Bon c'est censé être un OS mais je vous connais donc... On verra... Dans tous les cas voilà ce petit bonbon un peu acidulé... Vous comprendrez...
En trois partie parce qu'encore une fois FF me laisse pas poster mes 13 pages en une fois! Méchant FF!
Je vous embrasse tendrement, Sam
Est ce que le mauvais karma existe, honnêtement ? Parce que je sais pas qui j'ai du être dans une de mes anciennes vies mais y a intérêt que ça ait été un pur salaud, un vicelard total, un despote tyrannique de ouf, pour que j'encaisse comme ça dans cette vie !
Je m'appuie contre le chambranle de la porte, les poings serrés dans mon pantalon de toile brune, et fixe mon frère. Il continue de parler, totalement inconscient du bordel qui agite le dessous de mon crâne. J'inspire à fond et tente de juguler soit la nausée, soit les larmes. Je ravale de la bile acide. Donc c'est la nausée qui a gagné. Je lève enfin une main. Scott s'arrête à la seconde.
- Tu sais Scotty, si j'ai fait des milliers de kilomètres pour te voir c'est pour te voir toi, pas les autres ; je souffle, d'une petite voix
- Mais allé quoi ; il sautille, ouais ce bâtard sans nom sautille devant moi ; Ça va être trop bien. Y a une fête et tout
- Mais… ; je tente encore
- Ecoute, repose toi cette aprèm, remets toi de ton jet-lag et on y va. Je te laisse pas le choix mon Stili, pas le choix ; il plante un baiser sonore sur ma joue et sort de la pièce
Espèce de petit enfoiré de bâtard de merde. Je m'affale sur le lit de la chambre d'ami. Pourquoi mais ô grands dieux pourquoi ? Je me frotte les cheveux. Ils ont sacrément poussés. Faut dire que j'en prends pas un grand soin. Vivre en vagabond, visiter le monde, et être nul part tout en étant partout, ça aide pas à avoir un rendez-vous toutes les 5 semaines chez le coiffeur. Je me masse les globes oculaires, assez fort pour voir des petites étoiles blanches sur mes rétines. J'ai un début de migraine ophtalmique. Cette soirée ne va rien arranger. Dépité, pas du tout fatigué, je me lève et sors sur la terrasse de la maison de Scott. Je m'accoude à la rambarde et regarde le fleuve couler paisiblement.
- Tu dors pas bro ?
- J'arrive pas ; je mens sans même le regarder
- Tu veux aller prendre une douche peut-être ? L'eau chaude t'as toujours détendu
- Pas faux ; je me redresse et lui sourit en travers, tout fier de son idée
- Troisième porte…
- Tu sais Scott si je me perds pas au Japon, je vais pas me perdre dans ta baraque pour trouver une salle de bain ; je lui colle une bourrade affectueuse dans l'épaule et m'esquive dans la salle d'eau
Je me savonne longuement. La douche la plus longue de ma vie je pense. Je m'excuserais auprès de Scott si je lui ai consommé trop de flotte. Mais connaissant Allison… Ça m'étonnerait. Je me sèche en vitesse. Je me pose sur la terrasse. Le sommeil me surprend. Je crois sentir mon frère me couvrir d'une petite couverture molletonnée. Cependant je suis déjà tellement à la ramasse que j'en suis pas sûr à 100%.
Quand je me réveille il fait presque nuit et l'air est humide. Une petite brume couvre le sol. J'avais oublié ça. Les soirées lourdes et humides en Californie. Je me redresse et retourne contre la rambarde, je contemple les volutes de fumée blanchâtres s'effilocher sur les rives du fleuve, s'accrocher aux branches basses des arbres. Puis je m'étire et regarde ma montre. 19h15. Scott m'a dit qu'on était attendu à 30… Aïe lui qui n'aime pas être en retard.
C'est comme s'il l'avait senti, il arrive avec une tasse de café pour moi et, alors que je suis en train de bailler à m'en faire pleurer les yeux, il râle.
- Alli est toujours pas là ; il fait la moue ; J'ai eu un SMS elle a fini sa journée mais depuis plus de nouvelle ; il finit à peine sa phrase que la porte de l'appart claque
- J'SUIS LA !
