Bonsoir/Bonjour la compagnie ! J'ai craqué encore une fois, oui. Une fanfiction sur SnK avec comme personnage principal Livaï, oui. Une illumination m'ait apparu en lisant un manga et j'ai eu envie de partager ce que j'avais dans la tête. Une histoire simple, certainement pas très longue, loin d'être truffée de suspens et qui se déroule à notre époque. J'espère revoir quelques lectrices qui m'ont déjà lu. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires. Hâte de savoir ce que vous pensez de ma nouvelle histoire ;]


CHAPITRE 1 : NOUVEAU CONTACT

Depuis ma plus tendre enfance, je vivais avec mon père. Nous partagions un appartement en plein centre-ville. Je ne le voyais pas souvent mais sa présence suffisait à combler le manque de ma mère. Elle nous avait quitté alors que je n'avais que trois ans. Un accident de voiture. Je ne l'avais pas vraiment connu alors je ne me rappelais pas beaucoup d'elle. Quelques photos dans le salon m'aidaient à me souvenir de son visage. Ma vie n'était pas très tumultueuse. J'étais encore à l'école. Mon père faisait partie de l'armée, il était major. Si ma mère était encore en vie, elle serait certainement très fière de l'homme courageux qu'il était devenu.

Un jour, pendant le mois d'août alors que mon père était parti en mission, un homme toqua à ma porte. Il portait ce même uniforme de soldat. Je voyais à son visage qu'il avait quelque chose à me dire. Une nouvelle qu'il n'avait pas envie de sortir de sa bouche mais qui devait tout de même être dite. Ce même jour, j'appris que mon père avait succombé au combat.

Ma première réaction avait été de m'écrouler à ses pieds. L'homme s'était immédiatement abaissé pour me réconforter. Il disait que mon père s'était battu comme un fidèle soldat et qu'il avait eu le droit à une mort honorable. Son corps était tombé sur le champs de bataille. C'était la seule explication dont je pouvais me contenter. Le lendemain, j'avais reçu l'ordre d'emballer toutes mes affaires. J'étais encore mineure et par conséquent je ne pouvais pas continuer à vivre seule. J'avais atterri chez une tante, que j'avais dû voir une ou deux fois dans ma vie. Elle m'avait accepté à contre cœur, je le savais. C'était la seule personne faisant partie de ma famille qui habitait encore en ville. Au final, j'étais restée une semaine avec elle. Son excuse était qu'elle n'avait pas les moyens financiers pour m'héberger.

C'était la raison pour laquelle je me trouvais actuellement dans cette voiture. Quelqu'un d'autre s'était porté volontaire. Ma tante avait accepté sans réfléchir. Tandis que j'observais la route, je me posai tout un tas de questions sur la personne que j'étais sur le point de rencontrer. Était-ce un homme, une femme ? Est ce que mon père l'avait connu ? En repensant à lui, je ressentis un picotement dans la poitrine. J'avais passé des nuits à le pleurer. Et pourtant, je n'arrivais toujours à surmonter cette épreuve. Si il était toujours vivant, que penserait-il de moi ? Je ne l'avais jamais vu se faire trahir par ses sentiments. J'étais sa fille. Je devais me montrer aussi forte que lui.

Après quelques heures de route, la voiture s'arrêta enfin devant un immeuble. Encore un appartement. Je retirai ma valise du coffre puis mes sacs. Heureusement pour moi, mon tuteur ne se trouvait pas au dernier étage. Je rentrai tant bien que mal dans l'ascenseur avec toutes mes affaires. Lorsque je me postai enfin devant la porte, j'inspirai profondément. Et si cette nouvelle personne ne me plaisait pas ? Et si elle me voulait du mal ? Malgré mes doutes, j'appuyai sur la sonnette. J'arquai un sourcil en entendant des bruits de l'autre côté de la porte, comme si quelqu'un était tombé. D'une seconde à l'autre, je tombai nez à nez avec une jeune femme.

