Disclaimers : Haikyuu! ne m'appartient pas.
Chalut, voici la requête UshiHina de kama-chan59 (donc je rajoute du rating M). Merci d'ailleurs pour ta review sur Cutie Pie VS Eleganza, de même pour toi Mag-chan. J'ai changé le terme annexe (qui me rappelait trop l'époque où je rédigeai des mémoires à la fac) pour interlude qui sonnait mieux. Je réfléchis aussi à traduire quelques unes de mes fics dans la langue de Shakespeare suite à une discussion avec des lecteurs anglophones sur Ao3 (mais elles seront publiées sur Wattpad et Ao3 vu que j'ai eu un petit souci en publiant la requête anglaise HinaTsuki sur ffnet) cependant ça reste pour l'instant à titre de projet, les fics en cours et les requêtes d'abord. D'ailleurs comme mon cerveau s'éparpille, je scinde encore cette requête en publiant la première partie maintenant (raaah ça m'enerve d'être comme ça). Bonne lecture :)
Les faiseurs de miracles.
Ce fut ainsi qu'on désignait ces êtres capables de dons hors du commun.
Des pouvoirs qui suscitèrent beaucoup de convoitise et accessibles seulement pour les personnes ayant le moyen de monayer leurs services.
Les faiseurs de miracles pouvaient déceler la vérité dans le mensonge, guérir le moindre mal, voir l'avenir ou encore réaliser des souhaits.
Les faiseurs de miracle n'étaient pas des êtres surnaturels et encore moins des divinités contrairement à la croyance instaurée par les plus grands de ce monde.
Les faiseurs de miracles n'étaient rien de plus que de simples êtres humains dont l'utilisation des pouvoirs se faisaient à leur détriment.
Et en dépit du haut respect et de la dévotion de tous à leurs égards...
... Les faiseurs de miracle n'étaient ni plus, ni moins que des oiseaux rares enfermés dans des cages dorées...
... Des esclaves qui ne vivaient que pour le bonheur des autres.
Wakatoshi admirait depuis sa fenêtre l'averse qui s'écoulait dehors, le ciel presqu'obscurci par des nuages d'un gris sombre et uniforme dans une ambiance lugubre. La pluie fut telle que le brun ne vit qu'une perspective déformée du jardin, les fines cascades coulant sur la vitre faisant apparaitre un reflet sinueux des arbres et des taches éparses en guise de buissons. Tout semblait calme au manoir et même si Wakatoshi avait l'habitude d'apprécier ce genre d'atmosphère, il trouvait celle-ci empreinte d'une lourde mélancolie aujourd'hui.
Le brun décida de continuer sa ronde en marchant le long du couloir, son katana rangé dans son fourreau attaché à sa ceinture tout en restant vigilant quant à une éventuelle intrusion dans ce lieu, nommé enclave, que tout le monde considérait comme un sanctuaire sacré. Bien que ce fut un simple manoir, un faiseur de miracles résidait dans ces lieux et cette seule raison suffisait au peuple pour en faire un lieu saint. Enfin, pas le peuple, le gouvernement plutôt.
En tant que protecteur, Wakatoshi se chargeait de veiller à ce que personne de mal intentionné n'approche le faiseur de miracles dont il avait la charge même si, officieusement, il était surtout là pour empêcher celui qu'il devait servir et protéger de s'évader de son enclave.
Exceptionnellement, comme celui-ci possédait le miracle de la purification, quelqu'un d'autre veillait sur lui en plus de lui-même sauf que Tendou était surtout là pour soigner Semi dès qu'il guérissait une personne souffrante : en effet, s'il possédait le don de guérir des maladies, Eita payait le prix fort en tombant malade à son tour.
Les faiseurs de miracle avaient beau posséder des dons convoités de tous, ils en payaient une contrepartie. La voix de son collègue le tira de ses pensées. "Rien à signaler, Wakatoshi-kun?, s'enquit Satori en sortant d'une pièce située au bout du couloir.
- Rien à signaler, répondit Wakatoshi en remarquant le sachet d'herbes médicinales dans la main de Tendou, Semi-sama est encore malade?
- Eita ne s'est pas encore remis de la fièvre que lui a inoculé malgré lui son dernier client, expliqua Satori, le visage assombri, je vais lui préparer une tisane pour l'aider à se remettre sur pied. Il se repose en ce moment.
- Je vais monter la garde devant sa chambre dans ce cas, déclara le brun en partant en direction de la chambre de son maitre.
- Merci, Wakatoshi-kun, fit Satori en s'apprétant à quitter le couloir pour se rendre dans les cuisines.
