Titre : Christmas spirit
Auteur : Meloe
Disclaimer : I don't own Lie to Me or any of the characters. No copyright infringement intended.
Genre : Romance, humour.
Résumé : Artificiel, mercantile, hypocrite… Voilà ce qu'évoquait Noël pour lui. Et pourtant, aujourd'hui, Cal n'était pas loin d'admettre que ce Noël-ci pourrait bien être l'un des plus beaux de sa vie.
Saison/Spoiler : Saison 3, Smoked (3x08). Pas de vrais gros spoilers normalement, plutôt des mentions de perso et évènements.
A/N : Oui, nous sommes en décembre et oui, je dois bien reconnaître qu'une fic de Noël n'est pas l'idée la plus originale que j'ai jamais eu… Je voulais écrire quelque chose de saison et pourtant différent de Nuit de décembre, d'où cette idée de fic en vignette. Chaque chapitre a un thème (très original aussi xD) et décrira un moment de vie de Cal durant le mois de Décembre, la plupart en compagnie de Gillian mais pas toujours.


Chapitre 1 : Christmas tree

The perfect Christmas tree? All Christmas trees are perfect!
Charles N. Barnard

« Cal, soupira Gillian en lui emboitant le pas. Ce n'est pas négociable, insista-t-elle.
- Ça tombe bien, lui rétorqua-t-il en entrant dans son bureau, je n'avais absolument aucune intention de négocier.
- Tu ne peux pas refuser, dit-elle en se postant devant son bureau, bras croisés, mine décidée.
- Déjà fait, répondit-il en lançant la vidéo apportée par leur dernier client.
- Cal, c'est une tradition.
- Dûment noté. Ça ne change pas ma décision, pointa-t-il en la fixant. Maintenant, si tu veux bien me laisser visionner la vidéo surveillance de cet hôtel, demanda-t-il en penchant la tête.
- Ce n'est pas fini, lui promit-elle avant de tourner les talons. »

Et s'il était sûr d'une chose, c'est qu'il n'avait effectivement pas fini d'en entendre parler. Il secoua la tête avec un désespoir feint. Il n'arriverait jamais à comprendre pourquoi sa collègue s'acharnait ainsi à vouloir inviter l'esprit de Noël dans les bureaux du Lightman Group. Sérieusement, il venait tout juste de réussir à la dissuader de renouveler l'expérience du Secret Santa et il n'était pas tout à fait certain d'être parvenu à la convaincre de ne pas lancer les musiques de Noël dès aujourd'hui. Et ce n'était que la première semaine de décembre, songea-t-il en réprimant un frisson, qui sait ce qu'il aurait encore à affronter d'ici la fin de ce maudit mois.

« Vous avez la vidéo ? demanda Loker en entrant sans prendre la peine de frapper.
- Non, bien sûr, le rétroprojecteur est là juste pour décorer, lui répondit-il sarcastiquement.
- Ça fait plaisir de voir que vous entamez le dernier mois de l'année avec votre bonne humeur habituelle, observa le jeune homme.
- Et avec un emploi garanti pour celle à venir, ça risque de ne pas être le cas de tout le monde, menaça Cal en fronçant les sourcils.
- Que voulait Foster ? demanda Loker sans se laisser démonter.
- Un sapin, maugréa-t-il tout en pianotant sur son clavier.
- Un sapin ?
- Le grand arbre qui pullule dans les rues et les buildings autour de cette période-ci, chaque année, lui répondit-il. Un Sapin, Loker.
- Je sais ce que c'est, se défendit celui-ci. On va en avoir un ici ? demanda-t-il avec espoir.
- Bon sang, pesta Cal, je suis entouré d'idiots. Loker, filez en salle d'enregistrement et isolez les images du réceptionniste. Compris ? demanda-t-il en lui remettant le CD.
- Yep, approuva celui-ci avant de se diriger vers la sortie. Ah, au fait… Foster m'a demandé de vous prévenir que nous n'avions pas de cheminée dans les bureaux. Elle a dit que vous comprendriez, ajouta-t-il.
- Brillant, répondit Cal en se retenant de justesse de lever les yeux au ciel. Qu'est-ce que vous attendez ?
- Un décodage ? proposa le jeune homme.
- Hors de mon bureau, lui ordonna-t-il sans prendre la peine de masquer son exaspération. »

Pas de cheminée. Évidemment qu'ils n'avaient pas de cheminée, c'était un immeuble moderne, bon sang. Il avait dans l'idée d'aller lui aussi demander la signification de cette petite charade à son amie mais se retint en avisant la pile de factures accumulées sur son bureau. La paperasse d'abord, soupira-t-il en s'attelant à la tâche. Une activité passionnante dont le tira Torres à peine une heure plus tard, pour son plus grand soulagement.

