Bonjour à tous.
Après m'être remis sur Skyrim et avoir essayé le mod "Le journal de l'Enfant de Dragon", j'ai eu envie de romancer le parcours de mon personnage. Sachez déjà que cette partie a été faite avec "Vivez une nouvelle vie". D'autres mods ont été utilisés et je ne manquerais pas de le signaler en début de chapitre lorsque ça sera utile.
Merci de vous attarder sur les aventures de cette Enfant de Dragon et n'hésitez pas à commenter.
Je n'aime pas ce que je vois dans ses yeux. Douleur … soif de sang … une pointe de folie. Exactement comme moi.
Elle est assise près de moi depuis plusieurs minutes et pas un seul mot n'a franchi ses lèvres. Mais elle n'a pas besoin de parler, je sais pertinemment qu'elle est là pour moi. Pour quelle autre raison une femme aussi charismatique serait-elle venue dans ce cloaque ?
- "Vous n'êtes pas très discrète pour une morte.
- …
- Oh, mais je ne critique pas. C'était un beau meurtre."
Elle sait. Je dois vraiment m'être ramollie pour qu'elle ait pu remonter jusqu'à moi aussi facilement.
- "La vieille bique l'avait bien cherché. Être aussi cruelle avec des enfants ne devrait pas être permis."
Rien à redire là-dessus. Grelod avait dû compter une harfreuse parmi ses ancêtres.
- "Mais je m'interroge. Pourquoi avez-vous contacté le jeune Aretino ?
- …
- Vous n'étiez certainement pas en manque de sang, au vu de la pile de cadavres que vous laissez derrière vous depuis votre Val-Boisé natal.
- …"
Elle sourit. Un sourire carnassier et glacial. J'ai côtoyé et arboré ce sourire. On peut même dire qu'il faisait parti de ma panoplie. Mais j'avais espéré ne jamais le revoir.
- "Je pense que vous l'avez fait pour lui. Vous ne vouliez pas qu'un aussi jeune garçon s'acoquine avec une bande d'assassins.
- …"
Pas de doute, elle est perspicace.
- "C'est louable … et assez idiot.
- …
- Vous avez dû entrer à Faillaise, ce qui fait que vous vous êtes faite repérer. Avant même que vous ne soyez repartie, les associés de vos anciens employeurs étaient au courant et avaient envoyé des messagers.
- …
- Naturellement, un contrat a été mis sur votre tête. Et une belle somme avec ça.
- …
- Un million de septims pour une bosmer renégat. Le montant exact que vous les avez empêchés d'empocher en sabordant votre dernière mission.
- …
- Mais encore une fois, ce n'est pas une critique. Croyez-moi, je comprends. Après tout, vous n'aviez pas été informée que l'ambassadrice serait accompagnée par sa fille."
Je revoie le salon à la lumière tamisée. La jeune altmer dansant devant la cheminée pour impressionner sa mère. J'entends leurs rires. Je me revoie rengainer ma lame, faire un pas en arrière … retourner dans les ombres.
- "Le fait que l'ambassadrice ait pu mener les négociations à leur terme a été désastreux pour beaucoup de gros bonnets. Mais vous avez épargné à une enfant l'horreur du meurtre de sa mère.
- …
- C'est quand même cocasse. Vous avez mit fin à votre carrière pour le salut d'une enfant, vous plaçant par là-même dans une situation inconfortable. Pour espérer survivre, vous avez puisé dans vos fonds pour pouvoir disparaître. Et voilà que vous réapparaissez … pour aider un enfant.
- …
- Comme vous le voyez, je me suis renseignée sur vous. Vous avez une sacré réputation en Val-Boisé et sur l'Archipel de l'Automne.
- …
- À vrai dire, c'est ce qui pousse nombre de vos anciens confrères à vous traquer pour s'approprier votre renommée, en plus des traditionnels chasseurs de prime."
Ça ne m'étonne pas du tout. À leur place, j'aurais fait la même chose. Non, je ne dois plus penser comme ça. Je ne veux plus penser comme ça.
- "J'ai dû faire jouer quelques relations pour retarder tout ce beau monde. Ils sont nombreux à vous traquer … mais rien que l'on ne puisse gérer."
On. La Confrérie Noire. L'ancienne guilde d'assassins, réputée disparue depuis longtemps.
- "Si j'ai fais tout cela, c'est pour vous faire une offre."
Une offre ? Qu'entend-elle par là ?
- "Je vous offre une nouvelle vie. Une place dans la Confrérie Noire."
Quoi ?
Elle vient me trouver dans cette taverne minable, me dit que ma tête est mise à prix, mais qu'au lieu de chercher à toucher la prime, elle m'offre un job ?
- "… Pourquoi ?
- Vous êtes talentueuse, inventive et vous avez un sens moral. C'est précisément ce que nous recherchons.
- …
- Vous voyez, nous sommes une famille. Nous suivons un code d'honneur … des règles
- … Je … je ne veux pas. Je ne peux plus.
- Grelod pense le contraire.
- …
- Écoutez, vos yeux ne mentent pas. Vous êtes une tueuse née. Mais il faut des cibles, avant que vous ne vous en preniez à des innocents."
J'ai envie de la contredire. Vraiment. Mais je n'ai pas vu de sang depuis l'orphelinat Honorem, il y a trois jours de ça … Et ça me ronge.
- "Les contrats de la Confrérie Noire seraient parfaits pour vous. Nous avons des valeurs. Nous nous renseignons toujours avant de contacter le client, pour nous assurer que la cible qu'il nous désignera est bien coupable de ce qu'il va l'accuser. Meurtre, coups et blessures, escroquerie, vol, …
- ASSEZ !"
J'ai hurlé. Les deux autres clients et la tavernière me regardent avec des yeux ronds. Je n'aurais pas dû crier. Mais la femme insiste, insiste … et elle ne sait pas ce que je ressens. Personne ne le sait.
- "J'en ai assez. Assez des complots, du sang et des cris. Assez de me cacher. Assez de fuir.
- Alors que faites-vous en Bordeciel, à vous terrer comme un animal apeuré ?
- …
- Vous auriez un but… une famille… un foyer… Vous seriez quelqu'un d'autre.
- Je serais une meurtrière.
- Vous l'êtes déjà. "
La sentence tombe.
Elle a raison. J'ai du sang sur les mains. Beaucoup trop de sang. Et même si j'essaye de me persuader du contraire, je sais qu'il est indélébile.
- "Prenez la route quittant Épervine par l'ouest et cherchez la porte noire. Quand elle vous interrogera, répondez « Silence, mon frère. ». je serais là pour vous accueillir."
Et sans plus un mot, elle se lève et quitte l'établissement, me laissant seule avec mes démons.
Un but … Une maison … Une famille … Ou une fuite éternelle…
Je finis ma pinte et quitte ma table en laissant les deux septims que je dois à l'aubergiste. L'air est frais, le ciel nocturne est dégagé et une aurore astrale guide mes pas. La tête haute, je quitte les terres enneigées du Clos vers le sud.
Plutôt que de vivre dans la peur, j'aime autant mourir dans le sang.
Après tout, je suis déjà morte une fois.
