Chapitre 1 – Contacts
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Disclaimers : à l'exception d'Eyen, tous les pirates et les Sylvidres de cette fic appartiennent à M. Matsumoto, de même que leurs moyens de transport. Ce disclaimer ne concerne évidemment pas un éventuel barman qui se promènerait dans les parages – celui-là, il est toujours à moi, et je veille dessus jalousement.
Note de l'auteur : cette histoire s'inscrit dans la continuité de 'Illusions', tomes 1 et 2. Pour ceux qui viendraient d'arriver et qui voudraient commencer par le tome 3, pourquoi pas, mais les deux précédents expliquent quand même pas mal la genèse du schmilblick.
Correspondances : tous les noms utilisés sont ceux de la VO, notamment Harlock, pour Albator. Seule concession à cet état de fait : les Sylvidres, que je préfère à Mazones parce que c'est plus joli, non ?
Chronologie : post Albator 78. Ce qui signifie que la guerre contre les Sylvidres est terminée. Plus ou moins. Je considère aussi que les événements prennent place avant 'Endless Odyssey'.
Illustration : se reporter au fanart 'Choice of future' sur mon compte Deviantart. La petite a bien grandi, n'est-ce pas ?
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« Oui, je sais, moi aussi j'aimerais le voir plus souvent. Mais ce n'est pas facile pour lui, tu comprends ? Dis-toi qu'il reste éloigné pour te protéger. … Non, ça ne veut pas dire qu'il ne t'aime pas, au contraire. Simplement, il a toujours la police, l'armée, des mercenaires ou des pistoleros du dimanche aux fesses, et je suis certain qu'il ne voudrait pas qu'un de ces types tombe sur toi. Parce que, même si on a déménagé plusieurs fois, tu restes une cible beaucoup plus facile à atteindre que lui… Un de ses seuls points faibles, aussi. Et il en est conscient, sois-en sûre. »
–
L'ultime bataille avait eu lieu sur Terre. Elles l'avaient perdue. Vaincues, humiliées même, elles avaient dû se replier vers des territoires moins exposés. Elles avaient malgré tout tenté de s'implanter, créer de nouvelles colonies, rebâtir pour faire renaître leur civilisation détruite. Certes, elles ne s'établiraient plus jamais sur la Terre qui leur avait été promise, mais mieux valait désormais se contenter de n'importe quelle planète viable que de risquer l'extinction.
Elles avaient essaimé. C'était la meilleure garantie pour espérer croître à nouveau.
Elles avaient croisé les humains. Fatalement. Où qu'elles puissent aller dans la galaxie, l'humanité y développait elle aussi ses propres colonies.
Elles avaient tiré les leçons de la guerre et évité les interactions. Dans la mesure du possible, elles s'étaient installées sur d'autres systèmes stellaires, d'autres planètes, d'autres continents. Mais parfois la place manquait. Parfois, simplement, les échanges commerciaux étaient nécessaires pour assurer la survie des colonies.
Les humains les avaient considérées avec méfiance dès le début, évidemment, mais parce qu'elles étaient forcées de brader leurs technologies pour survivre, ils n'avaient tout d'abord pris en compte que les avantages financiers que leur présence apportait.
Les vieilles rancœurs s'étaient réveillées dès lors que le rapport des forces recommença à s'équilibrer. Les humains se souvinrent alors de ce qu'elles avaient fait à leur planète d'origine, la Terre, et ils mirent un terme aux contrats économiques qu'ils avaient pu nouer avec elles. Ils leur signifièrent ensuite qu'elles n'étaient plus les bienvenues à proximité des colonies humaines.
Puis vint le temps des purges.
—
La silhouette longiligne se hâtait le long du quai désert. Devant elle se dressait un petit appareil prêt au décollage, peint de la couleur grise si caractéristique des engins militaires, aux flancs arrondis et aux moteurs disproportionnés par rapport à sa taille. Un transport interstellaire rapide.
