Bonjour à toutes et à tous,

Cette fic mettra en vedette deux couples pour les voir évoluer au fil du temps. J'ai surtout voulu insister entre les différentes interactions pour tous les personnages, et en créer de nouvelles. Les liens qui les unissent ou les opposent également.

J'ai essayé de donner plus de consistance aux protagonistes avec un passé, une histoire, une psychologie.

Au départ elle ne devait qu'être un entrainement pour un autre projet que j'ai, mais finalement je me suis attachée aux personnages et j'ai décidé de faire durer l'histoire le plus longtemps possible.

L'intrigue va mettre un certain temps pour se développer, je précise.

Univers Alternatif, notre époque avec Minos et Albafica en personnages principaux, Eaque et Shion en second plan et une ribambelle d'autres chevaliers ou spectres en toile de fond. [39 chapitres d'écris – 50 à 60 en prévision.]

Rating : M

Pairing : Minos/Eaque – Shion/Albafica

Genre : Yaoi / Romance / Relation de voisinage

/!\ Attention je précise qu'il y aura beaucoup de lemon, 100 % yaoi.

Je tiens à remercier Aries Fey ma bêta à moi pour la correction de ce premier chapitre, ainsi que Sheraz pour sa gentille participation également et à Lounacat qui m'a donné son avis. Perigrin une auteure qui doute ? Pas possible… Et bien si.

Bonne lecture.


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Tome I

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Chapitre 1

Un couple passionnel

Assis dans son fauteuil, les genoux repliés Eaque lit un livre. Encore un de ses chefs d'œuvres dramaturge dont il aime les connotations tragiques. Il dévore absolument tout ce qui peut se présenter devant lui, ou plutôt devant ses yeux avides de lectures et de savoir. C'est un homme de lettre, il aime les mots, il aime les mettre en situation, il aime les faire vivre. Cela est sans doute du à son métier, il ne respire que pour eux, c'est un peu sa raison de vivre. Un peu, car une autre de ses passions ne va pas tarder à arriver… Il partage sa vie entre son métier qu'il adore, et son compagnon qu'il adule.

Eaque Moryl attend tranquillement son amant comme tous les soirs, quand il est chez eux. Quand il n'a pas d'obligations professionnelles à tenir. Parfois il lui arrive de rentrer bien après son compagnon, une fois qu'il a assisté à la première d'une nouvelle pièce de théâtre qui se joue dans le sien justement. Malgré son jeune âge, frisant la jolie trentaine, Eaque est l'heureux propriétaire du Myrmidon, théâtre qu'il chérit comme son enfant, comme son bébé. Il a bataillé dur pour pouvoir obtenir la direction de cette bâtisse. Et il ne va pas tarder d'en être le propriétaire, une fois que tous les actes de ventes seront signés, et que son prêt auprès de sa banque sera accordé. Son plus cher rêve va devenir réalité peut être dans quelques mois tout au plus.

Mais ce soir il est là bien présent dans leur appartement. Il relève la tête, la pendule du salon affiche vingt heures. Il pousse un soupir, que fait encore Minos à cette heure tardive ? Il est probablement resté tard à son bureau, lui aussi porte une passion indéfectible pour son métier. Mais à ce stade il faut bien avouer que ce n'est plus de l'amour mais une véritable rage. C'est un bourreau de travail, il ne compte pas les heures écoulées dans sa tour de verre. Résigné le jeune homme se lève de son fauteuil, il se dirige dans la cuisine ouverte sur le salon juste séparé par un grand ilot clair. C'est un open space à l'américaine, c'est très moderne, c'est très commode et ça en jette. Les jeunes hommes apprécient le luxe, le confort et l'avant-gardisme. Ils se sont mis d'accord en achetant ce somptueux appartement dans le huitième arrondissement de Paris, tout près du Parc de Monceau.

C'est un beau quartier, le cadre est tout simplement charmant et pittoresque, typique du vieux Paris. Cet appartement c'est un peu la concrétisation de leur amour. Ayant de bonnes situations tous les deux, ils se sont lancés dans l'acquisition d'un bien immobilier. Minos avait avancé comme argument que « mettre ses billes dans les pierres est une valeur sûre ». Mais son compagnon n'était pas dupe, si Minos avait pris un engagement pareil c'était dans l'unique but d'assouvir la passion qui les ravage depuis sept années.

