Life is a Flower
Genre : Bah un peu de GSR, ouais bon ok beaucoup. Mais au milieu de leurs péripéties, il y a quand même une enquête et un peu de drame aussi. D'où le « drama » et non exclusivement « romance » à la guimauve bien dégoulinante.
Disclaimer : Et bien, sauf si à mon insu j'ai inventé toute cette belle série de CSI, je crois bien que ni les personnages, ni les noms, ni l'idée originale de la série ne m'appartiennent. Mais l'histoire, en revanche, provient directement de mes prolifiques neurones. Enjoy !
Chapitre 1
"I was dreaming of the past
And my heart was beating fast
I began to loose control
I began to loose control
I didn't mean to hurt you
I didn't want to make you cry…"
-I didn't want to hurt you… I'm just a jealous guy… Tu entends Alice ? C'est ma chanson, notre chanson à tous les deux. Il le dit Alice, lui aussi il comprend. Il sait.
L'homme se remit à fredonner les paroles de Lennon qui s'échappaient du vieux poste de radio posé sur l'établi. Des grésillements couvraient de temps à autre la voix du chanteur des Beatles, mais l'homme n'en tenait pas compte. Il connaissait les paroles par cœur.
-I was feeling insecure, you might not love me anymore… dudummmdim…
Alice aussi connaissait cette chanson. Elle écoutait le mélange des voix de Lennon et de cet homme avec une grande attention. Mais elle ne chantait pas, car Alice avait peur. Elle savait que cette mélodie serait la dernière qu'elle entendrait pour tout le reste de sa jeune vie. Il le lui avait dit. Oh oui, il le lui avait promis même ! Et elle ne doutait pas un instant qu'il tiendrait parole. Alice se préparait à mourir.
Les dernières notes du piano se turent, puis l'animateur radio reprit la parole. Mais l'homme ne le laissa pas terminer sa phrase et éteignit le poste. Alors il s'approcha lentement de la jeune femme, s'agenouilla à son chevet et se pencha au-dessus de son visage :
-Et voilà ma douce Alice, il est temps. Comme promis. Tu dois savoir que je ne voulais pas en arriver là, non, car je t'aime. Tu le sais n'est-ce pas ? Pardonne-moi, mais tu as mal agi. Et tu sais bien qu'il faut punir les filles qui désobéissent. Tu me connais pourtant, et tu sais comment je suis ? Hein ? C'est de ta faute Alice. Allons, ne crains rien…
A ces mots, Alice put voir l'ombre d'une lame se projeter sur le mur en face de celui contre lequel elle était ligotée. La peur l'empêchait de crier. Elle ne pouvait remuer ne serait-ce que le petit orteil. Alice sentait son cœur battre la chamade, elle sentait les gouttes de sueur perler dans son dos et sur son front. Sa respiration était haletante. La peur. Adrenaline, ou le dernier espoir du corps pour combattre et tenter de se sortir du pire danger qui puisse menacer un humain. La mort. Dans sa panique, Alice pouvait sentir la lame froide et dure appuyée contre sa gorge. Cette terrible sensation ne faisait qu'accroître la panique de son système nerveux qui libérait une inutile quantité supplémentaire d'hormone du stress. C'était peine perdue. Elle pouvait sentir le souffle chaud de son tortionnaire. Il respirait calmement et profondément. Peu à peu, son esprit l'abandonna, ultime protection physiologique qui évite à la conscience de sentir une douleur trop vive. L'assassin se mit alors à rire de façon grotesque et démoniaque. Et tandis qu'il laissait exploser sa joie, il trancha l'artère carotidienne de la jeune femme d'un coup sec. Sans hésitation.
Grissom était assis dans son salon, le regard fixe et perdu sur une feuille de papier. Une lettre. Inattendue, intrigante, remplie de mystères. Pourquoi ? Grissom mit ses lunettes et recommença à lire la lettre, espérant y trouver une explication qui pourrait l'éclairer.