« Lightman ? demanda celle-ci en toquant contre le cadre de la porte.
- Quoi, encore ? demanda-t-il en repoussant les papiers empilés devant lui.
- Je me demandais simplement si nous allions fêter Noël…
- Si c'est Foster qui vous envoie, menaça-t-il.
- Non, se défendit la jeune femme. Je pensais simplement proposer quelque chose de moins engagé que les autres, pointa-t-elle en s'avançant.
- Quels autres ? demanda-t-il en relevant la tête.
- Les autres bureaux, entreprises...
- On ne fait rien, lui apprit-il fermement, je pense que ça correspondra à vos critères, rétorqua-t-il. Juste par pure curiosité, qu'est ce que vous entendiez par engagé ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- Oh, tout ce côté religieux, expliqua-t-elle d'un air détaché. Le sapin, la crèche…
- Torres, rendez moi un service, allez répéter ça à Foster, lui enjoignit-il en ouvrant un dossier.
- D'où mon idée, poursuivit-elle en ignorant son intervention.
- Je meure d'impatience de l'entendre…
- Le vingt quatre décembre était la date d'un rite païen à l'origine, pointa-t-elle. Pas besoin de sapin, ni de crèche, sourit-elle en le voyant relever la tête.
- Quoi alors ?
- Un épicéa, c'est l'arbre sacré du mois de décembre, pour célébrer le solstice d'hiver, expliqua-t-elle très sérieusement.
- Torres ?
- Hum ?
- Dehors. Maintenant! lui ordonna-t-il en se levant. Et vous serez gentille de dire à ma partenaire que je sais ce qu'est un épicéa, pesta-t-il en lui claquant la porte au nez. »

Un foutu autre nom pour sapin, grogna-t-il en se rasseyant à son bureau. Loker et maintenant Torres, ne manquait plus qu'Anna et Foster aurait recruté la moitié des effectifs dans sa campagne. Une campagne qui, la connaissant, avait déjà un joli sigle et un hymne qu'il craignait de s'entendre déclamer d'une minute à l'autre. Probablement quelque chose de poétique ou de facile à retenir, elle était psychologue après tout et savait les mérites d'un logo bien travaillé. Trouvé, se félicita-t-il en souriant pour lui-même. EDEN. Établissement De l'Esprit de Noël. C'était clair et concis et ça sonnait tout juste assez sirupeux pour coller avec l'ambiance que son amie semblait décidée à installer dans les bureaux.

« Une pensée agréable ? demanda Foster du seuil de la porte. »

Il sursauta légèrement, surpris de ne pas l'avoir entendu arriver. Détaillant comme à son habitude et de manière plus ou moins déguisée sa collègue, il trouva l'explication à son arrivée silencieuse alors que son regard quittait ses longues jambes pour se poser sur ses pieds. Nus. Une vue étrangement séduisante, nota-t-il avant de secouer la tête et de la fixer de nouveau.

« Pourquoi est-ce que tu ne portes pas de chaussures ? demanda-t-il avec méfiance.
- Mon numéro d'équilibriste était déjà assez dangereux comme ça sans que je veuille y ajouter la hauteur de mes talons, expliqua-t-elle en s'asseyant sur le sofa.
- Loker s'est finalement pendu ? demanda-t-il.
- Cal ! Tu pourrais reconnaître qu'il fait des efforts, pointa-t-elle. C'est la période, après tout, ajouta-t-elle en souriant malicieusement.
- Comme tu ne cesses de me le répéter depuis une semaine, rétorqua-t-il en grognant. Et ça n'explique pas ce que tu faisais perchée sur…
- Une chaise, finit-elle pour lui. J'accrochai une couronne de Noël à la porte, expliqua-t-elle innocemment.
- Foster…
- Hum ? »

Il y avait quelque chose de proprement dérangeant à la voir ainsi installée sur son sofa, les pieds remontés sur l'un des cousins et tentant d'adopter l'air innocent avec lequel elle croyait pouvoir le berner. Quelque chose d'intime, jugea-t-il en notant l'éclair de malice dans les yeux de son amie. Secouant la tête, il décida de changer de sujet. Quoique non, le sujet était – et resterait probablement pour le mois à venir – Noël.

