Notes Auteur: Je travaille sur cette histoire depuis trois ans. Je ne voulais pas la mettre sur le net avant de l'avoir terminée mais ce n'est malheureusement que la première partie de tous le récit que j'avais prévu. EN trois ans je n'ai jamais réussi à écrire plus que cette première trilogie. Une seconde trilogie était prévue qui verra le jour un de ces jours lol... je me suis dit que je pouvais bien vous laisser la découvrir telle quelle en espérant qu'elle sera assez pour vous.

Et rappelez-vous: je suis un écrivain amateur pas un auteur de métier ^^ donc erreurs et autres défauts sont normaux. Je ne fais qu'écrire mes idées et les partager avec vous. Soit vous aimez, soit vous détestez, soit vous êtes indifférents. Au final cette histoire sera toujours un cadeau pour ceux qui vont aimer ^^

AU – univers altenatifs à partir de l'été après la mort de Sirius. SPOILER pour tout ce qui se passe dans les livres avant cet été là ^^

P.S: ceci n'est PAS un slash . Le couple prévu est une surprise... mais avec mon caractère féminin préféré de tous les livres Harry Potter ^^ et le couple ne commence que dans la deuxième trilogie... donc ce n'est pas encore écrit. Navrée.


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Premières lueurs d'un soleil

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HP

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Harry Potter. Le nom d'une image, d'un masque. Un enfant avait été nommé ainsi, et parce qu'il était un Potter avait été vu comme une menace alors même qu'il n'était qu'un bébé. A cause de son nom de famille et du sang de sa mère, jugé impur par un groupe particulier de sorciers.

Ne saviez-vous pas? La magie existe, un monde entier de sorciers et de créatures caché par des sortilèges. Les non magiques ou 'moldus', n'apprennent de ce secret que si l'un de leurs enfants est né sorcier et appelé à rejoindre ce monde. Et même là, ces quelques moldus doivent garder le secret, ne jamais en parler à leur entourage ou leur famille, et ne peuvent entrer le monde sorcier qu'en compagnie de leur enfant.

La mère de Harry Potter était l'un de ces enfants nés de parents non magiques. Et de ce fait rejetée par les sangs purs sorciers les plus traditionalistes. Le père de Harry Potter était un sang pur d'une famille de sorcier luttant contre les préjudices et les cruautés de leur monde. Parce que les Potter était pour la venue de 'nouveau sang' et la liberté des créatures, ils avaient été visés par le sorcier noir de leur temps. Un sorcier noir nommé Lord Voldemort. Un être tuant et torturant tout ce qu'il considérait contraire à ses croyances.

Certes Voldemort aurait attaqué les Potter pour leur participation à la défense organisée contre lui. Mais il en fit sa priorité en apprenant que le bébé Potter correspondait à une prophétie qui le concernait aussi. Harry Potter était donc pour toutes ces raisons destiné à mourir ou à souffrir pour le restant de ses jours.

Harry Potter, l'enfant de prophétie, devint le sauveur du monde sorcier lorsque Voldemort tenta de le tuer et fut détruit en retour. L'enfant perdit ses parents, morts pour le protéger, et fut envoyé à la famille moldue de sa mère... Pétunia Dursley et son mari Vernon. Pétunia était la soeur de Lili Potter (mère de Harry), et détestait tout ce qui était magique. Toute ce qui pouvait tourner mal était forcément la faute de ces choses inhumaines qui pour elle étaient des monstres. Alors, trouver un bébé sur le pas de sa porte, avec une simple lettre pour l'informer du décès de Lili et James Potter... et découvrir le petit Harry qu'elle savait être comme ses parents un sorcier... Autant dire que Pétunia était terrifiée, puis enragée.

Rapidement, Harry devint le réceptacle de tous les reproches de sa nouvelle famille. Ses gardiens n'étaient pas généreux avec lui, ni aimant. Harry n'était même pas Harry, ou du moins il ne le fut pas avant d'entrer à l'école où les professeurs l'appelaient ainsi. Non, tant qu'il vivait chez sa tante, Harry était 'garçon', 'toi', fainéant', 'bon à rien'. Harry était une anomalie dans leur petite vie tranquille et normale. Et toute anomalie dois être détruite ou repoussée. Les Dursley avaient essayés de le détruire, en l'abusant moralement et en lui faisant croire qu'il ne méritait aucun amour, aucune attention. Il n'était bon à rien d'autre à leurs yeux, qu'à obéir leurs ordres et les servir... et éventuellement dormir dans le placard sous l'escalier. Parce que pour eux il n'était pas humain, il appris à leur contact à redouter son anormalité, sa différence.

Imaginez le choc de découvrir à son onzième anniversaire un monde de personnes comme lui. Un endroit où il serait normal. Il n'était pas étonné de savoir que sa famille lui avait menti sur la mort de ses parents et lui avait caché qu'il était un sorcier. Le choc de ce moment avait été la confirmation qu'il n'avait vraiment aucune famille pour le guider et l'aimer. Le jour ou Rubeus Hagrid lui avait révélé le secret de leur monde de sorcier, Harry avait perdu sa dernière famille. Harry était seul. Mais il avait de l'espoir. Comme il avait espéré être un jour aimé par sa tante, il espérait trouver sa destinée chez les sorciers. Mais rapidement... l'espoir fut teinté.

Teinté par le savoir qu'il était une célébrité, le sauveur... celui qui avait survécu le Lord noir et l'avait même vaincu. Mais au moins le sorcier noir n'était plus, et Harry n'avait pas à en avoir peur... pas vraiment.