Donc ce bien symbolise leur promesse, leur engagement, qui dure depuis de longues années. Et il n'en est pas peu fier, car la décoration tient de son propre chef. C'est lui qui a tout décidé, depuis l'abattement des cloisons superflues pour en faire un espace gigantesque, jusqu'à la pose de la cheminée moderne encastrée dans le mur opposant à la cuisine. Un foyer à la fois chaleureux et contemporain. Trône dans cet espace un magnifique canapé d'angle gris anthracite apposé au beau milieu du salon pour en intensifier la grandeur. Ce dernier, tranche avec les murs blancs presque chirurgicaux du logement. Il a voulu instaurer une ambiance loft à cet endroit. Les meubles laqués noirs ou violets dénotent avec ceux en verres telles que la table basse ou à manger. On peut dire qu'Eaque possède un sérieux bon goût, tout le monde se l'accorde. Le salon s'ouvre sur une grande baie vitrée exposant une terrasse digne de ce nom pour les après-midi bronzette et les soirées barbecue entre amis.

L'ameublement de la cuisine est quant à lui dans les tons de bois clairs parsemés d'éléments violets de ci, de là. Bien qu'aucun des deux occupants n'aient des dispositions à l'art culinaire… Se contentant de réchauffer les plats commandés chez le meilleur traiteur de Paris.


Là au milieu de cet antre mystérieux, Eaque ne sait pas ce qu'il cherche mais il cherche. Il tourne en rond, range la vaisselle, sort un paquet de gâteaux qu'il entame, le referme, le met dans le placard. Les plats qu'il a commandé vont refroidir, il les passe au four tant pis si Minos arrive en retard, de toute façon il l'est déjà.

Cette fois-ci il se dirige d'un pas déterminé vers le bar de la salle à manger, à côté de la table, pour se servir un apéritif à base de téquila son alcool favori. Il regarde quelques instants les bouteilles ne parvenant pas à déterminer quel cocktail il confectionnera. Puis il se décide et sort la bouteille de triple sec en y incorporant du jus de citron. Résultat final une Margarita Frozen. Il porte le breuvage à ses lèvres pour le savourer, toujours seul dans son salon. Il commence à s'impatienter son compagnon lui manque fortement à cette heure tardive de la journée.


La porte s'ouvre enfin sur les coups de vingt heures trente sur un Minos égal à lui-même, c'est-à-dire exposant une mine indéchiffrable. Personne ne peut savoir s'il a passé une bonne journée ou non. Pour déchiffrer son air condescendant qu'il arbore en toute circonstance, il faut sacrément bien le connaître. Eaque quant à lui ne relève pas la tête trop occupé à bouder, un magasine dans les mains.

-« Bonsoir mon cœur, tu as passé une bonne journée ? »

Point de réponse. Sa moitié ne lui adresse pas un mot. Minos se déshabille et range son manteau dans l'entrée, pose ses clefs de voiture et regarde en direction du boudeur. Un sourire en coin nait aux commissures de ses lèvres. Il n'est pas dupe pour un sous. Eaque ne tiendra pas longtemps. Minos reprend la conversation :

-« Tu fais la tête ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

Il s'approche en direction du canapé et se plante devant son amant. Il se penche, prend son magasine le jette à côté et se courbe un peu plus bas vers le visage d'Eaque. Ses cheveux neige pendent sur l'épaule voisine, son sourire est toujours de mise, il sent que l'autre flanchera dans quelques secondes. Sans rien faire de plus il sent une pression l'amener encore plus près de son compagnon, celui-ci tire sur sa cravate la tête posée contre son menton. Le brun lui adresse un reproche :

-« Les plats vont cramer au reste, c'est de ta faute »

-« Ca tombe bien, je n'ai pas faim… Sauf de toi évidemment »

Eaque sourit à son tour, d'un mouvement plus brusque il amène Minos contre lui et s'empare de sa bouche sans aucune autre forme de procès. Sa main a quitté la cravate pour attraper la chevelure immaculée et tire sur une mèche pour le contraindre. Le baiser est lascif, terriblement lascif. Il l'a attendu toute la journée, ne pouvant se résoudre à se séparer de Minos plus d'une demi-journée. Chose non aisée en raison de leurs emplois du temps respectifs. Minos lui se laisse faire, il ne bouge pas et se laisse entrainer dans cette spirale délicieuse. Les lèvres d'Eaque possèdent un gout de miel, un petit quelque chose de rond, de sucré, de biscuité. Il est pareil à une pâtisserie que l'on mange juste par gourmandise, sans avoir besoin de ressentir de la faim, non juste par plaisir comme ça.

Eaque déguste toujours la bouche de son amant, il bascule en arrière du dossier en le déséquilibrant par la même occasion. Ce dernier vacille mais ne tombe pas. Une fois ce prélude terminé il quitte cette bouche mutine pour se redresser, il ne veut pas succomber maintenant pas avant de s'être délassé. Il monte les escaliers menant au premier étage de leur duplex en direction de la salle de bain, une bonne douche réparatrice lui fera le plus grand bien.

