Tabula Rasa

Warning ! SR (SS)/HP

Genre : Romance/Semi-Drame

Notes :

► Les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas.

► Voici venir le premier chapitre de cette nouvelle fiction très courte que sera "Tabula Rasa". Bonne lecture !


Chapitre 1 : Les Feuilles Mortes Tombent et Disparaissent.

- Vous ne pouvez pas oublier.

Le lourd chuchotis de l'homme était entrain rebondir dans sa boîte crânienne égarée en de durs échos, semblant vouloir s'imprimer à l'encre indélébile contre les parois de son esprit. Les mots, bien que prononcés à voix basse, avaient été dits distinctement. Mélangé au souffle gelé du vent, le murmure à l'arrière ton douloureux mais indéniablement froid, avait été porté à lui, allant jusqu'à transpercer de son son rafraichi chaque cellule composant son corps. Sentant le courant d'air prendre tout son temps pour le traverser, gambadant victorieusement dans l'ensemble de son système nerveux, Harry sentit ses membre se geler progressivement. Puis, celui-ci réalisa avec difficulté qu'il lui était simplement impossible de claquer joyeusement la porte au nez crochu de l'homme qui lui faisait face.

Il était apparu comme un dangereux mirage devant le seuil de sa petite maison, le scrutant de ses orbes sombres et perçantes qui, comme à chaque fois, le faisait se sentir si petit et désœuvré. Son air sévère et accusateur profondément agaçant pointé sur lui, l'homme, entièrement vêtu de noir, se tenait si droitement, le maintien si inflexible qu'il semblait juste vouloir prendre racine sur sa modeste terrasse en bois.

L'intonation de la phrase ressemblait à un conseil, une consigne, un ordre... Et elle ne lui était en rien étrangère. Harry connaissait trop bien ce ton insupportable. Comment aurait-il pu le méconnaitre ? Une vie entière n'aurait pas suffi à le lui faire oublier. Le jeune homme aurait même pu dire sans exagération aucune, qu'il n'avait été confronté qu'à cette unique voix sèche et froide durant sa scolarité. Pourtant, cela faisait plus d'un an qu'il avait troqué sa robe de jeune écolier, mais il apparaissait qu'entre l'homme et lui, les choses changeaient avec une difficulté certaine et timidement mesurable. Pourquoi avait-il cette pénible impression de se retrouver dans cette salle de classe sombre, humide et austère à chaque fois qu'il lui adressait la parole ? Les choses ne changeaient-elles réellement jamais ?

- Je... Excusez-moi professeur, mais... Que me voulez-vous ?

Combien de fois sa respiration allait-elle être coupée par les agissements de ce morveux ? Combien de fois la retiendrait-il encore, avant de pouvoir enfin soupirer ? Pendant combien de temps son cœur fatigué pourrait-il endurer ce manque d'oxygénation ponctuel ? Combien de temps lui restait-il, avant que ses cheveux noirs ne virent sournoisement au blanc ? Quand cesserait-il de s'inquiéter pour cet enfant qu'il avait observé grandir et murir bien trop vite ?

Un enfant ? L'homme ricana intérieurement. Harry Potter n'en était plus un. Il n'en avait d'ailleurs jamais été un... Pas tout à fait. Pas complètement.

Bien sûr, en tant que son professeur, il avait été mis en première ligne pour surveiller les agissements supposés louches du garçon et de ses amis. Mais alors qu'il considérait le fait que ces morveux ne cherchaient qu'à s'enfoncer dans des ennuis frivolement adolescents, il avait tristement du reconnaitre qu'il n'en était rien... Le parcours scolaire de Harry Potter n'avait été semé que d'embûches. De sinistres embûches promptement posées par le défunt Seigneur des Ténèbres. Pas une année ne s'était écoulée sans que, quelque part, vicieusement, une merde liée à Voldemort ne surgisse, assurant ainsi la mise en sursis de sa vie .

Mais face à Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom, le gosse aurait pu tomber des millions de fois. Des millions de fois pour lesquelles Harry Potter se serait toujours relevé, pour lesquelles il n'aurait jamais fini d'espérer... D'avancer... Parce que c'était juste « Marche ou Crève » et que sans doute, il n'y avait que ça à faire.

Seulement, le contraire de "vivre" n'était pas "mourir". C'était "perdre". Et Merlin savait ce que le jeune Potter avait du perdre en affrontant toutes ces épreuves. Il ne suffisait simplement pas de vaincre pour gagner, et les gains finaux amassés pour chaque victoire le présentaient rarement comme vrai vainqueur. En traversant rapidement les années, Harry avait observé impuissant ces gens tomber. Des gens qui, contrairement à lui, ne se relèveraient jamais. De quoi créer profondément en lui ce sentiment de culpabilité. De quoi installer sereinement ce foutu complexe du héros.

« Marche ou Crève ».

De quoi attiser imperturbablement en lui la flamme de la gagne.