-Ah, te voilà ! s'exclama t-elle haletante. Entre, je t'en prie ! Tu aurais dû me prévenir, je serai descendue pour t'aider à porter tes bagages.

Une partie de moi était soulagée de savoir qu'en réalité mon tuteur était une tutrice. Silencieuse, je pénétrai à l'intérieur de ma nouvelle maison. À ma plus grande surprise, cet appartement était assez spacieux pour loger au moins trois personnes. La brune, très contente de me recevoir, m'invita à m'asseoir dans la cuisine. Faisant abstraction de son étrange excitation, je m'exécutai toujours sans piper mot.

-Je suis ravie de te rencontrer, continua-t-elle en s'asseyant à son tour. Je m'appelle Hanji et je serai à partir d'aujourd'hui la personne qui s'occupera de toi.

-Est ce que vous connaissiez mon père ? la questionnai-je directement.

-Bien sûr que oui ! Nous étions de grands amis. Si tu veux tout savoir, j'étais commandante d'escouade dans le même établissement que lui. Après sa mort, j'ai hérité de sa place en tant que major.

-C'est vraiment très impressionnant.

J'idolâtrais vraiment les personnes qui avaient réussi à s'épanouir dans une carrière militaire. De plus, Hanji était une femme. Sur le moment, je pensais que j'aurais pu donner n'importe quoi pour avoir la chance de lui ressembler. Savoir qu'elle avait hérité de la place de mon père ne me dérangeait pas. J'y avais déjà réfléchi et peut être que moi aussi, un jour, je pourrais lui rendre hommage à ma façon.

-Parle-moi un peu de toi maintenant ! Comment tu t'appelles ?

-Ren.

-Et quel âge tu as ?

-15 ans.

-Tu n'es pas très bavarde, chouina-t-elle en remettant ses lunettes. Je vois cependant que tu as hérité quelques traits de ton père.

J'avais souvent entendu cette remarque. À cause de mes cheveux blonds ou encore de mes yeux bleus. Je n'étais néanmoins pas aussi renfermée que lui. J'avais tendance à cacher mes sentiments mais il finissaient toujours par sortir. Certainement un trait que j'avais hérité de ma mère. J'arrêtai de penser à mes parents lorsque Hanji attira mon attention sur les feuilles éparpillées devant elle. Elle m'expliqua qu'elle s'était déjà occupée de mon inscription scolaire pour la rentrée prochaine. Je n'avais plus qu'à signer quelques documents pour confirmer que j'étais bien d'accord pour rester.

-Est ce que tu peux me donner ton téléphone ?

Je me figeai un instant, ne sachant pas vraiment pourquoi elle voulait mon portable. J'étais toujours assez méfiante de partager mes affaires mais je me disais qu'elle avait certainement une bonne raison de me le demander. Je le retirai donc de ma poche pour lui donner. Elle appuya plusieurs fois sur l'écran pour ensuite tapoter sur le clavier. Lorsqu'elle retourna le téléphone dans ma direction, elle me montra un numéro du doigt.

-Ton père m'a demandé que le jour de sa mort tu puisses trouver du réconfort chez quelqu'un d'autre, me raconta-t-elle. Une personne que tu pourras contacter dès que tu seras triste ou que tu auras des problèmes. Elle sera présente à sa place.

Déstabilisée, je récupérai mon téléphone. Une personne que je pourrais contacter ? Comment étais-je censé m'ouvrir à quelqu'un que je ne connaissais pas ? Je demandai immédiatement à Hanji quelle était l'identité de cette personne. Elle s'excusa avant de baisser la tête. Elle ne pouvait pas me le dire car le but était qu'elle reste anonyme. Comme un ange gardien qui m'observait de l'au-delà sans jamais entrer réellement en contact avec moi. Sur le moment, je trouvai l'idée totalement absurde. Il m'était impossible de faire confiance à un étranger.

