Titre
:
ceux qui restent derrière
Auteur
:
ylg
Fandom
:
Alpha Flight
Personnages/Couple
:
'Major Mapleleaf' Louis Sadler (Sr)/'Northstar' Jean-Paul
Beaubier, et le souvenir de Michael Sadler
Rating
:
PG -13 / T
Disclaimer
:
Marvel
fic écrite pour un mème à kink anonyme
Prompt
:
Major Mapleleaf/Northstar, "Il pourrait être son père/son
fils"
Timeline
:
basé sur Alpha Flight (1st series) #106 ; mieux vaut avoir lu cette
ish pour comprendre ce qui se passe là.
Avertissement
supplémentaire :
contient, en vrac, réflexions moches sur le SIDA, fausses rumeurs
d'inceste père/fils, élucubrations foireuses de fan sur des liens
de parenté incongrus… pas mal de trucs pas bien joyeux, quoi.
oOo
Il
pourrait être son fils, pense Louis Sadler à propos de Northstar.
Ce jeune homme a sensiblement le même âge que son Michael. Dieu ou
le Diable aidant, peut-être se sont-ils croisés, tous les deux.
Cette idée serre le cœur de l'ancien Major Maplepleaf.
Un
virus, une saloperie de virus. Il l'a déjà entendu souvent, cette
réponse à l'accusation : ils
l'ont bien cherché ;
non : c'est une maladie, pas une punition divine, ils sont tous
égaux face à cela. C'est la faute à pas de chance. Nul besoin de
débauche à outrance non plus ; il suffit d'une seule fois pour
ruiner une vie, plusieurs vies d'un coup.
Et pourtant l'on
raconte que les mutants seraient immunisés contre. Ce garçon, tout
en muscles saillants et en arrogance moulés dans son costume de
super-héros, jeune et clinquant, louangé par la presse, pourrait se
livrer à des orgies en secret s'il le veut, sa différence
génétique le protègerait de l'horreur.
Son fils pourrait
être cet homme-là. Avec un peu de chance –ou de malchance- le
power-up qui a élevé Louis au statut de Major Mapleleaf aurait pu
s'étendre du soma au germen et se transmettre à ses enfants. Son
Michael aurait pu naître mutant. Il aurait pu marcher sur ses
traces, être lui aussi un héros… et surtout, être encore en vie
aujourd'hui.
Louis Sadler est même prêt à marchander
l'inverse, la haine de son fils envers d'hypothétiques pouvoirs,
sa révolte contre un destin tout tracé, pour peu qu'il ait vécu.
Mais l'on ne revient pas en arrière et les « si » ne mènent
nulle part.
Louis Sadler a eu envie de tuer cet homme, de le
faire souffrir autant qu'il a lui-même souffert, de lui prendre ce
qu'il a de plus cher. Pauvre petite Joanne innocente, mais de toute
façon déjà condamnée… il n'avait rien contre elle
précisément, il ne tenait pas à la faire souffrir, juste qu'elle
disparaisse, vite.
Il a voulu le réduire luien
bouillie de ses propres poings, enragé contre le spectacle qu'il
faisait de la mort annoncée de cette petite fille. Il a voulu
précipiter cette fin pour pouvoir partager sa douleur.
N'importe
comment, il voulait que cet homme le reconnaisse, reconnaisse la vie
et la mort de Michael.
Et quand Northstar lui a craché au
visage ce qu'il était en
secret,
au contraire de le calmer, sa colère a redoublé. Tout ce qu'il
pourrait faire, et qu'il choisissait de cacher pour protéger son
petit confort égoïste !
En devenant super-héros, on devient un
modèle. On perd sa petite vie privée. C'est le prix à payer.
Louis l'a payé longtemps. À la naissance de Michael, c'est
devenu finalement bien trop lourd et il y a renoncé. Il connaît
parfaitement ce fardeau. Et il reproche à Northstar de vouloir
l'éviter si vite.
S'il doit souffrir, il ne veut pas être
seul dans cette galère. Il en veut à l'univers entier, mais cet
homme-là précisément, il s'en contentera. Il y a quelque chose
de tristement obsessionnel dans le désir de Louis Sadler de voir
Northstar partager sa douleur.
o
Il
pourrait être son père, se dit Jean-Paul en pensait à Major
Mapleleaf. Il est assez vieux pour cela. Il a des pouvoirs
sur-humains qui pourraient être une base héréditaire aux siens
propres et ceux de sa sœur, ces étranges pouvoirs que les Sentinels
n'ont pas toujours détectés comme mutation.
Parmi les
mensonges de Loki sur leurs parents, le silence des Martin, les
secrets des Sœurs, y a-t-il une place pour cette idée ? Peut-être.
Sans doute. Mais il la réfute néanmoins. On a dit de Major
Mapleleaf qu'il était un père aimant profondément ses fils, et
aussi bien un père terriblement sévère qui leur donnait une
éducation solide et plutôt austère. Aurait-il pu abandonner des
jumeaux à côté de cela ? Jean-Paul s'interdit d'y penser. Il
n'a aucun désir de retrouver un père. Ça n'amènerait rien de
bon, que des reproches. Il a sa sœur, et ça lui suffit plus
qu'amplement. De toute façon, il est certain que penser cela
serait faire fausse route. Rien qu'une erreur.
Cet homme a
l'âge d'être son père, il est usé par le chagrin, marqué par
la mort de son fils. Mais il est bien conservé. Sous ses cheveux
blancs et derrière ses rides d'expression, c'est encore un bel
homme, et toujours athlétique.
S'il n'était pas lui-même
ravagé par la mort de la petite Joanne, Jean-Paul trouverait le
temps de noter comme il est encore séduisant. Il n'est pas
spécialement attiré par les hommes mûrs en temps normal, il
préfère plutôt les jeunes de son âge, mais n'est pas fermé à
une ou deux exceptions.
Personne mieux que ce Major Mapleleaf ne pourrait comprendre sa douleur présente, se dit Jean-Paul. Ça lui ferait du bien d'être soutenu par lui, et en retour lui aussi pourrait l'aider à se consoler.
o
Quoi qu'il en soit, rien de tel n'arrivera. Coucher ensemble, dans l'urgence, en silence, dans cette chambre d'hôpital que Jean-Paul refuse de quitter, sur le carrelage froid, à la merci du passage inopiné d'une infirmière, voilà qui serait d'un mauvais goût innommable. Par respect pour Joanne mourante, pour Michael mort, il ne peut se permettre de céder.
Louis a l'air prêt à se laisser tenter, à vouloir faire l'amour à travers de Jean-Paul, non pas à Michael –Dieu l'en préserve ! il n'a jamais eu pour ses fils qu'un amour paternel, jamais de désir malsain- mais à ce qu'il croit avoir été sa vie. À se rapprocher de son fantôme, toutefois, de la seule manière qu'il peut imaginer. Après quoi, il verserait quelques larmes en appelant doucement le prénom de son fils et Jean-Paul ferait semblant de ne pas entendre...
Mais non, ils ne cèderont pas. Pas dans de telles circonstances.