Alors les autres finirent par le trouver Héroïque. Héroïque pour avoir sauver un monde sorcier qui avait trop vite abandonné. Héroïque pour avoir exécuté une Prophétie qui n'avait de sens que pour ceux qui lui en donnaient. Héroïque pour avoir vaincu un Mage Noir supposé invincible. Héroïque pour avoir tuer un homme. Héroïque parce que pour quitter ces temps sombres, le monde avait eu besoin de Héros... Parce qu'après l'orage violant et mouillé, le ciel coléreux aux tristes nuages grisâtre se calmait toujours, se parsemant alors de ces faibles éclaircies dont la douce percée illuminait violemment cette masse tempétueuse.

La tristesse et le désespoir de ce monde brutalement retirés, chacun reprit son souffle. Tous exultèrent. Tous pleurèrent. Tous vécurent.

Le monde tournait.

Simplement.

Le monde tournait et pourtant... Pour le jeune homme qui lui faisait face ce soir, il semblait le faire avec difficulté.

Souffrant de sa position debout, Harry savait que son corps entier criait au scandale de part le peu de considération dont il était victime et dont son propriétaire paraissait se foutre royalement. Mais jamais le brun ne se serait tenu autrement que sur ses deux jambes face à son visiteur nocturne.

Ce dernier le voyait. Il voyait clairement que le gamin Potter était sur le point de se rompre... Même aveugle il l'aurait vu tant tout dans son aura le hurlait ... Le lui hurlait.

Ses foutus cheveux indisciplinés avaient perdu de leur insolente brillance, son visage pâle et creusé affichait d'une façon traitresse toute la fatigue qu'il avait du accumuler depuis la guerre, il avait perdu du poids aussi.

« Encore... » ne put s'empêcher de commenter mentalement le professeur.

Une simple bourrasque aurait pu l'emporter avec elle, l'emmener probablement loin, très loin de toute l'agitation qui demeurait. Un simple coup de vent impérieux aurait suffi à transporter Harry Potter dans un lieu tenu le plus silencieusement secret. L'homme n'arrivait plus à ce détacher de cette impression. Lui qui ne se fiait pas à ses ressentis trop peu confiants, ne pouvait cependant ignorer ses peurs quand celles-ci étaient liées au jeune homme. Une crainte viscérale dont le murmure fanatique lui contait sournoisement l'échappée du morveux... Une échappée hors de tout. Du temps. De son atteinte. Plus rien ne paraissait pouvoir le maintenir encore un peu parmi-eux. Comme si un petit rien aurait pu suffire à le faire disparaître instantanément. Comme si Harry Potter se tenait au bord d'un gouffre sans fond, attendant le moment propice pour s'y jeter à pieds joints.

- J'ai entendu dire que le Héros national ne se sentait plus d'humeur à vivre parmi ses congénères, lança froidement l'invité indésiré.

Nul doute que l'homme aimait faire planer autour d'eux cette tension désagréable à chacune de ses paroles. Nul doute que l'enseignant aimait voir le visage de son ancien élève s'ombrager quand il lui parlait de cette manière. Nul doute qu'il ne savait pas s'adresser à lui autrement, préférant laisser une colère gelée s'imposer devant l'inquiétude d'un départ prochain. Nul doute que Severus Rogue aimait Harry Potter.

- Je vous demande pardon Monsieur ? s'offusqua le jeune homme clairement agacé par les propos de l'homme.

Le sentiment de surprise de cette visite impromptue fut rapidement balayé par la colère de l'incompréhension. Pourquoi fallait-il qu'il soit toujours aussi désagréable ? Harry avait pourtant été le premier à éprouver un profond respect pour l'ancien espion. Il ne pouvait en être autrement... Pas après sa vision des souvenirs de l'homme. Pas après avoir saisi la portée de ses décisions. Pas après avoir compris à quel point il avait été protégé.

Pour autant, en s'en allant, l'adolescent avait été persuadé que Severus Rogue aurait été le premier ravi de savoir les enceintes du château vides de sa présence... A ses yeux, son ancien professeur n'avait plus de raisons de vouloir avoir affaire quoi que ce soit avec lui. Ses obligations envers sa défunte mère disparues, Harry supposait que finalement... Ils ne représentaient l'un pour l'autre rien de plus que de simples connaissances. Pour cette raison, il avait pris soin de n'informer que ses amis et quelques membres du personnel scolaire qu'il se retirerait dans la forêt interdite quelques temps.

A Poudlard, le jeune homme avait fini par insupporter son lit à l'infirmerie. Là -bas, il n'y avait aucun répit. Subsistaient seulement ces cris derrière ces portes fermement closes, ces familles aux chevets des blessés restants, ces allés et venus incessants de ce monde dont il voulait échapper, mais qu'il ne pouvait simplement ignorer, et ce magnifique soleil dont personne ne le laissait apprécier les doux rayons.

Là-bas, ne subsistait rien pour lui.

Partir seul, dans un endroit où personne n'irait, c'était naturellement présenté à lui comme sa seule échappatoire. Ses meilleurs amis, Ron et Hermione, avaient été exclusivement autorisés à le quérir quand bon leur semblerait. Pour Harry, cela n'était pas trop en demander. Le jeune homme savait néanmoins à quel point son havre de paix était mince, mais l'espoir de cette pensée était tout ce qui lui restait. Il ne pouvait se raccrocher qu'à ça... Même s'il avait complètement conscience que sa non-exposition aux yeux du monde était simplement vaine.

