Auteur: Sin Maxwell and Co.
Titre: A cleansing touch (littéralement: un touché purifiant (mais c'est moche traduit comme ça, donc je laisse en anglais)
Traductrice : Sinoa
Ah ! Je traduis (très) lentement, et au gré de mes envies, donc ne vous étonnez pas s'il se passe (très) beaucoup de temps entre deux chapitres. Et pour ceux que ça intéresse, la fic est terminée dans sa version originale (anglaise), donc si je ne vais pas assez vite à votre goût, filez la lire !
Ah (n°2) ! A chaque chapitre, je mettrai une citation que j'aime bien (drôle, spirituelle ou autre), et qui n'aura sans doute aucun rapport avec l'histoire. C'est juste pour partager, pour ceux qui aiment.
Bonne lecture les jeunes ! (les vieux aussi, mais je doute qu'il y en ait beaucoup…)
Citation du jour : « L'abstinence est une bonne chose pourvu qu'on la pratique avec modération. » Histoire de taureaux irlandais.
Chapitre 1 :
Harry, le visage inexpressif, regarda l'homme debout dans l'embrasure de la porte. La maison des Dursley, qui résonnait il y a peu des cris si délicieux de sa famille mourante, était silencieuse. C'était un changement qu'Harry se surprit à adorer. Les Dursley méritaient de mourir pour ce qu'ils avaient fait. Pour tout. Ils étaient malades. Ou peut-être était-ce lui qui était malade. Après tout il ne s'était pas défendu. Alors, était-ce sa faute ? Voldemort l'étudiait avec une expression intéressée tandis que Snape se tenait derrière lui, fixant les lourds cadenas sur la porte d'un œil dégoûté, mais toujours impénétrable. L'adolescent se colla un sourire lumineux et plus que légèrement inquiétant sur les lèvres. Pourquoi pas ? Après tout, il était fou, non ? C'était ce que disait la paperasse. C'était pour cela que personne ne lui écrivait. C'était pour ça… Tout le monde pensait qu'il était un monstre. Rien qu'un monstre immonde et fou.
« Tom ! Comme c'est aimable à toi de me rendre visite ! Je suis vraiment heureux que tu sois là. Beaucoup de bruit, ma famille faisait beaucoup de bruit. C'est agréable et calme maintenant que tu es là. J'aime le silence. Tu devrais tuer des gens plus souvent ! » Déclara-t-il, leur indiquant d'un geste le lit élimé pour qu'ils s'y assissent.
Le Seigneur des Ténèbres entra silencieusement dans la pièce alors que son professeur se faisait prier. Harry dut le prendre par la manche et guider le maître des potions à l'intérieur, l'asseyant lui-même. Snape eut à peine posé les fesses sur le lit qu'il se releva d'un bond, dégoûté par les larges taches de sang qui le souillait. Le corps pourrissant d'Hedwige gisait, toujours dans sa cage, les fixant d'un œil vide. Cela tenait du miracle qu'il ne puât pas, et qu'il ne grouillât pas de vermine. Les petits miracles, supposa Harry. Ou la magie, pensa-t-il avec un rictus ironique. Il restait des petits bouts de sa chouette adorée éparpillés sur le mur, vestige d'une des plus créatives punitions d'Harry, où son oncle avait tiré sur Hedwige à travers la cage. Tom le regardait comme s'il ne l'avait jamais vu, surtout pas quelques semaines auparavant. Les miroirs de sa chambre étaient tous brisés mais Harry avait recollé les éclats sur le mur en une parodie de leur ancienne forme. Les images qu'ils reflétaient étaient distordues et aussi inquiétantes que l'enfant qui les avait créés. Harry les trouvait plutôt juste dans leur description de son état d'esprit. Il était fou après tout et il aimait leur nouvelle forme. Ils étaient brisés. Tout comme lui…
« Potter… est-ce que tu vas bien ? » Demanda le Seigneur des Ténèbres, tentant de ne pas regarder le cadavre desséché de la chouette.
Le pauvre Snape semblait au bord de la nausée. Il avait probablement cru qu'Harry était un enfant gâté et choyé. La simple image de lui-même à la place de Dudley, se tenant fièrement en face du canapé, alors qu'il ordonnerait à son frêle et humble cousin de se plier à ses quatre volontés, fit glousser l'adolescent. Voldemort grimaça à ce son. Il était rauque et grinçant à cause de l'abus dont ses cordes vocales avaient souffert durant ces dernières semaines. Mais ce n'était pas plus mal. Tom avait besoin d'être pris de court de temps en temps.
