comme ça. Si paisibles, on aurait dit que rien n'aurait pu leur arriver.
Soudain, du bruit se fit entendre en bas et elle tressaillit violemment. Quelqu'un était entré chez eux, et une petite voix cruelle lui soufflait que ce n'étaient ni James ni Sirius ni même aucun membre de l'ordre.
Le bruit s'accentua, quelqu'un s'affairait et Lily pria de toutes ses forces pour que son mari ou quelqu'un ne vienne à leurs rescousses. Que pourrait-elle faire sinon elle seule pour défendre ses enfants.
La baguette en main, elle s'était rapprochée du lit d'Harry. Nerveuse, terrifiée même, elle ne pouvait qu'attendre que le démon ne se montre. Elle ne le laisserait pas toucher à un seul cheveu de ses enfants, de ses bébés. Elle mourrait avant, elle s'en fit la promesse solennelle.
La porte vola en éclats, si fort, si brusquement qu'elle n'eut pas le temps d'avoir peur. Un flot de lumière rouge siffla dans sa direction et la pénombre l'envahit.
La silhouette menaçante s'avança vers les deux enfants, qui s'étaient réveillés. Ryan pleurait mais Harry se contentait de fixer l'homme d'un air à la fois apeuré et surpris.
- Lequel de vous deux est censé avoir le pouvoir de me vaincre? Siffla l'homme, fixant les jumeaux avec haine et mépris. Peu importe, je ne compte prendre aucun risque.
Il dirigea sa baguette vers Harry, peut-être attiré par la couleur verte de ses yeux qui rappelait indubitablement la couleur de l'Avada Kedavra, et sans hésitation aucune, prononça le sort de la mort. Mais au lieu de tuer l'enfant, par un phénomène qu'on ne pourrait expliquer que des années plus tard, le sort rebondit sur celui qui l'avait lancé.
Voldemort lança un hurlement strident et s'évanouit en fumée. Un tas de cendres se déposa sur le sol.
Par une curieuse ironie du destin, le sort qui avait frappé Harry avait également rebondi sur son frère jumeau, et les deux frères arboraient à présent une cicatrice à l'identique. Un éclair sur le front.
Ryan se mit à pleurer sur le coup, peut-être sous l'effet de la douleur de la cicatrice ou alors parce qu'il avait vu sa mère tomber et ce méchant homme tenter d'attaquer son jumeau, nul n'aurait pu dire, alors qu'Harry lui regardait tout autour de lui. On aurait presque dit qu'il était inquiet, qu'il venait de comprendre ce qui venait de se passer.
Alors que Lily était toujours inconsciente, deux adultes entrèrent dans la pièce, paniqués. James se rua vers sa femme qu'il crut morte pendant un quart de seconde alors que son meilleur ami vérifiait que les enfants allaient bien.
- Lily va bien elle est juste stupéfixée, dit James en poussant un énorme soupir de soulagement. Il la désenchanta aussitôt et l'aida à se relever. Elle n'avait rien, aucune égratignure, et c'était là l'essentiel. Tout le monde allait bien, Voldemort ne les avait pas eus.
- James les enfants, cria-t-elle après avoir ouvert les yeux et constaté la présence de son mari. Voldemort était là, il…
- James je ne comprends pas, dit lentement Sirius. Tes enfants vont bien, hormis une cicatrice sur leurs fronts. Ils ont l'air d'aller très bien.
Après avoir aidé sa femme à se lever, James et Lily se rendirent au chevet des jumeaux, qui regardaient tout les adultes présents, les yeux grands écarquillés. Leurs fronts arboraient un éclat rouge vivace, mais à part ça, ils avaient l'air en parfaite forme. Chacun des parents prit un des enfants dans leurs bras, et d'une voix ferme, James ordonna à Sirius d'aller immédiatement chercher Dumbledore.
- James regarde, dit alors Lily d'une petite voix, pointant du doigt un long objet en bois qui se trouvait sur le sol, prés d'un petit tas de cendres grisâtres.
