Bonsoir à tous, nouveaux amis lecteurs. Je vous souhaite la bienvenue pour ma deuxième fiction, cette fois sur Kuroko no Basket l'un de mes manga préférés ! Cette fiction comportera un peu moins d'une vingtaine de chapitres et vu que l'heure de la rentrée vient de sonner, les chapitres sortiront ainsi : un toutes les deux semaines. Ils sortiront le vendredi soir, cela changera peut-être à l'avenir, je ne sais pas trop encore.
Je me dois tout d'abord de vous prévenir que, bien que je fasse tout pour éviter les OOC, ainsi que rester le plus fidèle possible au manga, j'ai préféré changer quelques éléments dans les âges de certains personnages : les senpai de Shutoku sont toujours là (on en sait pas assez au sujet des nouveaux joueurs pour que je remplace les terminales par les nouveaux, dans ce monde-ci, Miyaji, Kimura et Otsubo sont en terminale, désolée par avance) et Kyoshi n'est pas parti de Seirin. J'espère que malgré ces points négatifs, vous parviendrez à lire cette fiction et, qui sait, à l'apprécier.
Je sais aussi que les OC ne sont pas toujours très populaires mais j'espère tout de même que vous laisserez une chance au personnage que j'ai intégré à ce monde. Ici, les trois thèmes seront la romance, l'amitié et bien sûr, le sport !
Quoi qu'il en soit, bonne lecture à tous !
Chapitre 1 : Emma Morgan
La vie s'était vite changée en un parcours sinueux, en une suite de petits chemins tortueux. Pourquoi n'avait-elle pu rester dans son bonheur auprès d'eux ? Certes c'était un bonheur imparfait, mais il existait. Aujourd'hui, que lui restait-il ? Suite aux évènements tragiques de sa triste vie, elle avait compris que le bonheur ne se cultivait pas, et qu'à force d'efforts, on ne devenait ni plus heureux, ni plus fort. Elle avait compris que la vie était bien différente du basket. Une fille petite, née sans aucun talent pour quoi que ce soit, avec seulement un caractère fort et des épaules prêtes à porter le poids de tout le malheur qu'on lui réservait. Aujourd'hui, elle était changée, et seuls son caractère et ses épaules lui avaient permis de traverser les décombres de sa vie. Aujourd'hui, elle était prête à prendre sa revanche : puisque la vie refusait de la laisser choisir son destin, elle allait devoir donner tout ce qu'elle possédait pour gagner. Quoi qu'elle ait pu comprendre, elle se refusait à accepter une chose. Elle allait vivre sa vie comme elle avait vécu le basket jusqu'ici, elle allait faire tous les efforts du monde pour décider de son propre destin.
Le ballon fut intercepté par sa main. Tout autour d'elle, les autres étaient ahuris. Comment avait-elle réussi à intercepter une passe de Kuroko ? Elle ne s'attarda pas sur leurs réactions et renvoya la balle à Taiga qu'elle voyait sous le panier. D'un coup de ses yeux verts, elle visa sa position sans même avoir besoin de se retourner. De toutes ses forces, elle envoya la balle sous les bras tendus de leurs adversaire. « Yes ! » pensa-t-elle. C'était risqué mais il l'avait attrapée. En un dunk, le tour serait joué… C'était sans compter sur l'intervention de Kyoshi. Il empêcha Kagami de tirer. Il n'eut d'autre choix que de faire une passe à Hyûga. Izuki, qui avait vu l'action arriver, s'interposa entre les deux joueurs. Elle aussi voyait ce qui allait se passer : ils allaient perdre la balle. Elle courut aussi vite qu'elle le pouvait et tendit sa main pour intercepter sous le nez de l'aigle la passe de son propre coéquipier. Les autres mirent quelques secondes avant de comprendre. Elle profita de ces quelques secondes d'inattention et se retrouva au milieu du terrain. Il était temps de tester ce shoot… Elle se concentra, ses yeux verts visèrent avec précision et elle tenta un trois points