Était-il stupide de croire que Harry Potter n'appartenait pas au monde ?

Les êtres humains ne pouvaient appartenir au monde. Ils en faisaient juste partie... A croire que les choses étaient différentes pour les Héros arbitrairement pointés du doigt.

Et même si l'adolescent aimait les gens, il ne les aimait pas suffisamment pour omettre le fait qu'il était d'abord et avant tout quelqu'un... Lui aussi. Pas un Héros, pas un Guerrier, pas un Justicier, pas un Sauveur... Juste quelqu'un.

Et voir Severus Rogue se pointer devant chez lui comme un fleur l'exaspéra au plus au point. L'homme l'avait scrupuleusement jaugé depuis qu'ils se faisaient face. Tant, que Harry n'avait même plus la force d'y prêter la moindre intention. Ce temps là avec son professeur n'existait plus pour lui. Tant pis pour les choses qui ne changeaient pas. Tant pis pour ces choses qu'il ne comprenait pas. Tant pis pour tout ça.

- Je ne savais pas que votre combat contre le Seigneur Noir vous aviez aussi rendu sourd, répliqua froidement Rogue.

- Ce n'est pas le cas, répondit aussitôt Harry sur le même ton. Comment avez-vous su où je logeais ?

Un reniflement dédaigneux se répercuta dans la nuit.

- Je vous rappelle que je suis encore le directeur de l'école dans laquelle vous avez été soigné et où, accessoirement, vous avez fait vos études. Par conséquent, je connais tout ce qu'il y a d'important à savoir.

- J'aurais du me douter que McGonagald vous en parlerait, soupira le plus jeune dépité.

Severus avait menti. Sa collègue ne lui en aurait pas touché un seul mot s'il ne l'avait pas forcée à cracher ce qu'elle savait. Il n'avait juste pas aimé avoir été mis à l'écart des confidences du gamin. L'ancien professeur de potions avait naïvement cru que Potter junior l'aurait traité avec plus de considération. Certes ils n'étaient pas amis. Mais après avoir vu leur relation se calmer de façon exponentielle après la guerre, il avait pensé que le morveux lui aurait moins dit ça. L'homme s'était senti totalement exclu de la vie de son ancien élève. Vexé, blessé, Severus n'arrivait décidément pas à comprendre le fonctionnement des neurones de l'autre petit imbécile... Il l'avait quand même sauvé durant tout le long de ses 17 années d'existence bon sang !

Connaitre le nouveau lieu de résidence de son ancien élève l'avait rassuré. Malgré cette sensation de vide et de froid qui avait commencé à se figer en lui, le directeur n'aurait cependant jamais pensé à vérifier par lui même la vérité de cette information... Il ne l'aurait jamais fait, car à l'évidence, Potter lui même ne souhaitait pas de lui dans sa vie futuristiquement proche... Mais faible comme il était, il avait suffi d'une seule venue matinale de Monsieur Weasley et Miss Granger dans son bureau pour qu'il se décide à aller voir. Les suppliques inquiètes et désespérées des deux adolescents avaient suffi à le convaincre de tirer les vers du nez de l'autre inconscient.

Ce sentiment oppressant qui s'était emparé de ses tripes semblait avoir été partagé avec les meilleurs amis du jeune homme. Severus n'aurait pas su clairement dire si l'empressement dont il était pris envers le jeune homme était du à l'habitude de protection qu'il avait dégagé durant toutes ces années, ou bien s'il émanait simplement de cette inquiétude sourde d'imaginer qu'il ne pourrait peut-être plus voir celui dont il était épris. Cette dernière pensée était simplement insoutenable et l'homme ne se leurrait pas sur ce fait.

- On ne m'avait donc pas menti, finit par siffler Severus terminant d'observer son vis à vis.

Harry fronça les sourcils. Confus, il semblait réfléchir sur la portée de cette phrase. "Menti" sur quoi ? Qui ça "on" ?

- Je réitère ma question Professeur, que me voulez-vous ? questionna-t-il enfin, désireux de comprendre les propos du plus vieux.

- Il semblerait Monsieur Potter que je ne sois pas le seul à avoir senti que vous vous apprêtiez à commettre une action certainement stupide, reprit l'homme plus fortement.

- Qu'entendez-vous par une action certainement stupide ? interrogea suspicieusement Harry.

Severus souffla irrité par l'attitude défensive du gamin qui semblait simplement vouloir imiter le comportement d'un simple perroquet.

- Je pense sincèrement que cette discussion ne mérite pas d'être effectuée sur le seuil de votre maison, Monsieur Potter.

- Et pourquoi cela ? demanda Harry peu prompt à laisser entrer l'homme chez lui.

