Parce que je suis un Malfoy !
Book : Harry Potter
Couples : Drarry, et peut-être RW/HG
Disclamer : Ils ne sont pas à moi, mais bien à J.K.Rowling. S'ils étaient à moi, Poudlard ne serait qu'un énorme bahut où tous les étudiants couchent ensemble... Finalement, il vaut mieux les laisser à J.K. XD
Chapitre 1 : Un nouveau visage
"pfff... Comment puis-je arriver à discuter avec ces deux gorilles ?! Ils ne comprennent rien à rien et ne savent pas aligner deux phrases à la suite !" pensait Draco Malfoy passablement énervé qui, dans une cour du château de Poudlard, tentait en vain d'avoir une conversation digne de ce nom avec Crabbe et Goyle. Mais soudain, une foule débarqua avec en tête, oh comme par hasard, Harry Potter, son ennemi juré, "L'enfant-qui-a-survécu" comme tout le monde sorcier aimait l'appeler... "pfff... pathétique !"
De la masse de Gryffondors on pouvait entendre des "Vas-y Harry !" "Je pourrai l'essayer après ?" "C'est le balai le plus rapide !".
"Encore Potter... cracha le jeune blond en se retournant, ...et sa foule d'admirateurs..."
Il observa le brun à la cicatrice enfourcher son nouveau balai un peu anxieux, et, avant même d'avoir put se mettre dans une position confortable, l'Eclair de Feu décolla à une vitesse telle qu'il était difficile de le voir à l'oeil nu.
Tandis qu'Harry hurlait de surprise (et qui sait peut-être même de peur), ses fans eux étaient en complète admiration devant le sorcier, ce qui eut pour effet d'irriter encore plus le jeune Malfoy.
"N'ont-ils donc jamais vu un balai de leur vie, ces imbéciles ?!"
Draco les regardait avec dégoût, fronçant le nez et les examina tous des pieds à la tête.
Lorsque le sorcier prodige redescendit sur la terre ferme, tout le monde se rua sur lui, les garçons lui faisant une accolade sympathique, les filles le dévorant des yeux.
Harry leur sourit béatement, encore légèrement étourdit par ce vol, en remercia quelques uns pour leurs compliments puis, son regard se fixa sur le Serpentard blond argenté. Ce dernier le jaugea à son tour avec mépris puis se retourna en direction de la Grande salle, prenant bien soin de faire voler sa cape corbeau derrière lui. Le sourire de Potter disparut aussitôt.
"Harry ! Harry ! le réveilla Finnegan
- hum ? ah... oui quoi ?
- Tu n'avais pas dit que tu me prêterai ton balai après ?"
Non, le Garçon-qui-a-survécu n'avait jamais affirmé une chose pareille mais avec le plus beau de ses faux sourires, il tendit son nouvel Eclair de Feu à son camarade avant de s'éclipser vers la salle commune. Personne ne remarqua son absence ; tous étaient en train de s'extasier devant le balai et se disputaient pour l'avoir.
Arrivé dans la grande pièce au plafond ensorcelé, aux immenses tables et aux innombrables bougies volantes, Harry n'eut aucun mal à trouver son ennemi, la salle étant presque vide. Draco était assis à la table Serpentard avec ses deux "amis".
Pendant que le jeune Malfoy faisait son éternel monologue en rabaissant le Survivant et les pots de colle Gryffy qui allaient avec, les deux gorilles se contentaient d'hocher de la tête. Cette attitude adoptée bien évidemment pour ne pas s'attirer la colère du riche Serpentard eut l'effet inverse : leur mutisme et leur lâcheté l'irrita encore plus et il les congédia d'un geste de main, comme pour chasser un parasite.
Le jeune homme brun hésitait un peu à aller à sa rencontre, sachant pertinemment qu'il allait se faire jeter et humilier en beauté, mais il n'eut pas à se décider : le blond l'avait repéré. Le visage, pourtant si beau au naturel, de ce dernier se crispa et se durcit à la simple vue d'Harry. Une expression à vous glacer le sang.
Potter déglutit puis s'avança lentement vers son vieil ennemi.
"Je peux faire quelque chose pour toi, Potter ? Te cirer les pompes par exemple ?
- Malfoy, le sarcasme te va très mal.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Rien.
- Alors dégage !
- Tu n'as pas à me donner d'ordre, Malfoy !"