en cloche. Tout le monde retint son souffle. Tirer d'aussi loin ? « Aussi douée qu'elle soit, elle ne peut pas marquer du milieu de terrain » pensa Izuki en regardant la balle voler. Finalement, dans un bruissement d'air, la balle rentra dans le panier sans même toucher l'arceau. Ses quatre coéquipiers arrivèrent vers elle en courant et lui sautèrent dessus alors qu'elle souriait. Autour d'elle, tous les autres étaient subjugués, elle jouait vraiment bien. Elle se mouvait avec facilité et fluidité, le basket semblait naturel pour elle. De son côté, elle était satisfaite : Izuki n'avait même pas pu la voir arriver devant Kuroko ni devant lui-même au moment de l'interception, pas même avec ses yeux d'aigle. Elle souleva sa longue chevelure noire de jais qui lui arrivaient à la taille de ses deux mains pâles pour rafraîchir sa nuque. Elle avait réussi à rentrer ce trois points qu'elle travaillait depuis des semaines. Elle remarqua le garçon aux cheveux bleu clair non loin d'elle. « Fantôme ou pas, Génération des miracles ou pas, je te vois quand même » pensa-t-elle en le fixant une seconde. Il avait l'air un peu dépité.
- C'était bien joué quand même ! S'exclama-t-elle avec un grand sourire en lui tendant la main à la pause.
Il la serra après quelques secondes d'hésitation.
- Oui ne t'en fais pas Morgan-san, je ne t'en veux pas tu n'es pas la première personne à intercepter mes passes, fit-il de sa voix douce.
Elle s'apprêtait à le reprendre. Kuroko l'avait encore appelée par son nom de famille et elle n'aimait pas cela. Qu'avaient les japonais avec cette formalité ? Surtout lui ! Cependant elle n'en n'eut pas le temps…
- Bon ! S'exclama Riko en arrivant derrière eux, mains sur les hanches. Un très beau match d'entraînement !
- Je suis d'accord avec toi coach, approuva Hyûga qui s'essuyait le front avec une serviette. Splendide trois points de ta part Morgan-chan, et je sais de quoi je parle !
- Merci beaucoup Junpei !
Le capitaine de Seirin s'étouffa avec la gorgée qu'il venait de boire et Izuki, Koganei, Kyoshi et Mitobe retinrent leur respiration. La jeune fille sourit grandement devant la scène.
- Qu'y-a-t-il ? Demanda-t-elle innocemment.
- Rien… Rien, marmonna le capitaine.
Il ne voulait pas être désagréable avec elle. C'était une étrangère qui connaissait mal leurs coutumes, elle était tout de même très polie et en plus elle faisait de meilleurs trois points que lui… Cependant, il restait son aîné et elle lui devait le respect comme les autres rookies.
- Tu aurais préféré que je t'appelle Hyûga-senpai n'est-ce pas ? S'enquit-elle en souriant malicieusement. Je t'appellerais comme ça le jour où vous comprendrez tous que mon nom c'est Emma et que je veux que vous m'appeliez comme ça.
Elle avait du culot, cette fille. Kagami réprima un fou rire dans le dos de son capitaine.
- Très bien… Mais ne me manque plus de respect alors, marmonna celui aux lunettes.
- Compte là-dessus !
- En revanche, intervint Riko, un peu agacée, tu devrais vraiment t'attacher les cheveux quand tu joues.
- C'est pas vrai ! Marmonna Emma. Pourquoi est-ce que tout le monde s'arrête à ça ? C'est si difficile de comprendre que je n'aime pas les attacher et ce même quand je joue ?
Les autres rirent, c'était décidément une fille têtue. Izuki décida de couper court à cette conversation superflue pour finalement adresser ses compliments à la seule joueuse féminine présente. Le brun aux yeux gris s'approcha un peu d'Emma.
- Je dois bien reconnaître que la vision du faucon que tu possèdes est meilleure que ma vision de l'aigle, admit-il en souriant.
- Tiens tiens… Tu n'avais pas exactement la même franchise avec Takao si je me souviens bien, fit remarquer Hyûga en croisant les bras.
