Ma cérémonie de répartition
Tous les élèves de Poudlard ont connu cette angoisse et je ne fais pas exception.
À ma première année à Poudlard – et contrairement à ce qu'on voit dans le film −, durant le trajet en train jusqu'à l'école, la très grande majorité des conversations ne portaient que sur la répartition dans les maisons, les plus jeunes essayant timidement de se renseigner auprès des plus vieux sur la façon dont fonctionne le célèbre choixpeau.
Et, bien sûr, la plupart des élèves – sauf ceux qui avaient déjà des proches dans d'autres maisons – ne souhaitaient qu'une chose : être envoyés à Gryffondor.
Tous les garçons se voyaient en Harry Potter (quelques-uns tout de même se voyaient en Ron Weasley) et toutes les filles s'imaginaient en Hermione Granger.
L'arrivée dans la grande salle est toujours un moment fort et inoubliable dans la vie d'un élève à Poudlard. Cette bande de jeunes apeurés qui passent entre les rangées d'élèves plus âgés, lesquels ne manquent pas – initiation oblige – de les terroriser en leur racontant des histoires d'horreur sur le choixpeau a l'air d'un troupeau de moutons qui va à l'abattoir.
Après une brève introduction, l'appel des noms débute.
Plus la répartition avance, plus l'angoisse de ceux qui n'ont pas encore été répartis augmente. Cette année-là, un élève qui a par la suite été envoyé à Serpentard a fait dans son pantalon.
Mon tour arrive. Je m'avance. On me met le choixpeau sur la tête.
Première impression : il pue le vieux feutre et son pourtour intérieur est recouvert d'un centimètre d'épaisseur de gras laissé par toutes ces têtes pas toujours propres qui l'ont porté.
Seconde impression : l'angoisse augmente d'un cran quand nous sentons une présence dans notre tête : le choixpeau est en train de fouiner dans notre être le plus intime. La peur qu'il ne révèle à tout le monde ces petits secrets inavouables que nous gardons bien cachés au plus profond de nous est indicible.
Troisième impression : quand le choixpeau nous dit :« N'aie pas peur, petit ! », une partie de la tension disparaît, mais ce n'est que pour faire ressortir avec plus de force encore cette idée : dans quelle maison vais-je aboutir ?
Le choixpeau se met alors à marmonner (il est un peu sénile !)
« Où vais-je bien t'envoyer ? Je vois beaucoup de discipline et de détermination. De la curiosité, une grande soif de connaître. Je ne crois pas que tu serais heureux ni à Poufsouffle ni à Serpentard. »
J'acquiesçai de la tête.
« Bon ! Il ne reste que Serdaigle et Gryffondor. J'hésite…Tu ferais ta place dans les deux maisons. Mais je lis aussi l'avenir [sa voix va alors en augmentant] et je crois que tu serais mieux [pour se terminer dans un cri] À SERDAIGLE !
C'est ainsi que je me suis retrouvé au pays de Serdaigle.