Il pénètre dans la pièce, comme tout le reste de leur appartement elle possède un charme certain. Elle est résolument design, pensée encore une fois par Eaque dans les tons blanc-gris mais éclaircie par les meubles en bois couleur caramel qui lui confèrent une touche masculine. Il avance jusqu'au plan d'eau ou se trouve posées sur une planche en granite deux vasques ovales en faïence. Il se regarde dans le gigantesque miroir et médite sur les cernes qui alourdissent les traits de son visage, c'est vrai qu'il travaille trop ces temps-ci. Il dénoue sa cravate, la retire comme sa chemise qui atterrit au sol. Puis vient le tour de son pantalon et de son boxer. Il regarde la baignoire granitée à sa droite, un bon bain lui ferait le plus grand bien. Mais qui dit bain, dit forcément au moins une bonne heure à s'octroyer pour lui tout seul et il doute qu'Eaque ne l'entende de la sorte. Alors il se dirige au fond de la pièce dans la douche de la même couleur que tout le reste.

L'eau coule sur sa tête, ses cheveux ruisselants, continue de le couvrir entièrement. L'eau est chaude, voir bouillante, cela fait un bien fou. Minos ferme les yeux pour apprécier ce moment de détente, il se laisse apprivoiser par le liquide transparent, c'est si bon toute cette chaleur. Il commence à se frictionner le corps avec son gel douche à l'odeur mentholée, la mousse parsème ses épaules et glisse en bas de son dos, juste sur sa chute de rein, puis descend irrémédiablement sur sa fesse. Il penche la tête en arrière pour dégager son cou de sa crinière argentée. Il n'entend pas la porte qui s'ouvre et se ferme derrière lui ni le bruit que fait Eaque en se déshabillant à son tour.

D'un coup il sent deux mains puissantes prendre possession de ses hanches en les maintenant fermement, une main écartant ses cheveux, et enfin une langue venir lui caresser les omoplates. Cette caresse se mélange aux gouttes d'eau, il ne fait plus la différence entre la chaleur de son amant ou celle de la douche. Eaque le pousse le forçant ainsi à se maintenir en équilibre avec ses deux bras, appuyés contre la paroi de la cabine. Il mène la danse. Sa bouche contourne les saillies de ses os, descend, remonte sur tout son dos. Un baiser se dépose sur son épaule puis disparait pour réapparaitre entre les omoplates. Les lèvres pulpeuses s'abreuvent de chaque parcelle de peau qu'elles trouvent sur leurs chemins, à ce stade c'est une pure merveille.

Minos soupire, râle, un râle rauque à peine audible mais bien présent, prouvant le désir qu'il ne peut contenir. Eaque jubile, il sait parfaitement faire décoller son amant, il ne lui faut pas plus de cinq minutes pour l'amener à lui. Il se presse sur le corps longiligne de Minos et s'appuie sur ses fesses. Ses mains partent à la conquête des abdominaux et du torse, elles forment un ballet incessant. Les sensations se décuplent pour l'argenté, il perd un peu de sa raison au fil de l'eau.

Cette-fois ci les choses sérieuses commencent, le brun se plaque un peu plus contre le gris et entame des ondulations frottant son intimité contre les dunes offertes. Il aime observer les muscles de Minos se contracter et se détendre au fur et à mesure de sa danse indécente. Cela prouve qu'il est en vie. Oui en vie parce que parfois l'on peut se demander sous ce masque d'impassibilité ou de froideur s'il se cache un brasier ardent ou nan… Lui le sait mais il aime se le démontrer, alors il va voler des cris d'amour à Minos pour qu'il lui chante toute son envie à cet instant.

Les mains halées du brun s'emparent du membre viril de son amant et entame des mouvements lancinants. Les cris remplacent les suppliques, nous y sommes, Eaque a posé les jalons du chemin qui mène au plaisir. Minos s'emballe, se découvre, se met à nu. Oublié l'image rigide et hautaine de l'homme d'affaire. Jeté aux oubliettes le snobisme arrogant emprunt de préjugés. Tout ceci est balayé par une vague submergeant tout sur son passage. Eaque n'en peut plus il veut voir son compagnon exprimer sa félicité devant lui, avec lui, alors d'un geste vif et brutal il le retourne face à lui.