A ces mots, Draco fronça les sourcils et bondit de l'interminable banc, fou de rage. Non mais pour qui se prenait-il ? Qui était-il pour lui dire qu'il n'avait pas d'ordre à recevoir de sa part ? Lui, Draco Malfoy, fils de Lucius et Narcissa Malfoy, une des plus riches et respectées familles du pays, se faisait marcher sur les pieds par un... un... lui !
"Tu es venu jusqu'ici juste pour me dire ça, balafré ?! Si c'est ça, tu peux dégager ! Va donc rejoindre tes amis !
- Oui eh bien moi j'en ai !"
Ces paroles avaient échappées au brun, et il sentait qu'il allait bientôt le regretter.
Harry planta son regard vert et calme dans ces deux orbes grises où il avait put déceler au mot amis, un éclair de tristesse.
Harry se sentit mal d'un coup... Il ne pouvait l'expliquer. Il n'avait aucune raison d'avoir pitié de Draco, après tout, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même s'il n'avait pas d'ami. Le blond était tellement antipathique, froid, cruel, vil...
Finalement, constatant que l'héritier Malfoy s'énervait un peu plus à chaque seconde pendant lesquels il ne bougeait pas, Harry tourna les talons et se dirigea vers une des sorties de la grande salle pour rejoindre la foule de Gryffondor.
A quelques pas de l'ouverture, il envoya un regard discret par dessus son épaule vers sa Némésis. Celui-ci n'avait pas bougé et était toujours debout, fixant la table sur laquelle il s'appuyait. Puis il s'assit, empoigna fermement sa chevelure blonde à deux mains, et, malgré la distance assez importante qui les séparait, Harry aperçut, s'ajoutant à la colère et l'impression de tristesse dans son visage, une expression de désespoir déformant les traits du Serpentard.
Bien sûr, le jeune Potter détestait ce garçon, il avait une quantité infinie de défauts mais au fond, il le comprenait et compatissait.
Il ne pouvait oublier ces moments loin de Poudlard, ça lui faisait l'effet de quitter sa famille pour se retrouver avec de parfaits inconnus. Dans le monde moldu, il n'avait aucun ami, personne ne le comprenait, et pire : tout le monde le haïssait et le méprisait. S'il n'avait pas Poudlard et ses amis, il ne serait qu'une âme errante sans identité. Cette école était sa maison, sa famille.
A cette pensée, Harry sourit, puis il regarda son éternel ennemi : lui non plus en dehors de l'école de sorcellerie il n'avait pas d'amis, pas de réelle famille car son père a toujours du travail et sa mère... eh bien sa mère, Draco ne la connaissait pas vraiment. Mais le jeune Malfoy n'a aucun ami non plus à Poudlard... Enfin, en tout cas, pas de vrais amis. Il était seul, partout où il allait. Une expression douloureuse put se lire sur le visage du brun. Il voulait aller voir le Serpentard, lui parler, lui dire que tout s'arrangerai s'il faisait quelques efforts, et même, qui sait, tenter de devenir son ami, mais Harry voyait déjà la scène d'ici : "Toi ? Potter ? Mon ami ?" et il exploserait de rire en lui balançant quelques gentillesses au visage.
Alors le Survivant tourna la tête et poursuivit son chemin.
On était en hivers et le crépuscule arriva rapidement. Les soirées étaient extrêmement froides, et le vent violent.
Les élèves encore dehors rentrèrent dans la grande salle où le banquet allait bientôt commencer. Les Gryffondors, les Serpentards, les Poufsouffles et les Serdaigles se placèrent à leurs tables respectives, ainsi que les professeurs. Tous commencèrent à discuter, même Rusard dans un coin isolé parlait à sa chatte Miss Teigne.
"Wooaaw ! Harry ! Tu es vraiment un mec chanceux !!
- Ron, je crois qu'il avait compris sans avoir besoin de le répéter 20 fois !
- Mais Hermione, c'est vrai quoi ! Un Eclair de feu ! Un Eclair de feu !!
- Oui, oui j'ai entendu...
- Pfff... Les filles ça ne comprend vraiment rien aux balais... soupira Ron.
- Ecoute Ron, je te le prêterai quand tu veux puisque tu as l'air de tellement apprécier mon Eclair de feu, dit Harry en se tournant vers son meilleur ami en lui mettant la main sur l'épaule
Le visage du rouquin s'éclaira d'un immense sourire.