- J'aurais même dit que tu faisais preuve d'une mauvaise foi incontestable avec lui, alors même qu'il avait les yeux du faucon, ajouta Koganei en se postant aux côtés du capitaine.
Cette nouvelle direction de la conversation avait aiguisé l'intérêt d'Emma et elle reporta son regard sur ses aînés qui discutaient. Alors comme cela un certain Takao avait les mêmes yeux qu'elle ? Qui était-il ? Elle avait très envie de le rencontrer et de le voir jouer.
- Oui et pour deux raisons très simples, répliqua celui aux yeux gris. D'abord, il est à Shutoku, ensuite, je ne l'aime pas.
- Et cela te suffit ? Demanda Kyoshi d'un air amusé.
- Amplement, approuva Izuki.
- Dis Taiga, qui est ce Takao ? S'enquit Emma en se tournant vers Kagami.
- Ah… J'oubliais, vu que tu viens d'arriver tu ne le connais pas, comprit le grand aux cheveux flamboyants.
- Tu ne m'as jamais dit que tu connaissais quelqu'un avec la même aptitude que moi, fit-elle d'un ton réprobateur.
- C'est vrai, sur le moment je n'en voyais pas l'intérêt, se défendit-il. De toute façon, tu le rencontreras bien assez tôt je pense.
- En effet, nous avons un match amical contre Shutoku ce samedi et deux tournois amicaux auxquels nos deux équipes participeront les prochaines semaines, l'informa Koganei.
Emma remercia d'un sourire le garçon au visage félin puis se tourna vers Riko qui venait de poser sa main sur son épaule. Elles se sourirent. Les deux filles s'entendaient vraiment très bien pour une raison inconnue de tous, même des deux concernées. Dès que Kagami avait présenté Emma à l'équipe, Riko avait immédiatement proposé qu'elle reste s'entraîner avec eux. La coach semblait apprécier une présence amicale et féminine aux entraînements de Seirin normalement exclusivement masculins.
- Alors ? Comment tu t'en sors pour la recherche d'une équipe féminine ? Demanda la fille aux cheveux châtains.
- Bah… Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est pas vraiment ça, marmonna Emma en reportant son regard émeraude sur tous les autres joueurs qui semblaient, eux aussi, curieux.
- Tu n'en as pas trouvé ? S'enquit Furihata, l'un des rookies.
- Si, en fait, il y en a quatre, déclara Emma.
- Dans ce cas où est le problème ? Questionna Hyûga.
- Le problème, commença-t-elle, c'est la réputation des lycées. Les meilleures équipes se trouvent chez les trois rois de Tokyo : Senshinkan, Seiho et Shutoku.
Tous les membres de Seirin se jetèrent des coups d'oeil entendus. Ces équipes faisaient partie de leurs rivaux.
- Seiho a une bonne équipe mais les joueuses sont les mêmes depuis plus de deux ans, ce sont des terminales et elles laissent rarement jouer les rookies, expliqua la brune.
- Je vois, acquiesça Izuki, en effet c'est pas terrible.
- Ensuite, Shutoku. Leur équipe a un jour été bonne avec un niveau acceptable et beaucoup de respect chez les joueuses mais ce temps est révolu, l'équipe féminine a complètement été laissée à l'abandon par le coach au profit de l'équipe masculine, continua-t-elle.
L'image de Midorima et de son air dédaigneux vint s'ancrer dans l'esprit de Kuroko.
- Finalement, il y a Senshinkan. Le roi des rois en basket féminin, le meilleur lycée et incontestablement la meilleure équipe féminine de Tokyo en catégorie lycée. Cependant, leur mentalité ne me plaît pas. Je ne joue pas au basket uniquement pour gagner mais aussi pour tout ce qu'on ressent en y jouant, expliqua Emma. Chez Senshinkan, on joue pour gagner. Celles qui ne sont pas assez fortes ne jouent pas, le fairplay n'a que rarement sa place, et la contrainte est le moteur principal de jeu. Je ne veux pas de ça.