Wakatoshi savait que Tendou et Semi-sama furent amants et comprenait donc son inquiétude grandissante. Il se posta devant la porte de la chambre du faiseur de miracles en poussant un léger soupir. La pluie avait perdu de son intensité dehors, au point qu'il aperçut au loin une ombre au pied d'un arbre. Le protecteur prit alors la décision de quitter son poste pour partir avertir Tendou de la présence d'un intrus dans le jardin avant de se rendre où celui-ci se trouvait.
Le ciel gris lui semblait bien fade, les gouttes d'eau sur sa peau bien insipides.
Tout n'avait plus aucun sens pour lui si ce n'était cette perpétuelle langueur lourde et assomante qui le faisait sombrer encore plus.
Toujours plus.
Le temps où tout n'était que rire et joie lui semblait de plus en plus lointain quand il continua d'observer les nuages pluvieux de ses yeux ternes où les nuances ambrées brillaient à peine.
Même ce froid humide ne l'atteignit pas, il se mêla même à ce dénuement de sensations, cette cruelle absence de ce que lui procurait habituellement ce pétillant sentiment de vie qui était jadis logé dans son coeur.
Le jeune homme se demandait même distraitement s'il en avait encore un quand une voix l'interpela.
Grave et gutturale, il ne put que plonger ses prunelles noyées dans l'apathie dans des iris perçants mais volontaires qui le toisaient avec une légère inquiétude dans le regard.
Les bras qui le transportèrent ensuite lui donnèrent la sensation de n'être qu'un corps qui voguait ici et là, la chaleur du torse contre sa joue aurait du le réconforter mais à la place, il ne ressentit qu'une morne indifférence.
Il était un faiseur de miracles après tout avec la tare que cela comportait.
Ses émotions étant devenues aussi vides et figées que celles d'une simple poupée de porcelaine.
Wakatoshi avait transporté le petit dans sa chambre avant d'entreprendre de le défaire du kimono orangé qu'il portait pour le sécher tout en l'habillant de vêtements plus chauds en faisant fi qu'il eut lui-même ses propres vêtements trempés. Il avait prévenu Tendou qui lui avait séché ses cheveux à la hâte à l'aide d'une serviette pour ensuite amené ce jeune inconnu dans la pièce.
Le brun, qui pensait avoir affaire à un enfant étant donné sa petite taille mais sa musculature attestait qu'il fut plus agé. Le petit tatouage qu'il arborait sur son épaule droit, une fine fleur de cerisier, attestait que ce petit était un faiseur de miracles. Mais comment a-t-il pu partir de son enclave? S'est-il évadé?
Néanmoins, Wakatoshi fut étonné de voir ce dernier se laisser faire quand il s'était mis à le secher en lui frictionnant la courte chevelure rousse avant de continuer sur son corps non sans s'attarder un peu pour admirer la carnation laiteuse de sa peau. "Ainsi, vous ne tomberez pas malade.
- Merci, répondit alors le roux d'une voix affreusement atone.
Wakatoshi avait dèjà croisé ses yeux presque vitreux quand il l'avait porté sous la pluie battante mais les voir d'aussi prêt lui brisa le coeur malgré lui. Certes, la vie d'un faiseur de miracle était faite de souffrances mais là, c'était comme s'il s'adressait à un vulgaire automate. "Quel est votre nom?, lui demanda-t-il pendant qu'il se mit à le vêtir.
- Shouyou Hinata, se présenta le roux avec cette même froideur indifférente, je suis un faiseur de miracles et mon protecteur doit certainement être en train d'être torturé en ce moment. C'est lui qui m'a fait évadé."
Wakatoshi s'arrêta, irrité par l'absence d'émotions présente dans la voix de Hinata-sama. Il ne lui en voulut pas à lui personnellement mais aux personnes qui l'avaient rendu ainsi à force d'abuser du don qu'il possédait. Il prit la décision d'en faire part à Semi-sama une fois que Hinata-sama se reposerait.
Comme dans toutes les enclaves qui abritaient les faiseurs de miracles, un silence paisible régnait dans celle où avait vécu Shouyou avant son évasion. La résidence, une grande maison d'inspiration japonaise, fut aussi là où habitait son ami Kenma, le faiseur de miracle détenant le don de la vérité.
Comme il ne pleuvait plus, celui-ci se baladait dans le jardin intérieur où il s'était arrêté sur une petite passerelle afin d'admirer les fleurs de lotus qui flottaient sur la petite mare en face de lui en contemplant tristement son reflet sur l'eau tout en réajustant la veste qui recouvrait son kimono avant de lever les yeux sur l'arbre à glycines tronant au centre de la mare dont les fleurs d'un mauve pâle commencèrent à flétrir.