… dont l'entrée était gardée par un soldat de toute évidence peu motivé par sa tâche, mais qui se redressa cependant lorsqu'il s'aperçut qu'il avait de la compagnie.
— C'est une zone réservée, mademoiselle, fit-il.
— J'ai un passe-droit, coupa la jeune fille aussitôt tout en ramenant négligemment une mèche de cheveux bruns derrière son oreille.
Elle tendit la main, faisant mine de présenter un document officiel, mais alors que l'homme s'avançait pour contrôler la véracité de son affirmation, elle enferma son esprit dans une illusion soigneusement préparée à l'avance.
Une illusion dans laquelle elle ne montrait pas une paume vide, mais une autorisation d'accès dûment signée par l'amiral commandant la partie militaire de l'astroport.
Le soldat se figea, les yeux dans le vague.
— Oui, effectivement, déclara-t-il au bout de quelques secondes. Tout est en règle.
Il fronça les sourcils comme s'il sentait inconsciemment qu'un détail lui échappait, puis secoua la tête.
— Et vous êtes…? demanda-t-il dans une tentative pitoyable pour se raccrocher à quelque chose de plus tangible.
— Eyen Harlock, annonça-t-elle.
— Harlock ? Comme…
— Cela a-t-il une quelconque importance, militaire ?
— Non, bien sûr que non. Vous pouvez passer. Bienvenue à bord, mademoiselle.
Elle n'accorda pas le moindre regard à l'homme qui, l'air un peu perdu, la gratifiait d'une courbette obséquieuse sans trop savoir pourquoi.
Elle se contenta d'un sourire de dédain.
Trop facile.
Eyen entra dans le vaisseau avec l'assurance d'un propriétaire, s'assit dans un des fauteuils réservés aux VIP, à l'avant, et transmit son illusion aux membres d'équipage et aux passagers déjà présents. Pour eux, elle était désormais un agent gouvernemental en mission.
Personne ne réagit à la manipulation mentale.
Parfait, songea-t-elle. Ce premier test était de bon augure pour la suite.
Eyen allongea les jambes et ferma les yeux en attendant le décollage. Encore une fois, elle se répéta les différentes étapes du plan qu'elle s'était fixé. Tout se déroulait sans accroc.
Elle sourit encore. Bientôt, elle attendrait son objectif principal et elle pourrait passer aux choses sérieuses.
Ce petit transport de troupes minable n'avait, lui, aucun intérêt tactique.
Mais il allait dans la bonne direction.
—
Système Phact. Planète Eartline. Date standard 2984.07-1.
— Sers-moi encore un verre, Bob.
— Il est à peine seize heures, gamin. Tu as déjà beaucoup trop bu, et je n'ai pas envie de te porter pour te ramener à ton vaisseau, ce soir.
Harlock releva la tête et lança à son interlocuteur un regard qui ne parvenait pas à être vraiment exaspéré. Bob était un ami de longue date, une des rares personnes dans cet univers à qui il aurait confié sa vie sans hésiter. Une des rares personnes – la seule, à vrai dire – qui continuait envers et contre tout à lui attribuer ce qualificatif paternaliste. Le capitaine de l'Arcadia s'était fait une raison et avait renoncé à s'emporter contre le barman pour un stupide surnom affectueux (le fait que Bob soit octodian et donc physiquement plus fort que lui jouait aussi pour beaucoup). Il aurait malgré tout préféré que son ami perde cette mauvaise habitude, depuis le temps.
— M'appelle pas gamin, répondit-il machinalement. Et sers-moi ce verre.
Le barman manifesta sa désapprobation en soupirant bruyamment mais ne se risqua pas à argumenter davantage. Il ne cessa néanmoins pas de grogner des onomatopées inintelligibles tandis qu'il remplissait une nouvelle fois le verre sur le comptoir.
L'esprit ailleurs, le capitaine contempla un long moment les reflets moirés de la boisson, puis il porta le liquide ambre à ses lèvres et vida le verre d'une traite. La brûlure familière de l'alcool descendit le long de son œsophage avant de distiller une chaleur réconfortante dans tout son corps.