« Quelle était cette histoire de cheminée dont parlait Loker ? lui demanda-t-il finalement.
- Tu ne sais pas ? répondit-t-elle, franchement surprise.
- Ça me parait évident étant donné que je viens de te poser la question, pointa-t-il.
- Exact, sourit Gillian. Tu ne te souviens pas, donc.
- Foster, gronda-t-il.
- Décembre 2002, répondit celle-ci en tentant de retenir un éclat de rire devant son air déconcerté.
- 2002… Oh.
- Oh, en effet, sourit-elle. Tu es resté coincé un certain temps dans cette cheminée, si je me rappelle bien. Et tu y serais encore si je n'étais pas venue à ta rescousse, pointa-t-elle malicieusement.
- Et j'ai eu le malheur de te promette une faveur à ce moment là, grogna Cal en laissant retomber sa tête sur son bureau. Tu es sûre que tu veux l'utiliser pour ça ? demanda-t-il avec espoir. Tu pourrais en profiter pour… Je ne sais pas, vider ma carte bancaire une seconde fois dans le magasin de chaussures de ton choix, proposa-t-il.
- Déjà fait, rétorqua-t-elle en le fixant. Et ça, ajouta-t-elle sans lui laisser le temps de répondre, désigne le sapin et…
- Et ? demanda-t-il, résigné.
- Que tu embrasse l'esprit de Noël, compléta-t-elle avec satisfaction. Ça inclus le sapin, les décorations et les comptines, le prévint-elle.
- Ô joie… »

Embrasser l'Esprit De Noël, au moins ça collait plus ou moins avec ce foutu sigle – EDEN – quoique, connaissant Gillian, ça n'aurait rien d'une promenade de santé. Lui et sa grande bouche… Pourquoi avait-il fallu qu'il lui promette la faveur de son choix ce décembre là ? Il aurait pu se contenter de la remercier mais non, au lieu de ça il avait fallu qu'il lui laisse cette foutue carte blanche. A vrai dire il était plutôt étonné qu'elle ne s'en soit pas servie plus tôt. Probablement l'avait-elle oublié, songea-t-il. Vrai aussi que lorsque Gillian était venu l'aider à s'extirper – douloureusement – de sa cheminée, il avait été trop occupé à expliquer à Emily pourquoi il portait les habits du Père Noël pour vraiment se soucier de ce qu'il avait promis à son amie. C'était le premier Noël que lui et Zoé avaient passé séparés, son ex-femme ayant battu en retraite chez ses parents et préconisé une séparation temporaire. Évidemment ça n'avait pas été évident d'expliquer cela à Emily. L'affaire du Père Noël coincé dans la cheminée avait au moins eu le mérite de distraire la jeune fille des déboires conjugaux de ses parents. Et le faisait encore, songea-t-il en grimaçant au souvenir des nombreux fous rire que déclenchait encore cette scène lorsque Gillian et Emily l'évoquaient sans aucune pitié pour son amour propre froissé.

« Alors ? demanda Gillian en le tirant de ses pensées.
- Je n'ai pas vraiment le choix, n'est-ce pas ? demanda-t-il sans grande illusion. Et je n'ai qu'une parole.
- Parfait, s'extasia son amie. Alors, en route! s'exclama-t-elle en se levant brusquement.
- En route ?
- Nous allons acheter le sapin, expliqua-t-elle patiemment. On aura de la chance s'il en reste, réfléchit-elle à haute voix.
- S'il en reste, répéta-t-il bêtement. On n'est même pas le 15, pointa-t-il.
- Cal, vraiment, soupira la psychologue en levant les yeux au ciel. Suis-moi, lui intima-t-elle en se dirigeant vers la porte.
- Comme ça ? demanda-t-il en désignant ses pieds nus.
- J'ai des chaussures dans la voiture, lui répondit Gillian en haussant les épaules.
- Où est-ce que tu n'en as pas, maugréa-t-il.
- Tu sais que je t'entends, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle avec bonne humeur. »

Il ne se donna pas la peine de répondre et lui tint la porte de l'ascenseur, se demandant dans quoi diable est-ce qu'il était en train de s'engager. Les regards victorieux que Loker et Torres lui lancèrent ne présageaient rien de bon non plus et s'est avec résignation qu'il engagea la voiture dans la circulation quelques minutes plus tard, après que Foster ait attrapé la paire d'escarpins qui avait trouvée – on ne sait comment – son chemin dans le coffre de son véhicule.

Tous deux arrivèrent finalement, sur l'insistance – directives plutôt – de Gillian, au Botanic Garden, l'un des lieux les plus prisés de la capitale. Celui aussi à proximité duquel se tenait l'une des plus importantes ventes de conifères de la ville. S'il trouva peu aisée la tâche de se garer, circuler dans la masse d'acheteurs pressés s'avéra encore plus difficile et s'est essoufflés et après de rudes bousculades qu'ils réussirent enfin à se frayer un chemin jusqu'aux quelques rares sapins restant.

