Après les commentaires encourageants que j'ai reçus pour mon (très court) one-shot sur Yukino, j'ai décidé d'écrire sur la guilde de Sabertooth. Je l'éditerais au fil de mon envie d'écrire et de mon inspiration... (donc ne comptez pas trop sur une régularité exemplaire)
J'utiliserais parfois des épisodes du mangas, d'autres fois des scénarios que j'inventerais moi-même. N'hésitez pas à commenter pour me donner des idées, et surtout votre opinion (les commentaires, c'est un peu le salaire des auteurs, vous savez. Et puis ça nous fait tellement plaisir, même pour des critiques!)
Bref, enjoy!
Crédits : Fairy Tail appartient à Hiro Mashima
Crédits image : TTAlwins
One-shot n°1 : six beginnings
Part 1
Minerva n'avait jamais eu d'enfance. Jouer, rire, pleurer...tout cela lui avait été refusé.
Laideron, déchet, faiblarde...
Ces mots, son propre père les lui jetait cruellement à la figure. Si bien qu'elle finit par y croire. Pour cette même raison, elle ne pouvait s'empêcher d'admirer le pouvoir de son père. On peut très bien vénérer quelqu'un qui n'est pas du côté du bien, conscient de cette noirceur...et la préférer tout de même à la solitude. Comme tous les enfants, elle voulait rendre son père fier d'elle.
Sa mère les avait quitté alors qu'elle était encore très jeune.
Abandonnée...
Si elle riait, il la battait.
Si elle pleurait, il la mettait dehors, nue et avec l'interdiction de revenir tant que ses joues seraient humides.
Et autour du cœur de l'enfant se construisaient des murs de glace.
La joie... quelle plaisanterie. Elle ne savait même plus ce qu'était la tristesse, alors comment aurait-elle pu ressentir de bonheur ?
Elle travaillait dur, essayant de maîtriser sa magie, la même – cela la dérangeait-elle ? Ou était-ce son seul motif de fierté ? – que son père.
Magie des 18 Dieux de la Guerre de Yakuma... elle préférait son autre nom, territoire. Elle aimait la matière, pas la guerre.
Son seul plaisir était la cuisine. Son père ne la nourrissait pas : elle devait elle-même subvenir à ses besoins. Elle chassait, cueillait, et cuisinait seule. Quel plaisir alors, allier des saveurs variées dans un plat nouveau ! Il lui semblait parfois sentir à nouveau de la chaleur, quand elle mangeait ce qu'elle avait préparé. Mais un plat est fait pour être partagé...et elle n'avait personne.
Lorsqu'elle eu 18 ans, son père l'emmena avec lui dans une « mission » -éradiquer une guilde noire composée de faiblard, avait-il dit. Minerva n'avait pas souri : elle avait trop peur de son père pour cela. Mais elle était contente de pouvoir enfin lui être utile.
Lorsque qu'elle se retrouva enfin face à ses ennemis, elle déchaina immédiatement tout son pouvoir sur eux. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se rendit compte qu'ils étaient bien plus faibles qu'elle, que son père avait traitée de déchet chaque jours pendant son enfance ! Elle éprouva un plaisir inégalé dans cette bataille. La souffrance des autres apaisait la sienne.
Son père, immobile, l'observait. Il admirait ce qu'il avait créé. Il la jugea mure pour enfin réaliser son projet.
« Nous construirons une guilde, annonça-t-il à sa fille. La guilde la plus puissante de Fiore. Et c'est toi qui vas recruter les membres. Tu as un an.»
C'était un ordre. Minerva n'eut d'autres choix que de s'incliner, et de partir à la recherche des futures forces qui bouleverseraient le monde de la magie. C'était le début d'une quête qui changerait son destin.
Rufus n'aimait pas beaucoup les autres mages. Ce n'était pas leurs caractères qui le dérangeait, ni même l'utilisation parfois douteuse de leur magie. Non, ce qu'il n'aimait pas, c'était leur magie.
Certains pourraient répondre que la magie est une chose magnifique, et que les 10% de la population qui en sont dotés ont de la chance. D'autres ajouteraient que grâce aux mages, la criminalité est régulée, et la vie quotidienne facilitée.
Rufus s'en moquaient. Ceux-là, les autres, n'étaient pas comme lui.
Que savaient-ils, eux, du fardeau que représentait la magie ? Que savaient-ils de ce qu'il devait porter en lui ?
Car Rufus était, depuis sa naissance, un mage. Mais sa magie était... particulière.
Memory make...
Son principe était simple : il pouvait se souvenir de tout : les vers alambiqués de poésies, les scènes auxquelles il assistait, et surtout toutes les autres formes de magie qu'il voyait. Et il pouvait les « recréer ».