Harlock ferma les yeux afin de profiter pleinement du brouillard ouaté qui envahissait ses sens. La sensation ne dura que quelques secondes. Il pinça les lèvres et fit claquer le verre vide sur le comptoir.
— Un autre.
Bob secoua la tête avec une mimique désolée.
— Te saouler n'avancera à rien, lâcha-t-il.
Harlock renifla, agacé, et récupéra d'autorité la bouteille pour se resservir. Effectivement, le sol du Metal Bloody Saloon commençait à tanguer de façon assez sournoise, mais ce n'était pas encore dramatique. Ce n'était pas non plus encore suffisant.
— Ça ne sert à rien, insista Bob.
Harlock l'ignora. Après tout, tant qu'il ne se levait pas trop brusquement, il pourrait facilement gérer les effets de l'alcool, hein… Le capitaine laissa les mots se transformer en un bruit de fond ronronnant pendant que le barman continuait à soliloquer d'un ton sentencieux.
Il se versa un autre verre tout en souhaitant que Bob trouve d'autres clients à ennuyer. En vain : à cette heure-ci, le Metal Bloody Saloon était calme. Trop calme, même. Il y manquait une présence qui était devenue familière depuis cinq ans et que le capitaine de l'Arcadia avait appris à apprécier lors de ses trop rares passages.
— Ce n'est pas de ta faute, disait Bob. Bon sang, si quelqu'un doit culpabiliser ici, c'est moi !
Harlock aurait voulu retrouver ces rires d'enfant, ces quelques instants fugaces de bonheur, ces moments de quiétude auxquels il avait toujours l'impression de ne pas avoir droit.
— C'est moi, continuait l'Octodian. C'est moi qui aurais dû mieux prendre soin d'elle, c'est moi qui aurais dû remarquer ce qui arrivait !
Et ce, même si, à chacune de ses visites, il avait le sentiment coupable de ne pas passer suffisamment de temps avec elle.
Il avait attendu trop longtemps. Depuis combien de temps n'était-il pas venu la voir ? Maintenant, elle n'était plus là, et il ne pouvait se défaire d'une sensation de gâchis irrémédiable. Ces années… il aurait pu les utiliser autrement qu'à bourlinguer d'un bout à l'autre de la galaxie… Les conflits n'avaient pas cessé, mais sa présence était-elle toujours absolument nécessaire ?
Harlock plongea son regard dans celui du barman. Il se demanda si la détresse qu'il éprouvait se lisait sur son visage. Probablement. Bob le connaissait de toute façon trop bien pour qu'il puisse lui cacher quoi que ce soit.
— Et tu n'as aucune idée de la destination qu'elle a pu prendre ? interrompit le capitaine avant que l'Octodian ne se lance dans un nouveau monologue.
Il avait interrogé ses contacts une bonne partie de la matinée sans réussir à obtenir le moindre résultat. C'était tout simplement impensable. Comment une petite fille pouvait-elle se volatiliser ainsi ? … Une grande fille, corrigea-t-il. D'après les holos que lui avait montrés Bob, la petite avait bien poussé.
Il oubliait souvent qu'elle grandissait bien plus vite que les humains… et le fait de se le remémorer raviva dans le même temps le sentiment d'avoir gâché quelques précieuses et trop courtes années.
— Je te l'ai déjà dit, je n'en sais rien ! répondit Bob. Elle est partie, c'est tout. Je suis rentré dans sa chambre comme chaque matin, et il n'y avait plus rien. Elle avait emporté toutes ses affaires, et elle n'a pas laissé de mot d'explication.
Le barman eu un demi sourire.
— Ça ne m'étonne qu'à moitié, en définitive. Elle a de qui tenir.
Harlock grogna. Était-ce bien le moment de lui rappeler les errements de sa propre enfance ? D'accord, il avait fugué, lui aussi. Plusieurs fois. Mais là… et bien, ce n'était pas pareil, voilà tout !
