Disclaimer: Aucun des personnages ne m'appartient, tout vient de cette merveilleuse Stephenie Meyer.

Note de l'auteure: Okay, je sais, tout le monde déteste Jacob, mais pas moi, je vous l'annonce. :) Pour ceux qui ont lu mon autre OS Bella/Jacob, oui, j'ai bel et bien entamé le livre 'Hésitation', n'est-il pas un peu trop protectionniste ce foutu vampire ? Mais bon, je l'aime bien Ed'. Tout ça pour dire que voici une histoire qui s'étalera sur quelques chapitres, une idée qui m'est venue comme ça, dans un flash inattendu. Elle a presque rien à voir avec l'histoire des livres, juste quelques passages parfois, seront rattachés à ce qui se passe réellement, mais l'histoire en générake est une fiction, donc inventée. Donnez-moi votre avis, merci beaucoup. Ne lisez pas cette fiction si vous n'avez pas dépassé 'Fascination', merci.

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Il y a de ces histoires qu'on ne veut jamais croire, que l'on préférait oublier ou qui nous semblent simplement trop superflues pour être vraies. Il y a de ces ciels que l'on regarde la nuit, peinturés de nuages gracieux et blancs, qui nous donnent envie de partir vers le large et découvrir le monde. Il y a de ces amours que nous portons en notre cœur si fort, nous en devenons aveugles à force de trop les chérir, et dans cet aveuglement, la lumière nous guide toujours de nouveau à leurs bras. Et surtout, il y a de ces amitiés où les discussions s'échangent autour d'un feu, en regardant la télé, ils se disent des banalités jusqu'au jour où l'un d'eux annonce la venue d'un enfant, la venue d'un être qui changera sa vie, le second annonce que lui aussi compte bien avoir un garçon, qu'il y travaille. Un dernier sourire complice, une dernière bouffée de pipe et ils concluent cette entente, ce pacte informel mais qui, à leurs yeux, ne pourrait jamais être perdu. La lune brille dans le soir, les nargue, ils ne seront plus jamais les même.

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Edward m'avait quitté il y a de cela quelques mois avec cette promesse de ne plus jamais revenir… Son visage impassible, son sérieux et cette phrase lourde de sens m'avait bouleversé. Après avoir couru, risqué ma vie et fait le pacte avec les Volturi de me transformer en vampire le plus tôt possible, nous fûmes réunis de nouveau. Il me serrait dans ses bras, embrassant la galbe de mon cou tendrement. Ses prunelles cachaient un drôle d'empressement, je ne sus dire pourquoi. J'attrapai son doux visage, posant la paume de ma main sur sa joue froide et lisse. Le téléphone sonna, ne nous coupant pas de cet instant d'aucune façon. Il semblait heureux en cet instant, tout comme moi. Le calme et la sécurité que je vivais à ses côtés était des plus enivrant, jamais je n'aurais pu me passer de lui si longtemps… Ces longs mois avaient été comme un gouffre, un voile obscur placé devant mes yeux qui m'empêchait d'avancer. Mon ami Jacob m'avait aidé à surmonter cette épreuve, m'avait redonné le sourire, mais ce cœur en moi n'aurait jamais pu se décider à battre sans Edward. Il n'y avait pas de vie sans lui, il n'y avait qu'un semblant d'existence que je ne saurais apprécié. À la force de ses bras, il me fit rouler sur le côté, plongeant son regard intense et profond dans le mien. J'eus un maigre rictus, repensant aux nombreuses fois où nous finissions ainsi, à contempler l'autre de façon presque religieuse. Il glissa une mèche de mes cheveux entre son doigt, la faisant tournoyer en une jolie boucle. J'éclatai d'un petit rire, entendant alors les pas de Charlie se rapprocher de ma chambre. C'est vrai que c'était bientôt l'heure pour Edward de quitter la maison, aux yeux de mon père du moins, car en réalité il entrerait par la fenêtre de toute manière. Je le repoussai, me plaçant à l'autre extrémité du lit, un peu nerveuse. Cette situation était des plus étrange. Charlie cogna deux coups avant de ne se glisser à l'intérieur.