Au début, c'était distrayant. Il combinait les diverses techniques qu'il observait pour créer son propre type de magie. Il s'intéressait aux mages dont le style lui semblait intéressant, pour ensuite le reproduire. Il s'en servait même pour courtiser les jeunes femmes, qui avaient toujours des préférences en termes de magie. Et d'ailleurs, ces dernières aimaient ce jeune poète flamboyant, qui regardait la vie comme une pièce de théâtre. C'était un prodige, perpétuellement entouré d'autres jeunes mages brillants, que tout le monde admirait.
Que lui importait les moqueries de ceux qui disaient qu'il ne pouvait rien faire par lui-même ? Il était un constructeur de mémoire... Quelqu'un que l'on ne pouvait ignorer.
Mais il s'était vite aperçu qu'il était plus facile d'apprendre que d'oublier. Bientôt, sa bénédiction devint une malédiction : incapable de « nettoyer » sa mémoire, il accumulait sans cesse des informations inutiles. Impuissant à contrôler sa magie, il fut contraint de partir pour s'isoler, loin des mages qu'il redoutait à présent. Il vécut ainsi quelques années dans un paisible village de montagne où les flux de magie étaient faibles, ne gardant que quelques très rares contacts de son ancienne vie. Son pouvoir ne lui manquait pas, et l'absence complète de mages était un soulagement.
Pourquoi regretter des personnes qui le faisaient souffrir ? Qu'on l'oublie...c'était le seul moyen de vivre normalement.
Pourtant, le mage n'était pas tant ignoré qu'il le croyait. Son étonnante capacité avait marqué les esprits. Quand une jeune fille, très belle, aux longs cheveux noirs et aux yeux en amandes se présenta chez lui, pour lui « demander de l'aide », il accepta. Sa solitude n'avait pas altéré ses manières de gentleman, et on ne refusait pas la demande d'une demoiselle. Elle avait l'inconvénient d'être un mage, mais que pesait-cela au regard de sa beauté ? Et même s'il refusait de se l'avouer, la magie faisait partie de lui, et elle lui manquait. Il l'accompagna donc dans une mission pour combattre une guilde noire.
Pour la première fois depuis longtemps, Rufus était à nouveau fier de sa magie. Il pouvait s'en servir pour aider, et si possible impressionner la « demoiselle » - car c'était le seul nom qu'elle lui avait donné.
Il multiplia donc les prouesses magiques, utilisant son large savoir pour combattre. La jeune fille n'avait pas besoin d'utiliser sa propre magie, car le memory maker, avec la galanterie qui lui était propre, se chargeait de tous les ennemis. Mais il n'était pas omniscient, et pour le sauver d'une attaque inattendue, la demoiselle se mit en action.
Sa magie était incroyable, terriblement magnifique. Mais ce qui, aux yeux de Rufus, la rendit précieuse comme nulle autre, fut le fait qu'il ne pouvait pas l'imiter. Il ne pouvait la graver dans sa mémoire. C'était impossible.
L'impossible était donc possible.
Et quand la demoiselle lui demanda si il voulait la suivre dans sa guilde – Je connais ton problème, et je peux t'apprendre à oublier, lui dit-elle. Mais tu devras être la mémoire de notre guilde, la plus puissante de toute. – Rufus accepta. Sans hésiter. C'était le début d'une histoire... inoubliable.
Orga ne passait jamais inaperçu. Son large torse, ses tatouages et ses cheveux verts lui conféraient une apparence particulièrement impressionnante. Pourtant, il n'était pas agressif ou cruel. Au contraire, il était très calme, voire gentil, et il adorait les enfants. Ceux-ci, malgré sa stature imposante n'avaient pas non plus peur de lui. Il adorait leur chanter (faux) des chansons, et jouer avec eux. Il n'était donc pas particulièrement attiré par la solitude, cherchant plutôt des gens qui lui ressemblaient.
En effet, il s'était aperçu très tôt qu'il possédait un fort pouvoir magique. Sa famille n'y connaissant rien, il avait du tout quitter, son village et sa famille, pour apprendre à maîtriser son pouvoir surpuissant. C'est ainsi qu'il avait parcouru tout le pays de Bosco, recherchant des mages qui pourraient l'aider à contrôler sa propre magie.
Sur son chemin, il fit la rencontre d'un vieil homme, qui paraissait à la fois fou et sage. Ses discours n'avaient de sens que pour lui-même, mais ses yeux bleus comme ceux d'un enfant étaient emplis de bonté. Il offrit à Orga de continuer son voyage avec lui. Ce dernier, n'y voyant pas d'inconvénients, accepta.