- Bien dit, approuva Riko. Mais dans ce cas là, que vas-tu choisir ?
- Je dois t'avouer que je n'en sais trop rien encore… Je vais aller visiter chaque lycée, rencontrer les coaches et voir un entraînement de chaque équipe féminine.
- Bonne chance dans ce cas, déclara Hyûga.
Ils prirent leurs gourdes, leurs serviettes et leur sac puis se dirigèrent vers les vestiaires. Emma se rendit dans ceux destinés aux filles et enfila rapidement son uniforme blanc de Seirin après s'être passé de l'eau dans le cou. C'était le début du mois d'avril et le lycée venait de reprendre, le printemps était donc présent et son uniforme consistait donc en une jupe bleue, un pull bleu par-dessus une chemise blanche et un foulard en coton vert noué au col. Elle enfila rapidement ses mocassins et attrapa son sac avant de quitter les vestiaires. Elle s'adossa au mur près de ceux des garçons pour y attendre patiemment Kagami. Emma repensa un instant à ce qu'elle avait appris aujourd'hui. Quelqu'un d'autre avait la même aptitude qu'elle et il allait jouer samedi contre Seirin ? Voilà un match qu'elle ne pouvait pas manquer… A cette pensée, un sourire amusé et intrigué étira ses lèvres roses.
La porte du vestiaire s'ouvrit. Cependant, toujours pas de Kagami. Mitobe et Izuki apparurent. Le premier, guère bavard, se contenta de leur adresser un sourire poli et un signe de tête avant de s'éloigner. Izuki s'approcha un peu d'Emma. Elle remarqua qu'il avait l'air mal assuré, sans vraiment savoir pourquoi.
- Tu as très bien joué, fit-il en souriant.
- Merci beaucoup, ça me fait très plaisir de t'entendre dire ça. Toi aussi tu t'es bien débrouillé !
- Merci. Bon bah… A demain Emma.
- Oui, à demain, rentre bien Shun, répondit-elle en lui souriant.
Il s'éloigna avec un petit signe de la main maladroit en marmonnant une phrase du genre « à demain dans le train », Izuki ne s'arrêtait décidément jamais avec les blagues. Elle se laissa penser qu'il agissait un peu étrangement. Cependant, elle l'aimait bien, elle trouvait qu'il était gentil. Elle avait été contente de découvrir son aptitude semblable à la sienne. De plus, ils évoluaient au même poste : meneur. Quelques points communs attiraient toujours la sympathie.
Emma remarqua soudain une petite forme passer devant elle. Il s'agissait de Kuroko. Elle s'en voulut un peu : elle avait osé penser à l'expression « petite forme » alors même qu'il la dépassait d'une dizaine de centimètres. Elle était drôlement petite pour une joueuse de basket, un mètre cinquante-huit en fait, et il était régulier pour elle d'entendre des remarques telles que : « Mais tu es si petite ! Il faut être grande pour faire du basket » ou encore « Ah bon ? Tu ne dois pas être très utile à ton équipe dans ce cas ? ». D'ailleurs, cela menait souvent ses adversaires à la juger comme inoffensive avant d'entrer sur le terrain : une grave erreur. Et elle le leur faisait comprendre dans la minute avec son Oeil du faucon et ses shoots presque toujours réussis.
- Bonne soirée Morgan-san, fit-il poliment sans la regarder.
- Bonne soirée Kuroko-kun, soupira-t-elle, résignée.
Elle devait se rendre à l'évidence, Kuroko était le seul qui s'appliquerait toujours à utiliser les suffixes pour s'adresser à elle, elle se devait de faire de même. Ou peut-être devrait-elle l'appeler Tetsuya ? A force, il comprendrait comme il est désagréable de ne pas être appelé de la façon dont on le souhaite ? De toute façon, elle avait lâché le fantôme des yeux une seconde et il avait déjà disparu. « Tant pis, laissons tomber » pensa Emma en reportant son attention sur la porte des vestiaires. Kagami apparut finalement.