- Hey ; je passe la porte de la terrasse et me mets en face d'elle
- PUTAIN DE BORDEL DE STILES ; et elle me colle contre elle, elle me frotte le dos, m'embrasse les joues
- Salut Allison ; je lui frotte le dos à mon tour
- Tu m'as manqué espèce d'abruti ; elle me regarde ; T'as beaucoup vieilli ; elle gratte le soupçon de barbe qui couvre mes joues
- Et toi t'as sacrément maigri ; je boude en la regardant
- Tout va bien ok ; elle me sort son sourire plein de dent
- Pour une diététicienne je trouve c'est étrange ; je grimace
- J't'emmerde ; elle rigole avant de me mettre une pichenette sur la joue ; On parlera plus tard
- Bébé magne putain, j'aime pas être en retard ; Scott enfile déjà sa veste
- Où on va ? ; la compagne de mon frère fronce le nez
- C'est l'anniv de Der' j'te rappelle
- Oh putain ; immédiatement mon amie tourne ses yeux vers moi
- C'est ok ; je m'éloigne et attrape ma veste et mes chaussures
J'inspire à fond et serre les lacets de mes timberland.
C'est Allison qui roule. Ils arrêtent pas de parler à voix basse tous les deux et ça me tape sur le système. Ça me fait tellement bizarre d'être là. Dire que ce matin j'étais encore au Japon, dire que rentrer m'a pris comme ça, comme une envie subite. Je sais pas pourquoi mais je le regrette déjà.
La brunette se gare et Scott jaillit de la voiture. Etre en retard c'est vraiment le pire truc au monde pour lui. Il se rue sur le portillon et l'ouvre, nous attendant en tapotant presque du pied au sol.
- Ça va aller Stili ? ; me murmure mon amie en fermant la voiture
- Je vais aller comme toujours ; je lui réponds avant de me mettre à marcher
La maison est super jolie. Avec un beau jardin. Ça le change de son loft. Je regarde par habitude la boîte aux lettres. Derek Hale. Sans en avoir réellement conscience je caresse cette bête étiquette du doigt. Je redresse la capuche de mon sweater. Il pleut un peu. C'est agréable pour moi qui ai la peau surchauffée. C'est calme ici pour moi qui suis habitué aux bruits étourdissants de la vie au Japon. Je traverse le jardin. Scott continue de râler sur Allison. Parce qu'elle est pas foutue d'être à l'heure. Et celle-ci répond, calmement, stoïquement, que c'est pas de sa faute, c'est son boulot. Je ne peux m'empêcher de sourire. C'est deux là !
La porte s'ouvre devant eux. Je me fige en bas des marches. Je serre les dents et fixe le bois des marches. Il me faut un peu de temps pour calmer les battements de mon cœur. Mais je ne l'ai pas, sa voix brise le silence de la nuit. Et mon cœur en passant.
- Stiles Stilinski ; je redresse la tête, il est appuyé contre le pilier de son entrée, bras croisés, il est superbe, en t-shirt long vert olive, sa petite barbe et… souriant
- Salut Derek. Joyeux anniversaire ; je monte très doucement les marches, arrivé devant lui il ôte ma capuche
- Hey ; il sourit un peu plus grand et se faisant creuse les rides à côté de ses yeux en plus des creux de ses joues, putain qu'il est beau, j'inspire à fond ; Tu vas bien ?
- Ouais ça va. J'suis désolé. J'sais que j'étais pas prévu et… ; je m'arrête parce qu'il vient de poser sa main sur mon épaule
- Arrête. T'es le bienvenu. Tu le sais bien. Putain la gueule que t'as ; il caresse ma joue et moi je me retiens de hurler, de pleurer ou de lui sauter dessus pour l'embrasser ; Aller amène toi ; il s'éloigne d'un pas et me fait un signe de la tête vers la porte, grande ouverte, qui fait un carré de lumière ; Je vais te présenter mes amis
- Ok ; je souffle
- Vire moi ton pull là, j'vais te le faire sécher ; il me lâche une fois dans le hall
- Nan c'est bon
- Je te pose pas la question gremlins ; il croise les bras et moi je sens mon cœur se serrer à l'entente du surnom, celui qu'il me donnait quand j'étais jeune
- Ok. Merci ; j'enlève doucement mon sweat et me retrouve en polo face à lui, il rigole et une fois encore mon cœur se brise à l'entente de ce rire que je connais par cœur
- Rien n'a changé hein ? ; je le regarde dans les yeux et il m'indique les grains de beauté sur ma peau, que ce soit dans ma nuque et sur les bras
- Ah… Ben non tu voies bien
- Viens que je te présente. Ça me fait tellement plaisir que tu sois là ; il pose mon sweater contre un cintre et accroche le cintre contre un radiateur ; Alors ; il me tire et j'arrive dans un salon où y a une petite dizaine de personne ; Voilà Liam mon pote de boulot ; un petit brun, aux yeux noisette et au nez retroussé lève la tête
- Qu'est ce que t'as Rek ? ; il demande distraitement en entendant son prénom
- C'est Stiles, le frère de Scott ; silence dans le salon
- Il a un frère ? ; demande un mec brun
- Ouais ; j'hoche la tête ; Moi en l'occurrence
- Vos gueules ; grogne Derek ; Donc ça c'est Jackson, il s'occupe de la partie musique du journal ; le mec se lève et me tend la main
- Jackson Whittemore
- Ecossais ? ; je demande à l'entente de l'accent
- Irlandais
- Beau pays ; j'hoche la tête et lui serre la main vigoureusement
- Tu connais ?
