Un court ( très court ) OS, sans prétention. J'espère que ça vous plaira!
D'abord ce fut chaud. Dès qu'il la vit. Il sombrait dans une douce torpeur chaque fois qu'elle était dans la même pièce que lui. Elle lui faisait l'effet de la chaleur estivale lorsqu'on est à la plage, qu'on somnole au soleil. Et tout comme le soleil, elle réglait ses journées. Elle était attractive, attirante, il ne voyait plus qu'elle, et ne parlait plus que d'elle. C'était presque inquiétant, même lui le disait. Il n'avait que son nom à la bouche, et aimait l'entendre prononcer le siens.
Il se sont aimés. Sincèrement et purement.
Il n'avait jamais ressenti ça de toute sa vie. C'était comme un feu d'artifice. Chaque fois qu'il la voyait, plus rien n'avait d'importance, ni les autres, ni même sa propre existence. Il lui rendait au centuple les maigres efforts qu'elle faisait.
Je ne sais pas si elle l'aimait autant que lui l'aimait. C'est difficile de se laisser aimer par quelqu'un lorsqu'on ne s'aime pas soi même. C'est ce qu'elle se disait tout le temps.
Elle ne se rendait pas compte de l'impact qu'elle avait sur lui.
Une passion destructrice les animaient. Et ils ont fini par se détester autant qu'ils s'étaient aimés.
Plus le temps passait et plus ils s'éloignaient.
Il ne voulait pas la perdre, et redoutait ce moment où elle serait loin de lui. Mais d'une certaine manière, tous deux s'éloignaient inexorablement l'un de l'autre.
Alors ce fut froid. La lumière semblait avoir quitté le monde. Il n'avait jamais ressenti ça de toute sa vie. Tout semblait plus fade. Tout lui manquait. Ses défauts comme ses qualités. Son rire. Son mauvais caractère. Sa douceur. Sa gentillesse. Tout. Sa vie semblait soudainement vide de sens. Il avait mal, et croyait être malade. Malade d'amour, c'est tout ce qu'il était. Malade d'avoir trop aimé, de l'avoir vue s'en aller pour ne jamais revenir. Il se réveillait au beau milieu de la nuit, ses cheveux collés par la sueur, frissonnant. Il espérait que ça soit un cauchemar, mais lorsqu'il sentait les draps froids, là où elle aurait du être, il se rendait à l'évidence. Elle n'était plus là. Parfois il essayait de s'en sortir, de tourner la page. Mais c'était comme essayer de déplacer une montagne pour lui. Et il n'avait plus la force de déplacer des montagnes. Elle lui avait tout repris. Après la tristesse du départ, est venue la colère du manque.
Elle lui manquait tellement. Il en venait à la haïr pour le mal qu'elle lui avait fait. Il disait que jamais il ne lui pardonnerait même si elle revenait. Mais c'était faux. Terriblement faux.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était partie. Par peur probablement. Il l'aimait trop. Elle avait été effrayée de ce trop plein d'amour. Alors elle s'en été allée. Elle préférait lui faire mal plutôt que de le laisser espérer. Mais au fond elle l'aimait plus que de raison elle aussi, et elle fut brisée par son propre départ.
Elle n'est jamais revenue. Il ne l'a jamais oublié.
Bien mal leur en a pris de s'aimer à ce point, car ils se sont détruits et haïs tout autant.