- Bon ! C'est pas trop tôt, j'ai failli t'attendre ici toute la nuit, moi ! Fit-elle en riant.
- Désolé je prenais une douche, expliqua-t-il.
- Oui je vois ça et tu t'es mal séché les cheveux en prime !
Elle s'approcha de lui et sortit sa serviette de son sac.
- Tu vas tomber malade ! Fit-elle en se hissant sur la pointe des pieds.
Il se baissa un peu, comprenant qu'elle n'aurait, sinon, jamais le moyen d'atteindre ses cheveux. Elle frictionna avec énergie la tête de son ami puis rangea sa serviette.
- Et voilà le travail, comme ça tu ne seras pas malade.
- Ouais merci Emma. Bon on rentre maintenant, on a assez traîné ici, déclara-t-il en la prenant par les épaules.
- C'est parti !
Ils montèrent dans un bus devant le lycée Seirin qui les amena en une vingtaine de minutes près de l'immeuble dans lequel Kagami, et maintenant Emma, vivaient. La jeune fille était arrivée en fin mars au Japon depuis les Etats-Unis et louait depuis son arrivée une chambre chez son ami d'enfance. L'accord avait été passé avec le père de Kagami qui avait lui même insisté pour qu'elle vienne vivre chez eux suite à l'histoire complexe de la jeune fille. Il ne revenait que rarement voir son fils et l'appartement était donc assez désert, leur faisant l'effet d'une collocation. Les deux adolescents n'avaient pas de mal avec ça : ils se connaissaient bien depuis des années. Lorsqu'ils rentrèrent dans l'appartement blanc immaculé à la décoration minimaliste, Emma courut jusqu'à sa chambre et jeta ses sacs de sport et d'école par terre. Dès qu'ils n'étaient que tous les deux, Kagami et Emma parlaient anglais.
- Je vais prendre une douche Taiga, je sens la transpiration c'est horrible ! S'exclama-t-elle en disparaissant dans la salle de bain.
- Okay. Je fais à manger ce soir, qu'est-ce que tu veux ? Demanda-t-il en passant la tête par la porte.
- Ce qui te plaira, je m'en moque un peu, répondit-elle en haussant les épaules. Vas-t'en je suis presque à poil !
Dans la seconde, elle le fit sortir, ferma la porte et s'approcha du robinet de la douche pour faire couler l'eau. Lorsqu'elle entra sous le jet chaud, elle sentit tout son corps se détendre immédiatement. Elle passa ses cheveux sous l'eau en se massant le crâne. Enfin ! Elle attrapa un savon et se frotta énergiquement avant de passer au shampooing. Ses cheveux étaient noirs, ondulés et très longs, ils descendaient au milieu de son dos et elle faisait très attention à eux, les soignant toujours avec des baumes. Elle repensa un instant à sa discussion avec l'équipe de Seirin concernant les équipes féminines qu'elle voulait intégrer… Senshinkan était stratégiquement la plus logique pour atteindre son but mais elle ne voulait pas gagner de la sorte… Seiho semblait être une équipe qui prônait le fairplay, cependant, elle voulait pouvoir jouer autant qu'elle le voulait, et là-bas, elle n'en aurait pas l'opportunité. Et enfin Shutoku… Sur de nombreux plans, c'était le lycée qui correspondait le mieux à sa personnalité mais… Son équipe féminine n'est pas bonne, il faut dire ce qui est. Si elle voulait que l'équipe soit prête pour le mois d'octobre il faudrait commander un miracle et ce par chrono-poste. Elle se rinça finalement les cheveux, toujours aussi perdue. Les visites dans les établissements l'aideraient à se décider. Il fallait faire vite maintenant.
Soudain, elle se retrouva dans le noir total. La lumière de la salle de bain s'était éteinte et elle ne voyait plus rien. Il n'y avait peut-être plus de courant ? Elle vit pourtant de la lumière s'infiltrer sous la porte de la salle de bain. Elle coupa prudemment l'eau sans trop bouger, de peur de tomber. C'était encore Kagami qui avait machinalement éteint la lumière : l'interrupteur était dans le couloir.