-Prends ton temps, me rassura Hanji. Tu n'es pas obligée de lui parler tout de suite mais seulement quand tu sentiras que tes épaules ne sont plus assez fortes pour tout supporter.

-Est ce que mon père lui faisait à ce point confiance ? Je veux dire, pour remettre sa propre fille entre ses mains ?

Un chaleureux sourire se dessina sur les lèvres de Hanji. Elle m'avoua que cette personne était comme la moitié de mon père. Il n'y avait pas meilleur choix. À moitié convaincue, j'acceptai de laisser le numéro mais je n'étais pas encore décidé à faire connaissance. Notre conversation étant terminée, la brune me proposa de faire le tour de l'appartement. Au fond du couloir, elle me montra une chambre qui était la mienne. Un lit, une armoire et un bureau. Je n'avais rien besoin de plus. Nous commencions rapidement à déballer mes affaires. Hanji m'aida à ranger mes vêtements dans l'armoire et à mettre les couvertures sur mon lit. J'étais sur le point de refermer l'armoire lorsque Hanji cria soudainement.

-Toi aussi tu as cette veste ! C'est celle de ton père n'est-ce-pas ? J'ai exactement la même !

Je me retournai pour voir les yeux de Hanji brillaient de milles feux en observant le vêtement entre ses mains. Une veste de couleur verte, portant l'insigne de l'armée dans le dos. Hanji avait la même car elle en faisait aussi partie. Et moi, j'avais récupéré celle de mon père en tant que souvenir. La brune se leva pour l'accrocher contre le mur. Je ne savais pas réellement la relation qu'avait entretenu mon père avec cette femme mais j'avais l'impression qu'il lui manquait terriblement. C'était d'ailleurs pour cette raison que j'étais étonnée de ne l'avoir jamais rencontré auparavant.

-Bon je te laisse t'installer, me sourit Hanji, si tu as besoin de moi tu sais où me trouver.

Après son départ, je me laissai tomber sur le lit. Une nouvelle maison. Une nouvelle famille. Une nouvelle école. Je n'étais pas encore prête pour tout recommencer. Pourtant, je me devais de l'être. Je retirai mon téléphone de ma poche, observant le numéro de téléphone que Hanji m'avait ajouté. Mon père avait prévu de me protéger, même après sa mort. Je me tournai du côté pour mieux réfléchir. Hanji n'avait pas entré de nom. Cette personne ne voulait apparemment vraiment pas dévoiler son identité. Je pensais que le rôle d'ange gardien était celui de Hanji. Pourquoi avais-je besoin de quelqu'un d'autre ?

Un peu plus tard dans la soirée, j'enfilai la veste verte de mon père avant de me diriger dans le salon. Tasse de café à la main, Hanji était devant la télé. Tandis que je m'installais à côté d'elle, elle me proposa une seconde tasse. Je secouai la tête de droite à gauche, la remerciant de son geste. J'avais besoin de dormir cette nuit. Demain n'était pas n'importe quel jour. C'était la rentrée.

-Alors, est ce que tu es prête ? m'interrogea la brune excitée.

-Pas vraiment, avouai-je en baissant la tête. Tout est nouveau pour moi. Et puis, je ne connais personne.

-Ne t'inquiète pas. J'ai un ami qui travaille en tant que médecin dans notre camps. Son fils sera certainement dans la même classe que toi. Il s'appelle Eren, un garçon très gentil. Essaye de faire connaissance avec lui demain.

-Je n'ai jamais été très douée pour me faire des amis.

-Il est vrai que ton père non plus, ricana Hanji. Enfin, si tu te sens seule, tu sais vers qui te retourner.