Leurs corps se soudent instantanément l'un à l'autre, leurs intimités se frottent sans honte. Les iris violines fondent dans celles couleur de schiste pour les noyer à leur tour. Minos se penche pour prendre entre ses lèvres la bouche de son amant, il l'a provoqué il n'a qu'à assumer maintenant. S'amusant à les mordiller, les malmener, les entrelacer, les laisser pour les reprendre. Ce manège fait perdre la tête à Eaque il ne sent plus que l'essence de l'homme de sa vie, lui ne représente plus rien. Il sent des mains palper ses fesses durement, virilement. Vite, il faut reprendre le contrôle avant de perdre la face, avant de perdre la bataille. Une fois encore il pousse Minos contre le mur, le soulève à hauteur de son bassin en prenant ses cuisses à leur base pour avoir une bonne prise. Les jambes adverses viennent s'enrouler autour de ses hanches. Tout en embrassant son bien aimé, Eaque décide de s'enfoncer dans ce corps tentateur qui lui ravage les sens.

Il voit son amant relever la tête pour supplier le ciel de l'aider, les gémissements se font nettement plus perçants. Il entend son prénom prononcé comme un rituel satanique, c'est carrément immoral d'implorer de cette façon, il ne va pas tenir bien longtemps. Minos est tout simplement sublime nappé dans un drap de perversion. La cadence de leurs mouvements augment, les deux hommes sont au bord de l'implosion tant les sensations sont décuplées. C'est rare qu'Eaque se donne le rôle de dominant, mais quand il se décide à en prendre l'initiative, l'acte semble bien plus intense, plus fort pour chacun des partenaires. Sa sensualité innée prend le pas sur le reste, il viole l'âme de Minos. C'est aussi simple que ça.

Entre déchirement et plaisir insoutenable Minos ne réagit plus à rien d'autre qu'à la hampe de son amant qui le pénètre de plus en plus durement. Se délectant de cette chaleur, non de cet incendie qui lui brûle l'intérieur du corps. Il pourrait jurer que ses organes prennent feux parce qu'Eaque est bon, terriblement bon. Irrespectueusement délicieux. Il s'agrippe à la chevelure de jais pour ne pas tomber, pour ne pas sombrer. Et puis si, merde, il sombre, il tombe dans ce gouffre qu'a formé Eaque, il jouit dans les bras de son amant en se donnant totalement. A bout de souffle les deux hommes en ont fini avec leur joute charnelle.


Plus tard dans le salon, une fois la raison revenue Minos toise son amant et ajoute :

-« C'était bien la peine de faire la tête, tu n'as pas tenu plus de cinq minutes avant de me rejoindre sous la douche »

-« T'en plains-tu ? »

-« Non, je dis simplement que tu aurais pu m'épargner ce désagréable tableau de petit garçon boudeur quand je suis rentré. Si c'est pour obtenir le résultat que nous connaissons. Bon sinon changeons de sujet veux-tu ? Tu sais quand le vol de Rhadamanthe arrive exactement ? »

-« Non, je n'en sais pas plus, il n'a pas pu me joindre mais il m'a laissé un message. Il me disait juste qu'il nous recontacterait quand il aura connaissance des horaires précis de son vol. Et puis il a une nouvelle à nous annoncer aussi, mais je n'en sais pas plus »

Le sourcil de Minos s'est levé à l'énoncé de cette phrase, il semble perplexe.

-« Ca ne me dit rien qui vaille ça encore… De quoi veut-il bien nous parler ? »

-« Je te l'ai dis j'en sais pas plus. Ne t'inquiète pas, ça ne doit pas être grave sinon il n'aurait pas attendu son retour. Tu t'en fais trop, arrête de psychoter pour un oui ou pour un non. Tu vas te provoquer un ulcère à force »

-« Je n'ai pas le temps d'avoir un ulcère en ce moment avec toute l'activité au bureau. Je suis pressé de le revoir, cela fait deux ans qu'il est parti tout de même. Nous devrions fêter son retour, mais sans connaître la date exacte cela me paraît difficile… »

-« Oui on devrait inviter tous les amis ici et faire un bon repas en son honneur. Après deux ans passés en Chine ça doit lui manquer la cuisine française. Le pauvre, obligé de manger des punaises d'eau et des mygales grillées, beurk ! »

-« Tu exagères toujours mon cœur. Enfin, tu as raison, la bonne cuisine doit lui manquer. On commandera tous ses plats préférés chez notre traiteur habituel. Je suis sûr qu'il sera heureux »

Le visage d'Eaque s'illumine au même moment ou une pensée traverse son esprit, il s'écrie :

-« Oh et puis si on finissait en boîte hein ? Qu'est-ce que tu en penses ? »

Minos se rapproche pour venir se caler aux côtés de son amant, encercle sa taille de ses bras pour poser sa tête contre l'épaule halée.