- Taiga ! Appela-t-elle, agacée.
Aucune réponse. Elle décida donc de sortir de la douche à pas lents et précautionneux pour aller rallumer la lumière elle même. Tout se passa vite. Elle marcha sur quelque chose par terre et glissa. Grâce à ses excellents réflexes elle se rattrapa au lavabo et se releva, haletante, tremblante. Elle avait eu la peur de sa vie. Elle sortit de la salle de bain, en colère, et ralluma la lumière avant de regarder ce sur quoi elle avait trébuché. Il s'agissait d'un ballon de basket. Taiga ne le savait pas encore mais il allait l'entendre…
A présent sèche et rincée, elle débarqua dans la cuisine, une serviette enroulée autour de ses cheveux et de son corps. La voyant arriver comme une furie, Kagami eut un petit mouvement de recul, sa poêle pleine d'omelette dans la main.
- Euh…
- Taiga… Fit-elle, menaçante. Combien de fois…
- Ah j'ai encore…
- Oui.
- Excuse moi, j'ai gardé cette habitude de vivre seul et du coup quand la lumière de la salle de bain est allumée je…
- C'est pas ça le pire, dit-elle en colère. Le pire c'est que tu as laissé un ballon dans la salle de bain. Pour la parcourir dans le noir avec ça sur le sol, ce n'était pas facile.
Le dunker sembla comprendre et s'empressa de regarder la jambe gauche de la jeune fille, inquiet.
- Ne te fatigue pas, j'ai rien grâce à mes réflexes. Contente-toi de faire plus attention la prochaine fois. Si je me blesse à nouveau la cheville, je pourrais dire adieu au basket, grogna-t-elle en quittant la cuisine.
Kagami soupira de soulagement. Il devait vraiment faire plus attention à son amie. Emma était arrivée chez lui un mois plus tôt depuis la Californie. Il avait été décidé bien avant le mois de mars qu'Emma irait vivre chez Kagami et son père. Ce dernier avait immédiatement accepté compte tenu de la situation de la brune. Elle était venue au Japon pour plusieurs raisons. D'abord, elle parlait japonais grâce à Kagami, ce n'était pas une barrière, ensuite, elle s'était blessée à la cheville six mois plus tôt et était enfin remise. Cette blessure avait entraîné de fâcheuses conséquences pour elle auprès de son club en France et elle était prête pour un nouveau départ dans un nouveau pays avec comme pilier son meilleur ami. Deux autres raisons existaient à son déménagement radical cependant, il s'agissait de raisons bien plus graves et bien plus tragiques. Le visage de Kagami s'assombrit en y repensant. Oui, il devait vraiment faire plus attention à son amie.
Lorsqu'elle revint, Emma était en pyjama et ses longs cheveux étaient secs. D'après son visage souriant, Kagami devina qu'elle ne lui en voulait pas. Il se détendit et apporta le repas alors qu'elle mettait la table. Ils s'assirent et mangèrent avec plaisir l'omelette et les pâtes préparées par Kagami. Le garçon aux cheveux rouges l'observa un instant.
- J'ai quelques chose sur le visage ? Demanda-t-elle les sourcils froncés en se frottant le nez.
- Tu avais plus de tâches de rousseur quand on était petits, non ? Demanda le dunker en l'observant.
- Non, c'est juste que quand on était en Californie, le soleil les faisait plus facilement ressortir sur ma peau qui ne bronze pas, expliqua-t-elle en souriant.
Ils prirent une nouvelle bouchée du plat.
- Tiens, ça me fait penser, vu que tu es retournée en Californie avant de venir ici, tu as croisé Alex ? Demanda Kagami.
- Oui j'en ai eu l'occasion. C'était bien de la revoir, je ne lui avais pas parlé depuis un an, répondit Emma. D'ailleurs elle était là pour la cérémonie.