Le voyage se déroulait dans le calme et la lenteur, comme si le temps qu'ils avaient était illimité. Ils longeaient la frontière du pays de Seven, un lieu froid et sec où habitaient peu de gens. Ce n'était peut-être pas plus mal, car ceux qui y vivaient avaient un caractère similaire au climat de l'endroit. Ils évitaient donc toute compagnie. En devisant avec l'ancien, Orga s'aperçut bientôt qu'il avait une immense connaissance de la magie. Il lui demanda de l'initier à un type de magie, n'importe lequel, pourvu que cela lui permette d'utiliser son pouvoir.
Le vieillard accepta. Ensemble, ils firent quelques expériences, s'apercevant bientôt qu'Orga avait une facilité remarquable à maîtriser la foudre. Le jeune homme appris donc à manipuler cet élément, se familiarisant avec sa force et ses subtilités. Le vieil homme était fier de son élève, et l'élève voulait plaire au maître.
Enfin, Orga avait un but dans la vie.
Mais le vieil homme, comme Orga l'avait pressenti, n'était pas un simple vieillard. Il était recherché par beaucoup d'ennemis, raison pour laquelle il avait décidé de voyager seul quelques temps.
Une grande activité magique ne passe jamais inaperçue, et l'entrainement d'Orga les mena jusqu'à lui. Ils étaient nombreux, et si Orga parvint à terrasser la majorité des opposants, mettant en fuite les autres, il ne put éviter que son maître reçut une blessure mortelle. Ce dernier, sur son lit de mort, ne laissa pas à Orga le temps de se lamenter. Au contraire, il lui ordonna de ne pas pleurer pour lui, un vieil homme dont le temps était de toute façon venu, mais plutôt de songer à lui-même.
Ton avenir est grand... Reste juste, et tout ira bien.
Il lui offrit un dernier cadeau : un ancien livre grâce auquel, affirma-t-il, Orga pourrait apprendre la forme la plus évoluée de magie électrique. Puis, doucement, il mourut.
Orga demeura seul, avec un unique livre pour lui rappeler son maître. Voulant respecter ses dernières volontés, il apprit la magie qui s'y trouvait consignée. Il devint puissant, plus qu'il ne l'avait jamais été. Pour autant, il ne rechercha pas la compagnie d'autres mages.
Un god slayer solitaire, un chasseur sans proie.
Au cours de ses voyages, il rencontra à nouveau les ennemis de son maître, ceux qui avaient fuit et survécu. Son tempérament, si calme d'ordinaire, laissa place à une colère immense, incontrôlable. Quand Orga se calma, il ne restait qu'un cratère fumant, jonché des cendres de ses ennemis. Sa magie avait...débordé.
Il avait vengé son maître...
Mais cela ne lui procurait aucun plaisir. Avait-il vraiment été « juste » ? Torturé par la culpabilité, il accepta la décision du roi de Bosco de l'exiler, car celui-ci avait perdu son petit-fils, ce jour-là.
Il ne voulait blesser personne.
Il partit. Il avait entendu parler d'une contrée où la magie était courante, appelée Fiore. Il s'y rendit, préférant habiter seul dans la région nord du pays que de vivre dans l'une de ses grandes villes, où se retrouvaient tous les mages. D'ailleurs, son origine, que dénonçait la couleur des ses cheveux, lui aurait posé des difficultés. Les habitants de Fiore n'aimaient pas beaucoup ceux de Bosco : leurs deux pays avaient été en guerre pendant de longues années, et des préjugés racistes étaient nés au sein des deux camps.
Il était différent, plus puissant qu'eux...Et donc dangereux. Il n'inspirait pas le respect, mais la crainte.
Un jour, deux de ces mages se trouvèrent à sa porte. Une femme charmante, aux yeux en amande magnifiques, mais durs, et un jeune homme flamboyant, aux allures de troubadours. Malgré leurs apparences fragiles, ils irradiaient de pouvoir magique.
La demoiselle lui posa une question. Une question qui changea sa vie.
Veux-tu rejoindre notre guilde, qui deviendra la plus puissante de toutes ?
Orga n'aimait pas tant la solitude que le calme. Et une guilde puissante signifiait que les gens normaux, ceux qui étaient faibles, auraient peur de lui : il ne risquerait pas de les blesser. Son cœur avait besoin d'un endroit où il pourrait être lui-même sans crainte : la demoiselle lui offrait cela.
Il accepta donc. C'était le début d'un parcours... électrique.
La partie deux arrive bientôt! o/
Sekhmet