-« Je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée. Tu te souviens de la dernière fois nan ? Je t'ai dis que je ne voulais plus retourner dans ce genre d'endroit »


En effet, les rares fois où le couple sort dans ce genre de lieu de débauche des histoires finissent toujours par arriver. La dernière fois Eaque s'est retrouvé rond comme une queue de pelle et a provoqué des bagarres. Il se faisait aguicher par pas mal de types plus ou moins louches la faute à sa façon très personnelle de danser. Et par danser il faut sous-entendre se trémousser langoureusement au rythme de la musique en se touchant un peu partout, ce qui peut vite être mal interprété. Il ne cherche pas d'aventure mais seulement à se prélasser sur la musique. Donc des types se sont incrustés pour l'accoster et le draguer sans finesse, ce qui lui, l'amusait grandement. Il aime attirer l'attention, cela le rassure de voir que son pouvoir de séduction est encore efficace.

Bien évidement, son petit ami jaloux et possessif à souhait est venu dénouer la situation. Et par dénouer veuillez comprendre, rembarrer, menacer, hurler sur les malvenus. Forcément la situation a vite dégénéré et une parole en entrainant une autre, Minos s'est vu assailli par des types en rut qui en voulaient aux fesses de son amour. La bagarre a éclaté et tous furent pris dedans. Seul Eaque trouvait la situation cocasse, au contraire de Minos qui dut s'expliquer le lundi matin au bureau de l'apparition d'un beau bleu entourant son œil.

Ce n'est définitivement pas une bonne idée que d'aller en boîte de nuit, nan. De plus il faut supporter les crises de névrose de Rune qui ne tolère pas les décibels et les élucubrations de Valentine sur son beau Rhadamanthe. Quand il boit c'est fou ce qu'il peut devenir tête à claque, à raconter pour la énième fois le comment du pourquoi il aime cet homme intransigeant et tout le bataclan. Dans ces moments là on a qu'une envie, ou plutôt Minos n'a qu'une envie : les pendre tous les deux par leurs tignasses et les exposer au soleil levant, histoire de leur apprendre la valeur du silence…

Sans oublier Alraune qui semble exceller dans l'art de susciter l'intérêt de la gente masculine.Dépassant même Eaque dans cette discipline. Mais Alraune est célibataire, donc on s'en fiche un peu du fait qu'il doive se dépatouiller ensuite pour recouvrer un espace vital. Il n'a qu'à se débrouiller. Bref, tout ça pour dire qu'il vaut mieux ne pas tenter le diable en s'infligeant de telles sorties, surtout si elles finissent mal.

Mais la tête de mule qui lui sert de compagnon ne semble pas en démordre, Eaque persiste :

-« Mais si ça lui fera du bien de sortir et de nous voir dans un autre cadre, il ne dira pas non, soit en sûr »

-« Evidement, il ne nous refusera pas cette virée en boîte, il ne nous dit pratiquement jamais nan. Il ne supporte pas de nous vexer, ce n'est pas une raison pour lui imposer tout et n'importe quoi ! »

Le brun prend une petite moue triste, se décale pour plonger son regard dans celui de Minos avant de poser sa tête dans le creux de son cou. Avec une voix mutine il prononce :

-« Allez s'il te plait, si je te promet de ne pas trop boire et de bien me conduire tu dis oui ? Allez dis oui, dis oui, dis oui ! Pour moi… Pour notre ami… Ca fait deux ans qu'on ne l'a pas revu… Il faut lui organiser une soirée digne de ce nom »

Las, Minos dépose les armes, il soupire :

-« Bien, je m'avoue vaincu, tu as gagné. Mais ne te réjouis pas trop vite ! Je surveillerai tes consommations d'alcool et interdiction d'aller sur la piste de danse tout seul. Tu m'as compris ? Et puis tu exagères parce que Rhadamanthe nous l'avons vu l'année dernière pour le nouvel an »

-« Merci mon amour, tu sais que je t'aime ? Je suis d'accord avec toi, mais c'était tellement court ses vacances, on n'a pas eu le temps de le voir et de profiter de sa présence »

-« Et bien à partir de maintenant, nous en aurons tout le loisir puisqu'il revient s'installer sur Paris. Et arrête de faire ton petit enfant s'il te plait »

-« Pourquoi ? C'est parce que je le fais trop bien c'est ça ? »

-« Oui, et parce que tu en es encore un par moment. Tu m'épuises tu sais ? »

Eaque relève la tête, toise son amant :