Cher Gil,
Nous ne nous sommes pas vus depuis très longtemps, et je sais que cette lettre va te sembler intrigante. Je te supplie néanmoins d'y accorder toute ton attention. La vie m'a joué quelques vilains tours depuis un certain temps et je me retrouve dans une situation difficile. Je ne peux malheureusement pas t'en dire davantage pour le moment. Mais j'ai besoin de toi le plus rapidement possible. Pour éclairer ces mystérieuses paroles, viens me retrouver demain à 15h au parc à coté du Tanger. Je te prie de m'excuser pour cette courte lettre un peu froide et étrange, mais mon temps m'est très précieux. J'espère vraiment que tu viendras.
Bien à toi,
Terri Miller
Terri Miller ! Depuis combien de temps ne l'avait-il pas vue ? Trois ans ? Depuis cette fameuse enquête où elle l'avait aidé à reconstituer le visage d'un jeune trisomique retrouvé en l'état de squelette dans un coffre en acier. Depuis qu'elle lui avait dit qu'elle s'était mariée. La relecture de cette lettre n'avait fait que confirmer les craintes de Grissom : cet envoi n'était pas porteur de bonnes nouvelles. Ni pour Terri, ni pour lui. Grissom sentait que cette lettre était de mauvaise augure. Un affreux sentiment d'insécurité commençait à prendre naissance dans son esprit. Il ne savait pas pourquoi, ni à quel sujet, mais il savait. Cette prise de conscience ne fit qu'accroître son malaise, car Gil Grissom détestait par-dessus tout le changement, et surtout le changement imprévisible.
Sara marchait le long du strip, les mains dans les poches et le regard baissé. Son pas était décidé, ample mais mécanique. Elle réfléchissait. Elle sortait à l'instant de sa consultation avec son médecin. Son assurance-maladie devrait payer 60 dollars à ce maudit disciple d'Hippocrate, tout ça pour apprendre ce qu'elle savait déjà : elle souffrait d'épuisement chronique, dû à son rythme de travail stakhanoviste et surtout, avait-il précisé, à son travail de nuit.
Depuis maintenant 3 mois elle ne dormait plus quand elle rentrait au petit matin, il lui arrivait de somnoler au travail. Elle avait remarqué des cernes grisâtres sous ses yeux, ses ongles étaient cassants, ses cheveux abîmés. Mais le plus angoissants avait été de remarquer un total désordre endocrinien et métabolique. Cela faisait 5 ans qu'elle travaillait de nuit, 16 heures par jour. Son corps lui disait stop. Et son médecin aussi. Il lui avait recommandé de changer d'équipe et de passer dans l'équipe de jour. Elle devait diminuer ses heures de travail aussi.
La jeune femme était si fatiguée qu'elle savait que son médecin avait raison. Elle n'avait d'ailleurs que peu protesté. Mais quitter l'équipe de nuit signifiait beaucoup trop de changements. Que croyait-il ce maudit Docteur ? Que savait-il de sa vie ? Elle ne pouvait pas abandonner son équipe, ses seuls et uniques amis. Elle quitterait Nick, Warick, Catherine, Greg… et Grissom. Grissom, Gil, Griss. A cette pensée son cœur se serra. Le sang se mit à marteler ses tempes. Non ! Changer de superviseur, de coéquipiers signifiait trop pour elle. C'était comme changer de vie… Pourtant, une petite voix, la voix de la raison, celle de la santé et de la sauvegarde personnelle lui soufflait qu'elle n'avait pas le choix. Et qui sait ? Peut-être que son éloignement de Grissom ne serait pas une si mauvaise chose ? Si après 5 années il n'avait toujours pas franchi le pas, c'est qu'il ne le ferait jamais. Et plutôt que d'attendre bêtement qu'une chose qui n'arriverait sans doute jamais se produise enfin, pourquoi ne pas… changer d'air ?
Sara aimait Grissom depuis… depuis toujours probablement. Il était partout avec elle : dans ses pensées, dans ses rêves et dans son cœur. Mais elle aimait par-dessus tout son travail. Et elle en avait décidemment assez de passer ses nuits à attendre qu'il lui fasse un signe au milieu de scènes de crimes. Etre à la recherche du moindre frôlement, du plus petit contact physique… ou d'un simple regard de sa part. Le moment était venu de travailler sans se soucier du comportement de son superviseur. Sara serait libre dans une autre équipe. Exactement. La consultation était l'énergie d'activation de la réaction « changements dans la vie de Sara Sidle ». Tout à l'heure, elle irait voir Ecklie.