— Tu ne pouvais pas me prévenir, plus tôt ? fit-il sèchement, tant pour revenir à ses préoccupations actuelles que pour éviter d'avoir à évoquer son passé.
— Mmh… réfléchit Bob. Tu es difficilement joignable depuis quelques temps, gamin.
… et il ne vérifiait plus ses différentes lignes de communication d'urgence aussi souvent qu'il aurait dû, okay. Harlock serra inconsciemment le poing. Et surtout, Tochiro ne lui avait pas transmis l'information alors que les messages successifs de Bob avaient forcément transité et été traités par l'ordinateur principal.
Bon sang, il avait perdu trois mois. Trois mois ! Et s'il avait suivi le plan de vol initialement prévu pour l'Arcadia, il serait en train de naviguer à cinq quadrants d'ici !
Les portes battantes de l'entrée grincèrent.
— On est fermés ! lança Bob.
L'Octodian produisit ensuite un gargouillis bizarre qui devait être un hoquet de surprise et ajouta à l'intention d'Harlock :
— C'est pour toi.
Le capitaine leva un sourcil perplexe. Qui pouvait être au courant de sa présence sur cette planète ? Il dégaina presque sans s'en apercevoir et se retourna vivement.
… du moins, aussi vivement que lui permettaient ses réflexes émoussés par l'alcool.
Il remarqua immédiatement que sa vision était dangereusement floue. Bob devait avoir raison, songea-t-il tandis qu'il plissait les yeux pour accommoder sa vue, il avait probablement trop bu.
Il n'eut cependant aucun mal à identifier la femme qui venait d'entrer.
Elle avait passé un manteau de voyage par dessus sa robe et ôté son diadème. Ses vêtements, ses cheveux, ses yeux étaient noirs, sa peau était laiteuse, ses traits semblaient avoir été sculptés dans la glace. Son regard était un puits insondable.
Froide, belle, et royale.
Harlock se crispa.
— Je suis seule, capitaine, lâcha-t-elle, hautaine. Tu peux laisser tomber l'artillerie.
— Lafressia, répondit-il d'une voix blanche. Que viens-tu faire ici, maudite sorcière ?
La reine sylvidre ignora ostensiblement le cosmodragon qu'Harlock pointait sur elle et vint s'accouder au comptoir – à deux tabourets de lui.
— Je te cherchais, expliqua-t-elle simplement.
— Oh, vraiment ? répliqua Harlock.
Il s'efforça de prendre un ton bravache, mais il ne pouvait empêcher une boule d'angoisse sourde de se développer quelque part au niveau de son estomac.
Les Sylvidres… Voilà des années qu'elles se tenaient tranquilles. Pourquoi fallait-il que leur reine refasse surface justement maintenant ?
— Je viens te parler d'une jeune Sylvidre brune, continua Lafressia. Avec des yeux marrons.
Harlock se raidit.
— Qu'est-ce que tu lui as fait ? siffla-t-il. Si jamais…
— Du calme, coupa la reine. Je n'ai rien fait du tout. Au contraire…
Lafressia sourit – un sourire sans joie. Amer. Harlock haussa un sourcil.
— Cette demoiselle… reprit la reine. … Eyen, c'est bien cela ? – le capitaine opina malgré lui – … est en ce moment même en train de monter une armée. Avec mes sujets.
— Une armée ? s'exclama Harlock. C'est ridicule ! Les flottes sylvidres ont été anéanties ! … Je suis bien placé pour le savoir, ajouta-t-il plus bas. Et toi aussi.
Lafressia eut un geste négligent de la main.
— Et pourtant… Le temps passe, tu sais. Nous avons reconstruit. Enfin, nous essayons.
— Vous n'apprendrez donc jamais ?
Harlock regretta ces mots à l'instant même où il les prononça. Il avait beau jeu lui, un humain, de reprocher aux Sylvidres leurs erreurs alors que, chaque jour, il constatait impuissant que ses semblables ne se préoccupaient guère des enseignements de leur passé.
La reine pinça les lèvres, et ses yeux si sombres brillèrent de colère contenue.