Severus souffla une nouvelle fois, contenant son envie de crier à quel point il pouvait vraiment être doté d'un cerveau atrophié quand il s'y mettait. Ne lui faisait-il donc pas confiance ? Ne pouvait-il même pas l'accepter sous son toit ? Sa présence le répugnait-il à ce point ?

- Me savoir près de vous vous ennuierait-il donc ? ne put-il s'empêcher de prononcer.

Surpris par la question, Harry plongea son regard dans celui de l'ancien enseignant... Et ne vit rien pouvant trahir les véritables pensées de ce dernier. Elles lui étaient totalement inaccessibles, et cela n'aurait pas du le surprendre... En effet, et pourtant, le jeune brun avait ressenti quelque chose de différent dans la phrase de l'autre homme. La manière dont elle avait été prononcée peut-être ? Le faux semblant ironique dont elle avait été parée ? Il ne savait pas vraiment. La nuance était trop fine. Quelque chose y demeurait cependant... Quelque chose qui l'intriguait car totalement inhabituelle.

- Je mentirais si je vous répondais que de vous voir ce soir me fait particulièrement plaisir Professeur, déclara sincèrement Harry. Mais outre mesure et situation, votre présence n'est pas de nature à m'ennuyer... M'énerver peut-être. M'ennuyer, je ne pense pas. J'aimerais juste comprendre le pourquoi de votre venue ici. Je ne m'y attendais pas, c'est pourquoi je rechigne visiblement à vous laisser entrer, termina-t-il sobrement.

Ce fut au tour de Severus d'être surpris par les paroles franches du garçon. Soulagé d'entendre de sa part qu'il ne l'ennuyait pas, voire même amusé de savoir qu'ils s'énervaient finalement souvent réciproquement, l'ancien professeur esquissa un sourire intérieur.

- Si je vous expliquais que je suis ici sur demande de Monsieur Weasley et de Miss Granger, me laisseriez-vous entrer ?

A la mention des deux noms Harry se figea, semblant assembler dans son esprit les parties éparpillées d'un puzzle dont il ne connaissait même pas la forme finale.

- Très bien... finit-il par abdiquer en s'écartant légèrement pour laisser passer le directeur.

La demeure de l'adolescent n'était en réalité qu'une sorte de pièce unique faisant office de cuisine, salon, salle à manger et chambre. En plus de la porte d'entrée n'existait qu'une unique autre porte qui devait probablement mener à la salle de bain. Tout était simplement décorée, y avait été installé un mobilier rudimentaire, sans charme ni caractéristiques particulières. L'endroit dépouillé n'en était pour autant pas impersonnel... Et Severus ne comprenait pas comment cela était possible.

- Ma maison semble vous laisser perplexe professeur, constata avec amusement le plus jeune, les yeux fixés sur le haussement de sourcil de l'ancien professeur.

Seul un reniflement lui rétorqua dédaigneusement de garder ses réflexions pour lui. Oh, l'homme maitrisait si bien ce reniflement ! Une maitrise probablement inévitable tant le simple bruit le reflétait si bien. Sobre, concis et tellement plus éloquent et incisif que ses phrases acides dont il semblait pourtant apprécier la corrosion. On ne pouvait rien répondre à un tel reniflement. Point d'orgue d'un semblant d'échange, il ne laissait place à aucune contestation.

- Bien. Puisqu'il nous faut discuter, discutons, prononça finalement Harry la voix las. Je vous en prie, Professeur, asseyez-vous, termina-t-il en désignant d'un geste un fauteuil.

L'homme s'y assit, et observa son vis à vis faire difficilement de même sur une petite banquette pourpre, lui faisant ainsi face.

- Vous comprendrez vue mon état quelque peu... Précaire, mon envie de vous voir vous expliquer le plus rapidement et le précisément sur le but de votre visite, lança sans préambule le plus jeune.

Le mordant de sa voix tranchait d'une façon un peu trop soutenue avec l'allure maladive de son corps. Imprégné dans son épuisement, Harry lui-même reconnaissait être arrivé au bout de ses limites physiques... Et Severus Rogue n'était pas dupe.

- Dans ce cas permettez-moi de vous dire, Monsieur Potter, que je ne vous laisserai pas faire ce que bon vous semble de votre vie maintenant que la guerre est terminée.

Abasourdi par les propos directifs de l'homme, Harry ouvrit la bouche afin de protester vivement.

- Non mais je ne vous...

- Ce qui signifie que je ne vous laisserai pas la gâcher, la mutiler ou la terminer comme l'imbécile heureux que vous êtes, le coupa promptement l'homme. J'ai eu vent d'informations convergeant toutes vers une hypothèse stupide mais pas improbable, donc très Potterienne, que vous vous apprêtiez à... Oublier certaines choses, murmura-t-il froidement. J'espère cependant avoir tort... N'est-ce pas ? Monsieur Potter.

Harry retint son souffle, sonné. Comment l'homme avait-il pu deviner ?

- Je pense en connaître suffisamment sur vous pour savoir comment votre cerveau atrophié fonctionne, trancha lentement Severus répondant ainsi à sa question muette.

