Avant-propos: une histoire banale d'une adolescente plongeant dans le monde d'Harry Potter en connaissant déjà le « futur » ?? Oui, parfaitement. Millie Sawyer n'avait sûrement pas prévu de débarquer soudainement du temps de James Potter, Sirius Black, Remus Lupin, Peter Pettigrow et Severus Rogue. Elle n'avait pas non plus prévu les quelques revirements de situations étranges qui surviendront…

Chapitre Un: Si j'avais su…

Coucou… moi c'est Pamela Anderson. Je suis blonde, les yeux bleus, sourire séduisant, grosse… STOP! Je plaisante. Je m'appelle Millie Sawyer, je suis brune, yeux noirs, tout ce qu'il y a de plus banal. Je viens d'avoir quinze ans, je rentre en seconde. J'ai un humour déplorable, et si vous ne me croyez pas, relisez les deux premières lignes. Ça y est, vous êtes convaincus? Super.

Donc voilà, vous êtes en présence d'une fille un peu tarée, normale, qui vit à Londres comme n'importe qui. Je suis une écolière banale forcée de mettre la petite jupette et les collants pour aller en cours. La belle vie quoi.

Topo de ma journée en général: j'ai cours à huit heures, je me lève à sept heures et quarante-cinq minutes, je m'habille, je me brosse les dents, puis les cheveux, je me passe la tête sous l'eau et je me maquille. Puis, direction école. Deux heures de cours, récréation, deux heures de cours, manger, deux heures de cours, récréation, deux heures de cours, je rentre chez moi, j'allume l'ordinateur, je prends mon goûter, et je reste devant l'écran jusqu'à dix-huit heures trente. Heure à laquelle ma mère rentre du travail. Là, j'éteins, et je vais lire dans ma chambre, restant le moins longtemps possible dans la même pièce que ma mère. Et je lis jusqu'au repas du soir, je mange léger, je me lave les dents et je me couche, le MP3 sur les oreilles. Comme vous? Cool, je me sens rassurée, je ne suis pas la seule timbrée dans ce monde.

Mais aujourd'hui, c'est différent. Je ne suis pas allée en cours. Nous sommes le premier septembre, et je commence demain pour ma seconde. J'ai le trac. Vous n'imaginez même pas. Le brevet, c'était de la gnognotte à côté. La petite boule que j'avais dans le ventre à ce moment là s'est transformée en énorme pelote qui s'est agrandie au fur et à mesure des vacances scolaires. Pour me détendre: lecture.

Oui, ma mère a mis un nouveau mot de passe sur l'ordinateur, et je n'ai pas envie de perdre mon temps à essayer de le trouver. Je suis très forte à ce jeu. Ma mère est trop fleur bleue. Ses mots de passe sont du genre « Amour » ou d'autres âneries dans ce genre dégoulinants de bons sentiments. Je ne suis pas du tout comme ça. Moi je suis plutôt froide, distante, ironique, moqueuse, ce genre de chose. Bon, un humour nul, mais passons. Je suis pourtant sociable, j'ai pas mal d'amis, je sis du genre boute-en-train, toujours à mettre de l'ambiance dans une fête. Pourtant, dès que cette ambiance est mise, je m'éclipse et je rentre chez moi. Je n'aime pas les fêtes. Je suis trop solitaire pour cela. Trop égoïste, aussi. Mon humeur est très changeante. Je peux me lever du bon pied et arriver au lycée toute joyeuse, ou bien être de très mauvaise humeur et aboyer sur tout le monde.

Enfin bon, arrêtons de parler de cela. Vous apprendrez bien à me connaître au fil des pages, si vous n'avez pas déjà changé d'histoire.

Soupirant, je terminai mon pain au lait, sortant de mes pensées. J'avais froid, et je fermai la fenêtre, avant de retourner à ma chambre, en silence. Maman ne tarderait pas à rentrer. Enfin, je dis maman, mais je l'ai toujours appelée par son prénom, ma mère. Jodie. Je lui parle rarement. Je crois que la mort de papa l'a éloignée de moi, et de toute façon, je n'ai rien fait pour me rapprocher à nouveau d'elle. Désormais, nous sommes deux personnes inconnues l'une pour l'autre. Et je m'en fiche totalement.

Je m'allongeai sur mon lit, hésitant entre lire ou écouter de la musique. Finalement, je mis mes écouteurs et branchai l'appareil, tandis que je saisissais mon livre de Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé. Ce bouquin est vraiment mon préféré. Dans le cinq, Harry est bien trop « ado » à mon goût, toujours à crier sur tout le monde. Le problème du six, c'est les histoires d'amour. Ça aussi c'est agaçant. Et le problème du sept, c'est que c'est bien trop compliqué pour mon petit cerveau.