Les jours passaient, lui emmenant plus d'ennemis. Puis les mois remplis de nouveaux secrets et de nouvelles épreuves. Tout le monde pensait qu'il se jetait dans l'aventure et qu'il aimait être vénéré. Quand il rêvait de s'enfoncer dans l'ombre et vieillir dans le confort de normalité que sa tante avait voulu et dont le désir lui avait été transmis sans qu'il le voit. Harry, redevenu Harry Potter à son entrée chez les sorciers, avait été jeté dans une guerre que tout le monde avait cru terminée. Il affronta Voldemort de nombreuses fois au cours des années, sous de nombreuses formes. Appris qu'il avait un parrain injustement emprisonné, et son espoir d'être libéré des Dursley avait en quelques secondes été écrasé dans l'oeuf. Parce que son parrain échappé de la prison des sorciers était toujours recherché pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. Alors, année après année, Harry Potter se battait contre son ennemi Voldemort, puis était renvoyé chez sa famille, dans une maison qui était actuellement sa prison.

Enfin, le dernier de ses espoirs disparu. Le jour ou son parrain, la seule personne à laquelle il s'était attaché totalement, mourut pour le sauver. Oui il y avait d'autres personnes que Harry Potter aimait, mais il ne les laissait pas l'aimer en retour ou souvent ne pensait pas qu'ils l'aimaient aussi. Ou ne les croyait pas lorsqu'ils essayaient de lui prouver qu'il était important. Peut-être aussi parce qu'au milieu de leurs discours, il était toujours traité comme le futur sauveur de leur monde. Il était mis sous protection à cause des ennemis qui voulaient sa mort. Il était renvoyé chez les Dursley parce qu'il y était protégeait de ses ennemis. Il était interdit de correspondance avec ses amis parce que le courrier pouvait être intercepté, mettant ses amis en danger. Tout tournait autour de ce simple fait: Harry Potter était destinée à vaincre Lord Voldemort et jusqu'à ce qu'il y arrive il devait être gardé.

Tous agissaient de même avec lui. Sauf Sirius Black, son parrain. Sirius avait essayé de faire ressortir l'enfant de sa coquille, avait voulu lui redonner du bonheur et lui offrir sa liberté. Même Remus, l'un des amis des Potter et de Sirius, n'avait pas su faire ça. Remus avait un pied dans la machine bien huilée qui 'protégeait' Harry Potter.

A la mort de Sirius. Harry Potter s'était brisé. Le masque s'était cassé. La lumière illuminant ses yeux émeraudes avait fanée à la perte de cet être aimé et aimant. Et la dernière trace d'innocence avait été piétinée quand le directeur de l'école de sorcellerie, responsable du placement de Harry Potter chez les Dursley et de sa 'protection rapprochée', lui avait révélé la prophétie complète qui le désignait comme sauveur de leur monde et seul possible espoir des sorciers contre Voldemort.

Tous les combats menés toutes ces années à Poudlard, école de magie, contre le grand et terrible Voldemort, prenaient un nouveau sens. Et l'excuse d'avoir voulu l'épargner pour qu'il vive comme tous les enfants, n'était qu'une pauvre excuse. Harry Potter ne savait pas ce qu'être un enfant signifiait. Il avait l'exemple de son cousin Dudley, très mauvais exemple d'enfant gâté. Il avait sa première rencontre avec Draco Malefoy, qui avait fait de sa vie scolaire un enfer. Harry Potter avait ses deux meilleurs amis: une né moldue (comme avait été Lili Potter), et un sang pur. Tous deux avec une famille aimante et toutes les joies de l'enfance. Mais la première le voyait comme un gamin qui ne prenait pas ses études au sérieux. Même si elle en était venue à le voir comme un frère, son impression de lui était fausse. Hermione Granger n'avait jamais vu par-delà le téméraire griffondor refusant de respecter la hiérarchie de l'école et d'appeler à l'aide quand nécessaire. Quand au second ami, Ron Weasley, il avait trop souvent fait preuve de jalousie face à la célébrité et la richesse de Harry Potter. Richesse dont Harry ne savait pas tout et n'avait pas accès à. Ron avait blessé Harry trop souvent par ses explosion de colère. Ron avait rencontré Harry, avait été défendu par Harry quand Draco l'avait insulté, et avait aussitôt placé Harry à ses côtés dans son combat contre les serpentards, la maison dont Draco était membre à l'école. Pour Ron, les premières années avaient été une aventure. L'aventure d'un héro qui était son ami et de ce fait le faisait participer. Ron aussi avait une fausse impression du véritable Harry.

Personne n'avait jamais vu autre chose que 'Harry Potter'. Et le masque s'étant brisé, Harry lui-même ne comprenait pas ce qu'il voyait derrière les défenses brisées qu'il avait monté au fil des ans. Harry était perdu.

Chaque année était souffrance et peur. Chaque année était perte et douleur. Chaque année, Harry Potter était torturé, maltraité, jugé, détesté. Et bien qu'entouré par un mur de sorciers qui le 'protégeaient', Harry était seul au milieu de leur cercle. Seul sous le poids qu'ils plaçaient tous sur lui.

Il n'avait jamais été autre chose que ce que les Dursley avaient créé: l'esclave. Ou ce que les sorciers avaient décidés: le guerrier, le sacrifice. Harry ne savait pas qui il était. Il savait que les morceaux de son masque pouvaient tenir les prochaines années. Il continuerait de lutter parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Et, l'été, reviendrait chez sa famille pour être l'esclave de quelques mois.

Ce qu'il lui fallait était 'autre chose' à faire. Un nouveau but, une nouvelle destinée. Quelque chose qui l'aiderait à voir et comprendre qui il était vraiment. Parce que, quoi que disent les sorciers, Harry ne voulait pas combattre Voldemort. Harry voulait être l'un de ceux qui seraient protégés de tout danger. Harry ne voulait ni être un guerrier, ni être un esclave. Il voulait être libre.

Assis dans la cuisine, à manger les quelques miettes laissées là par les Dursley, Harry entendait la famille rire et parler dans le salon. La télévision en bruit de fond était d'un étrange confort. En cet instant il était normal. Pas en train de servir les Dursley ni en train de lutter dans l'autre monde. Juste en train de manger dans une cuisine avec la télé allumée non loin. Peu importait le peu de nourriture actuellement dans son assiette ou l'interdiction d'approcher les Dursley dans leur merveilleux salon. Pour le moment, il était libre.

