Disclaimer : Pas à moi

Genre : Lettre de Trowa à Quatre (ça change, pour une fois). Deathfic, pouvez pas dire que je vous ai pas prévenu.


Parce que parfois.

Little one,

Je t'écris cette lettre que tu ne recevras jamais ; et j'avoue que je me demande encore pourquoi. Il parait que ça aide ; ça aide à oublier, à tourner la page. Tu disais que la vie était un grand livre, et qu'à chaque étape, une page se tourne. Alors ça veut dire que je dois en tourner une, maintenant ? Ca veut dire que tous ces chapitres où ton nom revenait de manière récurrente doivent être oubliés, ou simplement conservés, à titre posthume, dans un coin de ma mémoire ? Que dois-je faire de toi, Quatre ?

Parce que parfois, je ne sais plus si je veux que tu sois là, ou simplement que tu n'aies jamais existé.

Si tu savais ce que j'aimerais, parfois, que ton souvenir s'efface. Je sais que je ne devrais pas. Mais ça serait tellement plus simple de tout oublier. Je n'aurais pas à me dire que tu ne passeras plus la porte de cette chambre, armé de ton sourire malicieux. Je n'aurais pas à me dire que tu ne joueras plus les diplomates quand on se retrouve tous les cinq. Je n'aurais pas à me dire qu'il n'y aura plus jamais de 'tous les cinq'. Je n'aurais pas à me dire que je ne t'ai pas embrassé ce matin-là, parce que j'ai préféré rester au lit.

Parce que parfois, on dit 'bonne nuit' sans se rendre compte qu'on dit 'Adieu'.

J'aimerais tant me dire que j'y arriverai sans toi, que le temps me donnera à nouveau quelqu'un à qui parler. J'aimerais déjà savoir de quoi mes lendemains seront faits ; pour qu'ils ne me soient plus enlevés.

Parce que parfois, on dit 'A demain', sans savoir que 'demain' n'existe pas.

Je ne veux plus me sentir vide, même entouré des miens. Je ne veux plus me dire que mon existence se résumait à toi. « Si tu sautes, je saute ; si tu tombes, je tombe ; si tu pars, je te suis. C'étaient des paroles d'adolescents, n'est-ce pas ? Tout le monde sait qu'il faut continuer, que le temps efface, que la vie change, et que tout recommence. Mais ça m'épuise…

Parce que parfois, je ne veux pas affronter un autre matin sans toi.

Et l'espace d'un instant, je hurle en silence.

Que je ne veux pas.

Je ne veux pas d'un autre jour sans toi.

Je ne veux pas oublier tes bras, ta chaleur, ta voix. Je ne veux pas que ton image s'efface.

Je ne veux pas de cette solitude, de ce temps qui passe et qui t'emporte.

Alors je te sauve chaque nuit, te faisant renaître aux creux de mon corps, de mon cœur.

Et je sais que chaque jour, chaque nuit, tu seras là. Il n'y aura que toi.

Parce que parfois, je rêve de toi.

Parce que parfois, tu me manques.

Parce que je sais… je t'aime encore.

Trowa.


Owari.