Jusqu'à la fin de temps

I

John Doe

Note de l'auteur : Nous voilà donc repartis pour de nouvelles aventures. Mon Dieu, j'aime déjà tellement cette intrigue. J'espère que ce chapitre vous plaira, surtout le début ^^

Bonne lecture, en attendant avec impatience vos avis.

Disclaimer : Star Trek, ses personnages et son univers ne m'appartiennent pas et je ne touche aucune rémunération pour mes écrits.

J'avais pris ma décision et c'est d'un pas assuré que je me dirigeais vers le mess des officiers, pour la retrouver. Dans ma main, je serrais convulsivement le présent que j'avais dégoté, en échange de quelques bouteilles pas tout à fait légales. Mais je n'épiloguerai pas là-dessus. Je débarquais dans le réfectoire, plus tout à fait sûr de moi-même, quand je l'aperçus en compagnie de Jim et Spock. Elle sourit, en me regardant arriver et son visage s'illumina, me confortant dans mon choix. Je me plantais devant elle, en ignorant superbement les autres et avant de perdre tout mon courage, je posais un genou à terre, à côté de sa chaise. Je tentais de maîtriser des tremblements de mes membres, en ouvrant mes doigts moites de sueur, paume vers le ciel. Elle s'était figée et fixait la bague qui s'y trouvait, sans dire un mot.

« Veux-tu… »

« Oui ! » S'exclama-t-elle. « Oh, pardon, je ne voulais pas te couper. » S'excusa-t-elle, immédiatement, en plaquant une main sur sa bouche.

Je la lui pris, délicatement, incapable de parler et y glissais l'anneau, heureusement parfaitement à sa taille. Elle contempla le résultat, émue, avant de m'inciter à me relever pour se blottir dans mes bras et m'embrasser, sous les acclamations des personnes présentes.

« Ça veut dire que je vais encore devoir faire un discours ? » Demanda Jim.

Je levais les yeux au ciel, exaspéré, alors que Nyota éclatait de rire.

USS Enterprise, point de vue du Capitaine James T. Kirk.

Nous étions le jour J et Leonard ne tenait pas en place, faisant les cent pas dans ses quartiers, alors que j'essayais vainement de lui faire enfiler sa tenue de cérémonie.

« Veux-tu bien rester tranquille deux minutes ! » M'écriais-je, à bout de nerfs. « Spock, aide-moi, s'il te plaît. » Demandais-je à mon compagnon, qui se leva de son siège et s'empara de la veste bordeaux pour l'ouvrir face à McCoy.

Ce dernier y glissa docilement un bras, puis l'autre, tout en continuant à vociférer des absurdités.

« Et si elle change d'avis ? »

« Ne sois pas stupide, bon sang ! Elle n'attend que ça depuis des semaines. » Lui assurais-je, en arrangeant son col, tandis que Spock finissait de se préparer.

Bones l'avait naturellement choisi comme témoin, puisque j'étais le seul à bord à pouvoir les marier. À quelques portes de là, sur le même pont, Nyota devait sûrement s'apprêter également, en compagnie de Christine, qu'elle avait prise comme demoiselle d'honneur, certainement beaucoup plus sereine que l'énergumène qui me servait de meilleur ami.

« Qu'est-ce qu'elle peut bien me trouver, de toute manière ? » Se demanda-t-il, en observant le résultat dans un miroir.

« Nous avons déjà eu cette conversation, Bones. » Soupirais-je, en regardant son reflet, par-dessus son épaule.

« Tu parles d'une coupe de cheveux. » Maugréa-t-il, en fourrageant sa tignasse brune.

« Arrête. Tu es très bien comme ça. Il faut y aller, maintenant. » Le pressais-je, en regardant l'heure.

« Oh mon Dieu. » Marmonna-t-il, alors que je le poussais vers la sortie, direction la grande salle d'observation, décorée et aménagée par les soins de Tanzer, le Diasporien responsable des loisirs à bord.

Les quelques personnes conviées, comme Scotty, ou encore Sulu et Chekov, étaient déjà installés sur leurs sièges, face à une estrade. Certains curieux les avaient rejoints, d'autres nous regardèrent passer dans le couloir. Nous remontâmes l'allée, entre les chaises, pour monter sur la plate-forme.