C'est alors qu'un bruit venant de la porte d'entrée attira son attention. Quelqu'un frappait? Vernon lui ordonna d'aller ouvrir. Harry se leva et glissa le long du couloir menant au seuil de la demeure. Il ne vit rien par l'oeillet au centre de la porte, mais pour être certain que ce n'était pas l'un de ses gardiens magique qui essayait d'attirer son attention, il ouvrit la porte... et la referma bien vite en entendant son oncle arriver derrière lui.

Il y avait une chance pour que son oncle n'ai vu que devant lui, sans regarder par terre. S'il n'avait pas tourner son regard vers le sol il n'aurait pas vu la chose posée là... Car rien de bon ne sortirait de son oncle ayant vu... Avec soulagement, Harry vit son oncle l'insulter pour se venger de ces bons à rien qui jouaient des blagues aux gens normaux comme eux. Vernon l'accusa d'être responsable et lui ordonna de ranger la cuisine et de monter dans sa chambre pour qu'il puisse l'y enfermer pour la nuit. Harry acquiesça et le regarda retourner vers le salon. Dés que possible, il rouvrit la porte et saisit l'objet posé à terre. Puis il regagna sa chambre sans passer par la cuisine. Sans faire un bruit, car il avait depuis longtemps appris quelles marches et quelles parties du plancher grinçaient, il posa le panier sur son lit et se mit à rassembler ses affaires. Heureusement, il avait tout laissé dans sa malle ces vacances, trop préoccupé par la mort de son parrain pour faire autre chose que dormir, servir, et parfois manger. Une fois le coffre refermé et le panier placé au sol, il positionna quelques coussins sous les draps pour prendre la forme d'un corps. Il serait préférable que son oncle le pense endormi. Il s'aperçut d'une erreur importante dans son plan. Il ne pouvait porter ses deux charges en bas sans faire de bruit. Il se prit à souhaiter désespérément retrouver la magie accidentelle de son enfance que le ministère ne pourrait pas détecter. Il évita de se poser trop de question quand 'ce plan là' marcha. Le coffre et le panier se soulevèrent et le suivirent en bas des escaliers. Harry pris une chance en passant par la cuisine pour ranger les traces de son 'repas'. Il savait que son oncle s'en prendrait à lui si la cuisine n'était pas impeccable, et verrait immédiatement le subterfuge des coussins sous les draps. Suivant un instinct soudain, Harry décida de passer par la porte de la cuisine et non celle de l'entrée pour laquelle il devrait passer le couloir, et l'entrée du salon qui s'ouvrait là.

Se faufilant par le portail du jardin qui donnait sur une ruelle arrière, Harry parcouru quelques pattés de maison avant de lever son bras, espérant toujours voir marcher la magie accidentelle, pour appeler le bus de nuit des sorciers. L'engin démoniaque, comment l'appeler autrement quand il rendait malade tous ceux qui l'utilisaient? L'engin sortit du néant avec un crac sonore. Sous la couverture du manteau noir dont il avait remonté la capuche en prévision, Harry monta et pris place sur l'un des fauteuils à l'arrière. Il avait tendu l'argent nécessaire et n'avait pas dit un mot. Et comme il portait dans ses bras le panier, bien camouflé sous le manteau de sorcier, il ressemblait à un vieux bossu par sa démarche pliée en deux et sa lenteur. A peine assis, il se rendit compte que si sa magie avait marché sans baguette jusque là, il pouvait réduire son coffre en miniature et le ranger dans une poche sans être découvert par le ministère ou ses 'gardiens sorciers'. Il ne perdit pas une seconde dans son action, renforçant sans le savoir l'image d'un vieux sorcier sénile et bossu aux yeux du conducteur de bus et de son assistant.

Quand ils chercheraient tous 'Harry Potter', aucun d'eux ne prendraient en compte ce sorcier 'majeur' puisqu'il avait fait de la magie sans être accosté par un hibou du ministère de la magie. Personne ne verrait un jeune adolescent dans la description du vieux bossu. Et personne ne saurait jamais que Harry Potter avait pris le bus avec une charge bien particulière.

En descendant, Harry eut le plaisir de voir que dans son choix d'être emmené directement dans l'allée de traverse, l'allée commerçante des sorciers à Londres, il avait été déposé près de la banque. Il en prit la direction, de son pas lent et plié. Il ne voulait pas agiter le panier dans ses bras ou prendre le risque de le faire tomber. Les gobelins qui gardaient la banque le regardaient passer d'un oeil attentif, lui faisant savoir que s'il tentait quoi que ce soit contre la banque et ses employés, il ne sortirait pas vivant. Harry se contenta d'approcher le guichet le plus proche et de demander à voir le plus haut responsable de la banque. Le gobelin grinça des dents pour retenir une insulte directe, et le traita de cinglé avec les mots les plus courtois qui soient. Pourquoi le plus haut dignitaire de la banque voudrait recevoir un pauvre sorcier? Harry déclara d'une voix douce pour ne pas perturber son fardeau plus que par respect de la créature face à lui, qu'il soupçonnait des irrégularités sur son compte et qu'il ne ferait confiance à personne d'autre.

Même concernant les plus pauvres et pathétiques sorciers, les crimes de détournements de fonds ou autres 'irrégularités' étaient parmi les plus graves offenses chez les gobelins. Aussi Harry fut guidé dans de nombreux couloirs, de plus en plus profonds avant de prendre l'un de ces wagons sur rails qui menaient les visiteurs dans les niveaux sécurisés de la banque. Harry demanda s'il était possible de réduire la vitesse à cause d'un 'problème de santé'. Le gobelin soupçonnait que l'excuse cachait la vrai raison, mais ne pouvait rien dire. Cependant, malgré le fait que les wagons étaient censés n'avoir qu'une vitesse (très rapide... du moins pour les sorciers), la créature mena l'engin avec douceur sur les rails.