Des bruits de claquement de fouet se perdirent au loin, signe que la sentence envers le protecteur de Shouyou avait commencé. Son ami Kuro était d'ailleurs parti le voir tandis que celui qui fut son protecteur vint à sa rencontre. "Tu t'inquiètes pour Hinata, Kenma?, s'enquit Lev en lui adressant un petit sourire. Lui-même n'était pas rassuré à l'idée que le roux fut dehors sans personne, toutefois..."Les faiseurs de miracles sont liés entre eux, non? Je suis certain que Hinata a trouvé quelqu'un susceptible de l'aider, ne t'en fais pas."
Kenma hocha la tête d'un air absent. Sawamura avait fait évader Shouyou en le voyant dépérir à cause de ses pouvoirs mais en faisant ça, il avait froissé les hautes instances chargées de leur "protection" : un faiseur de miracles restait cloitré afin de faire ce pour quoi il était né, ni plus, ni moins. La liberté n'existait pas pour eux ou sinon ils devaient verser dans l'illégalité pour l'avoir.
La main de Lev sur son épaule le réconforta un peu. Son protecteur avait beau êtee fougueux et trop téméraire à son goût, sa franchise fut pour Kenma une bouffée d'air frais dans un monde tissé par les mensonges.
A chaque fois qu'il usait de son don pour révéler les secrets cachés d'une personne, des voix l'assaillissaient de toutes parts en une cacophonie funeste qui l'avait maintes fois amené aux portes de la folie. Heureusement que Lev était là pour le ramener à la raison, sa présence, quoique survoltée, lui étant cependant apaisante sur bien des points. "Retournons dans ma chambre, déclara-t-il en quittant la passerelle, les échos des coups de fouet commencent à m'énerver.
- Je peux te faire un message des pieds pour te dètendre pendant que tu te reposes sur ton fauteuil, lui proposa alors Lev de son enthousiasme habituel.
- Pourquoi pas?, fit Kenma en jetant un dernier coup à l'arbre. Ce fut au pied de celui-ci que Shouyou avait l'habitude de travailler en écrivant à l'aide de son pinceau les souhaits sur des petits manuscrits qu'il accrochait ensuite sur les branches fleuris. Maintenant, la glycine se fânait tout comme le faiseur de miracles avec qui lequel elle était liée. Il espèrait vraiment que tout aillait bien pour son ami.
Quelques instants plus tard, Tetsurou avait emmené Daichi dans la salle des soins après que le garde chargé de sa punition eut terminé d'appliquer la sentence. Le noiraud avait allongé son compagnon sur le ventre afin d'appliquer doucement de l'onguent sur les blessures suintantes qui lui barrèrent le dos large, des traces de fouet qui lacéraient douloureusement sa peau.
Daichi serra les dents quand il sentit le baume pénétrer dans ses plaies. "Je suis désolé, Daichi, murmura Tetsurou en bandant ensuite le dos.
- Tu n'y es pour... rien, haleta Daichi, le souffle hachuré par la douleur, mais... au moins... Hinata est... libre."
Tetsurou ne put le lui reprocher cette décision. Lui-même avait été jadis le protecteur de Kenma avant que Lev ne le remplace dans ses fonctions. Une décision qui avait été prise par les instances afin d'éviter le même genre d'incidents vu qu'ils étaient amis d'enfance. Il savait que Daichi considérait Chibi-chan comme un petit frère et vu l'état du petit, il comprenait les raisons qu'il l'avait poussé à le faire s'évader de l'enclave.
Celui qu'il aimait lui avait aussi raconté que son meilleur ami, un faiseur de miracles possédant tout comme Chibi-chan le pouvoir de réaliser les souhaits, avait été sur le point de sombrer lui aussi si son protecteur ne l'avait emmené en lieu sûr dans un endroit inconnu de tous sauf d'eux.
C'était d'ailleurs depuis ce jour que les instances gouvernementales avaient renforcé la sécurité à l'intérieur des enclaves, des gardes étant assignés à la surveillance des protecteurs. Tetsurou embrassa tendrement la nuque de Daichi en s'apercevant que celui-ci s'était assoupi pendant qu'il lui était en train de lui administrer les soins. "Je vais veiller sur ton sommeil, Daichi, lui murmura-t-il en plongeant la main dans les courtes mèches noires, repose-toi."
Le noiraud regarda ensuite le ciel gris depuis la fenêtre de la salle. Il ne pleuvait plus mais l'atmosphère lui semblait toujours aussi morose.
Voili voilou, la suite bientôt. A bientôt. :)