Je laissai tomber ma tête contre le canapé. Jusqu'à présent, j'avais réussi à me faire un ami ou deux. Seulement parce qu'ils étaient venus vers moi. Je ne ressentais pas le besoin de me sentir entourée. Ce n'était cependant pas en me mettant de côté que je pourrais surmonter la mort de mon père. Au contraire, j'y penserai encore plus. Sans oublier cette personne que Hanji voulait me faire contacter. Pour l'instant, je n'étais pas du tout dans le besoin de le faire. Et je n'avais pas non plus envie d'infliger mon malheur aux autres.

Lorsque je me réveillai le lendemain matin, les rayons de soleil traversaient déjà les trous de mon volet. À cette heure, c'était plutôt étrange. Je plissai les yeux avant de regarder l'heure sur mon téléphone. En me rendant compte que je n'avais probablement pas entendu mon réveil, je sautai hors de mon lit. Je me précipitai dans le couloir à la recherche de Hanji. Je me stoppai dans le salon pour l'apercevoir avachie sur le canapé, lunettes de travers. Je me pinçai l'arrêt du nez en entendant ses lourds ronflements. Je ne pouvais définitivement que compter sur moi-même.

-Hanji, l'appelai-je en bougeant son épaule, il faut se réveiller.

-Quoi ? demanda la brune en émergeant. Mais enfin, qu'est ce que tu racontes ? Il est encore tôt.

Elle appuya sur son téléphone pour prouver ses dires. D'un instant à l'autre, elle plaça ses lunettes avant de bondir du canapé. Elle s'excusa environ une dizaine de fois de son comportement. Malgré mon énervement, je restai calme. Je n'avais plus que quelques minutes pour m'habiller, me débarbouiller et me coiffer. J'inspirai profondément puis retournai dans ma chambre. J'enfilai mon uniforme, me nettoyer le visage puis m'attachai rapidement les cheveux. J'attrapai une barre de chocolat puis appelai Hanji pour la presser. Nous descendions en trombe jusqu'à la voiture. Heureusement que l'école n'était pas très loin.

Comme je le craignais, l'école était déserte. Hanji avait insisté pour m'accompagner mais j'avais refusé. Je pénétrai dans la cour avant d'apercevoir un tableau avec des affiches. Je cherchai mon nom du doigt puis trouvai enfin la salle dans laquelle j'étais. Le problème était que je n'avais aucune idée par où entrer. Et personne n'était présent pour m'aider. Je posai mes mains sur mes hanches, agacée de voir que le monde était contre moi aujourd'hui. J'arrêtai de râler en entendant du bruit de l'autre côté de la cour. Un homme, vêtu d'un uniforme de travail, était entrain de ramasser des déchets. Si il était concierge ou gardien d'école il devait certainement connaître les lieux. Je me dirigeai dans sa direction puis me postai juste derrière lui. Apparemment, il ne m'avait pas entendu. Pour attirer son attention, je tapotai mon doigt sur son épaule.

Lorsqu'il se retourna et que ses yeux gris rencontrèrent les miens, ma seule envie était de faire demi-tour. Il arqua un sourcil face à mon manque de réaction. J'avais comme perdu la parole. Ce n'était pas sa taille, ni son visage mais simplement son regard qui le rendait si intimidant. J'aurais mieux fait de trouver mon chemin toute seule.

-Qu'est ce que tu me veux, gamine ?

-Pardonnez-moi, réussis-je à articuler, je suis arrivée en retard et je ne connais pas du tout cette école. Est ce que vous pouvez m'aider ?

J'étais clairement entrain de l'ennuyer. J'étais à deux doigts d'abandonner et de repartir. Contre toute attente, il me demanda la salle que je recherchais. Il m'expliqua ensuite le chemin que je devais prendre et de quel côté monter les escaliers. Malgré ma bonne mémoire, je devais retenir beaucoup trop d'informations. L'homme se retourna, sortant une cigarette de sa poche. Je n'avais pas envie d'être davantage en retard. Je n'avais cependant pas d'autres choix. Avant qu'il ne puisse allumer sa cigarette, je l'interpellai à nouveau.

