Chapitre 1 :

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsqu'Harry se réveilla. Le concert de ronflements qui avait lieu dans la chambrée indiquait que très certainement, Mc Gonagall après les évènements d'hier, avait laissé les élèves de sa maison dormir. L'esprit brumeux, il tentait de se souvenir de la raison. Hier soir, l'appel de Dumbledore, la caverne, le lac, l'Horcruxe, les Mangemorts, le faux Horcruxe, Malefoy et Rogue et … Dumbledore. Ce n'était donc pas un cauchemar, il était bel et bien mort. Il n'y aurait désormais plus personne pour défendre Poudlard, pour assurer sa pérennité et souder les maisons entre elles face à l'adversité. Face à la menace à présent bien réelle, celle de Lord Voldemort. Plus personne non plus pour l'aider à se préparer au combat inéluctable, l'affrontement final. Plus de maître, plus de guide, Harry se sentait terriblement seul. Et coupable. Coupable d'avoir survécu alors que Dumbledore s'était fait assassiner sous ses yeux. Coupable de ne rien avoir pu faire pour empêcher Rogue de le tuer. Autant de raisons, autant de remords mais rien pour apaiser sa conscience.

Puis Harry se rappela soudain que tout cela avait eu lieu avant-hier soir, et que hier, s'était tenue l'inhumation de Dumbledore. Toutes ces personnes réunies devant la stèle blanche, les pleurs d'Hermione et Ginny, le discours du petit homme grassouillet, Graup et Hagrid…

D'un bond, il se leva, enfila une robe de sorcier et descendit à l'infirmerie. Il était sûr d'y trouver Fleur et Mrs Weasley au chevet de Bill.

Il frappa quelques coups discrets à la porte et entra en silence. Entre deux paravents, l'aîné de la famille Weasley était étendu sur un lit, le visage sanguinolent et couvert d'enduit verdâtre. Autour de lui, Mrs Weasley somnolait sur une chaise, la tête dodelinant d'une façon étrange et Fleur ronflait bruyamment, étalée sur le carrelage. En s'avançant, Harry renversa une fiole sur le wagonnet à soins et réveilla cette première.

Son visage était celui d'une femme qui n'arrivait pas à trouver le sommeil. Ses traits étaient tirés, la mine sombre et lugubre. Elle tentait cependant d'afficher un sourire optimiste.

-Ah, Harry ! C'est toi mon chéri ! Je ne t'attendais pas si tôt. Bill vient de s'endormir et j'avais espéré pouvoir faire la même chose mais bon … apparemment je n'en ai pas le droit, dit-elle en lui adressant un clin d'œil.

-Je m'excuse de vous déranger … mais je ne pouvais pas me rendormir et j'avais besoin de penser à autre chose …

-Tu n'as pas à t'excuser Harry chéri, lui répondit-elle en souriant, je te comprends tout à fait. Mais je pense que tu as besoin de parler avec quelqu'un, je me trompe ?

Sans lui laisser le temps de répondre, elle enchaîna :

- J'ai raison, n'est-ce pas ? C'est une réaction normale, je te rassure. D'ailleurs, j'aperçois Tonks qui vient, voilà qui va me permettre d'aller piquer un petit somme en attendant l'arrivée d'Arthur.

-Salut Molly, salut Harry, interrompit Tonks, dis-moi, tu es bien matinal ! Quatre heure de l'après midi, c'est une heure surprenante pour un garçon de ton âge ! Ne t'en fais pas, je plaisante. Comment va Bill, Molly ? Ses blessures ont l'air de s'améliorer.

- Oui, son état est stable. Il sortira cet après-midi mais il aura besoin d'aller faire quelques cures à Ste Mangouste de temps à autres …

- C'est compréhensible. Il a eu beaucoup de chance que Greyback ne soit pas métamorphosé lorsqu'il l'a mordu. Quand je vois les miracles que les guérisseurs et les potions font sur Remus, alors que son cas est plus grave, je ne m'inquiète pas pour Bill. Tu devrais en faire autant.

- Oui je sais … mais il est dans la nature d'une mère de se faire du souci pour son fils. D'ailleurs, à force je suis épuisée. Cela fait deux nuits que je ne dors pas plus de trois heures, et si cela ne te dérange pas, je vais aller dormir un peu. Il doit bien avoir un lit confortable et douillet à Poudlard où je puisse me reposer, non ? dit-elle avec un faible sourire.