- Pour de vrai ?!
- Bien sûr !
- Harry !! T'es vraiment un chic type ! Ce n'est pas pour rien que tu es mon meilleur ami !! Tiens ! Pour te remercier, je te donnerai la moitié de mon poulet !"
Potter apprécia le geste, même si le banquet était à volonté, il savait que son ami adorait le poulet, surtout celui de Poudlard : il avait "quelque chose d'envoûtant, d'encore plus délicieux, quelque chose de... magique !" comme aimait le dire Ron.
Comme signe de remerciement, Harry lui sourit.. Sourire rendu.
Soudain, le professeur Dumbledore se leva, fit un bref discours comme à son habitude, puis enfin, tapa deux fois dans ses mains et les tables se garnirent d'elles-mêmes de nourriture servie dans des plats dorés, les couverts apparus étaient eux en argent.
Les yeux des jeunes sorciers s'extasièrent ; même s'ils étaient maintenant habitués à ce genre de repas, cela restait quand même incroyable et rudement appétissant !!
Le plus jeune fils Weasley se jeta bien évidemment sur les cuisses de poulet luisantes et ruisselantes de gras. Il en prit une d'en chaque main, mordit à pleine dent dans l'une, mâcha comme il put, avala bruyamment, puis lorsqu'il s'apprêta à attaquer la deuxième, ses yeux se posèrent sur Harry qui semblait tourmenté et regardait fixement devant lui l'air un peu triste. Alors Ron lui tendit sa deuxième cuisse.
"Tiens, Harry."
Ce dernier sursauta et se tourna vers son ami.
"Oh oui. Merci..."
Le jeune Potter prit une petite bouchée de la volaille, feignant un sourire au rouquin. Ron fronça les sourcils, inquiet.
"Quelque chose ne va pas, 'Ry ? Tu n'aimes pas ?
- Si, bien sûr que j'aime ! C'est vraiment délicieux, n'est-ce pas ?
- Oui ça l'est ! s'exclama Ron en souriant, mais tu es sûr que tout va bien ?
- Moui... Enfin je suis plus ou moins fatigué c'est tout, ne t'en fait pas."
Weasley sourit à son ami et hocha de la tête comme pour dire "j'ai compris".
Le jeune Survivant retourna alors à sa contemplation, cette vue dont il s'était si souvent plaint mais qui semblai sans intérêt sans Lui.
Malfoy n'était pas à la table des Serpentards
Harry culpabilisait peut-être était-ce à cause de cette conversation de tout à l'heure... Il avait eut l'air tellement bouleversé, et c'était la première fois qu'il avait put voir une telle expression sur le visage si froid, cruel ou parfois indifférent et impassible de son ennemi juré. Jamais il n'aurait put imaginer un seul instant qu'il verrait de tels traits de désespoir sur le visage pâle de Draco. Cela devait vraiment l'avoir touché, peut-être une vieille plaie toujours à vif, et ne cicatrisera sûrement jamais.
Assez ! Harry devait chasser ce blond arrogant qui lui torturait l'esprit ! Cependant... son coeur de Gryffondor l'en empêchait...
"Ron, Hermione, je suis crevé... Je vais me coucher.
- Mais tu as à peine mangé !
- Ron a raison, il faut manger pour prendre des forces.
- Merci mais je n'ai vraiment pas faim.
- Bon...
- Comme tu voudras..."
L'adolescent se leva, traversa l'étroit "couloir" entre la table des Gryffondors et celle des Poufsouffles, pour atteindre la porte menant aux escaliers, puis sortit.
Il emprunta le premier escalier à gauche mais celui-ci semblant de mauvaise humeur ce jour-là le mena bien entendu à l'opposé de sa direction.
"Saleté d'escalier..." pesta-t-il.
Finalement, après en avoir essayé un certain nombre, le brun à la cicatrice prit la décision de faire tout le tour à pied pour atteindre... la volière. En effet, Harry désirait juste s'isoler un peu, et il en profiterai pour rappeler Hedwige qui n'était pas encore rentrée de sa balade (avec ce temps, il valait mieux pour elle qu'elle rentre immédiatement même si elle y était habituée).
