Esprit, es-tu là?!
Résumé: J'ai toujours rêver de rencontrer un esprit, d'en avoir un rien qu'à moi... Mais là, mon esprit à moi me porte à la dérive face à un Hikaru plus que choqué au réveil. PAS de PANIQUE! Quand j'ai dit que je voulais mourir, c'était pour rire! Pitié, répondez-moi, qu'est-ce que je fais là?!
Personnages: Tous les personnages connus appartiennent à leurs auteurs respectifs. Et les autres, dont Séréna, ben c'est de moi!
Couple: Séréna/Hikaru, évidemment!
Aide à la compréhension: Hikaru n'est pas encore inseï, Saï est connu dans le monde du Go en ligne, le fantôme à disparut, et l'adolescent ne s'en est jamais vraiment remis...
Bonne lecture
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chapitre 1: Quand les vacances virent au cauchemar...
La vie est définitivement curieuse... Je suis une adolescente, je suis dans la fleur de l'âge, et pourtant je reste allongée comme un légume sur mes draps froissés en balançant mon pied au rythme des sons sortant des minis-baffles. Et j'attends...
J'attends juste que la folie passagère de la famille ne passe à la baisse, et je m'ennuie comme un rat mort...
Et j'attends encore...et encore...
Et toujours... Inlassablement. Inexorablement. Comme le temps qui passe, j'attends. Immobile, immuable, je ne change pas de position, il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre...
J'attends un signe, et enfin, le cri strident du rapatriement me rappelle à l'ordre.
-SISSI, DEPECHE TOI ON VA FINIR PAR ETRE EN RETARD!! Me hurle de toute sa puissance la voix parfaitement reconnaissable de ma mère.
Et aller savoir pourquoi, je pousse un soupir à fendre l'âme avant de me relever comme un zombie pour empoigner mon sac de sport et mollement descendre les escaliers.
-Quand-même! Fait-elle mine de se fâcher. Tu aurais put descendre pour nous aider!
-Ouais ouais... Je marmonne sans grande volonté alors que déjà, je vois avec horreur le fils des voisins me fixer avec insistance. Dis, t'es sure que je suis obligée de venir, fais-je avec ma moue la plus implorante possible.
-Certaine! Affirme t-elle en affichant un sourire doux se voulant concilient.
Grrr, c'est fout ce qu'elle m'énerve!
D'humeur massacrante pour mon tout premier jour de vacance, j'évite la main de mon père cherchant à me décoiffer avec complicité, grimpe furieusement à l'arrière du break familial -au moins n'aurais-je pas à supporter Théodore durant le voyage-, et entreprends sans plus attendre de fouiller dans mes rations de survie à la recherche d'un bon manga et d'un petit quelque chose à grignoter...
La voiture démarre et la maison s'éloigne de plus en plus dans le rétroviseur. Oh vie cruelle! Le calvaire à commencer, ils m'en reparleront des vacances entre amis!
-Séréna, tu comptes encore bouder longtemps?! M'assène tristement mon père en jetant un bref regard dans le rétroviseur.
-Ouais! Je cite comme une gamine butée, ce que je suis outre-mesure.
-Allons, ce n'est tout de même pas la mort à boire! Rajoute ma mère de plus en plus irritée par mon comportement. Pourtant, elle m'a ainsi connue durant 17 ans!
-Parle pour toi! Je rétorque bien décidée à râler encore longtemps.
-Séréna, s'il te plaît!
Le voilà, le ton moralisateur de madame Adélia Roland! Je le connais celui-là, c'est celui dont elle use quand elle en a marre de mes lubies et cherche à me faire culpabiliser. Manque de bol, je suis très endurante à ce petit jeu et elle s'en est toujours lassée avant moi.
-...
-Séréna?!
-...
-Séréna!
Pour le coup, elle se retourne et sort de ses gonds. Quand je dit qu'elle n'est pas très endurante, pourtant la loi du silence n'a jamais tuer personne... Mais bon, comme je suis bonne joueuse, je lève vers elle mes grands yeux bleus innocents que je tiens de mon père, et attends sagement la suite de sa remontrance. Suite qui ne vint d'ailleurs jamais...
-Et puis non, c'est bon... Fais comme tu veux! Soupire t-elle résignée en se détournant pour se rasseoir normalement.
Je souris à pleines dents, j'ai gagné! C'est fout ce que je l'adore ma maman, bien que je n'ai toujours pas décider d'arrêter de bouder pour autant!
-Séréna, cesse donc d'ennuyer ta mère! Me sermonne mon père pour la forme.
-Oui papaaaaaa! Chantonnais-je fièrement avant de replonger dans mon livre, joie et occupation favorite.
Il soupire, et moi je sourit! Je pourrais m'en vouloir d'avoir céder si vite, à la base je voulais bouder durant tout le trajet pour leur faire payer ces vacances forcées, mais à mon grand regret, je suis douée pour emmerder les gens mais je ne leur en veux jamais vraiment!