-Cela vous dérangerait de m'accompagner ?

-Je suis gardien d'école, grogna-t-il, pas guide touristique. Débrouille-toi.

Je fronçai les sourcils face à son manque d'amabilité. C'était perdu d'avance. Cet homme n'était définitivement pas quelqu'un sur qui je pouvais compter. Je commençais même à me demander si ses précédentes instructions étaient justes. Je le dévisageai une dernière fois avant de faire demi-tour. Je n'allais vraiment pas donner une bonne image de moi si j'arrivais à ce point en retard. Je passai une nouvelle fois devant le tableau avec les affiches puis me dirigeai vers les escaliers. Lorsque ma main se posa sur la porte pour la pousser, une voix m'interpella.

-T'es stupide ou tu le fais exprès ? cria quelqu'un derrière moi. De l'autre côté les escaliers !

Je me retournai pour apercevoir l'homme de tout à l'heure au même endroit, cigarette à la bouche. Il pourrait me montrer au lieu de me hurler dessus. Je pestai intérieurement, changeant de direction sous ses yeux amusés. Je ne demanderai plus jamais mon chemin à un inconnu. Finalement, après avoir perdu une demi heure de mon temps, j'arrivai devant ma salle. Je devais me préparer mentalement. M'excuser correctement. Supporter tous les regards de mes camarades de classe. Déterminée, je retirai la porte coulissante devant moi un peu plus fort que prévu. Le professeur sursauta avant de se tourner vers moi.

Je lui expliquai les raisons de mon retard. Heureusement pour moi, elle accepta mon excuse puis m'invita à rejoindre ma place. Elle avait l'air gentille et son visage était plutôt doux. Je me frayai un chemin jusqu'à ma table. J'essayai de ne pas faire attention aux autres mais j'étais un peu déstabilisée à cause des rires et des moqueries.

-Ren Smith, c'est ça ?

Je hochai la tête tout en m'asseyant à ma place. Je n'avais rien raté. Simplement quelques explications que le professeur me répéta gentiment. Je faisais mine d'être intéressée tout en scrutant discrètement ma classe du regard. Nous n'étions pas très nombreux et il y avait plus de garçons que de filles. Je pouvais remarquer que certains groupes s'étaient déjà crées ainsi que des affinités. Tandis que notre professeur nous distribua nos emplois du temps, je cherchai activement à travers mes camarades le garçon avec qui j'étais censé faire connaissance. Je n'avais qu'à lire les prénoms sur les papiers devant eux mais je ne voyais pas très bien. Jusqu'à ce qu'enfin, je tombai sur celui que je voulais. Eren.

Au moment de la pause, je décidai d'attraper mon courage à deux mains pour aller lui parler. Il n'était qu'à quelques tables de moi et seul. C'était ma chance. Lorsque je m'apprêtai à me lever, une brune passa devant moi pour le rejoindre. Une fille avec des cheveux courts noirs. Elle entama facilement la conversation avec lui. Le brun avait pourtant l'air ennuyé mais accepta de la suivre dans le couloir. Je regagnai ma place, ennuyée de devoir attendre son retour. J'étais près de la fenêtre, et pour passer le temps, je tournai la tête pour observer la cour. L'homme de tout à l'heure était au même endroit, posé contre le mur entrain de fixer son portable. Quelqu'un d'aussi ingrat avait des amis à qui parler mais pas moi ?

Accompagné de la brune et d'un autre garçon, Eren revint en classe quelques minutes plus tard. Contrairement à elle, le blondinet paraissait plus aimable. Malheureusement, encore une fois, la sonnerie m'empêcha de tenter ma chance. Tout le monde regagna sa place tandis que moi je grognai dans mon coin. Je n'étais pas d'un naturel bavard et encore moins extravertie. Une chose était sûre. J'avais assez essayé pour aujourd'hui et j'étais pressée de rentrer.