- J'ai passé presque 10 mois là-haut ; il me lâche enfin
- Où ?
- Vers Foynes
- Sérieux ?
- Ouais. Longue histoire ; je souris dans le genre « la ferme », il hoche la tête, il a compris
- Ensuite ça c'est Isaac ; un autre mec se lève, blond bouclé, des yeux bleu gris, un grand sourire ; Il boss avec moi. Mais côté économie
- Salut ; on se serre la main
- Voici Boyd, sa femme Erica et leur bébé Maria ; je serre la main du mec
- Salut ; je me penche pour éviter à madame de se lever, elle a l'air d'être au 7ème mois, du second bébé
- Voici Paul, sa femme Christiane et les jumeaux Ernest et Emmanuel ; les présentations continuent pendant encore 10 minutes, que des gens que je connais pas ; Assieds toi Stiles ; Derek me montre un fauteuil
- Il me reste de la place ; sourit Isaac, en tapotant le canapé à côté de lui
- Comme tu veux ; réponds Der' en croisant les bras
Je m'assieds donc à côté du blond poupin et à l'air angélique. Derek me tend une coupe de champagne en souriant. Isaac me pose 2 ou 3 millions de question. Je réponds à l'arrache. Je relève la tête à chaque fois que j'entends Derek rire. Ou quand sa voix grave parle doucement. De manière posée. A chaque fois qu'il parle c'est pour dire un truc intelligent, censé, réfléchi, calme.
Puis au bout d'un moment s'en est trop. Je me lève et discrètement passe la porte d'entrée. Une fois à l'air libre, loin des bruits et des odeurs, je me sens déjà un peu mieux. Si j'étais fumeur je crois que l'occasion serait idéal pour en griller une, comme je ne le suis pas, je me contente de regarder la lune et les étoiles derrière les nuages qui traversent le ciel nocturne. Je me retiens de m'allonger de tout mon long. Derek Hale. Foutu parfait Derek Hale. Je l'ai rencontré quand j'avais 14 ans. Et je suis tombé amoureux. Comme ça. D'un coup. Avant rien. Puis je l'ai vu et paf amoureux. Foudroyé.
Sauf que Derek-foutu-parfait-Hale c'est le meilleur ami de mon abruti de frère Scott. Donc pas touche. Forcément pas touche. Mais bordel que j'en ai eu envie. Scott ne doit pas le savoir, tout naïf qu'il est, tout aveugle qu'il est. Sa copine de l'époque, qui est toujours la même, qui était MA meilleure amie, l'a vu, l'a senti et l'a compris en une seconde. Mais Scott lui non. Scott c'est pays des bisounours et Télétubbies fusionné.
Derek Hale. Je soupire en me massant la nuque. Je suis tombé amoureux de lui par une après-midi où on était au parc Scott et moi. Nos parents veufs, chacun respectivement de leur côtés, venaient de se marier, on venait enfin de devenir véritablement frère et on traînait dehors parce qu'on adorait ça. Scott me dit que dans son lycée y a un gars super sympa avec qui il a sympathisé. On parle et comme si ça l'avait attiré il est apparu de l'autre côté du chemin. Derek Hale. Grand, des mèches noires, un regard oscillant entre le bleu et le vert et un air de colère perpétuel sur le visage. Je suis tombé amoureux de tout. De son physique, de ses rares sourires, de ses moues de mécontentement, de ses haussement d'épaule, d'absolument tout.
