Bonjour à tous,
Je rappelle que les personnages d'Escaflowne ne m'appartiennent pas, et sont la propriété de leurs auteurs. Mais que cette fic et son contenu, eux, m'appartient par contre ! ^^
Quant au titre, c'est une référence à une phrase que prononce Allen dans la série, lorsqu'il dit à Hitomi qu'il devrait la mettre en cage, comme un oiseau, pour l'empêcher de s'envoler…
Cette histoire contient des passages Shoujo Ai, je préfère prévenir même si l'intrigue se révèle plus compliquée que ça...
Sur ce, bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires…
Deux Oiseaux en Cage
Prologue
Tout lui semblait si paisible à présent. Le feu dévastateur qui la brûlait de l'intérieur depuis tant d'années, alimenté par ses peurs et les recoins obscurs et secrets de son âme, avait été apaisé par la volonté et l'amour de son protecteur, Jajuka.
Mais était-il définitivement éteint pour autant ?
Accoudée au balcon de la fenêtre de sa chambre, Serena fixait l'horizon avec curiosité et appréhension. C'était la première fois depuis son retour à la maison qu'elle osait affronter la lumière du jour et quitter le cocon de sa chambre d'enfant.
Rien n'avait changé depuis son départ. C'était comme si elle n'était jamais partie. Comme si elle était toujours cette petite fille de 5 ans qui courrait, insouciante, à travers la plaine qui entourait la modeste propriété de la famille Schezar, sur les terres d'Astria.
Oui, c'était comme si elle n'était jamais partie.
A son arrivée, sa poupée, Lily, l'attendait toujours, tranquillement assise sur le lit, sa longue chevelure blonde et bouclée entourant son visage de cire, pareille au jour où elle l'avait laissée pour la dernière fois, avant de disparaître.
Lorsqu'elle l'avait vue, Serena avait senti une haine étrange s'emparer d'elle. Elle aurait voulu la balancer par dessus le balcon, afin de ne plus voir ce sourire stupide qui ne quittait jamais ses lèvres. Elle aurait voulu couper une à une ces mèches blondes et bouclées, afin de lui retirer cette beauté artificielle…
Elle aurait voulu qu'elle disparaisse, elle aussi. Sans doute parce qu'elle lui renvoyait comme un miroir le reflet de ce qu'elle avait été. De l'enfant insouciante qu'elle ne serait plus jamais.
Pourtant, elle n'avait rien fait de tout cela.
Elle s'était contentée de l'ignorer, tout simplement. De faire comme si elle n'existait pas.
Oui, c'était comme si elle n'était jamais partie.
L'horizon était toujours le même. Le vent qui balayait la plaine portait toujours en lui cette délicate odeur de fleurs, si apaisante.
Le ciel était bleu le matin, ocre au coucher du soleil. La lumière était partout, dans chaque recoin de sa chambre, chaude, rassurante… comme dans ses souvenirs.
Lorsqu'elle laissait vagabonder son imagination, elle pouvait presque voir la silhouette de sa mère, cueillant des fleurs devant le porche de la maison, et regardant tristement vers l'horizon… attendant le retour de Père. Déjà, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Mais Serena était trop petite alors pour s'en rendre compte.
A présent, Mère n'était plus qu'un fantôme. Un souvenir. Elle était partie rejoindre Père, après que Serena ait disparue.
Lorsque Allen lui avait appris la terrible nouvelle, Serena avait compris que désormais, plus rien ne serait jamais comme avant.
Elle était partie de la maison, il y a 10 ans… Dix ans durant lesquels elle avait grandi, vite, trop vite sans doute.
Dix ans qui avaient fait d'elle un monstre sanguinaire et dévoré par la haine.
Dix ans durant lesquels son innocence avait été pervertie.
Cette maison avait été celle d'une enfant nommée Serena. Une petite fille aux longs cheveux blonds et bouclés, dont le sourire illuminait ces murs solitaires entre lesquels sa mère s'était réfugiée.
Cette petite fille était bien loin à présent.
Cette maison avait été son refuge. Mais à présent, elle lui semblait une prison.
Après près de dix ans d'absence, cette maison était-elle encore la sienne…
Etait-elle toujours Serena ?
Alors que ces terribles pensées s'immisçaient dans son esprit, Serena versa ses premières véritables larmes depuis bien longtemps.
***