Harry monta les nombreuses marches menant à la volière, où il arriva essoufflé. Il s'appuya sur ses genoux en tentant de reprendre une respiration normale, de plus, le froid lui avait gelé les poumons, il ne sentait presque plus son visage et ses lèvres étaient gercées. Il releva finalement la tête et apperçut une silhouette emmitouflée dans un manteau noir, une écharpe rayée verte et blanche qui volait au vent, autour du cou. Le jeune Gryffondor se redressa et il reconnu la chevelure blonde si claire de son ennemi. Ce dernier était accoudé sur la rampe du balcon et observait le lac sur lequel la lune se refletait.
Draco ne se donna pas la peine de se retourner il prit une grande inspiration, et souffla :
"Potter... Je ne peux donc pas être seul un moment, il faut que Monsieur-le-Survivant vienne me chercher..."
Harry comprenait maintenant pourquoi il n'était pas venu manger ; il voulait être seul lui aussi.
"Alors, qu'est-ce que tu me veux cette fois Potter ?
- Je ne te cherchais pas, Malfoy.
- ..."
Le brun comprit à l'expression du blond qu'il avait encore fait une gaffe, mais quoi ? Il devait pourtant être habitué à ce genre de paroles, et par ailleurs, il ne voyait pas ce qu'il y avait de particulièrement méchant ou blessant dans cette phrase. Cependant, il tenta quand même de se rattraper -Gryffondor oblige.
"Enfin je veux dire, je voulais être seul... Apparemment toi aussi, donc je vais juste récupérer Hedwidge et je ne te déranges pas plus.
- Tu ne me déranges pas, balafré... soupira Draco presque imperceptiblement.
Harry se retourna, sa fidèle chouette au bras.
- Tu as dit quelque chose ?"
Le jeune homme blond ferma douloureusement les yeux : la première fois lui avait écorché la bouche, la deuxième allait peut-être le tuer lui et sa fierté de Malfoy par la même occasion. Il ne voyait même pas pourquoi il avait dit ça. Peut-être l'envie de ne pas être complètement seul aujourd'hui ou le fait de parler à quelqu'un qui puisse un minimum le comprendre avaient prit le pas sur cette fierté Malfoyenne.
"Alors puisque tu as des problèmes auditifs je vais répéter une dernière fois... Tu ne me déranges pas... balafré."
Ce dernier mot, le brun aurait put s'en passer mais il comprit bien vite que c'était une vaine tentative pour le Serpentard de rester lui-même et de montrer qu'il avait le dessus, qu'il lui était supérieur.
Bah, Harry avait eut le temps de s'y habituer alors il s'appuya au mur adjacent à la rampe sur laquelle son ennemi s'accoudait. Le brun ne savait pas trop quoi faire, le Serpentard pouvait très bien faire une saute d'humeur au moindre geste ou au moindre mot du Gryffy -il était beaucoup trop calme-, alors il préférait se taire et rester immobile. Ce fut pourtant le blond qui commença la "conversation".
"Zut, je n'ai pas de montre... Quelle heure est-il ?
- Hem... Harry sortit sa montre, il est 8 heures du soir.
- pfff...
- Pourquoi ? Tu t'inquiètes du couvre-feu maintenant ?
- Bien sûr que non ! C'est juste que... demain sera un jour meilleur.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Tous les jours sont meilleurs que celui-ci..."
Le Survivant eut une énorme boule dans la gorge. Peut-être faisait-il allusion à ce matin ? Peut-être que ça avait été la goûte d'eau qui fait déborder le vase ?
"Par Merlin, Harry ! Arrête de te torturer l'esprit ! De un, ce n'est sûrement pas ça, et de deux... enfin mince quoi ! C'est ton ennemi ! Il n'en ferait pas de même pour toi alors laisse-le !" hurlait la voix de la raison dans la tête du jeune homme. Mais celui-ci privilégiait davantage la voix du Gryffondor qui était en lui. Parfois, le brun souhaitait avoir été un Serpentard pour pouvoir ignorer les gens et leurs sentiments facilement. A force, il ne s'écoutait même plus lui-même.
"Allez Harry ! recommença cette petite voix, si ça se trouve, ce n'est pas à cause de ça ! Joue la carte de l'innocence." Peut-être n'avait-elle pas tord cette fois...
"Et... hésita le brun, pou-pourquoi ce jour est-il si... dur ?"