Une fois la journée terminée, je me levai en trombe pour rejoindre la sortie. Lorsque je passai dans la cour, je détournai le regard pour ne pas croiser celui du gardien. La voiture de Hanji était garée à quelques mètres du portail. Je sautai littéralement à l'intérieur. La brune me salua gaiement puis me demanda comment ma rentrée s'était passée. Je haussai les épaules en guise de réponse. Reprendre les cours ne m'enchantait clairement pas. Cependant, si je voulais penser à autre chose qu'à la mort de mon père, je devais sortir au lieu de rester cloîtrer entre quatre murs.

-Est ce que tu as pu parler avec Eren ? me questionna la brune en démarrant la voiture.

-Non, je n'ai pas pu. Il était toujours entouré. C'est plutôt compliqué d'aller vers les autres sans attirer les mauvais regards.

-Je te comprends, soupira Hanji. Moi non plus, je n'ai jamais été très douée pour me faire des amis. Mon caractère était trop.. excessif pour eux.

Un fin sourire suspendu aux lèvres, j'imaginai la situation. Enfin, si elle avait réussi à devenir ami avec mon père c'était certainement parce qu'elle avait quelque chose en plus que les autres. Sur le moment, je me demandai combien d'autres amis il me cachait encore.

Face à mon assiette, je n'avais pas très faim. Pourtant j'étais toujours la première à m'asseoir autour de la table. Je n'étais peut être pas d'humeur. Et face à mon comportement, le sourire de Hanji avait disparu. Je ne voulais pas qu'elle pense que c'était de sa faute. Alors je m'excusai puis nettoyai mon assiette avant de disparaître dans ma chambre.

Je retirai les couvertures pour me hissai à l'intérieur de mon lit. J'avais froid, tellement froid. Avant quand j'avais froid, je dormais avec mon père. Aujourd'hui il n'était plus de ce monde et il m'était incapable de regagner une once de chaleur. Chaque geste, chaque pensée. Tout revenait à lui. Je m'étais retenue toute la journée. Les émotions étaient devenues trop lourdes à supporter. Les larmes coulèrent sur mes joues en repensant à son visage. Il était parti trop tôt. J'avais encore besoin de lui. J'essayai d'étouffer mes pleurs dans mon oreiller pour ne pas alarmer Hanji. Je n'avais pas envie de la voir s'apitoyer sur mon sort. D'un autre côté, j'avais envie de parler à quelqu'un et de lui faire comprendre à quel point ça pouvait faire mal de perdre un parent. Je reniflai une énième fois en pensant à une personne en particulier qui pourrait répondre à cette description. Je me retournai pour attraper mon téléphone et défiler tous mes contacts jusqu'à tomber sur son numéro. Nerveuse, je commençai à tapoter sur les touches de mon écran.

Moi : J'ai essayé de ne pas te contacter de la journée. Je pensais ne pas avoir besoin de ton aide. Cependant, ce soir je me sens plus seule que jamais. Je repense beaucoup à mon père. Je me demande sincèrement pourquoi il m'a laissé ce numéro. Est ce que je peux réellement compter sur toi ?

Je laissai mon téléphone sur mon étagère avant de me retourner. J'avais un peu peur de voir son message ou de m'apercevoir que cette personne n'avait peut être pas le temps de s'occuper d'une gamine comme moi. À une heure pareille, elle avait certainement mieux à faire. Après quelques minutes d'attente, je soupirai puis abandonnai l'idée d'avoir un quelconque soutien. Je fermai les yeux, prête à trouver le sommeil. Seulement, je sursautai en entendant une vibration. Je me précipitai de l'autre côté du lit pour sauter sur mon téléphone. En lisant chacun des mots de son message, je retrouvai un soudain semblant de chaleur.

(?) : Ne sois pas triste Ren. Je serai toujours là pour t'aider. Quoi qu'il arrive, je te protégerai.