« Bella… J'aurais besoin de te parler, c'est important… fit-il d'un ton des plus mal à l'aise.

-Rien qui ne puisse attendre demain soir ? Tu me prépareras un souper pour que je sois mentalement prête à t'écouter, gloussai-je à la blague.

-Non, ça ne peut définitivement pas attendre. Edward… il se tourna vers lui en fermant les yeux, il le détestait singulièrement depuis son départ. Je te demanderais de partir, s'il te plaît.

-Je m'en vais.

-Non, reste ! Il peut au moins entendre ce que tu as à dire, nous n'avons pas de secret l'un pour l'autre et tu le sais.

-Il n'a pas à entendre ceci, crois-moi.

-C'est injuste…

-Non Bella, je suis certain que c'est personnel. Je te reverrai demain, glissa-t-il en m'embrassant furtivement le front avant de ne quitter la pièce.

Dès que ses pieds foulèrent l'escalier, mon père prit place sur mon édredon, l'air tendu. Je ne sus que penser, ce devait être grave pour qu'il soit si inquiet. À moins qu'il n'ait peur de ma réaction… J'inspirai profondément, le toisant presque. Notre relation n'avait pas été des plus calme depuis le retour de l'homme que j'aimais le plus.

« Qu'est-ce qu'il y a à la fin… ?

-Tu ne vas pas aimer ça, je te le dis…

-Papa, je suis fatiguée, s' il te plaît. Ne m'épargne pas, vas-y. »

Il regarda de tous les côtés, prit sa tête entre ses deux mains, presque fou.

« Si tout avait été comme prévu ce ne serait jamais arrivé…

-Papa… Papa ! Tu divagues… reviens sur Terre.

-Bella… ma petite, je ne veux pas que tu t'emportes, promets-le.

-D'accord, grognai-je, je le promets.

-Pendant que ta mère était enceinte, un soir où elle me permit de sortir, je partis à la rencontre de mon très cher et très vieil ami… Billy Black.

Le nom Black me fit tressaillir. Quel malheureux destin me liait donc à eux ?

-Nous avions bu un peu, ces occasions étaient rares, en regardant le match et je me mis à parler de Renée, de sa grossesse… et Billy semblait très intéressé, peut-être même un peu trop… Je savais à cet instant que j'allais avoir une magnifique jeune fille… il me regarda sans sourciller. Billy se mit à raconter que lui aussi tentait d'avoir un garçon, que il rêvait déjà de ce petit bout d'homme qui grandirait en devenant fort… Tu vois, le genre d'histoires de vieux… Puis, ses prunelles devinrent comme… illuminées, il venait d'avoir une idée, je le savais. Je tentais de lui soutirer ce qu'il gardait pour lui, mais ce n'est que quelques verres plus tard qu'il me glissa son idée… son visage s'assombrit d'autant plus. Il voulait que l'on se promette une chose, une seule. Il se mit à raconter que c'était un peu la tradition, ici à la réserve, même si je doutais que c'était faux… Puis il se mit à me dire à quel point j'étais un bon ami, c'est là que j'ai craqué… Je me suis mis à hurler que je tenais à savoir ce qu'il tramait car définitivement j'étais impliqué. Billy n'a pas dit un mot pendant un instant qui m'a paru long d'un siècle… Puis, calmement, il m'a demandé si j'accepterais de… Je ne peux le dire…

-Papa, dis-le ! »

Je ne voulais pas avoir l'air si captivée, mais je devais donner cette impression car mon père se reprit avec un peu plus de contenance. Il restait néanmoins qu'il était maladivement mal à l'aise de devoir annoncer cette nouvelle.