Le bureau dans lequel Harry fut laissé, était... impressionnant. Vaste, et pleins de richesses, en or et en objets. Tout brillait sous le feu des torches alignées au mur. Les ombres s'agitaient et recréaient l'image d'une caverne au trésor inexploré. Pourtant, Harry n'explora pas, et s'assit calmement sur l'un des fauteuils près de l'unique bureau. Il écarta les pans de son manteau et le laissa glisser dans son dos. Le hoquet de surprise venant d'un endroit indéterminé le fit sursauter. Il tourna la tête essayant de voir qui et où... et vit un vieux gobelin, portant un costume d'un tissu léger et riche. L'être avait l'air plus respectable qu'aucun des gobelins d'en haut. Et sûrement il tenait une place d'importance dans cette banque. Le gobelin s'approcha lentement, avec les mouvements d'un chasseur essayant de rassurer sa proie. D'une main assurée il déplaça les mèches de cheveux cachant l'infameuse cicatrice en forme d'éclair qui servait de pièce d'identité à Harry Potter.

"C'est un honneur d'enfin recevoir votre visite Lord Potter. Quoique vous soyez en retard de quelques années." Déclara l'être.

"Pardon?" Répondit Harry.

Son air ahuri sembla modifier totalement l'attitude renfermée du vieux gobelin.

"Ah! Vous ne saviez donc pas."

Harry retint de justesse un autre 'pardon' en devenir et secoua la tête. Non il ne savait rien et d'ailleurs ne comprenait rien.

"Pour commencer Lord Potter." Fit le gobelin en insistant sur le titre. "Racontez moi donc les raisons de votre présence."

Harry avala sa salive et commença, gardant pour lui toutes ses questions.

"J'ai récemment perdu mon parrain et je m'étonne de ne pas avoir reçu de nouvelles d'un testament ou ne serait-ce que d'une lettre. A vrai dire, je voudrai aussi savoir si mes parents ont laissé autre chose que le fond d'étude auquel j'ai accès. Et si peut-être il y avait un testament aussi..." Annoncé ainsi, les mots lui semblaient sous-entendre qu'il n'était intéressé que par l'argent aussi essaya-t-il d'expliquer. "Depuis mon entrée dans le monde magique, j'entends parler de sang purs et de leurs héritages datant de plusieurs génération. Et à chaque fois on me donne ma propre famille comme exemple. Certaines rumeurs veulent aussi que les Potter soient les descendants de Griffondor. Hors, je n'ai jamais rien eu ou vu quoi que ce soit qui prouve que ma famille possède ces trésors, livres ou autres choses collectées au fil du temps. Tout ce que j'ai d'eux est un manteau d'invisibilité que le directeur de Poudlard m'a donné. Un album photo que Hagrid m'a offert et une carte de Poudlard assez... particulière. Plus le fond d'étude auquel je n'ai pu accéder qu'une fois par an depuis mes onze ans, sauf ma troisième année pendant mon séjour au chaudron baveur. Et même là je ne suis venu que deux fois. Je ne sais rien de mes ancêtres, de ce titre de Lord et des responsabilités que cela implique sûrement. Et depuis que je connais mon parrain, je sais qu'il ne me laisserais pas dans le noir après sa mort. Que j'aurais au moins droit à une lettre de lui. Un mot ou quelque chose qui me rappellerait lui." Harry s'essouffla. Il avait tellement de choses à dire, et si peu de temps, si peu de mots.

"Et je ne peux pas croire que mes parents ne se soient pas préparés pour le pire. Qu'ils n'aient pas prévus pour moi d'être placé avec des personnes... avec quelqu'un d'autre..." Harry s'arrêta. Cette part de sa vie était douloureuse. Et jamais il n'avait dit à voix haute ses doutes sur son placement chez les Dursley. Jamais il n'avait protesté ouvertement le sujet si ce n'est pour demander à ne pas y retourner sans expliquer pourquoi.

Le gobelin se figea et le regarda intensément, son teint halé ayant pâlit aux derniers mots:

"Qui? Qui avait votre garde?" Fit la voix soudain dure et froide. Quoique les sentiments non dirigés à lui.

"Ma... tante, Pétunia Dursley et son mari Vernon Dursley."

Le gobelin se redressa brutalement et plongea des yeux noirs profonds dans les deux émeraudes du sorcier. Il sembla à Harry que la créature pouvait voir toute sa vie défiler. Mais cela ne pouvait être possible parce que cela n'avait rien avoir avec l'horrible sensation que la legilimencie lui donnait. Pourtant, en voyant les expressions diverses sur le visage du gobelin, Harry savait que l'être avait 'vu' avant de se retirer avec une incroyable douceur.

"Lord Potter. L'art de l'esprit n'est pas limité à celui que les sorciers usent. Et n'a pas besoin d'être aussi... envahissant que ce que vous avez expérimenté. Quant à votre... vie, elle n'a rien de ce que vos parents avaient prévus."

Harry resserra son emprise sur la panier qu'il tenait encore et regarda ce qui lui avait donné un nouveau but dans l'existence. Il était heureux que le gobelin n'ait pas encore commenté sur l'objet de son attention.

"Comment savez-vous ce qu'ils avaient prévus?"

"Votre mère m'avait donné une copie du document. Elle voulait quelqu'un d'autre que le gobelin que le directeur Dumbledore avait 'choisit'. Un instinct lui disait que c'était important. Malheureusement, avant que j'ai pu m'assurer que le contenu était respecté, le directeur a placé un sort sur l'original, ce qui a affecté mon exemplaire, et moi-même. Jusqu'à ce que vous veniez à moi, je ne pouvais parler à qui que ce soit et ne pouvait demander à vous voir. Le sortilège était assez complexe pour que, sachant que vous étiez dans la banque, je ne puisse jamais entrer dans la même pièce que vous. Apparemment le sort avait un défaut. Car ne sachant pas qui vous étiez, j'ai pu entrer dans la pièce et vous parler."

