Déjà, bonjour/bonsoir ! Je suis une petite nouvelle dans le Fandom ^^
Bref ! J'ai écrit cette SongFic car je n'arrive pas à faire le deuil de la mort de Fred. C'est bête, hein ? J'en écrirai peut-être une autre, ce n'est pas sûr.
Je vous souhaite une bonne lecture !
Rien ne m'appartient. Harry Potter appartient à JK Rowling et la chanson est d'Indila, S.O.S.
C'est un SOS, je suis touché je suis à terre
Entends-tu ma détresse, y'a t-il quelqu'un ?
Je sens que je me perds.
Je marchais d'un pas lent et trainant sur la côte, le regard fixé droit devant moi, ne sachant pas vraiment où aller ni quoi faire. Un petit sac se balançait doucement sur mon épaule droite au rythme de mes pas et ma baguette - ainsi que celle de Fred – étaient glissées dans la poche arrière de mon jean trempé. Il pleuvait terriblement et je glissais plusieurs fois, manquant de dévaler les dizaines de mètres de rochers donnant sur la mer déchainée, à l'image de mes pensées.
Freddie … Mon frère, ma moitié, mon meilleur ami, mon confident … N'était plus là, à mes côtés. Le voir allongé, les yeux vides et un léger sourire aux lèvres sur les dalles froides des ruines qu'était devenu Poudlard a provoqué ma perte. Mon monde s'est brutalement assombri et la vie a perdu toute saveur. Sans mon jumeau, je ne suis absolument rien : c'était mon guide, mon moteur, ma lumière, mon protecteur. Sans lui, je suis tombé de la falaise qu'était notre existence et où nous gambadions gaiment quand il était … encore avec moi.
Je me stoppais et regarda les vagues s'écraser en grondant contre les sombres roches, insensible à l'eau qui tombait du ciel et le vent glacial qui soufflait en rafales.
J'ai tout quitté, mais ne m'en veux pas
Fallait que je m'en aille, je n'étais plus moi
Je suis tombé tellement bas
Que plus personne ne me voit
Je ne pouvais plus supporter les regards peinés de notre famille, Fred. Je suis lâchement parti, sans prévenir qui que se soit. Ils doivent sûrement être morts d'inquiétude … Mais tu sais quoi ? Je m'en fiche.
On t'a enlevé à moi, que dis-je, arraché à moi, et mon sourire et mes rires sont partis avec toi dans la tombe. Et les entendre me dire « Tu sais George … Fred ne voudrait pas que tu te laisses aller » me donnait envie de leur hurler dessus, même s'ils essayaient de me consoler. Ils ne savent pas ce que tu voudrais ! Ils ne savent pas ! Tu n'étais pas leur jumeau !
Seul notre petit Harry semblait avoir compris un peu comment je me sentais : il en avait perdu des proches, lui aussi durant cette fichue guerre … C'est le seul qui m'a simplement dit de « faire ce que j'avais à faire », même si c'était te rejoindre. Il m'avait même pris dans ses bras ce jour là : j'ai pleuré comme un gosse sur son épaule. Lui aussi a pleuré, je l'ai senti trembler contre moi et mon tee-shirt s'est humidifié légèrement.
Je me laissais lourdement tomber à genoux sur le sol humide, le corps secoué de violents sanglots que j'avais péniblement retenus devant tout le monde, sauf devant notre Sauveur.
J'ai sombré dans l'anonymat
Combattu le vide et le froid, le froid
J'aimerais revenir, j' n'y arrive pas
J'aimerais revenir
Avant, nous étions « Fred et George » : c'était presque un mot en lui-même. Nos deux prénoms étaient totalement indissociables l'un de l'autre. Maintenant, c'est juste « George ».
J'ai l'impression d'avoir perdu mon identité, qu'on me l'a enlevée pour la remplacer par un pâle substitut de prénom.
Et j'ai essayé de m'y faire, de toutes mes forces ! Je me forçais à rire, à faire des plaisanteries, j'ai tenté de faire tourner notre magasin … Mais tout sonnait creux. La lutte était perdue d'avance et le chagrin m'a envahi.
Mon corps bascula vers l'avant et mes avant-bras reposèrent sur la roche mouillée, encadrant ma tête.
- Tu me manques tellement, Fred, murmurais-je d'une voix cassée et entrecoupée de pleurs. J'y arrive pas sans toi, c'est trop difficile… Je t'aime Freddie, reviens … Reviens…
Je suis rien, je suis personne
J'ai toute ma peine comme royaume
Une seule arme m'emprisonne
Voir la lumière entre les barreaux
Et regarder comme le ciel est beau
Entends-tu ma voix qui résonne (qui résonne) ?
Mon cœur me fait si mal, si tu savais… Il ne bat plus que par automatisme.
Je ne vis plus, je ne mange presque plus, je ne dors plus. Les seuls sentiments que je suis capable d'éprouver depuis ton départ sont la tristesse et la solitude. Sans toi, je ne suis personne : tu étais moi, j'étais toi et nous étions un.