Mais qu'il espérait avoir tort ! Severus voulait encore se leurrer un peu, faire semblant de croire que ses impressions étaient fausses. Parce que Harry ne pouvait juste pas oublier. Parce que si son intention s'était encrée dans sa petite tête de Griffondor têtue, alors Severus savait qu'il ne possédait pas les moyens de la faire déguerpir.

Parce que si Harry Potter avait décidé d'oublier, Severus Rogue ne pouvait rien faire pour l'arrêter.

Sur quels fondements le pouvait-il ? Sur quelles cordes sensibles reposait encore l'espoir de le faire s'arrêter ? Quels étaient les mots exacts à prononcer ? Le bon timing ? Face à ce mur de détermination, ne pouvaient se fracasser que de simples impuissants.

Personne n'avait d'emprise sur le jeune homme, car il était impossible de posséder la moindre emprise sur les esprits libérés.

Harry ne possédait pas la patience nécessaire à observer calmement le blanc de l'œil de l'autre homme silencieusement, attendant studieusement que ce dernier renonce aux réponses laissées par ses interrogations et quitte sa maison sans un regard en arrière. Le détournement subtil de situation n'était pas non plus la ruse dans laquelle il excellait. Confronté à l'ancien espion, les seules échappatoires possibles étaient risquées, pire, elles étaient ridicules. Mieux valait rester honnête.

- Je suppose que Hermione et Ron me connaissent un peu trop pour mon propre bien, sourit-il tendrement. Et je ne suis pas si surpris de constater que c'est vers vous que ces derniers se sont tournés afin de faire part de leurs... Ressentis.

Une agréable stupéfaction intérieure émergea chez le Directeur à l'écoute de la dernière phrase.

- Vous n'êtes pas surpris ?

Le plus jeune éclata d'un rire franc. Le son rendu rauque par la maladie s'éleva sans pudeur dans les airs, le saturant alors de douceur et gaité. Ah... Severus comprit alors pourquoi l'endroit si dénudé ne pouvait être froid... Ici, tout avait été baigné dans les rires clairs et la magie chaude et accueillante du jeune brun. La personnalité de la demeure ne se traduisait pas à travers ses meubles, elle se traduisait à travers son atmosphère.

- Vous êtes l'homme qui m'avait protégé durant toute ma vie, reprit Harry une fois ses rires calmés, n'est-il pas logique de s'adresser à vous s'il apparait que ma vie est en danger ?

Severus ne sut quoi répondre. Figé par les propos si francs de ce morveux, son cerveau en était presque arrivé à croire par des chemins escarpés et détournés qu'il comptait pour lui ! Lui ! Severus Rogue ! Ancien Mangemort repenti ! L'homme ne savait pas s'il s'illusionnait complètement, mais les paroles avaient été dit d'un naturel si déconcertant qu'il s'enfonçait bien volontiers dans ce sentiment agréable...

Mais son caractère renfrogné lui rappela alors subitement à l'ordre que le gamin avait ri...

- Et qu'y a-t-il de drôle à cela ? se reprit-il alors, la voix un peu trop coulante.

Se méfiant de l'intonation prise, Harry expliqua calmement :

- Lorsque vous m'avez demandé pourquoi je n'étais pas surpris... Vous arboriez un air si... Déconcerté. Un peu le genre qu'on arbore quand quelque chose de bien nous arrive mais qu'on ne comprend pas pourquoi... Et puis, je ne vous avez jamais vu exprimer ce genre d'expression. J'ai ainsi supposé que vous ne saviez pas à quel point je vous respectais, Professeur. Je ne me moquais pas de vous. Je trouvais simplement incroyable que vous ayez pu ignorer toute l'importance que vous avez eu dans ma vie, sourit-il. Je reconnais avoir été un vrai aimant à problèmes, et je me rends compte que je ne l'ai pas fait avant mais... Merci Professeur. Merci d'avoir assuré ma sécurité jusqu'à présent... Et merci de vouloir assurer ce rôle maintenant même alors que tout est terminé.

Son sourire n'avait pas quitté ses lèvres. Un sourire si simplement offert, un sourire qui ne demandait rien, un sourire qu'on ne pouvait que donner. Severus réalisa alors que ce sourire était peut-être l'unique à jamais accordé par le plus jeune envers lui.

- Non... Vous ne pouvez pas oublier... chuchota-t-il, tranchant l'air redevenu calme de la pièce.

Troublé par la voix de l'homme, Harry préféra se taire. Pourquoi prenait-il ça tellement à cœur ?

- Comprenez-vous ce que cela vous coûtera ? s'exprima froidement Severus. Êtes-vous prêt à assumer l'effondrement de vos dix-huit années de vie ? Avez-vous au moins conscience que...

Mais alors que le plus vieux prononçait ses paroles, Harry lui, avait cessé de l'écouter. Regardant les arbres trembler sous le vent chaud de fin d'été, il suivit du regard une petite feuille se détacher de sa branche pour mieux être emportée ensuite par la brise puissante.

Il voulait être cette petite feuille. Il voulait juste se laisser aller au loin avec ce vent. Rester les pieds sur terre le fatiguait... Vraiment.

