Cela fait maintenant plus de deux ans que j'arpente ces couloirs, cette troisième année est la dernière. 2 ans que je rase les murs en espérant ne pas attirer l'attention des Dieux et déesse de cet endroit, 2ans que j'attends de sortir de ce cauchemar, et pourtant aujourd'hui je sens cette boule au fond de ma gorge, je sens ces éclairs dans mon crâne, je sens cette moiteur dans mes mains. Je ne suis pas heureuse, qui pourrait l'être ici à ma place ? Mais c'est bien plus que ça je n'ai pas envie de partir, quelque chose me retient, une impression d'inachevé, quelque chose ou quelqu'un. Froid, froid, froid je ne l'avais pas vu venir celui-là « Alors le man-hand on rêve ? On a passé de bonne vacance ? L'année sera meilleur encore ». je ne sais même pas de qui il s'agit, je récupère mon sac de rechange dans mon casier et me dirige vers les toilettes, c'est comme un automatisme, je sais exactement ce qu'il faut que je fasse, pour l'instant je n'y vois pas grand-chose, mais c'est normal j'ai fermé les yeux avec tout ce sucre qui me coule sur le visage, je sais exactement ce qu'il faut faire ne pas verser de l'eau tout de suite, ça va se répandre, commencer par en enlever le plus gros dans les cheveux, ensuite les nettoyer à l'eau pour finir avec les vêtements sec. J'ai beaucoup de rituel, mais celui-là je ne l'ai pas choisi et pourtant ça en est un. Une fois terminé, je jette un coup d'œil à ma montre, ça va bientôt sonner. Je me précipite à l'extérieur, je n'ai pas envie d'être en retard, je ne suis jamais en retard. Je me dirige vers ma salle de classe, j'entre en trombe et essoufflée, le prof n'est pas encore là parfait. Alors que je cherche un place dans leurs cacophonie je me rends compte qu'il n'en reste plus qu'une, il me semble que mon cœur s'est arrêté de battre la non ? Ce n'est pas possible, le slushie à 8h du matin je veux bien, je veux bien en recevoir un toute les heures, mais je ne peux pas m'asseoir à côté d'elle. Le ciel se joue de moi, m'envoie en enfer, et il faudrait en plus que je m'asseye à droite du diable ? Oui le diable en personne. Mon pire cauchemar, et la plus belle chose que je n'ai jamais vus. Elle possède un merveilleux visage, il est impossible de ne pas se perdre ses yeux verts parsemés d'or, bénit soit celui qui réussit à ne pas fondre pour cette bouche, il n'est pas nécessaire de toucher ses cheveux blonds pour les savoir doux et soyeux, et pourtant c'est certain il s'agit bien du diable avec un vrai visage d'ange. Ce n'est même pas ironique, qu'y a-t-il de mieux qu'une belle figure innocente pour faire tomber même les plus redoutables d'entre nous. Et me voici contrainte de partager son espace. Je refuse de m'asseoir à côté d'elle « Mademoiselle Berry vous attendez une invitation », la voix de mon professeur de littérature dans mon dos me fais sursauter, entraînant par la même occasion l'hilarité de toute la classe. Bravo ils me fixent tous et je dois être aussi rouge que la veste de Quinn la barbe. Je me traîne tête basse vers la seule place de libre. Je donnerai tout pour recevoir un slushie la tout de suite et pouvoir me réfugier dans les toilettes, mais je ne peux pas, tout ce que je peux faire c'est essayé de disparaître et rendre ma présence le plus supportable possible pour elle. Cinq minutes plus tard, je respire de nouveau, enfin j'essaye tant bien que mal, je sais comment ont fait alors j'essaye de mettre en pratique en faisant le moins de mouvement possible. Finalement ce n'est pas si terrible, elle ne fait pas attention à moi, ce n'est pas nouveau, elle n'a jamais fait attention à moi, jamais un regard, un geste rien du tout. Cette indifférence me glace plus que tous les slushies que j'ai pu recevoir, et aujourd'hui ne déroge pas à la règle.