Je te parle tous les jours, toutes les nuits, dans l'espoir que tu m'entendes et que tu viennes me chercher, ton sourire éclairant ton visage, si identique au mien que je ne peux plus me regarder dans un miroir sans éprouver l'envie de le briser en milliers de morceaux.
Je me mis à t'appeler doucement entre deux hoquets, le souffle impitoyable d'Eole m'arrachant ton prénom avant même qu'il ne franchisse totalement la barrière de mes lèvres bleuies par le froid.
C'est un SOS, je suis touché je suis à terre
Entends-tu ma détresse, y'a t-il quelqu'un ?
Je sens que je me perds.
Je veux mourir Fred, tu comprends ? Tu m'es si indispensable que je ne suis plus capable de rien.
Est-ce normal que je sois si abattu, alors que même Maman semble réussir à surmonter toute cette peine ? Etions-nous trop fusionnels ? Trop dépendants l'un de l'autre ? Ou est-ce seulement moi qui ressens ça ?
Est-ce que tu sais que, parfois, j'entends ta voix dans mon oreille gauche ? Celle avait laquelle je n'entends plus ? Quand ça arrive, j'ai l'impression de sombrer dans la folie. Comment pourrais-je t'entendre si elle ne fonctionne plus et que tu es mort ?
Le silence tue la souffrance en moi
L'entends-tu ? Est-ce que tu le vois ?
Il te promet, fait de toi
Un objet sans éclat
Je refuse qu'on t'oublie ! A la maison, plus personne n'ose prononcer ton prénom ou évoquer l'une de tes blagues. Et quand je le fais, même en chuchotant, j'ai le sentiment oppressant que tout le monde va se jeter sur moi pour me faire taire immédiatement. Ils veulent t'oublier pour ne plus souffrir, mais moi, je refuse de suivre leur exemple.
Je me suis battu bec et ongles pour garder tes affaires près de moi, c'est bête, hein ? Ton souvenir s'efface peu à peu du Terrier et j'ai peur, Freddie. Peur de t'oublier à mon tour, même si c'est impossible.
Alors j'ai crié, j'ai pensé à toi
J'ai noyé le ciel dans les vagues, les vagues
Tous mes regrets, toute mon histoire
Je la reflète
Je soufflais toujours douloureusement ton prénom, comme une litanie. Je me redressais et finis par le hurler plusieurs fois dans le vent, les doigts enfoncés dans le torse au niveau de mon cœur. Je m'allongeais ensuite de tout mon long, la joue contre le sol, les paupières fermées. J'attendais, simplement.
Même le souvenir de nos premières bêtises ne suffit plus pour me consoler. Ce qu'il me faudrait, c'est toi. Mais tu n'es plus là. Tu ne le seras jamais plus.
Mon existence n'a plus aucun sens sans ta présence. L'histoire s'est coupée brusquement quand tu as disparu et je ne peux pas écrire la suite tout seul.
Je n'ai plus rien. Je n'ai plus de vie.
S'il te plait, si je compte pour toi Fred … Viens me chercher. Il fait vraiment très froid ici.
Je perçus un bruit de tissu et quelqu'un me toucha l'épaule, sans brusquerie.
- George …?
La voix d'Harry.
- Harry, croassais-je. Je t'en supplie … Aide moi à partir… J'ai trop mal sans lui.
Un silence. J'ai eu peur qu'il n'aille prévenir quelqu'un et je rouvris les yeux pour tomber dans ses prunelles émeraude, brillantes de larmes.
- Tu … en es sûr ?
- Certain …
L'Elu sortit alors sa baguette et la posa sur ma tempe, sans appuyer.
- Tu vas me manquer … Aux autres aussi …
- Je sais … Désolé de te demander ça. C'est juste …
- Je comprends. Il fit une pause et reprit d'une voix tremblante : Ca ne va pas faire mal, promis.
- Merci Harry. Merci.
Il me fit un pâle sourire et murmura une formule que je n'entendis pas. Je me sentis partir, sans douleur, comme promis.
Je reposais sur quelque chose de confortable. Je sentais une main passer tendrement sur mon front et dans mes cheveux, massant mon cuir chevelu. J'y reconnus la manière de faire de Fred et ouvrit brutalement les yeux, stupéfait et un peu paniqué. La première chose que je vis fut le visage de mon frère et ma gorge se serra.
Je me rendis alors compte que ma tête était posée sur ses genoux, et que l'endroit était bien différent de celui où j'étais avant. Plus lumineux, plus accueillant …
La voix de mon double m'interrompit dans mon cheminement de pensées :
-Comment tu te sens, Georgie ?, demanda-t-il doucement, une lueur inquiète dans ses pupilles.
- … Comme quelqu'un qui vient de revenir à la vie.
Le rire de mon jumeau résonna alors dans l'air et un sourire se dessina sur mes lèvres.
C'est un SOS, je suis touché je suis à terre
Entends-tu ma détresse, y'a t-il quelqu'un ?
Je sens que je me perds
Voilà, voilà !
A bientôt ^^
