Titre : Rien
Disclamers : À qui de droit, mais certainement pas à moi.
Genre : Drame ? POV Ritsuka
Pairing : Plus grand chose...
Juste un petit truc écrit en quelques minutes, sorti de je ne sais où. J'espère que vous aimerez. Bisou à tous.
RIEN
Il n'avait rien à dire.
Ni même à redire.
Il ne cherchait plus, n'attendait plus. Trop épuisé sans doute de l'avoir fait tant de fois auparavant.
Trop, oui, et plus rien n'avait de sens, plus rien n'avait d'importance.
Les mots restaient bloqués irrémédiablement dans le fond de sa gorge, cachés ou mots étouffés derrière ses sanglots.
À quoi bon se promettre de rester froid, de rester insensible et d'oublier l'avant si c'était pour tout recommencer la minute d'après, si c'était pour se traiter de triple idiot pour quelques secondes en sa présence.
Et ces fourmillements dans son corps, ces frissons intenses et traîtres.
Cette sensation de vide à son absence, ce sentiment de manque à l'état pur qui obscurcissait tout autour de lui.
Et cette volonté de courir, de fuir très loin dès qu'il l'apercevait. Courir ou mourir lentement, lui disait sa tête.
Son cœur demeurait quant à lui muet, rendu aphone d'avoir trop hurlé dans sa cage thoracique.
De petits clapotements contre la fenêtre et toujours cet espoir fou de sons plus forts, de 'toc toc' qui n'avaient plus raison d'être. Depuis trop longtemps.
Depuis quand, au juste ? Depuis quand n'avait-il pas dormi réellement, depuis quand fuyait-il ses amis, restait-il si insensible aux coups de sa mère, cependant moins nombreux ?
Elle aussi avait changé, trop obnubilé sans doute par l'autre.
Invisible. Il l'était à moitié, tellement seul que même parler à sa psychologue ne lui était plus d'aucun secours, tellement seul qu'il en pleurait souvent, toujours. Maintenant.
Le téléphone gisait sur le sol, écrabouillé par un talon rageur. Sur un bout de plastique déformé gisait le cadavre d'un autocollant à l'effigie d'un papillon bleu.
Il ne savait plus, ne voulait pas savoir. Et pourtant, même l'ignorance était douloureuse. Et trop constante.
Ce n'était plus un rêve. Ce n'était plus un songe ou une pensée. C'était une évocation et une crainte formulée qui avaient pris forme, qui était devenues réalité.
Il n'y aurait point de réveil et de sourires réconfortants, seulement les draps froissés autour de son corps gelé, recroquevillé, et l'obligation de paraître encore vivant, encore fort et inatteignable. L'obligation d'offrir un ersatz de joie à ses amis, de s'asseoir pour le petit déjeuner, demain matin, de sourire tranquillement à Seimei et lui demander machinalement le jus d'orange ou les pancakes.
Se retenir de cracher au visage de son frère revenu d'entre les morts sans que cela ne semble étrange à personne, reprenant ainsi 'possession' de son 'serviteur', de lui hurler toute l'horreur et le ressentiment qu'il lui inspirait véritablement, de courir hors de la maison pour rejoindre Sobi à son appartement.
Se retenir de frapper à sa porte et lui demander pardon pour toutes ces choses qu'il n'avait pas dites à temps, pour ces 'je t'aime' qu'il était alors trop confus pour exprimer à haute voix.
Se retenir de pleurer et de quémander l'âtre de ses bras, ses bras et son toucher brûlant et purificateur, aimant…
Se retenir un jour de plus, peut-être, et continuer de mourir lentement à petits feux, sans oser imaginer qu'il puisse en aller autrement.
FIN
Juste au cas où... il n'y aura pas de suite, bien évidemment, même si le texte n'est pas très clair et finit quelque peu mal.
