Notes de l'auteur: C'est la première fois que j'écris une fic sur Beyblade. Beyblade est l'animé de mon enfance et je l'ai redécouvert l'année dernière en anglais. Ça m'a rappelé beaucoup de souvenirs et j'ai eu envie d'écrire sur le sujet, et sur mon personnage favori. C'est un peu glauque, voire "tiré par les cheveux", mais j'espère que ça plaira au moins à quelques uns.
Résumé: [post-G rev.] Kai est retourné en Russie, seulement pour être une fois de plus piégé par Boris. Comment se relever après être tombé au plus bas ? Où trouver la force pour faire face et passer au-delà des difficultés ? Ses ennemis le croient hors d'état de nuire, mais le phoenix va renaître de ses cendres et, petit à petit, trouver le moyen de se reconstruire.
Informations: fanfiction centrée sur Kai, pas de KaiXOC, léger AU, violence.
Disclaimer: Beyblade, son univers, ses personnages, etc. appartiennent à Takao Aoki. Je ne retire aucun profit de cette fanfiction, j'écris seulement pour m'amuser et pour partager mes textes avec d'autres lecteurs. Les paroles de chansons que j'utilise pour illustrer et agrémenter mes textes ne m'appartiennent pas non plus. Le titre, "Living on the Radio", est une chanson de mon artiste préférée. Au début, cette fanfiction s'appelait "Kaileena", qui est le nom de l'Impératrice du Temps dans les jeux "Prince of Persia". Ce nom va revenir, mais j'ai préféré "Living on the Radio" qui colle plus à l'histoire.
Bonne lecture !
Chanson: "Sober" de Pink.
Living on the Radio
1. Sober
Le soleil est aveuglant
La bouteille de vodka roule sur le plancher, s'arrête au pied du lit, vide. Je m'avance dans la chambre en titubant, tire les rideaux d'une main incertaine. Je m'écroule sur le matelas. Dans un geste d'ultime protection, j'attrape les draps et en recouvre mon corps.
Mon corps.
Ma carcasse.
Ma ?
Ce corps.
Cette carcasse.
Cette... chose.
Pas moi, ni mien.
Le calme m'effraie car il crie la vérité
Je tremble. J'en ai à peine conscience. Mon dos se soulève d'un soubresaut. Un sanglot. C'est la fin, la fin de ce que je suis, de ce que j'étais. Je ne pourrai jamais retourner dans un stade. J'ai peur de me montrer à la lumière du jour. Je ne me montrerai plus jamais à la lumière du jour. La chambre, sombre, silencieuse, est une coquille autour de moi. Je suis faible, sans force, sans protection, un coeur mou et mutilé. Inutile, usé jusqu'à la moelle, trop amoché, à jeter, foutu, fichu, baisé, ... Je me suis fait baiser. J'ai été trop con. Aveuglé par cette victoire et cette gloire que je voulais à en crever. Mais j'ai tout foutu en l'air.
Je les déteste, je les hais. Tous. Personne ne m'a entendu crier. Personne ne s'est demandé où j'étais... et, pour dire vrai, c'est normal, ça a toujours été ainsi. Je disparaissais, sans arrêt. J'apparaissais à la dernière seconde. Voilà pourquoi personne ne s'est inquiété. Le contact avec les gens, ça n'a jamais été mon truc, on ne m'a jamais appris. On m'a seulement appris à gagner. Je n'étais qu'un pion, un objet, un moyen de les amener à leurs fins, un jouet. Ils auraient pu me jeter. Je crois que j'aurais préféré. Mais ils ont choisi jouer, de me pousser un peu plus loin dans ma misère, de me trainer un peu plus dans la merde. Ils s'attendent certainement à ce que je me passe la corde au cou, où que je me jette sous un bus, histoire d'être méconnaissable. A vrai dire, je ne sais pas si j'ai vraiment le choix.
Oh, je me rend compte,
que ce n'est pas comme ça que je veux que mon histoire s'achève
Je veux juste oublier, m'enfoncer dans l'ombre et m'y lover, pour toujours. Ne jamais remonter.
L'alcool agit. Je ne sais pas quelle quantité j'ai bien pu ingurgiter. J'ai pris cette chambre d'hôtel, chère. J'ai payé le double pour qu'on me laisse en paix et qu'on ne me demande pas mon nom. Et il y avait cette bouteille dans le mini-bar. J'ai ressentit le besoin de l'alcoolique qui veut noyer son chagrin dans le fond de sa vodka. Mais ça ne fonctionne pas. Trop peu de vodka, trop de désespoir. Au moins, je pourrai dormir quelques heures, même si c'est pour me réveiller dans un état encore plus pitoyable.
Je m'écroule, je m'écroule, je m'écroule
Je tourbillonne, je tourbillonne, je tourbillonne
Plus jamais. J'avais dit plus jamais. Plus jamais je ne me laisserais prendre. Certains êtres humain naissent sûrement avec cette tendance à trouver les problèmes sans même les chercher.
Je n'ai connu que huit ans de bonheur. Mais je suppose que Satan avait un œil sur moi depuis le début. C'est à cet âge que ma vie a connu une spirale infernale. J'ai appris que l'homme était veule et vil. A huit ans. Je n'ai pas eu le temps d'apprendre autre chose que la haine, le mépris. On m'a appris à écraser les autres, à gagner, à faire mal, à me venger. Je n'ai pas eu le temps d'apprendre à aimer non plus.
Le temps. Il m'en a fallu pour comprendre qu'on se servait de moi depuis ma naissance. Les ordures. Ca aurait continué jusqu'à ce que j'en crève si le destin ne m'avait pas poussé vers ceux-là. Ceux-là. Ils croyaient que je les méprisais. C'est ce que je croyais aussi au début. Mais, la vérité, c'est que j'étais jaloux. Ils avaient tous des amis, une famille. Ils étaient heureux. Je n'ai pas de famille, et je ne suis même plus certain d'avoir des amis. C'est sans importance aujourd'hui.
Aujourd'hui. Que vais-je faire ? Je n'ai aucune perspective d'avenir. Il y a juste le vide, le noir. Et puis... comment faire ?
Je me suis entendue pleurer, plus jamais
Il faut que je me relève. Ca va aller. J'ai juste besoin de temps, de beaucoup de temps. Pour m'habituer, pour être capable de me regarder dans le miroir.
Un nouveau sanglot me secoue. Non, ça ne va pas aller. Vraiment pas. Je suis incapable de faire quoi que ce soit. Même si je m'en sors, ma seule famille m'a rejeté, je n'aurai aucun héritage, pas même un toit pour m'abriter. Je n'ai même plus d'identité. Je suis mort aux yeux du monde.
Non, pas mort. Morte.
Pourquoi ai-je l'impression que cette fête est terminée ?
Tout est terminé. J'ai joué mon dernier match et j'ai perdu. Pourquoi tenter de me relever ? Pour me battre à nouveau ? Pour mordre la poussière une fois de plus ? Je ne suis pas maso, j'ai pris assez de coups. Je n'en veux plus, je n'en peux plus. Je suis fatigué. La vie ne m'intéresse plus. Et les humains qui peuplent ce monde non plus.
Laissez moi m'en aller. M'endormir. Ne jamais m'éveiller. Ne jamais plus ouvrir les yeux.
C'était un peu court, mais je crois qu'on peut considérer ce premier chapitre comme un prologue, une courte introduction ;-). J'espère que ça vous a donné envie de connaître la suite.