Ça fait maintenant deux heures que j'essaye de respirer le moins fort possible, je suis assise sur le rebord de ma chaise, pour être le moins près d'elle. Et malgré tous mes efforts de concentration sur ce que dit le prof devant nous, je ne peux m'empêcher de suivre chacun de ses mouvements, sa main dans ses cheveux lorsqu'une question la gêne, ses sourcils qui se froncent quand elle se concentre, ses jambes qu'elle croise et décroise environ toute les 12 minutes, rien ne m'échappe. J'ai toujours cru qu'elle était de ces personnes posées que rien ne peut ébranler, une force tranquille, il est vrai que je ne l'ai jamais vu avoir un geste brusque. Au contraire chacun de ses mouvements sont nonchalants, on a l'impression qu'elle ne fait rien au hasard, même respirer, les brutes se sont ses sbires, les brutes ce sont Santana, Finn son affreux et géant petit ami dont l'idiotie n'a d'égale que le poids de ses muscles, et ce cancre de Puck, je me suis toujours demandé qui était ses parents à ce garçon pour le laisser sortir avec une coupe de cheveux (si on peut l'appeler ainsi) aussi laide, dire que certaine filles trouve ça « sexy », dire qu'ELLE l'a fait avec lui, je ne comprendrai jamais. Je m'égare, je me rends surtout compte que pour la première fois que je suis aussi près d'elle, que j'avais tout faux. Quinn est tout sauf une force tranquille c'est une véritable boule de nerfs.

POV QUINN

Qu'est ce qui m'a pris de vouloir m'assoir à côté d'elle ? elle me regarde je le sais, je peux sentir son regard sur moi. Je sais aussi qu'elle a peur, ça je peux le sentir, elle ne bouge pas, j'ai même l'impression qu'elle ne respire plus, mais pourquoi elle ne bouge pas. Elle ne fait jamais rien, je ne sais plus quoi faire. Elle m'énerve, elle me fait perdre le contrôle.

POV RACHEL

Ça y est-elle n'en peut plus, elle range ses affaires, elle ne supporte plus de respirer le même air que moi, que fait-elle ? Où va-t-elle ? Ou vont-ils tous ? Elle me regarde, pourquoi me regarde-t-elle aussi bizarrement (elle me regarde toujours bizarrement). Elle détourne le regard et s'en va. Ce n'est qu'une fois qu'elle franchie le seuil de la porte que la réalité me frappe, le cours est fini, elle est partie, je peux respirer de nouveau. Je me lève à mon tour pour me rendre à mon prochain cours, j'espère pouvoir le suivre comme il se doit celui-ci. Et me voici qui ère de nouveau dans les couloirs. J'aperçois Kurt au loin, il me fait un sourire de complaisance. C'est à ça que nous sommes réduit aujourd'hui, des sourires d'un bout à l'autre des couloirs, c'est dommage je l'aimais bien, en fait je les aimais tous bien. On s'entendait bien, mais c'est fini maintenant. « hey salut Rachel, tu vas bien ? tu as passé de bonnes vacances, moi c'était génial San m'a amené au zoo, on a vu plein d'animaux des grands, des petits, des poilus, ils étaient tous si mignons, mais il n'y avait pas de Canards » et les gens disent que je suis la plus grande bavarde de ce lycée ? Et que font-ils de la magnifique blonde accroché à mon bras qui m'escorte à ma classe ? N'est-elle pas adorable ? C'est la seule qui me parle encore, ELLE ne peut pas l'attaquer. Qui le pourrait ? Elle a réussi à briser le marbre qui entoure le cœur de Santana, et les gens pensent qu'elle est stupide. L'humain ne voit que ce qu'il a envie de voir, et là je vois les yeux de Santana envoyer des flammes quand elle me voit arriver bras dessous, bras dessus, avec sa copine. Un repli stratégique s'impose, je n'ai pas subi ces deux années de tortures pour mourir l'année de ma délivrance. « Ça m'a fait plaisir de te parler Britt, tu devrais aller rejoindre Santana, je crois qu'elle t'attend », elle tourne le dos pour regarder, la fille dont le regard s'adoucit lorsqu'elle croise celui de la jolie blonde toujours accrochée à mon bras. « On se voit plus tard ? hein Rach ? » « Bien sûr », je lui mens, je n'ai pas le choix, même si j'adorerai je ne peux pas être amie avec elle. Je connais une certaine latina qui se ferait un plaisir de me bruler chaque parcelle de peau au chalumeau si je devais encore m'approcher de sa copine.

Je m'assieds à une table seule dans le fond, en attendant le prof. Je ne savais pas que ce serait aussi dur. Tout avait pourtant si bien commencé

Flash back

« Dégage manhands » le message était clair, et tout le monde pouvait voir l'inscription marqué sur le casier de Rachel. Kurt et elle avait essayé de l'effacer, même Tina était venue l'aider. Elle recevait bien un slushie de temps à autre comme toutes les autres personnes désignée comme looser dans l'école, mais personne ne l'avait jamais ciblé de cette façon. Cette nuit-là, elle avait pleuré ce qu'elle pensait être toutes les larmes de son corps.