Draco soupira profondément, comme exaspéré, ce qui eut pour effet de renforcer les craintes d'Harry. Il s'attendait déjà à une phrase cinglante comme "On a la mémoire courte, Potter ! Tu ne te souviens pas être venu me défier sans raison et m'avoir enfoncé ? Moi je n'oublierai pas !". Bien sûr, le Survivant exagérait peut-être un peu les choses mais bon...
Il entendit soudain l'héritier Malfoy prendre une grande inspiration, comme s'il allait annoncer un décès, ou une chose tout aussi grave ou triste.
"Aujourd'hui... C'est mon anniversaire." lâcha finalement Draco d'une voix douloureuse.
Ce n'était pas exactement ce à quoi Harry s'attendait, mais sa culpabilité augmenta d'autant plus. Aujourd'hui, plus que tout autre jour, il aurait vraiment mieux fait de se taire et de le laisser tranquille.
"Un anniversaire n'est pas censé être un jour triste...
- Oh bien sûr ! Toi tu as un tas d'amis et tout Poudlard est à tes pieds ! Tu ne sais pas ce que ça fait d'être... comme moi.
- Je le sais peut-être mieux que ce que tu ne le crois.
- Comment ça ?
- Eh bien... commença le brun en s'accoudant à côté de lui, Hedwidge sur son épaule, et fixant les nuages, avant que je ne sache que j'étais un sorcier, dans le monde Moldu-
Au mot "Moldu" Draco se crispa et fit une grimace qu'Harry perçut même s'il ne lui faisait pas face. Il n'appréciait vraiment pas cette attitude hautaine et raciste mais il continua quand même.
-...donc dans le monde non-sorcier, j'étais complètement rejeté, chaque anniversaire je le passais seul, dans un placard ou bien à préparer une fête pour mon sale cousin... Je me faisait souvent battre, non seulement par ma soi-disant famille mais aussi par les autres Moldus de mon établissement..."
Ces révélations avaient quelque peu choqué et surpris Malfoy. Lui ? Harry Potter, le Survivant, considéré comme le plus grand sorcier de sa génération se faisait battre par de simple Moldus ?! Lui, passait ses anniversaire seul... dans un placard ?
Draco se retourna, souriant. Mais pas un sourire moqueur, ni supérieur. C'était un sourire... indescriptible. Le blond voulait dire par là qu'il trouvait ça ironique, mais triste, qu'il était heureux mais aussi surpris que Potter lui ai fait ces révélations, et bien entendu, il fit comprendre à Harry qu'un jour, il allait s'en servir contre lui.
En fait, lorsqu'il avait commencé son récit, le jeune Survivant avait été poussé à lui faire ces confidences, des flash-back lui tiraillant la tête. C'était comme s'il racontait à son ennemi ce qu'il voyait. Encore une fois dans la même journée, il sentit qu'il aurait peut-être mieux fait de se taire.
"Donc si je résume bien, continua le blond, tu n'as pas de famille non plus.
- Si !
Un sourire rêveur se dessina sur le visage rougit par le froid du brun alors qu'une expression interrogative se faisait sur celui plus blanc du blond.
- Poudlard... Professeur Dumbledore, les Weasley, les Gryffondors, Hermione...
- Oh je t'en prie... Je vois pas comment tu peux considérer une Sang-de-Bourbe comme ton amie ou un membre de ta famille !
- Arrête avec tes histoires de sang pur ou impur, Malfoy ! s'énerva Harry.
- D'accord, d'accord..."
Le silence qui régnait entre eux se brisa sous un souffle gelé et bruyant du vent, et Draco reprit.
"Au moins tu as une famille...
- Et tes parents ?
- Quels parents ? Tu veux parler des deux abrutis qui me servent de père et de mère ? pfff... Ils ne voient que l'argent et la renommée...
Harry trouvait ça ironique venant de la bouche du Prince Serpentard.
- Tu dis ça parce que tu n'as pas put les voir aujourd'hui ?
- Je dis ça parce qu'ils ont encore oublié mon anniversaire et qu'à la place d'une lettre de vœux ou un cadeau ils m'ont envoyé ça !
Draco jeta une enveloppe décachetée qu'il sortit de sa poche au visage de son voisin qui la lue silencieusement.
- ...