"Et vous m'avez demandé les raison de ma venue... vous ne pouviez pas aborder le sujet sans que je fasse le premier pas n'est-ce pas?"

"En effet. Dumbledore avait tout fait pour vous tenir éloigné de votre héritage. Mais il ne savait rien de moi. Et aussi, il ne savait pas que vous alliez venir dans cette banque à cette heure-ci pour poser des questions." Fit le gobelin amusé avant de reprendre plus sérieusement: "Et d'après ce que j'ai vu de votre histoire, je crois comprendre les plans du vieux fou."

Harry ferma les yeux: "Je pense les comprendre aussi."

"Bien. Parce que nous avons tous deux besoin de cette connaissance pour défaire la toile qu'il a tissé."

"Comment?" Demanda le jeune homme angoissé.

"Pour commencer, je dois vous révéler le secret de vos ancêtres. Le secret que votre mère m'a révélé. Elle n'aurait pas pu le faire si elle n'avait pas fait de moi votre conseiller officieux dans cette banque. Elle a été très intelligente en gérant la situation. En fait, à part elle, personne ne sait que j'ai accès à tout le savoir des Potter et de leur ascendance, ou même que vous êtes sous ma responsabilité puisque Lili Potter a fait de moi votre gardien magique par défaut en cas de dysfonctionnement de leur testament."

"Et personne ne peut savoir que vous êtes mon gardien?"

"Personne. Et encore moins une fois mon plan accompli. Vous allez devoir me faire confiance Lord Potter."

Harry hocha la tête: "Allez-y. Je suivrai toutes vos instructions... sauf si elles sont contraire à mes idéaux ou mes responsabilités."

Le gobelin tourna son regard sur le panier toujours sur les genoux du sorcier avant de parler.

"Qu'il en soit ainsi." Le gobelin se leva et fit apparaître un berceau près du fauteuil de Harry: "vous aurez besoin de vos deux mains." Se contenta-t-il de commenter.

Harry se leva et déposa le panier sur le bureau avant de se pencher et de soulever la couverture qui cachait le contenu. Il glissa ses mains doucement et tendrement dans le panier et en sortit une forme minuscule emmitouflée dans ce qui avait été une partie d'un manteau noir d'hiver. Délivrant sa charge du tissu peu approprié, il déposa ensuite ce qui enfin prouva être un bébé de quelques mois dans le berceau. Le petit être avait de longs cheveux noirs d'ébènes, et une peau pâle. Un nez fin et long. Il n'y avait qu'un mot court accompagnant le bébé. Le gobelin s'en saisit et lut: 'Severus a été touché par plusieurs sorts et le résultat est permanent. Emmenez-le à Albus. J'effacerai ma mémoire dés que je serais rentré chez moi. Personne d'autre que vous et Dumbledore ne saura qui est l'enfant. Un autre espion.'

"Pourquoi ne pas l'avoir mené à Dumbledore comme demandé?" Fit le gobelin curieux.

"Ces dernières années, j'ai appris une partie du passé de Severus Rogue. Quelques mots par-ci par-là m'ont permis de deviner que son enfance n'a pas été heureuse et que ses années à Poudlard n'avaient rien de mieux. Ayant subit toute ma vie les manipulations du directeur, je ne pouvais pas lui donner ce nouveau... pion. Son jeu est mortel, et je crois que Severus a déjà payé pour toutes ses erreurs. J'espérais..." Et le mot était étrange pour lui qui avait perdu tout espoir quelques heures plus tôt. "qu'il y avait un moyen de changer son apparence suffisamment pour que personne ne le reconnaisse. N'importe quoi pour qu'il soit protégé."

"Et s'il n'existe rien de la sorte?"

"Vous m'aiderez à trouver une famille dans un pays lointain pour l'adopter." Et sa décision était finale. Il garderait l'enfant s'il pouvait. S'il ne le pouvait, il devrait le laisser partir.

Le gobelin sourit: "Vous êtes tel que votre mère l'espérait: généreux. Malgré ce que l'homme qu'il était vous a fait, malgré ses erreurs, vous cherchez à veiller sur lui comme personne d'autre n'a fait auparavant."

"J'ai moi aussi commis des erreurs envers lui. Réagit de manière stupide. Quoique j'aimerais le dénier, je suis responsable de mes choix et de mes actions. Y a-t-il un moyen?"

"Oui. Et le secret dont je parlais va aider. Voyez-vous Lord Potter." Et Harry finit par comprendre que seul Lord Potter pouvait entendre les mots qui allaient venir. Qu'une magie était liée au secret pour le garder secret. "La raison pour laquelle la rumeur de votre lien avec Griffondor n'est qu'une rumeur, est que votre ancêtre n'avait pas la même apparence que celle de votre famille. Par mesure de sécurité, Godric Griffondor a utilisé l'un de ses dons pour changer son apparence et celle de ses descendants. Il était un métamorphomagus. Ce qu'il avait gardé pour lui toute sa vie a sauvé votre famille. Un ennemi cherchait à éliminer tous ceux de votre sang, alors Godric a changé ses traits physiques et demandé à son ami Salazar de sceller le résultat avec un sort en fourchelang. Et avant que vous ne parliez de leur soi-disant dispute... ce n'était qu'une rumeur qui a pris des proportions grotesques puis a été pris pour vérité. En fait, Salazar n'a jamais cessé d'être ami avec Godric. Mais le sorcier noir de l'époque avait entendu une prophétie à propos du sang du griffon annihilant tous ses efforts pour gouverner notre monde. Comme dans votre cas, un sorcier puissant a laissé glisser l'information de la prophétie et a essayé de contrôler le résultat. Merlin a toujours voulu être au coeur des choses même quand elles ne le concernaient pas."

Harry choqua sur sa salive et faillit s'étouffer, faisant sourire le gobelin.