Le lendemain, elle avait été soulagée de voir que son casier ne comportait aucune inscription jusqu'à ce qu'elle aille aux toilettes « la hobbit est un parasite, risque d'infection si on s'en approche », cette fois-ci elle avait essayé de l'effacer toute seule. Ces amis du Glee club avaient bien essayé de la réconforter, mais elle était inconsolable.

Le jour d'après c'est sur les portes d'entrée de l'établissement qu'une inscription l'attendait « t'es pas encore partie le dragqueen ? », et ça a continué encore et encore, recouvrant chaque jour un lieu différent du lycée. Il y avait même des paris sur facebook pour savoir ou allait être inscrite la prochaine insulte. Elle commençait à s'y faire jusqu'au jour où chacun de ses amis du Glee club s'était mis à recevoir des slushies en son nom. Le message était clair. C'est ainsi qu'ils avaient décidé à l'unanimité qu'il valait mieux pour le groupe qu'elle quitte la seule activité qui lui donnait encore envie de se lever le matin, c'est ainsi qu'au fil du temps ils ont arrêté tour à tour de lui parler, c'est ainsi qu'elle s'est retrouvé seule.

Fin du flashback


« Alors on t'a manqué ? » deuxième slushie de la journée. Non vous ne m'avez pas manqué non, cette sensation plus que désagréable de froid, et de sucre collé à ma peau ne m'a pas manqué non plus. J'avais prévus le coup, je savais qu'ils seraient en forme en ce premier jour de l'année scolaire. C'est partie pour mon deuxième passage forcé aux toilettes de la journée.

POV QUINN

Celui la non plus, elle ne l'a pas vu arriver, c'est moi qui ai envoyé Ben. Et encore une fois, elle ne réagit pas, elle se contente d'aller se nettoyer aux toilettes, elle ne pleure pas, et ne court même pas. Mais qu'est ce qui ne va pas avec chez cette fille ? Pourquoi est-elle encore la ? J'aurais supplié mes parents de me changer d'école si j'avais été sa place. Ça aurait été tellement plus simple pour moi si elle était partie, je ne ressentirai pas toutes ces choses, je n'aurai pas envie d'aller la voir la tout de suite pour l'aider, alors que c'est à cause de moi qu'elle est enfermée dans les toilettes. Il faut qu'elle parte, je ne le supporte plus, je n'arrive même plus à faire semblant avec Finn.


POV RACHEL

Ça fait deux semaines que les cours ont commencé, et il y a quelque chose qui cloque. La fréquence des slushies a augmenté par rapport à l'année dernière, je suis attaquée quatre à cinq fois par jour. J'ai même été violemment bousculé dans le parking par David sous prétexte que ma voiture était garée à sa place, par un autre dont je ne connais pas le nom à la cafétéria, j'aurai pris son plateau selon lui. Je m'attends au pire. Jusqu'à présent j'essayais de ne pas me faire remarquer, mais ils me traquent. Ils sont là, partout. Je vois un éventuel bourreau dans chaque visage que je croise. Ils m'attaquent tous, même ceux qui ne sont ni sportifs, ni cheerleaders. Qu'est-ce qu'ils me veulent ? J'ai une tête horrible à cause des slushies, j'ai attrapé froid, je n'ai plus de voix, oh mon Dieu et si je perdais ma voix ? J'ai peur, le lycée me fait peur.