Enfin, c'est bien beau, mais il n'empêche que cinq heures de route plus tard, plus un arrêt pipi pour mon petit frère Dorian honteusement ignorer plus haut dans mes mémoires, je regrette définitivement d'avoir céder et n'aspire plus qu'à violemment m'assommer contre un arbre pour enfin avoir la paix.
Point positif, des arbres, c'est pas ça qui manque. Point négatif, ben c'est qu'il manque tout le reste justement!
Une forêt dense dont je ne peux voir la fin s'étend à perte de vue devant mes yeux alarmés, et mon père me sort tout fier que nous sommes bien arrivés... Où est l'arnaque, où est l'hôtel?! C'est une plaisanterie?!
Avisant mon regard quelque peu perturbé, ma mère me sourit avec candeur et me promet que nous allons bien nous amuser. Et là, je dois lui renvoyer un regard qui dit clairement « nous amusez?! Et il est où mon pc?! » parce qu'elle semble totalement découragée et se détourne de moi pour engager la conversation avec Alice, notre charmante voisine, pendant que les hommes décharges les tentes et que Théodore en profite pour se rapprocher dangereusement.
Je veux mourir bouhou!
-Séréna, quelque chose ne va pas ma chérie?!
-Je veux mourir! Je répète tout haut, la mine larmoyante, alors que mon père éclate d'un rire léger face à ma piteuse prestation.
Sympa, merci... j'apprécie! Face à mon regard courroucer, il lui faut encore quelques minutes pour retrouver son sérieux, mais fidèle à lui-même, mon petit papa m'attire doucement contre lui et je m'en sent immédiatement plus sereine et apaisée.
La tête calée contre son torse, je me laisse doucement bercer par son étreinte complice et me force mentalement à faire un effort pour lui malgré la moue boudeuse qui ne veut décemment pas quitter mes traits. Et pour cause, j'y travaille dur!
-Ça va mieux?! Me sourit-il tendrement en caressant mes longs cheveux blonds.
-Moui... Je marmonne plus ou moins intelligiblement sans me décider à quitter mon petit cocon de paix.
-Allez princesse, ressaisis-toi! Me secoue t-il légèrement pour me faire réagir. Je te promets que l'on va bien s'amuser! Tu fais confiance à papa?!
-J'ai plus cinq ans! Je rétorque indignée alors qu'il semble ravi de me voir abandonner, au moins pour l'instant, toute idée morose.
Il a de l'espoir lui, c'est pas parce que je dis rien que j'en pense forcément moins ! Mais bon, j'ai déjà décidé de faire un effort alors... ne me reste t-il plus qu'à échapper un soupir et feindre un mince sourire!
La nuit tombe assez vite dans l'ensemble, j'ai gagné le droit de partager l'une des tentes avec mon petit frère à défaut de la partager avec Théodore -comme quoi nos parents ont sut garder malgré les années une once d'intelligence-, et la vue n'est pas désagréable du tout... Je vous ai déjà dit que je haïssais mon manque de volonté?!
-Séréna??
-Hm?!
Je relève la tête, c'est Alice, elle aussi je l'aime bien, beaucoup mieux que son fils!
-Tu as l'air bien songeuse, un soupirant laisser derrière?! Me demande t-elle franchement en se laissant tomber à mes côtés.
Son petit clin d'oeil me fait sourire alors qu'elle me tends volontiers une assiette de viande, heureusement que mon père n'a rien entendu.
-Nan, je réponds finalement. Y a personne qui m'attends là-bas! A part peut-être Tami... Philosophais-je en faisant référence à ma meilleure amie.
-Tututu... Je n'en crois pas un mot! Une jeune fille aussi mignonne que toi! Sourit-elle avec comme un air de confidente dans les yeux.
-Mais non, y a rien de tout ça! Je grogne en détournant les yeux, comme chaque fois lorsque je suis gênée.
-Huuuuum... Sourit-elle faussement songeuse. Je vois, je ne t'en demanderais pas plus alors!
-Hé mais non, attends! Je l'apostrophe, mais trop tard, aucun moyen de savoir ce qu'elle s'est foutu dans le crâne, et puis elle est déjà loin.
Furieuse contre moi même de m'être fait prendre dans un instant de faiblesse, je m'empare sèchement d'un bâton de bois mort et griffonne un peu n'importe quoi dans la terre poussiéreuse à mes pieds.
Mais j'arrête bien vite, c'est pas drôle comme passe-temps et puis j'ai envie de me dégourdir les jambes!
Un bref regard en direction du camp où jacassent les parents, je lorgne un long moment sur la bouteille de vodka, m'en empare d'un geste vif, et m'enfonce toute seule dans les bois dans l'intention de picoler tout mon saoul...
Mais je n'ai même pas le temps d'entamer comme il se doit ma petite soirée perso que déjà, d'énormes nuages noirs se lèvent et un infime tremblement de terre me fait basculer au delà du bord de la falaise...
Et merde... Fichues vacances!