J'en étais arrivée à mon passage préféré. La mort de Dumbledore, le mini combat entre Harry et Rogue. Je trouve ça plutôt amusant.

Je ne me suis pas rendue compte que je m'endormais.

Ni que je me réveillais. J'avais l'impression d'avoir juste cligné des paupières. Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais dans la même position, toujours mon livre à la main, dans la même pièce. Rien de différent… pourtant, l'air avait changé. Je le sentais. C'était, comment dire… vous savez, il y a le temps orageux, lourd, humide, gênant. Ben, là, c'était tout l'inverse. Léger, agréable, j'avais l'impression d'être dans mon élément.

Surprise par ce changement évident, j'ai ouvert la porte de ma chambre, délaissant mon livre sur mon lit, et rejetant mon MP3 qui, curieusement, ne marchait plus. Et lorsque je suis sortie, je n'étais plus dans mon appartement. Et la porte que j'avais refermée avait… disparue. Je poussai un léger cri, et, déséquilibrée, je tombais en arrière. Mon dos heurta brutalement une rambarde d'escaliers, et je poussai un nouveau cri derechef. De douleur, cette fois.

- Oh là! Ça va?

Grimaçant, je relevai les yeux, et ma respiration se coupa un instant avant de reprendre normalement. J'avais devant moi un adolescent de mon âge, lunettes, yeux bruns, air rieur, cheveux noirs en bataille… habillé d'une robe noire avec un petit badge rouge et or. Ne cherchez pas, mais je n'ai pas compris tout de suite.

- Euh, oui, mais il y a un problème… j'étais dans ma chambrééé…

Je me suis tus. Inutile de paraître pour une cinglée. Le gars m'aida à me relever, mais je m'écartai de lui aussitôt, bien qu'il n'ait visiblement aucune intention perverse. Mais j'étais trop habituée aux petits br**leurs de mon lycée. Il semblait réellement inquiet. Je devais paraître pour une imbécile. je regardai autour de moi, et eu un hoquet de surprise.

Oui, vous avez compris que j'avais compris. C'était beau, magnifique, des escaliers partout, qui bougeaient parfois, des tableaux énormes, avec des personnages qui riaient ou buvaient des coupes de vins. Et ce garçon. Je compris.

- P… Potter?

Oui, je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas dit « Harry ». C'était les yeux marrons qui me gênaient. N'étaient-ils pas censés être verts? Il eut un sourire.

- Je ne savais pas que l'on se connaissait. Dis… pourquoi tu es habillée en moldue?

Je grimaçai à ce terme. Purée, dans quoi j'avais atterri, une représentation de cirque ou quoi? Le tournage de Harry Potter, peut-être? Non, ce n'était pas prévu qu'il sorte au cinéma, à ce que je sache. Et ce garçon semblait avoir quinze ans, et pas onze. Je balbutiai, gênée:

- Hum, parce que je pensais qu'il y avait une sortie, aujourd'hui, non?

Il me regarda bizarrement, comme si j'avais un troisième nez.

- On est le premier septembre. Il n'y a pas de sorties avant un mois… D'où tu sors?

Je me tortillai, gênée. Que suis-je bête! Évidemment que l'on était le premier septembre. C'est alors que je me dis qu'il fallait que j'analyse la situation.

Dans un rêve, il n'y avait aucune logique. Alors qu'ici, il y avait la logique de la gravité. J'en avais fait l'expérience en tombant contre l'escalier. Et puis, quand j'approchai ma main de moi, elle s'approchait. Quand je l'écartais, elle s'éloignait. Je faisais tout cela sous les yeux éberlués de James Potter. Oui, j'avais compris que je ne rêvais pas, donc que j'étais tombée dans ce monde dont je rêvais depuis cinq ans. Et que je n'avais pas atterri à l'époque de Harry. Mais à celle de son père.

Était-ce vraiment possible? Comment, pourquoi? Je n'en savais rien. En regardant le mur face à moi, je demandai:

- Nous sommes au septième étage?

Il acquiesça, le regard toujours curieux. Je sortais donc de la Salle sur Demande. L'avantage d'avoir lu les bouquins cent fois: je connaissais tout par cœur, Poudlard comme ma poche, comme si j'y avais vécu toute ma vie. Je planai sur un petit nuage. Mais il fallait que je me débrouille pour passer inaperçue, si je voulais vivre ici.

- Dis, tu as ton papier avec tes fournitures scolaires?

Il parut encore plus intrigué, mais agita sa baguette en marmonnant sûrement le sortilège d'Attraction. Un parchemin vola vers lui et il me le tendit sans mot dire. Je le remerciai du regard, parcouru rapidement la liste et la fourrai dans ma poche.

- Bon, allez, a plus mon chou, on se revoit en cours je suppose.

Et je partis en courant, ignorant ses appels.