-... Non, le Héros préfère jouer les égoïstes ! Dites-le-moi Monsieur Potter, dites-moi à quel point vous vous moquez éperdument de la tristesse que vous engendrerez avec...

- Pourquoi ne le pourrais-je pas ? coupa soudainement Harry. Pourquoi ne pourrais-je pas oublier ? interrogea-t-il sérieusement.

Severus fronça les sourcils. Il le faisait exprès pour le provoquer ce sale gosse !

- Avez-vous seulement écoutez ce que je viens de vous dire ?

- Là ne réside pas les réponses à ma question, affirma le jeune homme. Je veux vivre vous savez. Oublier n'est pas mourir. Or... Vous me parlez comme si je m'apprêtais à me suicider.

A ses paroles, l'ancien professeur le regarda fixement, sans ciller.

- Le néant de l'oublie s'apparente à l'absence du décès, prononça-t-il la voix grave.

« Et tu me manqueras d'une façon intolérable...» pensa douloureusement l'homme.

Mais Severus devait l'admettre, il ne savait pas. Il ne savait pas si la disparition totale d'un être cher en ce monde était plus dure à encaisser que de le savoir en vie, quelque part, mais être totalement ignoré par sa personne.

Pour Harry, il apparaissait cependant clair que tant que l'on vivait, tant qu'existait encore cette possibilité, alors demeurait avec, l'espoir de pouvoir reprendre ce que l'on avait abandonné, de reconstruire ce qui avait été détruit. Sans pour autant revenir en arrière, la vie nous permettait de continuer. D'ailleurs, tant que l'on respirait... Les Adieux n'existaient pas, seuls les Au-revoir suffisaient.

Objectivement, quand le temps de mourir venait, plus rien n'avait vraiment d'importance. De nos vies d'antan, rien n'était gardé. La valeur des choses sombrait en désuétude. Quand la mort frappait, peu importaient ces listes embrouillées de ces choses à accomplir que l'on se faisait pour l'avenir... Celui-ci n'existait plus quand le temps de partir arrivait.

Alors qu'un arbre aux branches coupées poussait toujours plus fort, plus haut et plus beau, un arbre aux racines arrachées tombait en pourriture.

Oui. Pour Harry, mieux valait oublier que mourir.

- Je ne changerai pas d'avis Professeur, finit par déclarer doucement mais fermement Harry. Vous savez... Je ne compte pas me lancer un Oubliette en pleine tête, s'amusa-t-il. J'ai découvert un sort bien plus intéressant qui me fera oublier progressivement mes souvenirs, il s'agit du...

-... Perdita Progressivum, compléta alors Severus dans un unique souffle.

- C'est exact professeur. Ce qui me laisse donc le temps d'organiser proprement mon départ et ainsi..

- Quand ? coupa alors sèchement l'homme.

- Je vous demande pardon ?

- Quand avez-vous prononcé le sort ? pressa le plus vieux.

Harry sourit.

- Le soir de mon dix-huitième anniversaire, répondit-il. Ce qui signifie que mon amnésie commencera dès cet automne, probablement vers la fin du mois de Septembre.

Les mots du môme avaient été prononcés d'une façon si neutre, si détachée, que Severus reconnut sans difficulté un des points d'origine de cette souffrance. Une de ces douleurs qui coupe le souffle, qui chahute l'esprit, qui retrousse le cœur. Mais il n'y avait pas que ça...

Août était sur le point de s'achever...

La peine endurée par une centaine de Doloris n'aurait rien fait à Severus en cet instant précis. Les mots de l'adolescent se révélaient infiniment plus cruels. Lui, qui ne savait absolument rien de ce qu'il éprouvait. Lui, qui d'une sinistre candeur lui annonçait qu'il avait jeté son existence à la figure de ceux qui pourtant comptaient dans l'équation.

L'échéance venait de tomber. Il ne lui restait plus qu'un petit mois. Il ne leur restait plus qu'un petit mois.

Severus ne pouvait plus rester là... Il suffoquait. Levant sa tête, il croisa un regard vert férocement résolu. Quand bien même il était à présent impossible de revenir en arrière, Harry ne reculerait pas... Et au-delà de ces yeux déterminés, ce fut le visage effrontément serein du sale gosse qui rendit Severus presque fou de douleur.

L'homme se leva sèchement de son assise et se précipita vers la porte d'entrée... La main sur la poignet, intérieurement anéanti, il demanda la voix sifflante :

- Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

De dos, il ne vit pas le triste sourire qu'arborait à présent son ancien élève.

- Je dois me réapprendre... Si je ne le fais pas, je ne pourrais pas vivre... Et je veux vivre, expliqua-t-il posément. Le Harry Potter que vous avez connu en tant qu'élève est mort le même jour que Voldemort.

- Et pour cela vous avez décidé de faire table rase de votre passé ? ricana Severus. Quelle solution facile ! Je pourrais vous retourner vos mots et vous traiter de lâche, Monsieur Potter.