Nous somme mercredi, ça fait quatre semaines que les cours ont repris, il est 7H45 je prends des livres dans mon casier, je me fais l'impression d'être une machine. Je fais les choses automatiquement, j'ai pratiquement rempli mon casier de vêtement de rechange, je ne sais pas si ça sert vraiment, hier je les ai retrouvé baignant dans des œufs après mon troisième slushie de la journée. Pour la première fois depuis mon premier jour d'école, j'ai été obligé de manquer les cours. Ça fait quatre semaines que les cours ont repris, il est 7h48 et pourtant je suis lasse, je suis épuisée. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir. Même Brittany ne brave plus l'interdit. Ils me bousculent plus souvent, ils ne prennent même plus la peine de chercher des excuses. Je sais qu'il arrivera un moment où ils feront plus que me bousculer. Ah voilà Luc, il est dans quel équipe lui déjà ? De lutte je crois. Il a un cadeau pour moi, et un sourire carnassier, ce sourire me fait plus frémir que ce qu'il tient en main. Je l'attends, je ne bouge pas, ça ne sert à rien de toute façon j'y aurai droit, je veux juste qu'il se dépêche que je puisse aller me nettoyer avant le début du cours. Mais il n'a pas l'air très pressé, au contraire, il s'approche lentement de moi, et me dit presque sur le ton de la séduction « Rachel c'est un spécial celui-là, rien que pour toi en édition limité » Qu'est-ce que ça veut dire ? Et minute, il m'a appelé par mon prénom ? Je réfléchie alors qu'il me verse le liquide sur la tête, c'est bizarre, il n'est pas froid au contraire. Je ne reconnais pas cette sensation, je n'ai pas le temps de réfléchir plus que le liquide commence à chauffer. Je me précipite sans courir dans les toilettes, j'ai eu le réflexe de fermer les yeux. Je connais le chemin par cœur. Le liquide chauffe de plus en plus qu'est qu'il a bien pu mettre dans ce P*** de gobelet ? Une fois au toilette adieu le rituel, je me verse de l'eau froide sur la tête en espérant que ça atténue la sensation de brûlure. Cinq minutes plus tard, la sensation de brûlure s'atténue je peux enfin ouvrir les yeux. C'est alors que je l'aperçois dans mon dos. Mon regard se fige, je suis tétanisée, on est seule. La seule chose qui me vient en tête est un gros titre « le cadavre d'une jeune lycéenne retrouvé dans les toilettes des filles du lycée McKinley ». Je sais que je devrais baisser les yeux, bouger, partir, me sauver, prendre mes jambes à mon cou qui sait avec l'instinct de survie peut être que j'arriverai à être plus rapide qu'elle. Mais je ne bouge pas, je reste la figé, à la regarder en attendant qu'elle… d'ailleurs je ne sais pas ce que j'attends. « Pourquoi tu ne pars pas ? Tu vois bien que tu ne manqueras à personne, même des amis t'ont laissé tomber, alors pourquoi tu ne pars pas ? » Elle a articulé chaque mot, elle a parlé lentement, pour être sûr que je l'écoute et que je comprenne. Elle n'a pas haussé le ton et m'a regardé droit dans les yeux, de ce regard froid sans la moindre émotion. Ensuite elle est partie sans rien rajouter. Et j'ai compris, ce n'était pas des questions, c'est ce qu'elle veut, c'est ce qu'ils veulent tous que je disparaisse. Elle a raison pourquoi je m'entête ? Pourquoi je reste là à essayer de sauver je ne sais quoi ? Disparaître voilà ce qui arrangerait tout le monde. J'aurai enfin la paix. Pour la première fois depuis des mois les larmes que je retenais se mirent à couler, une première, timide, puis une seconde, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire un torrent se déverse sur mes joues. Je suis aveuglée par mes larmes, mon corps est pris de spasmes que je n'arrive pas à contrôler. Je suis en colère, ils ont réussi, mes larmes ne tarissent pas j'ai envie de faire sortir cette boule que j'ai au fond de la gorge qui m'empêche maintenant de respirer. Je frappe un premier coup contre le miroir, en face de moi, et un autre, et encore un sens une douleur se propager dans ma main, mais elle est moins vive que celle qui grandit de plus en plus dans l'ensemble de mon corps. Je frappe encore, et encore il me semble avoir entendu le verre se briser, peu importe, je continue de frapper. Je ne m'arrête que lorsque je sens une vive douleur dans mon poignet droit. Je m'écroule alors contre le mur froid, épuisée par mes pleurs, et par mon acharnement contre le miroir des toilettes.

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là, mes larmes doivent continuer de couler parce que je vois flou, mon poignet posé sur ma cuisse ne me fait presque plus mal. Ma cuisse est mouillée, je n'ai pas envie de bouger, j'ai envie de dormir. J'entends des bruits au loin, une personne qui courre je crois, elle se rapproche de moi. J'entends une voix, mais je ne sais pas de qui il s'agit, j'entends juste mon prénom avant de m'endormir.

Flashback 2heures plus tôt

Luc a préparé un cocktail spéciale pour Rachel, il m'a demandé si je voulais la lui administré moi-même, j'ai décliné l'offre. Je ne peux m'y résoudre, je ne peux pas lui faire du mal directement. J'ai déjà assez l'impression qu'on me poignarde lorsque je la voix encaisser sans broncher, je ne peux pas le faire moi-même. Mais je crois que cette proposition était une façon de plus de me draguer, depuis que j'ai quitté Finn, ils sont tous à mes pieds afin de satisfaire mes moindres caprices, même si ça veut dire faire du mal à une personne qui ne leurs a rien fait. Je vois dans regard, et dans son sourire qui me ferait frissonner si je n'étais pas Quinn Fabray, ça lui fait plaisir de savoir qu'il va lui faire du mal.

