- Tu es triste.
- Tu t'attendais à quoi ? Que je saute de joie ?
- Je pensais… que c'était ce que tu voulais. Retrouver ton frère.
- C'était ce que je pensais aussi.

Mon ton sonnait faux, même à mes propres oreilles. L'ironie qui transparaissait de mes paroles me rendait malade. Furieuse contre tout, contre le monde, contre ma petite personne qui avait voulu tout savoir trop vite. Maintenant, j'aurais voulu ne rien savoir du tout. Je laissais échapper un sanglot étouffé.

- Pete… Qu'est-ce que je vais faire ?
- Tu vas continuer. Comme tu l'as toujours fait.
- Je… je ne peux pas.
- Tu as son nom, et tu sais où il se trouve. Pourquoi ne pas juste essayer ?
- Mais parce que ! Parce que jamais il ne m'acceptera, parce qu'il croira que je suis juste une petite écervelée qui essaye de se rapprocher de lui par ambition, et…
- Tu ne sais pas ça ! Peut-être qu'il te cherche aussi ? Qu'il t'attend ?
- Comment ça pourrait être possible ? Il a tout ce qu'il veut. Je ne veux pas être celle qui viendra ruiner ça.

Je sentis les mains tranquillisantes de mon ami encercler mes épaules, et me serrer contre lui.

- Si tu ne le fais pas, ça te ruinera toi.

Je ne répondais rien. Il accentua sa pression, et doucement, murmura :

- On va le faire. Ensemble.