"Oui, Lord Potter. Un sorcier de légende a été aussi stupide que Dumbledore. Malencontreusement, ses actions sont restés dans l'ombre parce qu'il était déjà célèbre. Godric, comme vous a trouvé moyen d'échapper aux manipulations des deux camps. Mais à un prix. Il a changé d'apparence et Salazar a pris sa place à l'aide d'une potion qui lui donnait le visage de Godric. Griffondor ignorait ce que son ami avait fait. Le plan était que Salazar le rejoindrait dés qu'il pourrait. Ils avaient prévus d'unir leurs deux familles et de partir très loin d'Angleterre et de ses peines. Mais Salazar avait réfléchit plus que Godric et savait que l'ennemi fouillerait tout le pays s'il disparaissait, et que Godric n'aurait pas le temps d'aller aussi loin qu'il le fallait. Il y avait si peu de portoloins fabriqués à l'époque, qu'ils étaient facilement repérable et traçable. Pendant que Godric se cachait, l'ennemi a attaqué son double. Salazar n'a pas survécu l'attaque et comme il avait les traits de Godric tout le monde a cru Griffondor mort et Serpentard disparu après l'avoir trahi. Godric avait fait une promesse de sang, qu'il ne pouvait briser sous peine de faire mourir sa famille entière: il avait juré ne jamais rendre vaine la magie de Salazar. Cela signifiait qu'il ne pourrait jamais se révéler au monde ni racheter la mémoire de son ami perdu en expliquant son sacrifice." Le gobelin s'interrompit un instant et Harry en profita pour parler.

"Et les rumeurs se sont propagées. Certaines personnes manipulant les faits pour qu'on ne parle pas d'une trahison mais d'une dispute entre les deux. Salazar disparut de Poudlard et ne fut jamais revu. Laissant ses propres enfants dans l'ignorance et commençant la vendetta entre Griffondor et Serpentard." Annonça Harry, devinant ces faits du peu qu'il avait appris à Poudlard.

"Oui. Mais..." commença le gobelin.

Harry attendit anxieusement.

"Mais la vendetta n'a heureusement jamais pris vie. C'est devenu un combat entre les deux maisons de l'école. Si un descendant de Serpentard avait attaqué un descendant de Griffondor, il se serait passé la même chose qu'en cette lointaine nuit d'halloween qui vous a vu survivre l'avada kedavra."

"Vous voulez dire?"

"Que le sacrifice de votre mère n'est pas responsable pour votre survie. Godric et Salazar étaient devenus frères de sang. Et dans le monde magique, une telle alliance lie irrémédiablement deux personnes. Les deux hommes voulaient aussi rendre ce serment indestructible et ont fait en sorte qu'il lie ceux de leur sang pour les générations à venir. Aucun Griffondor de sang ne peut tuer un Serpentard de sang."

"C'est ce qui est arrivé entre Voldemort et moi. Le serment de frère de sang s'est transmis jusqu'à notre génération et le sort de mort n'a pas pu me toucher et a rebondit sur lui sans pour autant le tuer."

"Exactement. Et bien que tout cela fasse maintenant parti de l'Histoire, certains éléments vont resservir pour votre nouvelle vie."

Harry saisit vite le sens derrière les mots: "Vous voulez inverser le changement d'apparence et me donner mes vrais traits? Comment? Si... oh! Fourchelang. Parce que je suis fourchelang je peux défaire le sort."

"Je vais vous donner une potion qui vous permettra de 'voir' le filet de magie créé par le sort de Salazar pour mieux déconstruire la trame. Ensuite, il faudra juste penser très fort à paraître tel que votre sang vous fait. Et si vous gardez, par exemple, les yeux de votre mère, avec le don de metamorphomagus dont vous avez hérité, si j'en crois les images de vos cheveux qui repoussaient après avoir été coupé, vous pourrez en changer la couleur."

"Et pour le bébé?" Harry voyait tout le travail qu'ils auraient à faire cette nuit, mais sa priorité était l'enfant. Car bien qu'il ait été Severus Rogue, il ne l'était plus à présent. Harry pensait que ce qui arrivait à Severus était comme une réincarnation sans mémoire d'une ancienne vie. Enfin, avec de la chance le garçon ne se rappellerait pas de la vie de Severus, et s'il gardait sa mémoire alors Harry ferait tout pour l'aider et le soutenir.

"Le même serment que celui de frère de sang qui selon votre choix sera le même et fera de vous deux des frères, ou une variation qui peut faire de vous son père."

"Père." Murmura Harry en tournant vers le berceau. Il ferma les yeux. En était-il capable? Avec la vie et les exemples qu'il avait eu. Pouvait-il être meilleur que tous ceux qui l'avaient fait souffrir? Parce que s'ils devaient partager le même sang, autant faire de Severus son fils parce que dans tous les cas il en aurait la garde. Et ayant cette solution, il refusait de penser à le faire adopter aussi loin que possible.

"Père. C'est ce que je veux être pour lui."

"Ainsi soit-il." Fit le gobelin satisfait.

Le processus fut plus rapide que Harry n'aurait cru. La potion était déjà prête car souvent utilisée par les briseur de sorts travaillant pour la banque. A peine avalée, Harry avait commencé à voir le sort prendre forme autour de lui. Les fils ressemblaient à des serpents d'or entremêlés. Pour les faire bouger il devait leur parler, leur murmurer ou leur chanter des mots qui lui venaient en les regardant. Certains étaient joueurs, héritage d'un Salazar aimant jouer des tours à son frère de coeur. Certains étaient braves, miroir du coeur des deux hommes du passé. Certains étaient tristes, ayant servis de réceptacles à des siècles de peines des deux familles séparées. Tant de serpents et tant de sens à leur existence. Refusant de 'tuer' ces êtres magiques nés d'une magie de coeur et de sang, Harry se prit à les accueillir dans sa propre magie sans s'en rendre compte au début puis par choix. Il ignorait qu'elles seraient les conséquences, et s'en fichait royalement. Il avait l'impression que ce qu'il faisait était juste.