L'air de la jeune fille parut triste. Kagami comprit de quoi elle parlait et tenta d'alléger la conversation.
- C'est bien elle a dû être contente, elle t'a toujours adorée, ajouta-t-il en souriant. Elle a vraiment été triste que tu repartes en France alors que je m'en allais pour le Japon.
- Je sais bien Taiga, mais il fallait que je retourne voir ma famille un peu…
A la mention de ce souvenir, le visage d'Emma s'assombrit.
- Ou alors peut-être aurait-ce été mieux si je ne l'avais pas fait ? Murmura-t-elle, perdant sa bonne humeur habituelle.
- Euh… Oui t'as raison, j'aurais pas dû parler de ça, s'excusa-t-il.
- C'est rien ne t'en fais pas, ce n'est pas un sujet tabou entre toi et moi. En revanche, je ne veux pas que tu en parles aux autres à Seirin, dit-elle fermement.
Kagami acquiesça en portant sa fourchette à la bouche. Quelques secondes plus tard, il changea le sujet de la conversation.
- Alors ? Tu t'es décidée pour une équipe ?
- Non… Toujours pas.
- Ca va venir, t'en fais pas trop.
- Oui tu as raison mais quand même, fit-elle, pensive. En fait, je crois que je commence à me décider.
- Ah oui ? Alors quel sera le lycée qui aura l'honneur de te recevoir ? S'enquit-il d'une voix forte avec impatience.
- Je pense que je penche pour Shutoku, déclara-t-elle. Certes l'équipe est inexpérimentée mais pour ce qui est du reste, tout me correspond.
- Je crois que tu fais le bon choix ! Approuva Kagami.
Ils avaient fini de manger et à la fin du repas, il débarrassèrent la table et nettoyèrent la vaisselle. La conversation était de nouveau joyeuse et tous deux n'avaient cessé de rire de la soirée, comme chaque soir. Emma ouvrit le réfrigérateur afin d'y ranger les restes et en inspecta le contenu.
- Il faut qu'on retourne faire des courses, déclara-t-elle en élevant la voix.
- Qu'est-ce qu'il manque ? Demanda Kagami.
- Du beurre, du lait et le plus important…
Elle arrêta sa phrase en plein milieu, ferma le frigo et apparut de derrière la porte, un air dramatique sur le visage.
- De la soupe de haricots rouges, déclara-t-elle en posant le dos de sa main sur son front.
- Ça me dépasse que tu puisses boire un truc pareil, maugréa-t-il. Ce tordu de Midorima en boit aussi, je trouve ça vraiment bizarre.
- Tu dis ça parce que tu n'es encore qu'un enfant qui n'a pas le goût des choses raffinées, dit-elle d'un air toujours aussi dramatique en cachant ses yeux de ses mains.
- Je te rappelle que tu n'as que trois mois de plus que moi, lança Kagami.
- Certes, s'esclaffa Emma en souriant et en perdant cet air tragique.
Ils rangèrent ensuite le salon dont la couleur dominante était le blanc et l'aspect minimaliste afin de ne pas avoir à le faire pendant le week-end car ils avaient programmé un entraînement tous les deux le dimanche qui arrivait, juste après le match amical opposant Shutoku à Seirin. A la pensée de ce match, Emma sourit. Elle était intriguée par cette équipe. Il y avait d'abord ce grand shooter connu de tous dans le monde du basket japonais, Shintaro Midorima et puis il y avait ce dénommé Takao… Elle avait hâte de se rendre au match de samedi pour découvrir son basket.
Et voilà pour le premier chapitre des Yeux Du Faucon, j'espère qu'il a attisé votre curiosité ! J'ai hâte d'avoir vos premiers retours et de publier le second chapitre, jusque là, bon courage pour vos rentrées qu'elles soient scolaires ou professionnelles.
Je tiens aussi à ajouter que je vais bientôt publier une version anglaise de La Protectrice Au Byakugan !
Je vous fais de gros bisous et vous souhaite un excellent week-end, prenez soin de vous et à la prochaine.
- Maude-chan