Chaque occasion était idéale pour le voir. Puis j'ai commencé à souffrir. D'abord Paige, puis Kate et enfin Breaden. Et moi j'arrivais pas à passer au-dessus de mon amour pour lui. Ça devenait incontrôlable et beaucoup trop dur. J'ai donc décidé de m'enfuir, comme un lâche. J'ai réalisé un de mes rêves, avec le soutien de mon père et de Mélissa. Je suis devenu reporter pour un des magazines les plus cool de la terre. Depuis je sillonne le monde, je rencontre des gens formidables mais j'en arrête pas d'aimer Derek Hale pour autant.
La porte se rouvre dans mon dos et je prie tous les saints du ciel que ça soit Allison. La personne s'installe et je sais qui c'est, et ce n'est pas Alli. Je tourne la tête d'un demi quart de cercle et se beauté me frappe encore. Sérieusement c'est possible d'être aussi beau ? Cette mâchoire carrée, barbu maintenant, ces épaules si carrées, cette odeur. Tout en lui m'attire, ça me rend dingue.
- Désolé ; il souffle
- De quoi ? ; je pose mes coudes sur mes genoux pour ne plus qu'il soit dans mon champ de vision
- Scott m'a dit que t'es rentré seulement en début d'aprèm alors désolé que tu sois bloqué à cette simili fête où tu te fais chié ; j'ouvre la bouche pour nier mais il ricane ; Hey gremlins pas à moi hein ; il hausse un sourcil ; Ne me mens pas à moi, je te connais je te rappelle !
- Que tu crois ; je murmure
- Je te connaissais en tout cas et je suis pas sur que le Stiles photographe et reporter récompensé soit très différent du Stiles ado. Donc je le sais que t'es crevé et que tu t'emmerdes royalement avec nous autres scribouillards de quotidien
- Je ne m'emmerde pas ; je regarde la pluie revenir et je laisse une seconde le bruit des gouttes combler ce silence entre nous ; C'est juste que je me sens…
- Jet-lager ? ; il tente quand je ne finis pas la phrase
- En décalé. Comme un étranger
- Stiles ; il s'offusque en posant sa main sur mon épaule ; Tu n'es pas un étranger ! Tu es mon ami ; crac, voilà c'est ce genre de phrase qui fait que je ne peux plus rester, sinon je vais me mettre à chialer comme une gamine de 10 ans ; Tu as ta place dans notre cercle d'ami, au même titre que Scott et… ; il continue de déblatérer, piétinant inconsciemment mais consciencieusement, mon cœur au passage
- Derek ; je tente de l'arrêter mais il serre sa poigne et continue sur à quel point mon amitié lui est précieuse, j'en peux plus alors je lance, assez fortement ; DER' ! ; ça l'arrête ; Excuse moi mais là je vais me rentrer ok ?
- Je te raccompagne ; il se lève et me tend sa main
- Non ; je refuse pour les deux choses ; Je peux rentrer…
Sauf que bien évidemment Derek-foutu-parfait-Hale n'en fait qu'à sa tête. Il me hisse sur mes deux jambes de force, et ça il en a 3 fois plus que moi. Une fois debout je le dévisage et lui hausse une épaule avant de me prendre entre ses bras. Je me fige. Oh bordel !
- Je suis tellement content que tu sois là ; il murmure dans mes cheveux, je sais que ce n'est qu'une démonstration de tendresse presque fraternelle mais moi ça me bousille ; Je crois qu'en 4 ans c'est le meilleur cadeau que j'ai reçu et… ; il s'éloigne, prend mon visage en coupe entre ses paumes de géant ; Je suis tellement tellement content que tu sois rentré
- Je vais pas rester très longtemps ; ok ça c'était pas prémédité mais c'est la vérité, je peux pas rester trop longtemps en Amérique, ça me tue beaucoup trop
- Je veux profiter de toi chaque jour que tu seras là ; merde mais les doubles-sens Derek ! ; Ecoute je te ramène, tu te reposes et demain je passe te chercher pour 9h. J'ai un truc de prévu je veux que tu viennes avec moi
- Der' je…
- J'ai envie de passer le plus de temps possible en ta compagnie, Stiles. Tu veux pas laisser ce droit à ton grand frère de substitution ? ; et allé… Remue le couteau dans la plaie abruti parfait
- Si, si je peux le faire ; quitte à mourir un peu plus, je finis dans ma tête
- Demain 9h et là je te ramène ; il se penche et pose le baiser le plus platonique possible sur mon front
Quelle idée de merde d'être tombé amoureux du meilleur ami de son grand frère !