Petit à petit il effaça le sort qui enserrait tout son être. Et petit à petit il sentit son sang chercher à prendre un contrôle perdu depuis longtemps. Aussi laissa-t-il le sang guider le retour de sa véritable apparence.

Trois heures avaient passées. Le gobelin avait vérifier l'état de santé du bébé Severus et avait découvert que l'enfant souffrait encore du choc des différents sorts l'ayant touché. Son petit corps s'adaptait aux récents changements. Pour se faire il dormirait probablement plusieurs heures de plus. Ce qui leur laissait le temps de finir leur plan. Il leva les yeux du berceau en entendant l'inspiration choquée venant de Harry. Il regarda, ferma les yeux, rouvrit les yeux, puis cligna des yeux plusieurs fois. Non il ne rêvait pas.

Harry, debout devant un grand miroir, observait son corps avec surprise. Ses cheveux hésitaient entre un blond ensoleillé et un châtain d'or. En fait des reflets de soleil semblaient sortir de sa tête et tomber en cascade le long de son dos jusqu'au niveau de ses hanches. En même temps il était logique qu'ayant arrêté très tôt d'essayer de couper ses cheveux, ils aient autant poussés sous le sort. Ses yeux avaient changés, passant de leur vert émeraude à un ambre pur. Sa peau était légèrement dorée, assez pour qu'elle semble briller tout en restant blanche. Il était légèrement plus grand, de peu parce que ses os ne pouvaient pas grandir comme des cheveux, mais s'étaient un peu réarrangés. Harry pensait que certaines blessures ayant atrophiées ses muscles dans l'enfance s'étaient retrouvé soignées. Pas par le pouvoir de metamorphe mais avec l'aide de ces serpents magiques qu'il avait inspiré en lui. Il avait aussi gagné quelques kilos et ne paraissait plus aussi émacié. La magie semblait-il pouvait vraiment nourrir un sorcier. Il ne souhaitait pas changer quoi que ce soit y compris les yeux verts qu'il regrettait avoir perdu. Alors Griffondor ressemblait à cela?

Comme lisant ses pensées, le gobelin s'avança et parla: "Griffondor n'était pas ainsi. Pas aussi... brillant. Il était blond et ses yeux étaient presque d'or à cause d'un accident avec sa transformation animagus. Je crois que tous les traits héréditaires qui ont été retenus au fil des générations, viennent de sortir en même temps que le sort était détruit. Et comme ils sont tous venus en une fois, le changement est plus impressionnant. Et définitif. Il sera passé à vos enfants et leurs enfants."

"Tous auront les mêmes cheveux et les mêmes yeux?"

"Et tous seront de 'sang pur' même s'ils marient un moldu. J'ai peur de devoir dire que vous n'êtes plus tout à fait humain Lord Potter."

"Que voulez-vous dire?"

"Si j'ai raison, ce dont je ne doute pas, vous êtes l'équivalent d'une veela. Sans le pouvoir de séduction, quoique votre beauté rend ce talent obsolète. Votre sang s'est purgé de toute impureté et est devenu totalement magique. Les sorciers ont effacé cette connaissance de leur histoire, cependant toutes les créatures savent que les véritables sangs purs sont actuellement les créatures elles-mêmes, avec quelques sangs moindre comme les loups garous à cause du système de contamination contraire à celui des naissances. Et bien que votre sang soit pur comme le notre, quel que soit le sort lancé sur vous pour vérifier votre ascendance, vous serez déclaré sang pur et sorcier. En aucun cas vous n'apparaîtrait créature dans les dossiers du ministère."

"Ce n'est pas que j'aurais rejeté être une créature... en fait j'en suis une d'après vos mots, même si je reste sorcier pour les sorciers. Mais je sais trop bien comment les sorciers traitent les créatures? Je ne voudrais pas être mis à l'écart à nouveau, être un paria d'une manière différente de ce que j'ai déjà été."

"Votre apparence va attirer les regards Lord Potter. Vous serez toujours hors norme."

"Et un jour je serai nommé créature. Découvert pour ce que je suis et trahis. Cette situation n'est pas aussi simple que vous essayez de la rendre. Je préfèrerai être déclaré créature dés à présent. Parce que si je ne suis qu'un sorcier, mes traits finiront par créer des questions et quelqu'un va arriver à penser me relier avec les grandes familles du passé. Quelqu'un finira par trouver Griffondor."

Le gobelin soupira: "Je n'y avais pas pensé. Je crois que je voulais vous accorder ce peu de liberté d'être 'normal' aux yeux des autres."

"Comme j'ai appris à vouloir l'être... vous avez vu dans ma mémoire et mon esprit. Je suis reconnaissant que savoir tout ça vous pousse à essayer de me donner la liberté que je désire. Mais ne fermez pas les yeux sur la réalité. Au fond, je ne serais jamais libre de la société parce que j'en fais parti. Mais je serai libre de mes choix, je serai libre de mes combats. C'est tout ce que je peux demander. Ne plus être forcé à me battre pour eux. Et l'avantage d'être une créature fera qu'ils ne penseront pas à faire de moi leur nouveau sauveur. Les sorciers ne voudront pas croire qu'une créature puissent leur être utile pour vaincre un sorcier noir. Ils auront peut-être un peu de respect pour moi si nous nous y prenons bien, mais rien de plus."

"Ce qui est une bonne chose." Termina le gobelin pour lui.

"Nous chercherons quoi faire plus tard. Que faisons nous pour le bébé?"

"Étant donné le nombre de fois où vous avez évité de le nommer par son ancien nom... lui en trouver un nouveau serait bien pour la cérémonie."

"Salazar Sol Siren."

"Je vois que vous y aviez déjà réfléchit. "Sol Siren? Votre nouveau nom je présume."

"Je savais que je ne pourrais ni garder le nom Potter ni redevenir un Griffondor. Et je voulais honorer Salazar Serpentard et le passé de Severus, d'où le Salazar et le S du nom de famille. Et Siren... plutôt stupide, mais quitte à attirer les regards par mon apparence, je voulais que les rumeurs en viennent à me comparer aux sirènes qui attirent les marins et les font couler. Avec de la chance les gens m'éviteront par peur que les rumeurs soient vraies."