-« C'est pour ça que tu m'aime avoue ! »


Minos et Eaque forme un couple passionnel, depuis qu'ils se sont rencontrés sept années plutôt alors qu'ils n'étaient que de jeunes étudiants. Minos suivait un cursus dans une prestigieuse école de New-York, envoyé par son père l'incitant à élargir son horizon culturel. C'est ainsi qu'il fit également ses classes en Angleterre à l'université de Cambridge, lieu de sa rencontre avec Rhadamanthe. Pour ce qui est de sa jeunesse new yorkaise, il tomba nez à nez avec Eaque lors d'une soirée étudiante. Ce dernier étant un épicurien revendiqué ne loupait aucune occasion de faire la fête avec ses amis, s'incrustant à toutes les soirées les plus prisées. Ce dernier évoluait dans le domaine artistique, mêlant études littéraires ainsi que management dans le but de posséder plus tard un théâtre à lui tout seul et d'y monter de magnifiques pièces susceptibles d'émouvoir petits et grands.

Minos quant à lui profitait de ce genre de soirée pour établir ses futurs contacts professionnels, ne perdant jamais une occasion de tirer profit de chaque situation qui se présentait à lui. De surcroit, il tenait le poste de vice président d'une confrérie très réputée les Delta Kappa Epsilon. En sa qualité de représentant de cette corporation il ne pouvait se permettre de délaisser une soirée.

Ils se rencontrèrent à ce moment là, dans une des maisons de sa fraternité. Eaque flasha immédiatement pour ce jeune homme précieux et maniéré aux allures arrogantes, voir tranchantes. Cette rudesse de caractère cachée par une finesse des apparences lui plut de suite. Il le lui fallait tout simplement. Il voulait le dompter pour le mettre dans son lit, et pouvoir le plier à ses caprices.

Minos de son côté remarqua le pouvoir qu'exerçait ce troublant jeune homme sur ses camarades. Il s'aperçut qu'il n'était pas un simple baratineur mais un remarquable manipulateur et un fin enjôleur. Il possédait un charisme extraordinaire, toutes les têtes se retournaient sur son passage. Minos se laissa séduire volontiers tout en restant sur ses gardes, parce qu'avec Eaque, il vaut mieux ne jamais lui laisser l'avantage au risque de se faire laminer le cœur d'un simple souffle.

Cette relation saugrenue les amena bien plus loin qu'ils ne le prévoyaient, puisqu'au final ils ne se séparèrent plus. Ce jeu déboucha sur une histoire sérieuse, passionnelle, rageuse. C'est le plus naturellement du monde, qu'une fois revenus sur Paris ils s'installèrent ensemble.

Depuis ce temps là Minos ne parvient toujours pas à refuser quoi que se soit à son amant joueur, il sait parfaitement le corrompre pour le faire aller dans son sens. Alors soit, ils emmèneront Rhadamanthe et leurs amis avec eux en discothèque.


Ce matin Minos Mikkelsen prend son temps pour aller au bureau, pourtant l'horloge de la cuisine indique sept heures trente passées mais il a décidé de lever un peu le pied. Il boit son café attablé sur l'ilot central en lisant son journal, il aime se tenir informé des dernières nouvelles. Une bonne journée commence par un solide petit déjeuner, devant lui posée sur la table son assiette d'œufs brouillés accompagnés de quelques tranches de bacon et des biscottes salées l'invite à prendre un bon repas. Son jus de tomate pour garder la forme, et en supplément un fromage blanc zéro pourcent, ligne oblige.

Sa mère lui répète depuis son enfance qu'il doit considérer le petit déjeuner comme le repas du roi, surtout que souvent le midi il n'a pas le temps de faire une vraie pause convenable. Il se contente de commander une salade qu'il mange à son bureau, hors de ses repas d'affaires où il invite ses clients au restaurant.

Minos finit tranquillement de manger en visualisant les tâches qui jalonneront sa journée. Il travail pour une grande entreprise, Heinstein Group qui se situe à la Défense, lui occupe le poste de Vice Président, ce qui est énorme pour un jeune homme de son âge. Autant de responsabilités font de lui la fierté de sa famille et surtout de son compagnon.

Il se dépêche un peu pour ne pas arriver en retard sur l'horaire annoncé à ses collaborateurs la veille. Ce soir il essayera de rentrer plus tôt pour profiter de son compagnon. Il débarrasse à la hâte sa vaisselle qu'il dépose dans l'évier, prend ses clefs, son manteau et file au parking pour prendre le volant de son 4x4 BMW. Ce n'est pas pratique pour circuler dans les rues bondées de la capitale mais cela a pour avantage d'offrir le maximum de confort possible et d'en imposer partout où il se rend. Tel est l'état d'esprit de Minos, éveiller le respect, la crainte pour écraser de son charisme toute personne opposante à sa façon de voir. Pour résumer les choses, on peut confirmer qu'il aime tout simplement frimer devant autrui.


