Bonjour à tous!
Un nouvel OS aujourd'hui. Du Tiva, pour changer un peu.. xD (on ne se refait pas!)
Post Aliyah, le 6x25 : Tony écrit une lettre à Ziva, qui est restée en Israël, en lui faisant part de ses inquiétudes, de ses sentiments, et en lui avouant la vérité. Mais cette lettre ne parviendra jamais à sa destinataire...
Ziva,
Les jours s'accumulent, et se font de plus en plus longs. 67 jours exactement. Soixante sept jours que tu es restée en Israël. Et je ne sais pas ce que tu es devenue. J'aimerais pouvoir dire que ça ne me fait ni chaud ni froid, de savoir ce qu'il en est, mais ce serait entièrement faux. Si tu ne m'appelles pas moi, appelle les eux, au moins. Ils s'inquiètent tu sais. Pas autant que moi sûrement. Et ils ne regrettent pas, eux. Ce n'est pas de leur faute si tu es partie. Ils dorment bien la nuit, ils ne sont pas insomniaques. Ils vont de l'avant. Ce qui n'est pas mon cas, mais bien sûr, tu t'en contrefiches, j'imagine.
Tu dois te demander pourquoi tu reçois une lettre de moi. Pourquoi maintenant, plusieurs mois plus tard. Peut être que tu ne la liras même pas en entier. Peut être même que, exaspérée ou indifférente, tu la déchireras en voyant mon nom, sur la ligne de l'expéditeur. Je t'ai blessée et je t'ai trahie. J'ai tué Michael Rivkin, et j'ai perdu ta confiance. Tu n'as sans doute plus envie d'entendre parler de moi. Mais j'avais besoin de t'écrire. Besoin de te dire. Je n'en peux plus, de tout devoir garder pour moi. Ma colère, ma peine, mes remords, mon inquiétude, et j'en passe. Je ne peux pas tout supporter. J'ai beau être un DiNozzo, je ne suis pas un surhomme. Qui l'aurait cru ? Sûrement pas moi.
Je n'ai pensé qu'à toi quand j'ai tué Rivkin. Je l'ai fait pour toi, seulement pour toi. Je ne pouvais pas accepter que tu te sois faite avoir, manipulée de la sorte. J'étais aveuglé par la haine. J'étais jaloux, aussi. Rappelle toi, toute ces fois où tu m'as posé la question, et où je t'ai répondu non. Pourtant, je n'ai jamais été aussi jaloux de toute ma vie. Le jour où je t'ai suivie à la terrasse de ce café, et que tu l'as embrassé, sous mes yeux... Je bouillais littéralement de rage, dans l'ombre. Avec du recul, je comprends que lorsque je suis allé à ton appartement pour te trouver toi , je savais à quoi je m'exposais. Je savais que Rivkin allait être là. J'aurais dû ne pas y aller. J'aurais dû...
L'inévitable s'est produit, on en est venu aux mains, puis aux armes. Une rivalité existait entre nous depuis notre première rencontre. Il comprenait mes sentiments à ton égard plus que toi tu ne les as jamais compris ou remarqués. Et, je ne sais pas, peut être... peut être que j'ai cru, l'espace d'un instant, qu'après l'avoir tué, tu tomberais dans mes bras, et que je te consolerais. Que tu me remercierais de t'avoir débarrassé de lui. Tu aurais alors vu que je n'attendais que toi, et tu m'aurais choisi. J'y ai cru, tu sais. J'avais bon espoir, même. Mais ça a tourné au drame... Ça n'aurait pas pu être pire.
Tu es restée là-bas. Tu n'es pas montée dans l'avion. Avant le décollage, tu as dit d'une voix froide que tu ne me croyais pas. Que tu ne voulais plus travailler avec moi. Ça a été comme un coup de poignard dans le cœur. C'est à cause de moi, à cause de ce que j'ai fait. Je n'arrive plus à vivre avec ça. Tu es partie, je ne te reverrai plus. Plus je le répète, et plus ça fait mal. Comme un venin qui se répand doucement sous ma peau, dans mes veines et qui paralyse tout mon corps. Chaque jour est un combat où je m'efforce de me lever le matin, et de continuer à sourire. Comme si, tu n'avais pas chamboulé ma vie, depuis que tu es arrivée et partie trop vite. Comme si je devais continuer à exister. Comme s'il ne s'était rien passé. Je dois être bon comédien ; Gibbs et les autres n'y voient que du feu. Mais ça dure depuis trop longtemps. Et ça me rend complètement dingue. Je suis en train de devenir fou.