"Etrange à prononcer mais le résultat des rumeurs sera comique. Et tellement hors du commun que personne ne pensera qu'il a été inventé de toute pièce. Parfait."

Le gobelin tendit une nouvelle potion à Sol, pensant au nouveau nom très fort parce qu'à partir de ce moment la magie de la cérémonie allait sceller la nouvelle identité à son propriétaire afin qu'il ne soit jamais dévoilé pour qui il avait été.

En tout et pour tout, ce fut simple. Sol but le quart de la potion et pensa à son nom, puis fit couler trois gouttes de sang dans la fiole et avala une autre quart. Enfin, il pris le bébé dans ses bras et transformant le bout de la fiole en une tétine, il la posa contre les lèvres endormies. L'enfant s'attacha immédiatement dans son sommeil et but le reste de la potion. Une minute plus tard, un grand cercle d'or les entourait et imbibait chaque part de leur corps et de leur sang de sa magie. Enfin, regardant le petit Salazar dans ses bras, Sol sourit. Il avait de longs cheveux couleur soleil et or, il avait pris les mêmes traits de visage que Sol, et son nez était plus petit et fin. Sol était certain que s'il ouvrait les yeux, ils seraient d'ambre aussi.

"Parfait." Murmura le nouveau père.

"Parfait." Confirma le gobelin.

"Et maintenant que je ne suis plus que Sol Siren. Père de Salazar Sol Siren. Allez-vous enfin me dire votre nom?" Fit le jeune homme amusé.

"Ah! Vous aviez donc remarqué que je gardais ce secret."

"Et que cela avait un rapport avec le Lord P... incessant? Certes oui. Était-ce important?"

"Oui. Votre mère en me choisissant n'a jamais marqué mon nom sur les papiers qui me font votre conseiller. Je disais conseiller officieux parce que bien que cela nous offre la possibilité d'accomplir tous ces rituels sous couvert de la sécurité de la banque, n'apparaissant pas sur les papiers par un nom rien de ce que nous avons fait n'est reconnu. Du moins ne l'était. Maintenant que vous êtes Sol Siren, le nom sur le dossier s'est changé automatiquement. Il ne manque que ma signature pour vous donner existence dans le monde magique. Et d'ailleurs." Il prit une plume et inscrivit son nom en bas de page. Le contrat s'enroula et disparut. "Parti quelque part au ministère." Expliqua-t-il à Sol. Lord Potter n'est pas décédé, mais sera introuvable. Tandis que vous venez juste d'arriver d'un lointain pays. Et d'ailleurs vous allez en garder la nationalité... Moins de problèmes avec le gouvernement s'ils n'ont aucun pouvoir sur vous."

"Quel pays?"

"Nous verrons plus tard. D'abord quelques détails. D'après les papiers que j'ai sous les yeux, toute votre fortune est sous votre nouveau nom. Et en devenant père vous êtes devenus légalement majeur et de ce fait Lord Siren... on finira par se faire au nouveau nom... où en étais-je? Ah oui! Donc tous vos comptes ne sont plus sous Harry James Potter mais Sol Siren. Par précaution nous allons les changer de place pour que personne ne fasse le lien. Il suffit de changer ces deux chiffres parce que je sais que ce coffre de la banque est libre pour recevoir la totalité des autres coffres. Ce qui fait beaucoup."

"J'avais donc raison. J'ai bel et bien un héritage important." Interrompit Sol. A moitié amusé de l'enthousiasme de son conseiller qui ne lui avait toujours pas dit son nom. Et à moitié attristé de tout ce qu'on lui avait caché jusque là.

"En effet. Sauf qu'à présent vous avez tout le temps du monde pour tout étudier. D'ailleurs un tuteur pour des études magiques à domicile serait parfait."

"Je ne pensais pas retourner à Poudlard mais je n'avais pas penser engager un professeur."

"Même si vous êtes riche, vous avez besoin de maintenir un haut niveau d'étude pour tenir tête aux sangs purs qui font le gouvernement. De plus je peux déjà vous donner le nom de candidats idéaux pour le poste. En fait plusieurs candidats pour plusieurs matières. Comme une année scolaire à l'école, le tout à domicile."

"Et un elfe de maison pour garder Salazar. Je ne ferai pas confiance à un sorcier. Ironique vraiment que je crois plus des créatures que des sorciers."

"Les créatures vous ont fait moins de mal que les sorciers. Et un lien avec un elfe de maison est une excellente idée. Leur attachement est sans fin si on sait le gagner. Ce dont je vous sait capable."

C'était l'un des regrets de Sol, ne pas pouvoir revoir l'elfe de maison Dobby. Il espérait que le petit être comprendrait ses raisons.

Ils passèrent quelques heures à terminer les documents et arranger l'achat d'une maison dans le nouveau pays de Sol. Enfin, tout était en place pour son voyage et il pu dire au revoir à son conseiller. Il salua la créature avec respect et se prépara à tourner, un couffin dans les bras contenant son fils.

"Mon nom..." Commença le gobelin.

Sol se tourna vivement.

"Mon nom est Gobblebank."

"Honoré Gobblebank, que votre or coule à flot et que votre famille toujours prospère. Nous nous reverrons ami. Je suis certain que la banque à une branche où je vais... Où que ce soit d'ailleurs." Gobblebank n'avait toujours pas révélé sa destination, allant jusqu'à cacher l'adresse de la demeure achetée.

"C'est tout simple jeune Lord Siren. La Roumanie est un magnifique pays parfait pour vous."

Sol sourit de toutes ses dents. Il connaissait quelqu'un dans ce pays. Peut-être qu'ils pourraient faire connaissance... Par accident bien sûr. Et par lui, avec lui, rejoindre à nouveau sa famille de coeur.

Roumanie.

FIN.