« Je vais faire un malaise. » Baragouina Bones, entre ses dents, un sourire crispé aux lèvres que son regard paniqué venait contredire.

« Respire. Tout va bien se passer. » Murmurais-je, rassurant, en serrant son épaule.

Nyota fit son entrée, dans sa robe de cérémonie, accompagnée de l'infirmière également habillée pour l'occasion. Elle était radieuse, maquillée avec soins, ses cheveux ramassés dans un chignon sophistiqué. En la voyant arriver, Leonard se calma instantanément. Je m'installais alors derrière mon pupitre, après que Scotty soit venu m'assurer que la célébration serait correctement retransmise sur tous les écrans du vaisseau. Chapel confia son amie à McCoy, puis ils me firent face, après avoir échangé un regard complice.

« Depuis le jour où fut construit le premier navire, tous les maîtres à bord, ont eu le grand et joyeux privilège, d'être celui qui unit deux être par les liens du mariage. Vous êtes réunis aujourd'hui, vous Nyota Uhura et vous Leonard McCoy, en la présence de vos amis, en accord avec nos lois et toutes nos croyances, pour que vous prêtiez serment. »

Les discours des témoins et les vœux des fiancés, me rappelèrent aux souvenirs du jour où Spock et moi étions à leur place. Et si mon compagnon resta digne, quand d'autres versaient leur petite larme, je le savais ému intérieurement.

Juste après l'échange des alliances, alors que les nouveaux mariés étaient trop occupés à s'embrasser, mon communicateur sonna dans la plus grande indifférence. Le brouhaha était tel, dans l'agitation générale, que je fus le seul à l'entendre. Je me retournais discrètement pour répondre. Si l'on m'appelait dans un moment pareil, cela devait certainement être important.

« Kirk à l'inter. » Dis-je, en décrochant.

« Capitaine, désolé si je vous interromps, mais les senseurs ont détecté une singularité, à quelques kilomètres de nous. Cela pourrait être dangereux, si des planètes se trouvent sur sa trajectoire. Je pensais que vous voudriez être mis au courant. » Me répondit la voix de l'officier aux commandes du vaisseau.

« Très bien, vous avez bien fait. Je m'éclipse dès que possible pour venir vérifier ça par moi-même. Kirk terminé. » Concluais-je, avant de ranger le boîtier dans ma poche.

« Quelque chose de grave ? » Pensa Spock.

« Je n'en sais encore rien. » Répliquais-je, en m'approchant de Bones.

Je pris le temps de les féliciter, avant de m'excuser, car le devoir m'appelait.

« Reste avec eux, je t'appellerai si la situation l'exige. » Dis-je à mon compagnon, par la pensée, alors que je m'éclipsais.

Je débarquais sur la passerelle, exceptionnellement en effectif réduit et me penchais par-dessus l'épaule du navigateur, pour constater les données dont il m'avait parlé. À vrai dire, nous étions si près, que la déformation due au trou noir, commençait à être visible sur l'écran principal.

« Il est en train de nous aspirer lentement, Capitaine. Nous devons nous éloigner, tant que c'est encore possible. »

« Approchez-vous juste assez pour récolter des informations. Les objets célestes de cette envergure ne sortent pas de nulle part. Ensuite, nous partirons. » Lui ordonnais-je.

« À vos ordres. » Dit-il, en nous propulsant prudemment vers la singularité, maintenant parfaitement observable.

Je l'assistais dans ses recherches et c'est donc extrêmement concentrés sur notre tâche, que nous fûmes soudainement surpris par l'apparition d'un vaisseau.

« Type croiseur léger, modèle inconnu. » M'informa l'officier, en lisant ses appareils. « Il sort manifestement du trou noir. Que faisons-nous ? »

« Tractez-le. Il n'aura jamais la puissance nécessaire pour se dégager. Et sortez-nous d'ici immédiatement. » Répliquais-je, alors que l'Enterprise était violemment secouée.

Je me précipitais sur l'intercom, alors que nous échappions de justesse à l'attraction de la singularité, pour appeler Spock. Je lui expliquais en deux mots la situation. Il m'informa de l'inquiétude générale provoquée par les secousses.