Il fut bien obliger de reconnaître que Gillian n'avait pas exagéré, les arbres ayant ostensiblement été pris d'assaut comme le leur fit remarquer le vendeur qui les mena avec une grimace d'excuse vers l'un des derniers arbres potables. Quoique potable était un bien grand mot, reconnut Cal en avisant les branches tordues du sapin. Un large tas d'épines jonchait le sol et il devina que c'est là qu'avaient dû finir celles qui manquaient si cruellement à celui qui semblait destiné à devenir leur arbre de Noël.

« Je suis désolé, c'est tout ce qu'il me reste, s'excusa le vendeur en désignant la marchandise d'un vague geste.
- On peut peut-être aller voir ailleurs, proposa Cal devant l'air dépité de son amie.
- Vous n'en trouverez pas non plus ailleurs, Monsieur, lui fit remarquer l'homme. Passé la première semaine, plus personne n'en a, expliqua-t-il. A moins d'opter pour un de ses vulgaires sapins en plastique, reconnut-il.
- Absolument pas, intervint Gillian.
- Ce sera pareil et au moins il aura une meilleure… tenue, pointa-t-il.
- Non, s'entêta-t-elle. Nous aurons un vrai sapin. C'est une tradition, insista-t-elle.
- Très bien, céda-t-il en posant une main sur son épaule. Nous prenons celui-ci dans ce cas, dit-il au vendeur.
- Très bon choix, Monsieur, approuva malicieusement celui-ci. »

Si le vendeur parlait de leur absence d'alternative concernant le sapin ou de sa reddition expresse aux arguments de Gillian, Cal n'aurait su dire mais il jugea qu'en effet, il avait bien choisi, particulièrement s'il devait se fier au sourire que son amie arborait alors qu'il réglait l'homme en question. Celui-ci les aida à charger le sapin dans la voiture et Cal se résolut à sacrifier le siège arrière, certain que la résine qui le maculait dorénavant ne partirait pas de sitôt.

« Satisfaite? demanda-t-il finalement en démarrant.
- Pour le moment, répondit-elle en souriant.
- Je suis désolé pour le sapin, s'excusa-t-il néanmoins. Si j'avais su qu'ils se vendraient à cette vitesse…
- Étant donné que j'ai l'occasion de t'entendre admettre avoir tort en contrepartie, ce n'est pas si grave, le taquina-t-elle. Et je suis sûre qu'avec les décorations adéquates, notre arbre de Noël n'aura rien à envier à tous les sapins de Washington. »

Il approuva d'un signe de tête et sourit devant la ferveur de son amie. Il aurait été bien en mal de l'admettre à haute voix, mais peut-être que finalement ce n'était pas une si mauvaise idée que ça. Leur sapin de Noël. Il y a avait quelque chose d'agréablement rassurant dans cette notion. Un sens de la famille. Il ne se faisait pas d'illusions, il savait bien que la plupart de ses employés ne le considérait pas comme un ami, encore moins comme un proche. Il n'était pas franchement du genre patron paternaliste, après tout. Mais Cal devait bien admettre qu'entre lui, Gillian et les deux affreux il y avait une certaine entente. Torres et Loker avaient beau être une épine dans le pied la plupart du temps, ils n'en restaient pas moins des… ah, souffre-douleurs adéquats, décida Cal en refusant obstinément de leur décerner le titre d'amis.

Une fois la voiture garée dans le parking du Lightman Group, il dut néanmoins admettre qu'il avait peut-être crié victoire un peu trop tôt. Apparemment, il n'était pas encore sorti d'affaire, jugea-t-il en entendant sa collègue remarquer innocemment qu'il aurait été dommage de ne pas monter le sapin dans les bureaux maintenant qu'ils l'avaient enfin trouvé. Quoique la suggestion de Gillian n'était peut-être pas si mauvaise que ça, reconnut-il, et, avec un peu de chance, les banquettes de sa voiture seraient relativement épargnées par la sève du conifère. Il l'aida donc à extirper l'arbre du véhicule, celui-ci y laissant quelques unes de ses rares aiguilles, et à le charger dans l'ascenseur. Une tâche qui s'avéra difficile, en particulier étant donné la taille de l'arbre. Même une fois rentré dans la cabine, les ajustements ne cessèrent pas pour autant et il laissa un soupir de frustration lui échapper devant l'expertise tout féminine dont pensait faire preuve sa collègue.