Pour la seconde fois dans sa vie, Severus entendit le son incroyablement enrobant d'un rire chaud s'élevant dans la pièce. Ricochant contre les murs, le bruit si doux parvint même à traverser son âme. S'en était fini de lui. Comment un rire si agréable pouvait autant lui faire saigner le cœur ? Comment son possesseur pouvait-il inconsciemment lui donner autant et à la fois tout lui reprendre ?

S'il se retournait maintenant, il était définitivement perdu. S'il se retournait, il cracherait sans scrupule ces quelques mots tabous au naïf qui lui faisait face. S'il se retournait, il le ferait sans remord, sans vergogne, sans pitié... Parce qu'il lui fallait bien ça pour se confronter à l'autre inconscient. Parce qu'il fallait bien ça pour tenter de le faire rester dans leur monde.

L'unique regret qui aurait pu le faire flancher était le fait de ne pas pouvoir admirer le visage du jeune homme alors qu'il riait.

- Très bien envoyé Professeur ! rit un Harry totalement ignorant des états d'âme du plus vieux. Vous savez, je ne pense pas que dans mon cas on puisse parler de lâcheté, reprit-il plus sérieusement. Je ne fuis rien vous savez. Je n'ai aucune obligation qui ne me retienne ici. Personne à qui rendre de comptes. Aucune attache et dette envers qui que ce soit. Non, ce que je veux c'est juste recommencer mon existence en tant que Harry.

- Mais vous êtes Harry... souffla l'homme irrité et malheureux.

Oui. Il était Harry. Incontestablement. Il était le morveux doué en Quidditch, en DCFM. Il était le morveux piètre en potions. Il était le morveux à l'écoute de ses amis, le morveux gentil, prévenant et sociable par excellence. Mais il était aussi le jeune homme fragilisé par la perte de son parrain, complexé par sa notoriété, rêveur de posséder sa propre famille... Harry était tout ce qui englobait ses qualités, ses défauts, ses valeurs, ses rêves, ses espoirs, ses désirs. Il était tout cela. Pas juste l'assassin d'un mage noir.

- Vous êtes bien un des rares à le savoir, Professeur.

Et cette phrase causa sa perte...

En colère, l'homme se retourna violemment et questionna avec hargne :

- Et cela n'est-il pas suffisant ?! Savoir que dans ce monde quelques personnes reconnaissent qui vous êtes vraiment ne vous suffit pas pour vivre ?!

Surpris par le volte face du plus vieux, Harry sursauta sur sa banquette.

- Vous n'avez pas besoin de faire savoir au monde entier que vous n'êtes pas celui que les journaux, les étrangers, les rumeurs, les livres d'histoire décrit ! Tant que dans ce bas monde quelqu'un sait qui est Harry, vous ne devriez pas vous préoccuper de ce que le reste pense de vous ! Que leurs pensées soient positives ou pas !

- Je le sais parfaitement ça, Professeur, répondit froidement Harry. Comment pensez-vous que j'aurais pu vivre durant dix-huit ans autrement ?

Voyant l'incompréhension furtive passer sur les traits du directeur, l'adolescent s'expliqua :

- Vous savez, on raconte que les chats possèdent sept vies... Et moi j'ai l'impression que ma première vie s'est terminée. Je pense simplement entamer ma prochaine vie, puisque techniquement... On ne meurt qu'une fois.

L'homme s'était figé face à ses propos. Le sorcier ne devait pas connaitre cet adage moldu, s'imagina Harry.

Ils se scrutèrent un temps. Un peu long pour l'un, infiniment trop court pour l'autre.

- Faites ce que vous voulez, lança durement Severus dans les airs avant de quitter la maison et de transplaner.

« Mais quand le temps viendra pour moi de vous oublier Professeur... Vous me manquerez... » pensa solennellement Harry.

L'automne vint. Doucement, les arbres oublièrent leur feuillage autrefois somptueux. Se débarrassant de ce qui les avait constitué sans se demander pourquoi, il était enfin temps pour eux d'entrer dans la morte saison, parce que nul regard en arrière n'était nécessaire pour ce qui était perdu. Le printemps reviendrait. Une fois encore, ils renaitraient simplement, s'accroissant un peu plus... Jusqu'à ce que le sort décide de les abattre. Jusqu'à ce qu'un homme ne les coupe.

Harry savait qu'il n'était pas si aisé pour les êtres humains de se dépouiller sans souffrir des choses qui les rattachaient à ce qu'ils étaient. Mais à chaque seconde écoulée, les hommes se mourraient. Pour une respiration vitale accordée, des milliers de cellules disparaissaient... Et sauf cas exceptionnels, Harry l'avait compris. Vivre, c'était se mourir tous les jours. Alors si vivre se résultait inéluctablement à perdre... Le jeune homme, lui, avait fait le choix de perdre pour vivre.

Le temps d'oublier était venu.

Assis dans un fauteuil, Harry discutait tranquillement avec ses deux meilleurs amis. Installé sur la banquette qui lui faisait face, le couple respirait l'épanouissement et le bonheur. Les mains du garçon roux n'avaient pas quitté le ventre de sa compagne depuis qu'elles s'y étaient installées. Observant le geste de protection Harry ne retint pas son sourire tant il était heureux pour eux.