Sur la lettre, il pouvait lire d'une écriture manuscrite presque parfaite :
"Très cher Draco,
Ta mère et moi t'annonçons que malheureusement, tu ne pourras pas rentrer à la maison ces vacances prochaines. En effet, j'ai reçu une promotion. Cependant, je pars en voyage d'affaire à compter d'aujourd'hui pendant trois mois, bien sûr ta mère ne m'accompagne pas, mais elle organise plusieurs fêtes conviant les plus riches et respectées familles de sorciers du pays. De ce fait, elle n'aura pas le temps de s'occuper de toi et les elfes de maisons seront beaucoup trop occupés eux aussi. Je suis sûr que tu comprendras.
Comporte-toi bien et fait honneur aux Malfoys.
Cordialement,
Lucius, ton père."
Cette lettre était aussi froide que son expéditeur. Et aucune affection n'en émanait...
Harry leva un regard triste vers l'héritier Malfoy. Il se sentait mal pour lui. Pourtant, ce dernier continuait de regarder fixement devant lui, les yeux légèrement plissés, les sourcils un peu froncés, impassible.
Nonchalamment il continua.
"De plus, personne aujourd'hui même à Serpentard ne s'en est souvenu ou ne m'a souhaité un bon anniversaire... Chaque année c'est la même chose. C'est pour cela que je suis pressé que cette journée pourrie s'achève. Quelle heure est-il à présent, Potter ?
- ...
- Potter ?
- Hein ? euh ah oui ! L'heure ! Il est... 8 heures 30.
- Merci."
Il avait bien entendu ? Malfoy avait dit "merci" ?! Le jeune blond arrogant devait vraiment se sentir mal...
Effectivement ! Voilà que le jeune homme se mit à caresser le doux plumage d'Hedwidge qui lui monta sur le bras pour mieux être cajolée. Harry n'en revenait pas : Draco Malfoy était tendre avec un animal !
"Elle est magnifique... Prends-en soin et ne la laisse pas exposée au vent glacial comme ça !
- Tu t'y connais en hibou ?
- Lorsque j'étais enfant, je m'occupais du hibou de mon père. Lui disait que ce n'était pas digne d'un Malfoy de s'occuper d'un vulgaire oiseau alors que les elfes de maison peuvent le faire mais j'adorais ça. Un jour, un de ces foutus elfes qui avait prit l'habitude que je le nourrisse ne s'en est pas du tout occupé pendant que j'étais à Poudlard... Après l'avoir bien battu, je l'ai fait renvoyé sur le champ et depuis, père n'a pas voulu m'en racheter un : il ne voulait pas qu'on me voit me salir pour un animal.
- Et ton hibou ?
- Ce vieux machin ? Draco désigna d'un signe de tête un hibou marron dont les plumes le quittaient facilement au vol, Il est vieux comme le monde ! Il ne sert strictement qu'à envoyer et recevoir du courrier, mais je ne prend aucun plaisir à m'en occuper... Crabbe et Goyle le font pour un gâteau.
- Je vois...
- Et puis, je préfère les chouettes. En général elles sont plus gracieuses et plus agressives que les mâles
- Et selon toi, l'agressivité est une qualité...?
- Bien sûr ! Car c'est là que l'on reconnaît si elle nous aime ou pas : si elle est d'une nature agressive avec tout le monde, mais qu'elle fait exception pour toi, cela ne veut-il pas dire que tu es quelqu'un de spécial pour elle ?
- Eh bien... oui je suppose...
- Dans ton cas, je pense qu'Henvy-
- Hedwidge, rectifia Harry.
- Oui bon c'est pareil ! En tout cas je pense qu'Hedwidge t'apprécie beaucoup.
- A quoi tu vois ça ? Avec toi aussi elle se laisse faire après tout.
- Oui forcément, elle ne va pas dire non à quelques caresses mais elle revient vers toi naturellement même lorsqu'elle n'est pas intéressée...
Harry observa Draco : jamais il ne l'avait vu parler comme ça. Il ne lâchait aucune remarque déplaisante, il en parlait sérieusement et passionnément. Il souriait même gentiment à la chouette. Un sourire que le brun ne lui connaissait pas, un sourire sympathique et sincère. Soudain, ses yeux gris vinrent se poser dans ceux verts de son ennemi, et le sourire si magnifique et gentil se changea en sourire moqueur, pourtant toujours magnifique.
- Je crois qu'on peut comparer ta chouette aux Gryffondors !
- Espèce de...!"