Je la vois à son casier, elle a l'air si fatiguée, ça fait deux semaines que je l'entends tousser, elle marche en tremblant comme si elle était constamment frigorifier, le regard vide plus que d'habitude. Elle ne rase plus les murs comme avant. Elle avance comme si elle attendait à chaque fois, elle ne bronche pas. Il y a quelque chose de brisé en elle. Je le sais, mais elle ne renonce pas, elle revient tous les matins avec un sac de sport rempli à ras bord. Elle est forte, c'est la fille la plus forte que je connaisse, personne n'aurait pu encaisser la moitié de ce qu'elle a enduré et resté debout comme elle, et elle est belle, mon Dieu qu'est-ce qu'elle est belle. Je sais que c'est un pêcher de la regarder comme je le fais, je sais ce que je fais le soir dans mon lit en pensant à elle est mal, en pensant à ses lèvres pulpeuses que j'imagine douce, à mes doigts dans ses cheveux noirs qui tombent sur ses frêles épaules, à mes baiser sur sa peau mate, à son entrejambe que j'imagine humide pour moi. Je sais que tout ceci est mal, mais je ne peux m'en empêcher, c'est pourquoi elle doit partir et tout redeviendra comme avant.

Il s'approche d'elle lentement, il l'a regardé, elle est sa proie comme toujours à ce moment-là j'ai envie de crier stop, et tout arrêter, mais je ne peux pas. Elle l'a vu, lui fait face, droite, elle attend, son regard est vide, elle sait exactement ce qui va se passer, mais elle ne sait pas que ça va être différent cette fois. Il prend son temps pour lui versé l'eau pimentée sur la tête, elle avait fermé les yeux en prévision. Quelque seconde plus tard, je la vois se précipiter dans les toilettes, elle ne court pas, elle se contente de marcher un peu plus vite que d'habitude. Luc me rejoins toujours affublé de cet immonde sourire sur le visage. C'est plus qu'il ne m'en faut, je le plante là, je vais la rejoindre, il faut que je sache comment elle va.

J'entre doucement dans les toilettes, je ne veux pas l'effrayer, elle a la tête sous le robinet, ses vêtements sont trempés, de là ou je suis-je peux voir qu'elle a des plaques rouges sur le visage. J'espère que cet imbécile ne lui a pas abimé son joli visage.

Elle lève le visage, je peux voir en une fraction de seconde de la surprise dans son regard, vite remplacé par de la peur. Elle ne regarde pas les autres comme ça, il n'y a que moi. C'est plus que de la peur, je lui inspire de la terreur, je ne peux pas lui en vouloir, c'est moi qui suis en cause, et pourtant je ne peux pas m'empêcher de recevoir ce regard comme un coup de poing dans le ventre. Plus je sens cette terreur se propager dans son corps, plus mon cœur se serre. Il faut que je me reprenne, je sais qu'elle ne peut pas lire en moi, mon masque est toujours en place, mais si je lui parle dans cet état elle me démasquera, alors je lui parle lentement et calmement en prenant ma voix le plus neutre, je veux comprendre « Pourquoi tu ne pars pas ? Tu vois bien que tu ne manqueras à personne, même des amis t'ont laissé tomber, alors pourquoi tu ne pars pas ? ». Il vient de se passer quelque chose dans son regard, je ne saurai dire quoi. Elle me regarde, mais ne répond pas. La sonnerie retentie, je n'ai pas le temps d'attendre sa réponse.

Le cours a commencé depuis 20minutes, ou est-elle ? Elle n'a pas besoin de tout ce temps pour se changer, elle est plus rapide que ça d'habitude. Peut-être qu'elle est rentrée chez elle. Non elle ne louperait jamais les cours sauf cas d'extrême force majeur. A moins qu'elle ne soit allergique au piment. Non les plaques rouge sur son visage commençaient à disparaitre quand je l'ai laissé. Pourquoi je m'inquiète autant ? Ce n'est que Berry, en plus c'est moi qui ait laissé Luc lui versé con cocktail spécial sur la tête.

Il va se taire ce putain de prof et nous libérer ? vite, il faut que j'aille voir si elle va bien, ce n'est pas normal, elle ne louperait jamais un cours, si elle n'y était pas obligée. Je ne laisse pas, le prof finir de parler que je sors de la salle comme une furie, en laissant toutes mes affaires, ils me dévisagent tous comme si j'étais folle. Je me jette sur la porte des toilettes, ce que je vois me ralenti dans ma course. Il y a des tessons de miroir partout, il est en mille morceaux, et « oh mon Dieu RACHEL,RACHEL,RACHEL, qu'est-ce que j'ai fait ?»

Fin du flashback