« Tu l'as mal rentré, lui reprocha-t-elle alors que la sonnerie désignait leur étage. La porte ne peut même plus s'ouvrir.
- La faute à qui ? demanda-t-il avec mauvaise foi. Madame "j'en veux un qui ne soit pas en plastique".
- Un vrai, rectifia-t-elle. Et je persiste à dire que tu ne sais pas… Bon sang, pesta-t-elle alors qu'une branche lui revint dans le bras.
- Pas quoi, Foster ? demanda-t-il en retenant un sourire. Je t'ai dit qu'on aurait mieux fait de prendre les escaliers. Les lois de la physique sont immuables, le grand ne rentre pas dans le petit, pointa-t-il laconiquement.
- Cal…
- Hum ?
- Aide-moi au lieu de sourire bêtement.
- Yep. »

Après plusieurs essais infructueux – la perte d'un œil, d'aiguilles, de quelques branches et de sa veste de costume favorite – ils réussirent enfin à extirper l'impossible sapin, et eux avec, de l'ascenseur. Alertés par le bruit, Loker et Torres les attendaient à la sortie avec un sourire digne du chat du Cheshire.

« Ça ne vous ait pas venu à l'idée d'aider ? leur demanda-t-il avec humeur en traînant l'arbre dans le hall.
- Vous aviez l'air de vous débrouiller parfaitement, pointa Loker. Loin de nous l'idée de déranger, ajouta-t-il avec un sourire grivois.
- Sapin ou épicéa ? demanda Torres en envoyant un coup de coude dans les côtes de son collègue.
- Sapin, Torres, répondit-il en la mettant au défi de faire une remarque.
- Semblerait que l'épidémie soit arrivée dans notre immeuble, remarqua Loker en se remémorant leur précédente conversation.
- Vous n'avez pas du travail ? aboya Cal en le fusillant du regard. »

Le jeune homme rendit finalement les armes et cessa ses irritables remarques sur l'insistance de Torres qui le traîna hors de portée de son patron. Cal se retint de justesse de jurer à haute voix. Sérieusement, Foster était en train de miner les dernières miettes de son autorité.

« Ils étaient pour l'idée d'un sapin aussi, pointa celle-ci en l'aidant à stabiliser l'arbre.
- Et quand est-ce que je t'ai donné l'impression que leur avis comptait ? demanda-t-il.
- Quoi Cal, le taquina-t-elle, je suis flattée, ça veut dire que le mien a de l'importance.
- Foster, gronda-t-il. Tu peux être certaine que c'était la dernière fois que je te promettais une carte blanche, pesta-t-il en reculant de quelques pas pour admirer leur… travail.
- Mais pas la dernière fois que je te tirais d'une cheminée ? demanda-t-elle en riant.
- Ça aussi, lui assura-t-il en grimaçant. Maintenant que ce magnifique arbre est enfin en place, j'ai une vidéo surveillance à étudier, dit-il en esquissant quelques pas en direction de son bureau.
- Ce n'est pas fini, l'arrêta Gillian en l'attrapant par le bras.
- Non ? demanda-t-il en redoutant le pire.
- C'est un sapin, expliqua-t-elle en le désignant.
- Je ne suis pas encore sénile, se défendit-il. Je sais ce qu'est un sapin. Ou un épicéa, ajouta-t-il en fronçant les sourcils à son intention.
- Et sur quoi est-ce que nous nous sommes mis d'accord ?
- Un sapin, répondit Cal obtusément.
- Un sapin de Noël, rectifia-t-elle avec un sourire. Il manque les décorations, lui souffla-t-elle.
- Évidemment, soupira-t-il. Les décorations… »

Résigné il se laissa de nouveau entraîner par son amie, cette fois-ci jusqu'au bureau de cette dernière où elle décida de passer en revue les catalogues de décorations en ligne. Cal se retint pour sa part de lui faire remarquer que leurs heures de travail n'étaient pas franchement censées être dédiées à ce genre de tâche et opta à la place pour quelques approbations expertement placées au milieu des explications enthousiastes de Gillian.

Ils convinrent finalement de reporter l'achat des guirlandes et autres joyeusetés, un exploit qu'il réussit en arguant qu'il lui faudrait au moins un ou deux jours pour se remettre de la fièvre de Noël dans laquelle elle l'avait traînée toute la matinée durant. Avisant le sourire calculateur de son amie il sut immédiatement qu'il venait juste de lui donner l'opportunité de préparer leur prochain voyage dans la masse des acheteurs de décembre. Pauvre de lui…