- Je n'en reviens toujours pas ! continuait-il de prononcer encore et encore. Je vais être Parrain ! s'exclama-t-il un énième fois, le sourire complètement béat.

Attendrie par sa réaction, Hermione sourit.

- Dommage que tu ne t'en rappelleras probablement plus dans quelques jours, dit Ron avec tact.

- Ron enfin ! le reprit Hermione en lui donnant une petite tape sur le bras. Excuse le Harry... Ron est juste...

- Ron ? proposa ledit Harry en souriant. Désolé vieux... reprit-t-il en s'adressant à son ami. Mais il se peut aussi très bien que je me rappelle de tout d'ici le début du printemps !

Sceptique, le rouquin fronça des sourcils.

- Quel sortilège tordu quand même ce truc ! soupira-t-il.

- Moi au contraire, je trouve qu'il a été très bien pensé, objecta Hermione.

En réponse, son fiancé leva les yeux au ciel. Harry sourit.

- Je pense que le créateur du sort devait être profondément amoureux quand il l'a conçu, marmonna l'unique fille du groupe.

- Comment ça amoureux ? interrogea rapidement le brun qui ne comprenait pas comment son amie avait pu déduire ce fait.

Hermione réfléchit un moment, organisant mentalement ses explications.

- Quand tu m'as expliqué les détails de ce que tu prévoyais de faire, j'ai évidement fait des recherches sur ce sort Harry. Tout comme toi, j'en ai déduis que ce sort n'était pas à proprement parler qu'un simple "Tabula Rasa". J'ai pas raison ?

Le brun hocha la tête.

Effectivement, la perte progressive du sort n'était pas anodine, le temps imparti permettait à l'individu ensorcelé de se fabriquer de nombreux souvenirs avant sa perte totale de mémoire. Et généralement, le poids de ces souvenirs étaient si forts pour l'esprit amnésique que la perte de mémoire devenait au final nulle au bout de quelques mois. Le seul moyen de rompre le sort était de forcer les souvenirs à refaire surface de par leur importance, leur valeur, la portée des sentiments qui leur était rattachée. Seuls des sentiments forts et bénéfiques pour l'amnésique pouvait casser cette mise en oubliette volontaire.

- Je pense plutôt que ce sortilège permet à celui qui l'utilise d'avoir une deuxième chance... Une deuxième vie, reprit la brune. Cette dernière se traduisant soit par le commencement d'une nouvelle vie totalement vierge, entrainée par un vrai Table Rase du passé... Soit par une reprise améliorée de son ancienne vie. Pour faire simple je dirais que ce sort revient à faire quitte ou double.

- Mais qu'est-ce qui t'amène à croire que son inventeur était amoureux ? demanda Ron.

- Seule une personne amoureuse laisserait une dernière et unique chance à son amour de voir le jour non ? expliqua la jeune femme malicieusement.

- Et seule une personne amoureuse et malheureuse serait prête à tout oublier pour pouvoir enfin passer à autre chose... continua un Harry surpris par la profonde portée de ce sort.

Le couple le regarda étrangement.

- Serais-tu donc amoureux Harry James Potter ? le taquina gentiment Hermione.

- Ne dites pas de bêtises, rigola le concerné. Vous savez très bien qu'entre Ginny et moi il n'y aura rien de plus que de l'amour fraternel. En revanche je m'interroge beaucoup sur le comportement d'une personne.

Le couple leva les yeux au ciel.

- Laisse-nous deviner, il est grand, brun, a un caractère vraiment pas facile voire même carrément exécrable et est accessoirement l'actuel directeur de notre ancienne école.

Le regard mi-suspicieux, mi-interrogatif que leur porta Harry les firent soupirer de dépit. Leur ami n'était pas seulement myope ! Il était aveugle.

- Oh Harry ! souffla bruyamment une Hermione excédée. Tu n'as toujours pas compris pourquoi le Directeur faisait toujours appel à tes connaissances et à tes interventions dans les cours de DCFM et de Duels alors que le corps enseignant de Poudlard est plus que qualifié pour assurer lui même ses cours.

-... Heu... Parce que je suis Harry Potter, celui qui a vaincu Voldemort ? Il parait que ça en jette toujours pas mal quand je fais partie du cours...

- Pas que, Harry !

- Je sais ! s'exclama-t-il victorieux. Il veut me surveiller !

Ron se frappa la tête face à autant d'ignorance !

- Il s'inquiète, c'est normal, répondit la brune. Mais non, c'est autre chose à laquelle nous pensons.

- Là je ne te suis pas Hermione, répliqua le brun toujours autant embrouillé.

- Harry, commença la jeune femme d'un ton ferme, Severus Rogue est amoureux de toi. Bon. Je m'en doutais déjà un peu... Mais depuis qu'il sait qu'il est fort probable que tu oublies tout, que tu l'oublies, ça crève les yeux !


Posté le 27/04/13

En espérant que ce premier chapitre vous aura plu ! A la prochaine !