Une fois arrivé à bon port, il vérifie ses appels et ses messages. Il possède un bureau aux grandes baies vitrées qui offrent une vision parfaite d'un Paris grouillant et débordant. Au calme derrière sa tour d'acier et de verre, Minos se croit invulnérable, intouchable pour ainsi dire. La décoration contraste avec celle de son intérieure, ici tout est en bois clair, de hêtre ou de frêne pour rappeler les chalets de son pays d'origine. Son imposant bureau est encombré de papiers en tout genre, de dossiers en cours et en attente, son ordinateur – model dernier cri – est placé à côté d'un fax, imprimante et téléphone. Derrière se trouve une gigantesque armoire qui prend tout le pan de mur. Affichés bien en évidence ses diplômes et trophées en tout genre. Il a fait parti de plusieurs équipes sportives à l'université : baseball, hockey sur glace en Amérique, ainsi que waterpolo en Angleterre.

Au milieu de la pièce résident deux ou trois fauteuils en cuir avec une table basse pour les fois où il reçoit ses plus importants clients pour des réunions informelles. Puis sur le mur d'en face, est monté une belle bibliothèque. Quelques plantes vertes agrémentent le lieu pour le rendre plus chaleureux.

Il n'a pas à se plaindre de son environnement professionnel, tout le monde le respecte et lui obéit, prenant le relais des opérations quand son directeur s'absente. Son patron d'ailleurs en y repensant peut représenter à lui tout seul son seul point d'ombre, son caractère irascible et insatisfait lui en fait voir de toute les couleurs. C'est par sa seule faute qu'il se voit obligé certains soirs de rester tard jusqu'à des vingt deux heures voir vingt trois heures au bureau pour fignoler des détails ou pour reprendre au commencement l'avancée de certains dossiers.

En contre partie de cette dictature abusive il possède l'assentiment de son patron, il peut prendre toutes les décisions qui lui semblent bonnes pour l'entreprise. Il se voit confier toute la gestion du personnel, des orientations en termes de négociation, ainsi que la répartition du budget global. C'est lui qui part en mission à l'étranger quand les affaires se corsent, bref Minos est l'homme de la situation.

Il est tiré de ses occupations par la sonnerie de son interphone, sa secrétaire l'appel :

-« Oui… »

-« Monsieur Mikkelsen, Monsieur Hadès Alone sur la une, il souhaiterait s'entretenir avec vous »

-« Passez le moi »

Et voilà, quand on parle du loup il sort des bois comme le dit si bien le dicton. Que va trouver son patron pour lui gâcher sa journée encore ?

Minos, bonjour. Comment allez-vous ? »

-« Bonjour monsieur Hadès, bien je vous remercie, et vous-même ? »

Bien bien. Pourriez-vous venir me voir de suite pour faire la mise au point de l'ordre de la semaine. J'ai besoin d'avoir quelques éclaircissements »

-« Ma secrétaire ne vous a donc pas fait parvenir mon dossier ? J'avais tout annoté dans les marges… »

Si si, mais ce document n'est pas complet, je ne comprends pas vos intentions concernant l'avancée du traité avec les entreprises de fabrique de jouet en Chine. Je vous rappelle que le sujet est brûlant. Je ne voudrais pas que la presse s'empare de ce futur achat pour en faire une polémique sur le travail des mineurs et tout leur blabla habituel. Nous devons faire vite, j'ai besoin que ce dossier soit bouclé pour la fin du mois. Je vous attends dans mon bureau sur le champ »

-« Bien monsieur, j'arrive »


Comme il le craignait Alone lui a intimé l'ordre de tout recommencer une fois de plus, il doit réviser la mise en œuvre du rachat des usines Joupiclub pour les transférer en Chine là ou le coût de production est le moins cher. Pour coller aux recommandations de la Fédération internationale des industriels du jouet il doit recevoir un certificat d'usine lui permettant de prouver des bonnes pratiques commerciales et être en accord avec les chartes internationales. Seulement le problème c'est que cette accréditation passe par l'approbation d'un audit et que ce dit audit il n'est pas sûr de l'avoir… Tous ces problèmes tournent dans sa tête, ce n'est pas ce soir qu'il va pouvoir profiter d'une soirée en amoureux. Il se résout à envoyer un message à Eaque :

« Désolé ce soir je rentrerai tard. Boulot oblige. Passe une bonne journée, je penserai à toi, je t'embrasse mon cœur »


De son côté Eaque est aux prises avec son administrateur, c'est lui gère les budgets de la compagnie et là ils ne sont pas d'accord du tout. Son subordonné lui déconseille la mise en scène de cette nouvelle pièce moderne, elle coutera trop chère pour le peu de rentabilité qu'elle produira. Le directeur fronce les sourcils, se presse les tempes avec ses doigts, comment annoncer la nouvelle à Orphée son directeur artistique ?