- Oh mais oui, vas y ! Je vais rester veiller sur lui, et puis Harry me tiendra compagnie, n'est ce pas ?

- Oui oui … allez-y Mrs Weasley, répondit le concerné d'une voix ensommeillée.

Tonks attendit que Mrs Weasley sorte de la salle et ferme la porte pour rompre le silence.

Harry l'observa un moment. Ses cheveux avaient désormais ré-adopté leur couleur rose chewing-gum, son teint était plus gai même si de profonds cernes creusaient son visage.

Il se dit que, l'amour, peut faire des miracles comme il peut commettre des crimes atroces. La preuve, Nymphadora n'était plus que l'ombre d'elle-même durant l'année scolaire. Sa chevelure gris souris, le changement de forme de son Patronus … rien ne lui ressemblait aussi peu. Mais depuis qu'elle sortait avec Lupin, elle était redevenue la bruyante et pimpante Auror qu'elle était.

-Comment vas-tu Harry ? Je sais que c'est une question futile et je ne m'attends pas à une réponse détaillée, mais après ce qu'il vient se passer… j'aimerais pouvoir t'aider tu sais, lui confia t-elle.

Harry ne savait pas par quel bout commencer, s'il devait lui avouer ses peurs ou tout garder pour lui. De toute façon, ne sachant pas lui-même comment il allait, il lui aurait été difficile de répondre clairement.

- Heuh … bredouilla t-il, c'est-à-dire que …

- Si tu es gêné je comprends que …

-Non pas du tout ! s'exclama t-il, mais je n'ai pas vraiment encore accusé le coup… Tout s'est déroulé si vite que … Enfin je ne réalise pas que … qu'il … que le professeur soit mort, termina t-il dans un silence étouffé.

- Moi non plus d'ailleurs, je n'aurais jamais pensé que quelqu'un comme lui puisse se faire tuer de cette manière. Désarmé en plus, à la merci de cette petite ordure répugnante de Malefoy …

Tonks continuait de parler mais Harry ne l'écoutait plus. A la merci de Malefoy, non Dumbledore ne l'était pas, « ce qui compte, c'est ma merci, pas la tienne Drago », se souvint Harry de ses paroles. Qu'avait-il voulu dire à cet instant ? Avait-il pressenti le drame qui se tramait ? Savait-il qu'il allait mourir ? Si tel était le cas, alors pourquoi avait-il supplié ainsi Rogue ?

Toutes ses interrogations s'agitaient dans l'esprit bouillonnant d'Harry et il se s'aperçut pas que Tonks avait fini de déblatérer toute seule.

- Harry? Tu m'entends?

- Hein ? Comment ?

- Je te parlais, mais tu as du avoir un soudain accès de surdité il me semble…

- Ah, oh, pardon je suis désolé mais je pensais à … en fait je dois être fatigué, je ferais mieux d'aller me recoucher

- Oui, répondit-elle dans un sourire complice, c'est vrai qu'à ton âge, on n'écoute plus les vieux. J'étais pareille à ton âge, à braver les interdits, repousser les limites de la patience de ma mère, n'en faisant qu'à ma petite tête de Métamorphomage en herbe … Ah le bon temps, dit-elle dans un soupir. Cependant, si tu m'avais écoutée jusqu'au bout, tu aurais entendu que Ron et Hermione t'attendaient dans la salle commune. Mais puisque tu es fatigué, je suppose que tu aies mieux à faire que d'aller les voir, n'est-ce pas ?

- Comment ? Ils m'attendent ? Dans la salle commune de Gryffondor ? demanda t-il, bondissant sur sa chaise

- Non, celle de Serpentard comme d'habitude … répondit-elle calmement

- Quoi? Celle de Serpentard? Mais comment se fait-ce … ?

- Mais bien entendu celle de Gryffondor gros nigaud ! Tu en as accès à beaucoup d'autres de salles communes toi ? Je sais que tu es l'Elu mais tout de même …

- Ah ben non … bien sûr que non. Je ferais mieux d'y aller dans ce cas …

- C'est sur, à moins que tu aies vraiment envie de dormir … Je plaisante ! File !