« Dis à Bones que la fête est malheureusement terminée. À charge de revanche. Car nous allons avoir un ou plusieurs invités et que je ne sais pas dans quel état ils seront. Je vais avoir besoin de lui à l'infirmerie. »

« Je lui transmets le message et je te rejoins. » Me répondit-il, avant que je coupe la communication.

Une fois à bonne distance du danger, je tentais de contacter les occupants du navire qui n'avaient étrangement donné aucun signe de vie. J'avais un mauvais pressentiment qui se confirma quand je n'eus aucun retour de leur part. Je me tournais alors vers Spock, derrière sa console et lui demandais de scanner l'engin. Ce qu'il fit rapidement.

« Je ne détecte qu'une seule forme de vie. Humanoïde. Terrien ou extrêmement similaire. » Me rapporta-t-il.

« Ce type est humain ! » M'étonnais-je. « Est-il vivant ? »

« De toute évidence. »

« Alors il doit probablement être inconscient ou mal en point. Fais-le téléporter à bord et transporter dans l'aile médicale. »

Je l'assistais dans la manœuvre, incapable de tenir en place, en appelant le Docteur M'Benga, pour qu'il prenne en charge l'inconnu, le temps que Leonard se change. Spock et moi, nous mîmes ensuite en route vers l'infirmerie.

Le temps que nous arrivions, le médecin l'avait déjà installé dans un des lits. Je pus donc enfin voir le visage marqué par l'âge, de l'homme que nous venions de sauver d'une mort certaine. Et durant une fraction de seconde, il me sembla familier. Mais ce n'était qu'une impression, car en y regardant de plus près, il m'était parfaitement inconnu. Ce qui n'était pas étonnant. Dieu seul savait d'où il venait. D'un autre point très éloigné de l'univers ? Du passé ? Un monde parallèle ? Tout était envisageable avec les trous noirs.

« Il est dans un coma léger. » M'informa Jabilo, au moment où McCoy faisait son entrée, de nouveau en tenue de travail. « Il n'y a pas grand-chose à faire, à part attendre qu'il se réveille. »

« Qu'avons-nous là ? » Me demanda Bones.

Je lui résumais la situation en quelques mots, en exprimant de nouveau mes regrets d'avoir dû écourter le banquet. Mais il chassa mes excuses d'un geste de la main, me signifiant que ce n'était pas grave, avant d'examiner à son tour l'individu.

« Il est humain, Jim. Il n'y a aucun doute possible. En bonne santé, en dehors de son inconscience, visiblement provoqué par un trauma crânien léger. Il aura pris un coup sur la tête durant son voyage mouvementé. » Déduit-il.

Nous n'avions donc plus qu'à prendre notre mal en patience, si nous voulions en savoir plus. À première vue, je lui donnais une soixantaine d'années, ce qui ne collait pas vraiment avec ses mésaventures. À cet âge avancé, Starfleet vous mettait soit dans un bureau, soit à la retraite. Mais sûrement pas seul dans un croiseur. Même si j'espérais que moi-même, j'aurais le privilège de commander un vaisseau beaucoup plus longtemps, de par ma nouvelle condition. Les résultats de ma dernière analyse de sang avaient été concluants. Mon état était stabilisé et permanent. Ce qui confirmait que je vieillirai avec Spock et cela me réjouissait.

Je fis lentement le tour du lit où se trouvait celui que nous nommâmes John Doe, faute d'une identité, puisque qu'il n'avait rien dans ses poches et que sa tenue ne comportait aucun signe d'appartenance à quoi que ce soit. Ces cheveux grisonnants, devaient être blonds, à une époque. Sa silhouette était quelque peu enrobée et la robustesse de sa carrure illustrait les vestiges d'une musculature développée. Du reste, il semblait paisible, dans son sommeil. Spock restait étrangement silencieux et sembla pressé de quitter les lieux, quand il s'avéra qu'il n'y avait rien à faire de plus. Nous rentrâmes dans nos quartiers, dans le plus grand silence. Une étrange intuition m'empêchait de l'interroger sur sa réticence et je décidais de mettre ça de côté pour le moment.