James s'approcha sans dire mot et prit la baguette entre ses doigts. Il la scruta longuement, d'une main, Ryan commençant à s'agiter dans ses bras il posa la baguette sur la table de chevet et s'occupa de son fils.
- Attendons Dumbledore Lils, il saura nous expliquer ce qui s'est passé, dit-il d'une voix grave. Pour l'instant, réjouissons nous d'être tous les quatre en bonne santé, et vivants.
Sa femme acquiesça faiblement de la tête et lui adressa un minuscule sourire. En silence, ils attendirent le directeur de Poudlard.
Celui-ci fit son apparition cinq minutes plus tard, accompagné d'un Sirius toujours très agité. Sans dire mot, Dumbledore se dirigea vers les enfants. Il examina d'abord Ryan, qui ne se calmait toujours pas, malgré les câlins de son père. Puis vers Harry, qu'il examina avec plus d'attention. Son front était plissé, ses yeux arboraient une lueur inhabituellement grave et triste. Mais Albus Dumbledore devait prendre une décision, très vite.
Après ce qui sembla être une éternité pour tous les adultes ici présents, il rendit son verdict.
- Ryan a vaincu Voldemort. Il continua, ignorant les halètements qui sortirent en chœur de Lily, James et Sirius. Celui-ci lui a lancé le sort de la mort mais Ryan l'a rejeté et il a rejailli sur Voldemort qui s'est désintégré. Etant donné le lien spécial qui existe entre Ryan et son frère, tous les deux ont une cicatrice.
- Mais comment est-ce possible? murmura Lily. Ce n'est qu'un bébé, il ne peut pas…
- C'est à cause de la prophétie, s'exclama James, le pouvoir que nous ne connaissons pas, c'est ça n'est ce pas? Ryan a un pouvoir que nous ignorons et cela lui a permis de vaincre Voldemort. Déjà la fierté semblait se répandre sur le visage de James. SON fils avait détruit le sorcier le plus maléfique depuis Grindelwald lui-même.
Dumbledore hocha la tête d'un air entendu pendant que les trois adultes essayaient d'assimiler tous les événements qui venaient de se dérouler. Ryan Potter avait vaincu Voldemort, le plus grand mage noir du XXe siècle. Leur fils, son neveu, avait accompli ce prodige.
- Mais il est mort alors? demanda Sirius avec espoir. La guerre est terminée?
- Oui, la guerre est terminée, répondit énigmatiquement le vieux sorcier. Il faut que je vous laisse, je vais aller avertir le ministère.
Une semaine plus tard.
La fête battait son plein. Les éclats de rire, discussions animées et musique se faisaient entendre. Tous les sorciers présents à Grimmauld Place, pour la plupart des membres de l'Ordre du Phénix, fêtaient sans se priver la victoire de leur camp contre le sorcier le plus maléfique. Tout ça grâce à l'enfant des Potter, le garçon-qui-avait-vaincu comme le surnommaient déjà tous les journaux. Ryan Potter, le sauveur du monde sorcier. Sauveur qui justement passait de bras en bras et se faisait cajoler sans modération aucune par tous les sorciers ici présents, tandis que son frère jumeau faisait la sieste dans la pièce d'à côté avec Neville Londubat et Elisabeth Black, fille d'Evana et Sirius qui avait un mois de moins que les deux petits garçons. Les trois enfants dormaient paisiblement, ignorant des réjouissances qui avaient lieu juste à côté, des différences de traitement qui commençaient à s'installer, si doucement qu'elles en étaient presque invisibles, ignorant de ce qui venait de se mettre en place et qui régiraient leurs vies pour les années à venir.
C'était une magnifique journée de novembre, au diapason de l'humeur du monde sorcier, qui semblait avoir tourné la page sur le moment le plus sombre de son histoire, et s'apprêtait à en tourner une nouvelle, sous l'égide d'un petit garçon si adorable, héritier d'une des plus vieilles et proéminentes familles d'Angleterre.
La vie est belle, et elle appartient à Ryan Sirius Potter.