Le jeune Malfoy éclata de rire. Un rire tout aussi magnifique que l'était son sourire.
Harry se retenait pourtant pour ne pas rire lui aussi mais ne put empêcher quelques sourires nerveux de venir s'introduire sur ses lèvres gercées.
Le brun à la cicatrice baissa son regard vers le sol couvert de neige. L'attention nettement baissée de son ennemi lui permit de faire une boule de neige et de lui envoyer juste en dessous du visage, sur son écharpe de Serpentard.
Ce fut au tour du Survivant d'éclater de rire, enfin pas longtemps puisque Draco répliqua au quart de tour et lui renvoya une boule de neige sur le torse. Hedwidge, secouée, s'envola rejoindre ses congénères en attendant que la bataille de boule de neige s'arrête enfin.
Les deux éternels rivaux riaient de bon cœur tout en s'envoyant mutuellement les missiles gelés dessus, évitant tout de même le visage.
Soudain, le sol couvert de givre fit glisser le Prince Serpentard en arrière, autrement dit : dans les escaliers ! Le Gryffondor se précipita, lui attrapa fermement le bras et le tira vers lui avec une grande difficulté. Les deux ennemis se retrouvèrent entraînés contre le mur opposé, Harry manqua de se fracturer la colonne vertébrale et Draco, à sa droite, manqua lui de se déboîter l'épaule.
Après un long gémissement de plainte de la part des deux jeunes hommes, Malfoy demanda, le visage encore crispé par la douleur :
"Pourquoi t'as fait ça, Potter ?
- Gryffondor, répliqua ce dernier comme seule excuse ce qui fit ricaner le blond.
- Je peux t'assurer qu'un Serpentard n'aurait jamais fait ça, sauf dans son intérêt !
- C'est là la différence entre nous deux, Malfoy.
- haha ! Sûrement oui..."
Les deux sorciers se remirent de leurs émotions, silencieux et songeurs.
Le jeune brun se releva enfin, et tendit la main au Serpentard pour l'aider à faire de même. Ce dernier la prit fermement et une fois debout, s'enleva les restes de neige sur ses habits noirs de quelques revers de main.
Harry appela Hedwidge sur son bras et Draco en profita pour la cajoler encore une fois. Caresser la chouette lui donnait toujours ce sourire, un peu nostalgique et tendre à la fois. Le brun contempla le blond, ses yeux gris métalliques, ses cheveux d'une couleur unique toujours parfaitement coiffés, son nez légèrement retroussé un peu rouge à cause du froid, ses dents rondes à part les canines, elles, très pointues et sa bouche... indescriptible... Une buée épaisse en sortait à chacune de ses expirations.
Harry secoua la tête afin de se remettre les idées en place puis se dirigea vers l'escalier sur lequel son ennemi avait failli se fracasser le crâne il y a de cela environ dix minutes.
Avant de les descendre, il se retourna, et c'est avec son plus beau sourire, et un peu de timidité qu'il lui dit :
"Joyeux anniversaire, Malfoy..."
Puis il tourna les talons et alla rejoindre le dortoir des Gryffondors, laissant en plan le blond surpris, touché et désorienté...
Lorsque le jeune Survivant arriva dans son dortoir, il découvrit une foule de Gryffondors tellement agités qu'ils ne le remarquèrent même pas. Les expressions sur leur visage étaient inquiétantes et Harry prit soudainement peur.
"Euh... Quelque chose ne va pas ?
Sur ces mots, tous ses camarades se retournèrent vers lui et ouvrirent d'énormes yeux.
Hermione se leva et se jeta à son cou.
- Harry ! cria-t-elle, C'est toi !
- Bien sûr que c'est moi. Pourquoi sembliez-vous si inquiets ?
- Pourquoi ?! hurla Ron, Parce que mon meilleur ami a quitté la grande salle il y a une heure et demi en disant qu'il allait se coucher et que lorsque je vais regarder si il dort bien, je trouve un lit vide !!
- C'est vrai Harry, dit Hermione en relâchant son étreinte, on était tous morts d'inquiétude ! Où étais-tu ?"
Le jeune sorcier prodige sentit tous les regards sur lui, pendus à ses lèvres, attendant une réponse.
Harry ne savait que dire ; il ne pouvait décemment pas avouer qu'il était avec le Prince Serpentard, faisant une bataille de boules de neige !