« Et bien… j'ai promis… il inspira, de donner ta main au premier fils Black que Billy aurait… »

Mon monde venait de s'écrouler. Avais-je bien entendu ? J'eus un haut le cœur, un mal de tête atroce que je ne pus contrôler. Si c'était ça la nouvelle, je pouvais comprendre qu'il m'ait caché cela toutes ces années. Mais qu'est-ce qui était passé par la tête de Billy ? Il était saoul, voilà ! Sans doute ne se rappelait-il de rien, mon père devait être le seul encore sobre à cette soirée. Je devais m'accrocher à cette idée pour ma survie, je mourrais s'il fallait que un fragment de cette histoire ne soit vrai. Pire encore, comment l'annoncer à celui qui comptait le plus dans tout ça ? Comment dire à Edward que une soirée de futurs pères idiots avait gâché mon existence… ? Je sentis des sanglots se terrer dans ma gorge, n'attendant que le départ de Charlie pour éclore.

« Toute ta vie tu n'as jamais eu personne… Je pensais que ce ne serait pas grave alors, que tu apprendrais à aimer Jacob… mais c'est là que ce… Edward est entrer dans ta vie et toute cette histoire devenait trop dure à supporter… C'est Billy qui a appelé, il tenait à nous inviter ce week-end, pour que… Jacob te parle en tête-à-tête, tu vois… »

Le dernier souvenir que j'avais de Jacob était ce visage déchiré par le désespoir, ces mains tremblantes qui serraient le vide, cherchant un réconfort qui ne viendrait pas. Je lui avais fait mal mais je ne méritais pas de devoir faire face à ça. Le mariage était un sujet tabou dans la famille, ils auraient du le savoir… Je me sentais si mal à cet instant que Charlie ne put que me prendre maladroitement dans ses bras. Je pressentais le pire à venir.

« Je suis désolé Bella… mais c'est pour le mieux, Jacob est un bon garçon. »

À cette phrase, j'eus une envie violente de le repousser, de lui crier qu'il n'était pas mon père car le père que j'avais connu ne m'aurait jamais dit ça, jamais fait ça surtout. Mais il en serait sans doute mort. Il y a de ces choses qui ne se disent pas. J'endurai sa caresse quelques instants avant qu'il ne recule, une mine attristée peignant son visage.

« J'aurais voulu que tout se passe autrement, mais je ne peux pas effacer ma promesse… Billy a mis tous ses espoirs, a attendu si longtemps… Je lui ferais trop de mal. S'il te plaît, Bella, envisage cette option sérieusement… Oublie ce Edward quelques instants et penses-y. Je t'aime Bella. »

Il serra mes doigts fortement avant de ne se lever, partant de son pas lourd en-dehors de ma chambre. J'attendis un peu, sachant très bien que le vampire que j'aimais patientait à l'extérieur, sans doute enragé. Je sentis la boule qui m'enserrait la gorge gonfler, je retenais difficilement mes pleurs. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi. Une dizaine de minutes plus tard, en se glissant par la fenêtre ouverte, Edward vint me rejoindre, les traits impassibles. J'aperçus sa lèvre frémissante et sa mâchoire dure, je n'aurais pas voulu avoir à faire à lui à cet instant… Je tendis la main vers lui, espérant qu'il m'attirait ainsi contre lui. J'avais besoin de réconfort, de sa présence, du moins, une présence plus humaine que cette statue de béton atrocement belle.

« Dis quelque chose, s'il te plaît…

Une larme se mit à rouler sur ma joue.

-Dis-moi que tu n'es pas en colère, ou dis que tu l'es, mais ne me laisse pas dans le silence… Edward, je t'en prie… Je ne peux pas endurer ton visage si froid et distant.

Il ne se retourna même pas pour me regarder.

-Il n'y a qu'une solution et elle ne me plaît franchement pas, tu le devineras. Il faudra accélérer ta transformation en vampire, te changer avant le week-end ou du moins, avant le mariage. Si tu entres dans la famille Cullen, plus personne ne voudra de toi dans la réserve… C'est la seule solution. »

J'en eus des frissons. Enfin, je réaliserais mon rêve et sans compromis. Pourquoi Edward semblait-il si septique ? Je le savais enragé à l'idée que je ne sois plus humaine, mais n'était-ce pas le prix à payer pour que nous soyons ensemble maintenant ?