Harry se dirigea vers son mur de miroirs, imaginant les éclats s'insinuer dans sa chaire, le déchirant en morceaux avant d'atteindre le cœur et les poumons. Ses poumons lui donnaient clairement la sensation d'être criblés de bouts de verres. A chaque nouvelle respiration, ils le brûlaient. Il toucha les miroirs avec ce même sourire inquiétant collé aux lèvres. C'est à ce moment qu'ils virent les cicatrices. Cicatrices s'étirant tout au long de ses mains, ses ongles commençant tout juste à repousser. Elles disparaissaient sous ses longues manches blanches. Elles avaient l'air d'avoir été plongées dans de l'acide.
« Je vais bien ! J'ai la pêche, vraiment. Demande à Hedwige. Elle te le dira. Tout va très bien. » Répondit-il, sa voix peut-être un peu trop haut perchée pour quelque raison quand il désigna l'oiseau mort. « Tout ira très bien… » Répéta-t-il dans un murmure.
Snape lui toucha l'épaule, souhaitant sans doute voir ses mains de plus près afin de détecter une éventuelle infection. Cependant, Harry sentit du dégoût, de la honte et de la haine le traverser en un instant. Il repoussa brusquement la main, faisant retomber le professeur sur le lit maculé.
« Ne me touchez pas ! Ne me touchez plus jamais ! » Il cria avec une rage remontant des tréfonds son être tel un énorme dragon prêt à le dévorer.
Ses cris rameutèrent les mangemorts qui déboulèrent à l'étage pour voir ce qu'il se passait et se battre si nécessaire. Tom essaya de calmer Harry avec des gestes apaisants et en adoptant un ton doux.
« Tout va bien, Harry. Personne ne touchera, je te le promets. Si tu ne le veux pas, ça n'arrivera pas. »
Harry grogna à ces mots et son grognement devint un rire totalement hystérique. Il tenta de reprendre son souffle, une main crispée sur sa poitrine douloureuse. Jamais il n'avait entendu de tels mensonges de toute sa vie ! Ou, et cela n'en était que plus drôle, peut-être Tom croyait-il réellement en ses mots ? Son fou rire le fit s'appuyer sur le mur couvert de bouts de miroirs, coupant sa peau et sa chemise à chaque frottement.
« Personne ne me touchera ! Sauf si je le veux ? Je t'en prie, ne me dis pas que tu crois ces conneries ? Allons, tout le monde dit que c'est ce que je veux ! » Parvint-il à dire entre deux éclats de rire. Puis, comme si on pressait un interrupteur, son sourire disparut pour être remplacé par l'expression la plus désespérée que Tom n'eût jamais vu. Harry caressa à nouveau les éclats collés au mur presque amoureusement, « Je n'ai jamais… Je ne voulais pas… Touché… Jamais toucher… »
L'adolescent gémit pitoyablement, comme à l'agonie.
« Même si les monstres le méritent. Je suis un monstre, je mérite ce qu'ils m'ont fait. Je méritais ce qu'ils faisaient… » Murmura-t-il encore, les yeux dans le vague.
Tom et Severus échangèrent un regard éperdu. Qu'était-il arrivé au garçon avant leur arrivée ? Que lui avait-on fait pour qu'il soit devenu une telle épave ? Mais il y avait une question pire encore. Dumbledore savait-il ?
« Harry ? » Appela Tom, faisant ensuite une pause afin que l'adolescent prît conscience de sa présence. Harry lui jeta un coup d'œil puis contempla le sol, « Aimerais-tu venir avec Severus et moi ? Nous promettons que plus personne ne te touchera. Nous ne voulons pas te faire de mal. »
Harry ne releva pas les yeux, ne répondant pas. Ses lèvres tremblèrent lorsque Severus s'approcha de lui. Il s'écrasa un peu plus contre le mur, comme si c'était un rempart qui le protégerait.
« Potter ? Harry… Que t'est-il arrivé ? Qui t'a fait ça ? » Le maître des potions s'exprima avec dans les yeux toute l'horreur que la situation inspirait.
Son étudiant ne le regarda pas à la place, il fit courir une de ses mains mutilées sur un de ses trop maigres poignets, là où les cicatrices étaient horribles.
« Et qu'invoquerons-nous pour ceux qui ont perdu de vue, non pas le but, mais le prix à payer ? Beaucoup une fin, beaucoup un accomplissement, pour l'ennemi, pour l'amant, pour le traître, pour l'ami. » (1)
Ces vers étaient les seules paroles qu'il prononcerait. Sans les regarder, Harry se recroquevilla sur son lit taché de sang et secoua la tête à tout autre chose qui lui fut dite.
(1) And what shall we pray for those who have lost, Not sight of the goal, But sight of the cost? Many a finish, Many an end, For enemy, for lover, For betrayer, for friend. C'est une citation, qui remue quelque chose dans ma mémoire, je pense en fait que c'est une prière, mais je n'en suis pas sûre. Et je pense que ma traduction en est franchement mauvaise… mais en attendant d'avoir retrouvé d'où ça sort (ce qui n'arrivera probablement jamais, à moins que l'un de vous me le dise (ou en fasse une meilleure traduction)), il faudra s'en contenter…