"Euh...eh-eh bien... balbutia-t-il sous le regard insistant de ses deux meilleurs amis, je suis allé chercher Hedwidge à la volière, déclara-t-il finalement en désignant pour preuve la chouette blanche sur son bras.
- Et ça t'as prit... une heure et demi...? insista encore Hermione.
- Bien sûr que non mais les escaliers n'en faisaient qu'à leur tête."
Le jeune Potter tentait de se décontracter un peu pour paraître plus crédible. Après tout, il ne leur mentait pas ! Il ne disait juste qu'une partie de l'histoire...
Les Gryffondors furent tous soulagés. Ils s'étaient déjà attendu au pire : de la fugue au suicide -vu la mine qu'il avait à la grande salle-. Filligan avait même supposé que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom l'avait enlevé ou pire... Les sorciers de cette maison ont beaucoup d'imagination...
Oui, tous se détendirent exceptés Ron et Hermione qui sentaient bien que leur ami leur cachait quelque chose d'autre. Hermione le regardait de ses yeux marron, perplexe et inquiète, tandis que le Weasley, lui, le jaugeait de son regard bleu à la fois triste qu'Harry ne lui fasse pas assez confiance pour lui dire ce qui ne va pas, mais aussi inquiet et perplexe que son amie.
Les conversations remplirent rapidement la salle commune d'animation et de bruit, les jeunes sorciers étaient rassurés.
Harry ne supporta pas plus longtemps le regard de ses meilleurs amis. Il les prit alors en aparté.
"Hermione, Ron, je peux vous parler ?
- Bien sûr ! répondirent en cœur les susnommés, heureux de voir que le sorcier se confie à eux"
Il les emmena dans sa chambre et les invita à s'asseoir en face de lui, sur le lit de Ron tandis que lui, s'installait sur le sien, légèrement stressé.
Le brun jouait avec ses doigts en fixant le sol.
Leur avouer qu'il avait passé une heure avec Malfoy, qu'ils avaient parlé de choses plus ou moins personnelles que eux seuls peuvent comprendre, qu'ils avaient fait une bataille de boules de neige ensemble... Tout cela relevait presque de la trahison ! Sympathiser avec leur grand ennemi Serpentard !
"Ha-Harry ? le réveilla Ron.
- Ah ! euh... oui donc... je pense que vous avez remarqué que...
- Qu'il manque une partie de l'histoire, le coupa Hermione.
- C'est ça. Et donc, étant mes deux meilleurs amis, je pense que vous avez le droit de savoir.
Il y eut un grand silence. Le sorcier brun cherchait ses mots, et finalement, il choisi la phrase simple, courte, directe et compréhensible.
- En fait à la volière, il y avait Malfoy. Et...
- Je le savais !! hurla le rouquin faisant sursauter ses deux amis.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu savais ? demanda la jeune sorcière.
- Bah que ce sale serpent lui avait ruiné le moral ! Déjà ce matin quand tu es allé dans la grande salle et qu'il y était aussi, tu en es ressorti bizarre et monotone, tout comme tout à l'heure au dîner !
- Mais oui ! s'écria Hermione à son tour, Dis Harry, il t'a encore roué d'insultes à la volière, n'est-ce pas ?
- Eh bien... Oui c'est ça, dit le brun légèrement rouge de honte de mentir une fois de plus à ses amis.
- Raahh cette sale fouine... pesta Weasley, Ne fais plus attention à ce qu'il dit ! Il est purement et simplement jaloux de toi.
- Ron a raison, Harry. La prochaine fois, ignore-le !
- Ou jette-lui un sort de pétrification !!
- Ron, c'est interdit voyons, soupira la studieuse sorcière.
- A qui il ira le raconter une fois sa mâchoire de Malfoy arrogant pétrifiée ?"
Le rouquin lança un clin d'oeil espiègle à son ami, ce qui le fit rire, et finalement, Hermione aussi.
Harry se sentit un peu coupable de rire avec ses amis alors que le Serpentard, lui, était peut-être resté dehors, seul, au froid.
Par Merlin, depuis quand ressentait-il de la compassion et de l'inquiétude pour ce détestable Draco Malfoy ?!
Voilou, je travaille sur le prochain chapitre. Si vous avez des idées pour la suite, faites-le moi savoir n.n (Et si l'envie vous prend, appuyez sur le petit bouton magique en bas à gauche "Reviews").