Alors je te le demande, non, je te supplie : je veux que tu reviennes. Il faut que tu reviennes. Rien ne tourne rond ici. Je ferais n'importe quoi pour que tu m'accordes à nouveau ta confiance. Ta vie n'est pas là bas. Ce n'est pas la vie dont tu as envie, dont tu as besoin. Tu veux avoir un avenir, j'en suis sûr. Tu n'en as aucun en restant sous les ordres de ton père. Tu serais tellement mieux, à Washington. Il faut que tu comprennes. Tu es partie trop vite, tu ne t'es pas rendue compte de tout ce que tu rates ici, en Amérique. Ici, on tient à toi. Tu as une espérance de vie. Avec le MOSSAD, tu es condamnée. Ton père serait prêt à te sacrifier pour son propre intérêt. Ne le laisse pas faire. Et reviens ici, s'il-te-plaît. Tu nous manques. Tu me manques.
Tu vas sûrement te moquer de moi, ou peut être que tu n'en auras rien à faire, mais ton absence me tue. Tous ces jours, qui s'enchaînent, et qui ne riment à rien, me tuent à petit feu. Je dérive, je vis pour vivre. Je vis pour rien. C'est l'impression que j'ai. Je vis dans l'ignorance de ce que tu es devenue, et de l'endroit où tu es. J'ai beau essayer, mais je n'arrive pas à oublier le regard que tu m'as lancé, lorsque la porte de ton appartement s'est ouverte à la volée, et que tu m'as découvert, allongé sur le sol, à côté du corps sanglant de Rivkin. Il y avait sur ton visage un air si... vulnérable. Pour la première fois, j'ai vu une Ziva touchée en plein cœur. Et je n'arrive pas à l'effacer de ma mémoire. C'est une image qui me poursuit jusque dans mes rêves, qui me torture l'esprit : Toi, debout, essoufflée, le visage décomposé. Tu pointais ton arme sur moi, et j'ai vraiment cru que tu allais m'abattre. Mais non, ce qui a suivi a été pire encore. Tu t'es mise à genoux, à côté de lui. Tu t'es accroché à sa vie, t'efforçant de le ramener. Sans m'accorder un seul regard. Il ne méritait rien, il s'était moqué de toi. Et moi, qui veillais sur toi à chaque moment, tu me dédaignais, me repoussais même. Ça me hante, tu sais.
Tu occupes mon esprit en permanence. Je suis distrait, sans cesse. Je regrette tout le temps, j'enrage parfois, de ne t'avoir rien dit. De ne pas t'avoir dit à quel point je tenais à toi. J'aurais dû te le dire avant de monter dans l'avion. Mais je ne savais pas, que tu partais. Te rends-tu comptes de ce que tu as fais de moi ? Un insomniaque, en phase de regret perpétuel, qui tuerait pour te revoir ne serait-ce qu'une seule fois. Et te dire à quel point je tiens à toi. Je ne te l'ai jamais dit, c'est vrai. Je t'aime, Ziva. Je suis le seul à t'aimer. Rivkin ne t'as jamais aimé, lui.
Voilà pourquoi je t'ai écris cette lettre, qui doit te sembler interminable. Parce que je n'aurais jamais le courage de te le dire de vive voix. Je ne l'ai jamais eu, et je ne l'aurais plus jamais. En écrivant, c'est bien plus facile. Les mots viennent seuls, c'est plus aisé, et plus agréable, d'avouer en écrivant. Je ne l'aurais pas cru. J'espère juste que tu la liras. Je ne sais pas si tu vis encore à cette adresse - c'est la seule que je connais. Qui sait où tu peux être, maintenant ? Tu as disparu de la surface de la Terre, personne ne sait où tu es.
Tu as toujours affirmé ne pas me croire quant à mes intentions de tuer Rivkin ; c'est pour ça que tu es restée. Alors, maintenant que je t'ai dit la vérité, tu vas revenir à Washington, en oubliant mon aveux - celui qui te concerne - et en oubliant que tu m'en veux. J'ai besoin de toi, s'il-te-plaît. Quand tu auras fini de lire cette lettre, je veux que tu croies tout ce que j'ai écrit. Durant toute ma vie, je ne pense pas avoir dit autant de vérités à quelqu'un. Reviens, Ziva. S'il-te-plaît.
Tony.
Le facteur déambule dans les rues de Tel Aviv, sous la chaleur étouffante. Il arrive devant une maison aux fenêtres condamnées. Il dépose la lettre, dans la boîte aux lettres sur laquelle est inscrit le nom de Ziva David. Puis il continue sa tournée, en sifflant gaiement.
La lettre a touché le fond de la boîte en fer, où elle y demeurera, et restera à jamais inconnue par la personne à qui elle était destinée. Une personne qui ne reviendra jamais à cet endroit, et ne lira jamais cette lettre. Une femme, qui est en train de s'éteindre dans le désert de Somalie à l'heure qu'il est. En attendant sagement la mort. Tout ça pour rien au final. Ça n'aura servi à rien. Comme une bouteille à la mer, qui aurait dérivée, qui se serait échouée. Un coup de fil qui n'aboutirait pas, qui sonnerait dans le vide. Une lettre qui jaunira avec le temps, et qui s'effacera, sans avoir transmis tous ces mots, et toutes ces vérités. Une lettre oubliée.
Une lettre perdue.
Une review ? ^^