N'attendant pas la prochaine boutade de Tonks, Harry sortit en trombe de l'infirmerie sous l'œil courroucé de Mrs Pomfresh qui marmonna quelque chose qui ressemblait fort à « Silence ! Les malades se reposent ! Ces jeunes, aucun respect, vraiment… »

Déboulant dans le hall, Harry s'arrêta un moment. Il contempla longuement ces armures, ces cadres et ces tableaux vivants, ces tapisseries. Alors, comme ca tout risquait de s'arrêter ? Plus aucun élève ne franchirait le portail de Poudlard ? se disait-il. C'était trop triste … Cela ne pouvait pas s'arrêter comme ca.

Harry arriva devant le portrait de la grosse dame rose. Elle aussi avait l'air abattue. Ses joues n'étaient pas aussi rouges, ses yeux aussi rieurs. L'apercevant, elle lui lança d'un ton las:

- Oh tenez, bonjour Mr Potter. Vous devez être certainement dans les derniers de votre maison à demeurer là. Comme je suis une des dernières à assumer mon rôle …

- Bonjour. Comment cela une des dernières ?

- Eh bien, la nouvelle de la fermeture de l'école s'est vite répandue, alors les quartiers généraux des maisons sont vides pour la plupart, les portraits n'ont donc plus aucune utilité. De plus, Poudlard ne rouvrira pas, il n'y aura donc plus jamais besoin de mot de passe puisqu'il n'y aura plus d'école, termina t-elle dans un sanglot.

- Ne dites pas cela… le professeur Mc Gonagall va trouver une solution, il y en a toujours une…

- Oh vous savez, sans ce cher Dumbledore, rien ne sera plus jamais pareil ! dit-elle en s'effondrant en larmes avant d'ouvrir le passage.

La salle commune était déserte. Au coin de l'âtre, Hermione s'était assise dans un fauteuil et contemplait les braises rougeoyantes. A ses pieds, Pattenrond, le chat orange, s'amusait à attraper les franges du tapis rouge et or. Un peu plus loin, dos à lui, Ron semblait en pleine méditation, un état qu'Harry ne lui connaissait pas encore.

Hermione l'aperçut et l'invita à s'asseoir près d'elle.

- Tu as bien dormi, lui demanda t-elle ?

- Ca peut aller… Et toi ?

- J'aurais très bien pu puisque nous n'étions que trois dans le dortoir. La majorité des filles est partie juste après l'enterrement…

- Pour moi c'est à peu près la même chose. Qui d'autre était avec toi ?

- Luna et Ginny. Le père de Luna est en Slovaquie pour admirer une espèce rare et particulière de Ronflak Cornu, il ne reviendra que dans trois semaines. Quant à Ginny, les Weasley prévoient de partir dans l'après-midi. Et moi… eh bien mes parents ne sont pas au courant ce qu'il s'est passé puisqu'ils ne sont pas sorciers et je n'ai pas eu le temps de les avertir. De plus je n'ai jugé nécessaire de les alarmer. Ils n'y comprendraient rien. Mrs Weasley, qui, au passage, dort dans notre dortoir, m'a gentiment proposé de venir passer quelques semaines au Terrier. Je crois que je vais accepter, dit-elle après un moment.

- Tu as tout à fait raison. Et Ron, que fait-il là ? Il médite ? Ca m'étonne de lui …

- Je crois qu'il dort. Toute la nuit il a fait le guet dans la salle commune. Il veut continuer à veiller sur nous mais il est exténué. Sans le froisser, je lui ai conseillé de s'asseoir dans un fauteuil. Voilà le reste, finit-elle en rosissant légèrement des joues.

- Je vois que tu as bien pris soin de lui, c'est pile ce qu'il lui fallait. Il a besoin qu'on s'occupe de lui en ce moment, cela a été un choc pour lui, Bill blessé et Dumbledore en même temps.

- Cela a été un choc pour nous tous Harry, et plus particulièrement pour toi il me semble.

Mrs Weasley t'a également invité au Terrier, tu ferais bien de venir. Passer quelques jous là-bas nous détendrait tous, et puis cela nous permettrait de rester au courant des nouvelles, tu ne crois pas ?

Elle s'arrêta et reprit :

- Et au fait, Ginny est dans votre dortoir, elle est en train de faire la valise de Ron.