— Détrompe-toi. Pendant que tu te complaisais dans de petites escarmouches insignifiantes, je me suis battue pour renouer des relations diplomatiques et pour rebâtir un gouvernement et une structure politique viable. Je suis tout à fait consciente que notre civilisation s'est effondrée et que notre peuple est au bord de l'extinction. La guerre… n'est plus la solution, à présent.
Elle secoua la tête.
— Enfin, il semble que ce ne soit pas de l'avis de tout le monde… termina-t-elle.
— Je doute qu'Eyen soit liée de quelque manière que ce soit à cette histoire, rétorqua-t-il d'un ton péremptoire.
La reine laissa échapper un rire bref.
— Tu as toujours été si naïf, Harlock ! Tu penses peut-être que ta petite protégée est encore une enfant innocente ? Tu la crois démunie face au monde extérieur ?
Harlock resta silencieux. Non, bien sûr, il savait depuis longtemps qu'Eyen avait les moyens de se défendre seule. Mais… une armée ?
— Je vais faire court, reprit Lafressia. Elle se déplace d'une colonie à l'autre, recrute parmi les déçus du système, a organisé quelques expéditions punitives envers les humains qui, je cite, « empêchent la renaissance de notre peuple » et surtout, elle a créé un état-major de crise pour « palier le laxisme évident du gouvernement actuel ».
— Oh, un coup d'état ? Et tu viens me demander de l'aide, à moi ? Je suis un pirate, je te rappelle. Je ne suis pas forcément favorable au maintien en place des gouvernements.
Le capitaine haussa les épaules et fit un signe du pouce vers l'avis de recherche placardé au mur.
— Du moins, ce sera le cas tant qu'ils continuent à mettre ma tête à prix, hein…
Lafressia lâcha un soupir excédé.
— C'est ta fille et elle menace mon trône ! s'emporta-t-elle. Ce serait gentil de te sentir un peu plus concerné !
— Ma fille ? Attends… Avant toute chose, qu'est-ce qui te fait croire que cette fille a quelque chose à voir avec moi ?
— Oh, elle peut difficilement le nier… et elle ne s'en cache pas, d'ailleurs. C'est même son argument principal pour dénicher de nouveaux adeptes. Tu n'imagines pas l'aura que tu peux avoir auprès de mes guerrières !
Harlock hésita, se plongea dans la contemplation de son verre encore à moitié plein et but une longue gorgée pour cacher son trouble.
— J'avais déjà constaté ça il y a quelques années, murmura-t-il. Pas seulement auprès des guerrières.
Il se demanda si Lafressia allait prendre cette dernière remarque pour elle ou pas. Il la vit ciller, détourner brièvement le regard, mais elle se reprit rapidement et son expression un instant nostalgique redevint dure et impénétrable.
— C'est ta fille ! répéta-t-elle. Tu n'as peut-être pas été capable de la surveiller correctement, mais maintenant j'apprécierais que tu viennes faire preuve d'un peu d'autorité paternelle !
Elle n'attendit pas ses protestations ou ses justifications – si toutefois il avait été en mesure d'en trouver, ce qui n'était pas le cas. Un point partout, nota-t-il amèrement alors qu'une vague de nostalgie le submergeait à son tour.
— Et puis, continua la reine sylvidre d'une voix radoucie, je me suis dis que tu m'en voudrais si je me contentais de vaporiser son vaisseau.
— Son vaisseau ? Elle ne possède pas de vaisseau. Elle a été se servir au sein de ta flotte ?
— Même pas. Elle est aux commandes d'un type Vulcain modifié avec capacité warp et armement lourd. Peint en rouge-violet. Et dont la coque est ornée de ton symbole fétiche.
Lafressia croisa les bras. Elle tenta un sourire suffisant, mais son regard ne reflétait que des regrets.
— Je suis sûre que tu vois de quel vaisseau je veux parler.
Oui, en effet. À vrai dire, ça n'aurait pas pu être pire.
Harlock pâlit.
— Le Fluorite.
Kei.