Lui plein d'enthousiasme par rapport à cette idée n'acceptera pas de voir son projet déchu. Son entretien à venir s'annonce des plus difficiles, il se prépare d'ores et déjà un cachet d'aspirine pour faire passer un futur mal de crâne…

La sonnerie de son téléphone retentit, un message. Il le lit, encore une fois Minos rentrera tard de son travail, comme d'habitude. Dépité Eaque se remet à sa tâche, il congédie son administrateur et reprend le cours de celles-ci.

C'est un homme déterminé et passionné autant dans le domaine professionnel que dans le cadre personnel. Il se sait plein d'assurance, d'ailleurs il obtient toujours ce qu'il veut et se donne les moyens d'atteindre ses objectifs. D'aussi loin qu'il s'en souvienne son attrait pour la comédie remonte à son enfance. Il adorait jouer aux pirates avec ses cousins, ou au policier changer de rôle, changer de peau, inventer des histoires fabuleuses ou terrifiantes, parfois tristes. C'est un rêveur et un compteur, il charme son assistance avec une telle aisance qu'il ferait avaler des couleuvres à un fakir. Voir même des boas constrictors…

Il est issu d'une bonne famille, il possède la double nationalité mi française, mi népalaise. Son grand père est parti dans ce pays merveilleux pour y faire fortune en voulant trouver l'Eldorado comme bons nombres d'hommes. Il y est parvenu en développant une affaire de commercialisation de tabac – le meilleur du pays. Petite au départ il a su la faire fructifier pour l'exporter hors des frontières et l'amener en France son pays d'origine. Entre temps sa fille, donc la mère d'Eaque s'est entichée d'un jeune népalais beau comme un dieu aztèque. Une fois enceinte son père la contraint à repartir avec lui, laissant ainsi l'homme de sa vie. Eaque n'a jamais connu son père et fut privé de la découverte de son pays natal. Il n'en tient pas rigueur à son grand-père, grâce à sa fortune il ne manque de rien. Et puis, il bénéficie de l'amour de sa mère c'est une grande chance en soit.

Eaque regarde la pendule posée sur son bureau, dix heures seulement. Il faut convoquer Orphée pour le prévenir de la mauvaise nouvelle.

Il s'en doutait, il le voyait gros comme le nez au milieu de la figure. La scène monumentale qu'Orphée lui a jouée était digne d'un premier prix de tragédie ! Il a fallu le calmer, le résonner puis ce fut autour de Mime de se mêler de ce fourbi sans nom ! Son metteur en scène se rangea du côté d'Orphée, les deux targuant qu'ils étaient incompris et spoliés. Que de grands mots pour pas grand-chose. Décidément ce n'est pas de tout repos que de contenir des employés avec des âmes d'artistes. Dès qu'une chose ne tourne pas à leur avantage c'est le branle bas de combat. Epuisé, vidé émotionnellement Eaque regagne son petit chez lui tranquillement sans se presser, de toute façon Minos ne rentrera pas après vingt trois heures dans le meilleur des cas.

(suite...)


J'espère que ce premier chapitre vous à plu. J'essaie d'apporter de la profondeur aux personnages, et de coller le plus possible à la réalité. Forcément en ce qui concerne le monde des affaires, n'y connaissant rien du tout je brode… Tout comme sur le domaine artistique.

Eaque je le vois bien évoluer dans le domaine de la comédie, il est encore meilleur en directeur de théâtre (clin d'œil au Myrmidon).

NdA :

Moryl : signifie envoûtant, charmant en hindou. Ce qui colle tout à fait à la peau d'Eaque.

Mikkelsen : nom reprit de mon autre fic, je trouve que ce patronyme correspond bien à Minos.

Heinstein Group : tout le monde a compris je pense :)

Prochain chapitre : Les rancœurs passées en valent-elles la peine ?

Vous découvrirez un peu plus l'intimité de notre couple passionnel, et vous ferez la connaissance d'un de leur ami...

N'hésitez pas à exprimer vos impressions.

Bises,

PérigrinTouque