- Merci Hermione, dit Harry, tu es une perle.

- Oh de rien. Tu sais, les amis sont là pour ca, lui répondit-elle. Surtout en ces temps de crise où il est important de se serrer les coudes et de rester unis …

Harry gravit l'escalier et vit Ginny de loin, affairée à plier les robes de son frère.

La pâle clarté du soleil filtrait à travers les carreaux épais et l'auréolait de lumière. Son ombre, au sol, découpait une figure fine et délicate, une silhouette harmonieuse et mince. A cet instant, Harry sut que la promesse qu'il lui avait faite la veille serait dure à tenir. Jamais il ne pourrait l'oublier et encore moins de cesser de l'aimer.

Il s'approcha d'elle, doucement, en silence et lui chuchota à l'oreille :

- Ginny, c'est moi.

Elle eut un sursaut de frayeur :

- Ne recommence plus jamais ca ! Tu m'as filé une de ces frousses ! Qu'est-ce qui t'amène ici ?

- Je suis venu te parler un peu, savoir comment tu allais.

- Eh ben comme tu peux le voir je vais bien, quoi que passablement énervée par le désordre de mon cher frère. Ses robes trainaient partout quand je suis arrivée, il n'y a pas deux chaussettes qui aillent ensemble et ses affaires de potion ressemblent plus à un nécessaire de cuisine pour goule déchaînée mais bon… C'est de famille, ya qu'à voir la chambre de Fred George Bill et Charlie pour comprendre. Je ne te parle pas de Percy bien sûr, lui tout le monde se demande si maman ne l'a pas trouvé sur le bord de la route un jour où la foudre lui serait tombée sur la tête.

Elle venait de débiter cela sans respirer et sans regarder Harry.

- En fait, reprit-il, j'étais plutôt venu discuter de ma décision d'hier que de ménage chez les Weasley mais si tu préfères …

Ginny l'interrompit :

- Ecoute Harry, je respecte ta décision bien que je ne l'approuve pas et la trouve hâtive, prise dans la confusion générale et l'affolement. Tout le monde aimerait faire quelque chose pour aider, et si c'était possible, pour sauver Dumbledore. Mais je pense que tu devrais y réfléchir plus mûrement et en parler avec des membres de l'Ordre avant. C'est vrai quoi, tu n'es pas encore majeur, tu n'as pas ton diplôme, tu n'as personne de ta famille chez qui loger, ce n'est pas évident …

A son tour, Harry la coupa :

- Voldemort se fiche complètement que je sois majeur ou pas et encore moins de savoir si j'ai mon diplôme. Ce qu'il veut c'est me tuer et il n'attendra pas sagement la fin de mes études pour le faire. J'ai besoin de partir accomplir ce que j'ai à accomplir.

Harry paraissait déterminé et sûr de lui. Cependant une petite lueur de doute perçait dans ses prunelles. Ginny la perçut et profita du moment.

- Peut-être, mais un peu de maturité et de plomb dans le crâne ne te ferait pas de mal. Tu as le droit de te reposer un peu et de prendre du recul. C'est un conseil d'ami Harry, puisque nous ne sommes plus que cela dorénavant et je pense que Dumbledore te prodiguerait le même. Il est mort, Harry, mais pas l'ordre du Phénix. Entends le bien. Tu n'as pas à te sentir responsable de ce qui vient de se passer. Tu n'y es pour rien. Ce n'est pas de ta faute.

A ces mots, Harry sentit que c'étaient ceux- là qu'il attendait, afin de se sentir plus léger. Un poids énorme semblait s'être enlevé de son estomac. Il serra Ginny dans ses bras et de lourdes larmes rondes roulèrent sur ses joues.

-D'accord, dit-il enfin, je viendrai chez vous et je consulterai les membres de l'Ordre. Mais promets-moi de ne pas essayer de me retenir si un jour je décide de m'en aller. Je prévoie depuis quelques temps, de retourner à Godric's Hollow. Rien ne me fera changer d'avis. Sache le Ginny.

- Je le savais déjà … répondit t-elle tristement.

Ils s'étreignirent longuement, puis un raclement de gorge vint perturber leur moment d'intimité.

