L'idée de cette histoire est née il y a exactement deux heures, en lisant le chouette petit texte de Amy dans sa fic « Un pendu sur ma feuille ». Et d'un coup, le défi est né : élaborer une histoire pour imaginer comment on en était arrivé là.

Et voilà comment on se retrouve à écrire une fic sur Ron Weasley et Pansy Parkinson.

Les désabusés

Chapitre 1

Ron avala la dernière gorgée de bière puis froissa la cannette vide entre ses mains. Il la jeta à terre et donna un coup de pied furieux dedans. La cannette alla rouler le long du trottoir avant d'aller finir ses jours dans le caniveau. Saleté de cannette inutile. Saleté de vie inutile. Saleté de soirée. Pff ...

Désœuvré, il s'était dit qu'il allait passer la soirée dans un cinéma moldu. Ne serait-ce que pour le plaisir de jeter de petites décharges d'un coup de baguette discret sur les couples qui s'embrassaient dans la salle. Il détestait les couples. Dès qu'il en voyait, il avait envie de les frapper. Ils avaient l'air tellement stupide dans leur nuage d'amour rose et bleu pastel ! Lui-même n'avait jamais eu l'air aussi niais, non, sûrement pas. Même pas quand Hermione était encore à son bras. Même pas quand lui aussi, il croyait qu'un couple pouvait durer toute la vie. Ha ! Quelle blague.

Les rues de la petite ville étaient désertes et vaguement sinistres à cette heure, avec leurs réverbères à la lumière trop blanche et leurs poubelles débordantes qui attendaient le camion du matin. Il n'était pourtant pas si tard. Fichue nuit qui tombait trop tôt. Fichue soirée. Fichue vie.

Il entendait encore la voix d'Hermione quand elle lui avait annoncé qu'elle le quittait.

« Tu n'as pas idée d'à quelle point je suis désolée ! » avait-elle sangloté, comme si elle avait le droit d'être triste. « C'est juste que ... Je ne ... Oh Ron, je ne sais vraiment pas comment te le dire sans te blesser. Voilà, je ... Je ne suis plus heureuse avec toi. »

C'était raté. Elle l'avait blessé. Il était resté là, tout pâle sous ses taches de rousseur, sans rien dire, sans comprendre.

« Je n'avais pas prévu ce qui est arrivé, je te le jure. C'est juste ... arrivé. »

Elle était tombée amoureuse de Draco Malfoy, à force de le côtoyer tous les jours au Ministère de la Magie. Depuis la fin de la guerre l'heure était à la miséricorde, tout le monde pardonnait à tout le monde, tout le monde oubliait le passé, tout le monde était gentil, tout le monde s'aimait. En tout cas, ces deux-là s'étaient découvert une passion invincible. Croyant lui rendre la rupture plus douce en lui apportant davantage d'explications, Hermione lui avait décrit ses nouveaux sentiments dans les moindres détails.

« Tu sais, il n'est plus du tout comme avant. En fait je crois même qu'on l'avait toujours mal jugé. Tu te souviens de comme on était à l'époque, tous les trois, toujours en train de sauter sur les hypothèses les plus improbables pour courir à l'aventure ... Finalement on ne savait rien de lui. Mais tu vois, depuis j'ai appris à le connaître. Les premiers temps on ne faisait que parler de la pluie et du beau temps, et puis petit à petit il s'est mis à se confier à moi, et moi à lui, et ... »

Ron l'avait arrêtée net, n'ayant aucune envie d'entendre le scénario détaillé de « Passion d'amour au Ministère ». Rien que de penser à ces deux-là avec leurs têtes d'abrutis transis d'amour, il se sentait nauséeux. Il donna un nouveau coup de pied dans un vieux journal qui traînait sur le pavé.

Il était parti sur le champ, il avait pris une chambre dans le premier hôtel venu. Puis, comme dans son hébétude il n'avait pas choisi le plus modeste, il avait dû changer d'adresse pour trouver quelque chose qui convenait mieux à ses revenus. Il avait dû ravaler sa fierté un grand coup en se rendant compte qu'une bonne partie de l'argent du ménage d'autrefois était due à Hermione, bien mieux rémunérée que lui. Enfin, il avait au moins un endroit où dormir.

En arrivant au cinéma, il se rendit compte qu'aucune séance ne commençait avant au moins une heure. Saleté de soirée de cinéma pourri de fichue vie de nul. Avec un regard compatissant, la caissière lui indiqua un pub voisin en lui assurant que la bière y était très correcte et qu'ils faisaient le meilleur fish&chips du quartier, de quoi patienter avant la prochaine séance. Ron haussa les épaules. Il ne savait même pas quels films passaient au cinéma. Mais bah, une bière ferait bien l'affaire.

Le pub était calme, quasiment vide. Il s'installa au comptoir et fut servi rapidement. Si elle ne valait pas un bon jus de citrouille bien frais de Poudlard, la bière avait au moins le mérite d'être réconfortante. Ron en but quelques généreuses gorgées puis poussa un profond soupir, posa bruyamment les coudes sur le comptoir et se prit la tête dans les mains.

Et juste au moment où il se demandait si sa vie pouvait encore être plus pathétique, il entendit une voix désagréablement familière crier dans sa direction :

― Eh, espèce de rouquin débile ! Tu peux m'expliquer pourquoi t'as pas été foutu de garder ta foutue copine loin de mon connard de copain ?

Et Ron se prit un verre de bière en pleine tête.

L'alcool et la solitude ne réussissaient vraiment pas à Pansy Parkinson.

Comme je viens d'inventer cette fic et d'écrire ce chapitre dans la foulée, je ne sais évidemment pas où elle va me mener, ni pour combien de temps.

Mais si ça vous a plu n'hésitez pas à me laisser une review ! Ça me ferait terriblement plaisir ! :D

Lily Evans 2004