- Je ne voulais pas vous déranger … je suis profondément désolé … Ne vous préoccupez pas de moi …

Cette jeune voix, à la fois incertaine et discrète ne pouvait appartenir qu'à …

- Neville ! s'exclama Harry, c'est nous qui sommes désolés. J'avais complètement oublié que tu n'étais pas parti. On ne t'a pas dérangé j'espère ?

- Non, non. Ca va… Ma grand-mère est venue hier à l'enterrement de Dumbledore et elle avait une chambre à Pré-au-lard, on doit repartir dans la soirée il me semble. Et vous ?

- Nous partons cet après-midi, Papa devrait arriver dans quelques heures, interrompit Ginny en coupant la parole à Harry qui était sur le point de répondre. Comme tu le sais, Bill est malade et il a du rester un peu plus longtemps que prévu sous les soins de Mrs Pomfresh, il sera bientôt transféré à Sainte Mangouste…

- Il sera sûrement entre de bonnes mains là-bas …, osa timidement Neville. Ils ont d'excellents guérisseurs…

Personne dans cette pièce n'ignorait le drame de la famille Longdubat. Ainsi, par respect envers leur ami, ni Harry ni Ginny ne relevèrent sa réflexion.

- Oui, tout à fait. Donc Fleur, Bill, Ron, maman, moi et bientôt papa, sommes ici. Charlie s'est fait rapatrié d'urgence au Terrier. Les jumeaux également, sous peine d'exposer leurs précieuses marchandises à l'ire de notre mère. Il ne reste plus que Perce, mais ce sombre crétin à lunettes ne compte pas. Il aura beau venir à tous les Noël possibles et imaginables, accompagné de son ministre ou pas, il n'en reste pas moins un abruti de petit toutou ministériel.

Harry avait rarement vu son amie aussi emporté envers un membre de sa famille. Certes, Percy n'avait pas fait un choix très judicieux que de renier sa famille pour permettre une belle avancée à sa carrière, mais il demeurait tout de même son frère.

Pour finir, reprit Ginny, Hermione et Harry sont invités, ainsi que Luna en attendant que son père ait fini de chercher des puces aux Cornflakes poilus ou je ne sais quoi.

Harry et Neville éclatèrent de rire. Il était vrai que la famille Lovegood avait un attrait particulier pour tout ce qui était monstres fabuleux imaginaires et maladies aussi farfelues les unes que les autres. Tout le monde se souvenait de la perdantinite dont Zacharias Smith devait être atteint, selon Luna, lors du match contre Poufsouffle l'année dernière.

L'atmosphère était plus détendue. Neville était à présent affalé sur son lit en bas de pyjama, Harry adossé à son montant de lit, ses lunettes sur le bout de son nez et la tête de Ginny reposait sur ses genoux. Ils passèrent un moment à se rappeler les bons souvenirs de l'année qui venait de s'achever : les cours de transplanage aux résultats plus que douteux, la victoire de Gryffondor au Quidditch…

Ginny profita d'une accalmie entre deux fou-rires pour proposer de rejoindre Ron et Hermione. L'idée fut acceptée avec joie par Harry et Neville qui semblaient, l'espace d'un moment avoir oublié leur tracas.

Harry passa le premier et poussa la porte du dortoir qui donnait sur la salle commune. Ce qu'il vit ne le surprit qu'à moitié : Hermione était assise sur un fauteuil à côté de celui de Ron. Leurs têtes étaient l'une contre l'autre, le front d'Hermione collé à la bouche de Ron. Ils étaient tous les deux certainement endormis et ne se rendaient pas compte de la situation.

- Eh ben, yen a qui sont plutôt longs à démarrer, lança Ginny d'un ton jovial. Ils se connaissent depuis au moins cinq ans et ils ont mis tout ce temps pour oser s'approcher aussi près ? Je ne me trompe pas, non ?

- Non, non, répondit Harry avec un sourire éclatant. Je m'attendais depuis un moment à les voir ensemble mais j'avoue qu'avec l'épisode « Lavande et Ron-Ron » j'avais un peu perdu espoir, reprit Harry avant de repartir dans un fou-rire incontrôlé et d'y entraîner ses camarades.

Une voix s'éleva soudainement :

Eh bien jeunes gens ! Pourrais-je savoir ce que vaut l'honneur d'une telle hilarité ?