N/A : Me revoilà avec une nouvelle idée de fic. Post-Poudlard (c'est à dire plusieurs années après la scolarité de Harry et ses amis…). Plusieurs nouveaux personnages se mêleront, je l'espère, agréablement à l'univers de JKR. Ne vous gênez surtout pas pour me faire savoir ce que vous en pensez ! J'adore vous entendre (façon de parler…)
Pairing : Aucune idée pour l'instant… J'ai trois possibilités qui occupent mon esprit. Est-ce un Yuri ou un couple hétéro qui l'emportera, pour le savoir, faudra me lire. C'est un premier avertissement, que je vous offre gratuitement lol.
Rating : Sage, très sage à comparé de bien des trucs que j'ai déjà écrits… Cependant, je n'exclue pas la possibilité de chapitre plus ''chauds''. N'ayez crainte, ils seront clairement indiqués le cas advenant. Disons T ou PG-13 pour la jouer ''safe''.
Spoilers : Tous les tomes publiés jusqu'à maintenant, ainsi que quelques trucs trouvés sur internet offerts par JKR elle-même.
Disclaimer : Évidemment, si j'étais JKR, vous paieriez pour lire ma prose, comme je ne suis que moi et que je ne possède rien, je vous l'offre gratuitement. Je ne fais qu'emprunter une partie du petit monde magique de HP.
Commentaires, suggestions : Toujours acceptés, il ne faut surtout pas se gêner, je ne mords pas vous savez… Uniquement si vous me le demandez très gentiment lol.
Chapitre 1 : Le mariage
Assise dans un coin reculé, je tente de passer inaperçue, si je réussis, je pourrai peut-être échapper à cette folie qui semble s'être emparée de toutes les représentantes de la gente féminine de cette boutique. Cela n'a pris que quatre mots pour mettre le feu aux poudres et déclencher le délire dans lequel je suis prise. Quatre mots : Ma fille se marie !
Aussitôt, toutes les vendeuses de la boutique se sont précipitées sur nous, tentant de savoir laquelle de nous quatre allaient être bientôt bénie des Dieux. Elles posèrent le regard sur chacune de nous avant de nous éliminer mentalement à tour de rôle, la main sur la poitrine, trop heureuses de pouvoir éventuellement se vanter qu'elles ont assisté au premier essayage de ce qui serait un grand mariage, à n'en point douter.
Albustina, notre sœur la plus jeune, fut écartée de suite par les vendeuses, trop jeune, n'ayant fait que trois ans à Poudlard jusqu'à maintenant. Elle n'était donc pas une candidate potentielle au mariage… Plus tard sans doute. Je fus également écartée de leur choix assez rapidement, si j'en juge par leurs regards… Je suis pourtant en âge de me marier légalement… Cela ne veut pas dire que c'est quelque chose que je prévoie faire pour autant ! C'est sans doute mon apparence qui les a poussés à resserrer leur choix sur mes deux sœurs restantes. C'est vrai qu'une future mariée ne se présente pas dans une boutique de robes de cérémonie, vêtue d'un vieux jean, un t-shirt et un couvre-chef moldu… Ma grand-mère me l'a fait remarquer ce matin avant notre départ d'ailleurs…
Ne restait plus que Sirianne, notre aînée qui leur sourit en hochant la tête pour finalement pointer Cara du menton, la désignant comme l'heureuse élue. Aussitôt, nous avons été délaissées, nous n'avions plus aucune importance pour elles, seule Cara, la future mariée comptait. Je dois avouer que j'en étais heureuse, je n'aime pas être continuellement entourée comme si j'étais un phénomène. Cara et Albustina conjuguent bien mieux que moi avec toute l'attention que nous recevons parfois. Sirianne, elle, adore ce fait, elle en profite pleinement et sait en tirer profit. Elles sont tellement différentes de moi… parfois je me demande si je suis réellement de la même famille.
Du coin de l'œil, je jette un regard à mon profil qui se dessine dans le miroir à ma droite. L'image que je reçois n'a rien à voir avec celle que projette mes trois autres sœurs à l'instant. Cara, vêtue de sa septième robe de dentelles à froufrous, demande l'avis de notre mère sur le model et la coupe. Elle vient tout juste de célébrer son 20ième anniversaire, elle doit faire un mètre soixante-dix, sans ses éternels talons hauts qu'elle adore chausser. Sa chevelure, toujours bien coiffée, lui donne l'air de sortir en permanence d'un salon de styliste, elle sait très bien les faire tenir ou leur donner du corps, contrairement à moi. Tout comme Albustina, elle a la couleur de cheveux de notre père, alors que Sirianne et moi avons hérité de celle de notre mère. La différence d'avec mon aînée, c'est qu'elle ne semble pas avoir la difficulté que j'ai à les coiffer. Souvent, je perds patience et préfère mettre un couvre-chef, plutôt que de me battre avec mon peigne.
De nouveau, je me compare physiquement à mes sœurs, chose que j'ai fait souvent dans mon enfance. J'ai appris depuis à m'accepter comme je suis, ou du moins, la majorité du temps. Aujourd'hui, les différences entre nous sont si frappantes que même un aveugle pourrait les voir.
Nous sommes toutes les quatre plutôt grandes, pourtant, je suis la plus grande… Un mètre soixante-dix-sept exactement ! Je dépasse d'une bonne tête pratiquement tous les garçons de ma classe. On me surnomme depuis pratiquement toujours ; la girafe. Ma mère ne cesse de me répéter que c'est très utile, que je peux atteindre les plus hautes armoires de la maison sans avoir recours à un tabouret. Mince consolation. Lorsque je me regarde dans la glace, je ne vois qu'un corps fait en longueur, rien d'autre, comme si j'avais été saisi par les pieds et les mains dès mon jeune âge et tirée en tous sens. Au moins, mes sœurs elles, ont des courbes, elles sont sinueuses, possèdent des galbes ! Même Albustina qui n'a que 14 ans, a plus de poitrine que j'en aurai jamais.
Nah… Même psychologiquement je ne leur ressemble pas. Elles sont enjouées, animées, possèdent des tas de qualités sociales, alors que je suis du type silencieux, observant, le genre de personne que l'on ne remarque que brièvement à cause de sa grandeur mais dont on oublie le nom cinq minutes après la rencontre. Le qualificatif ''passionnée'' est régulièrement employé pour décrire mes sœurs, rarement pour moi.
Sirianne a suivi les pas de notre mère et est promise à une carrière internationale sous peu, son talent lui vaudra sans aucun doute, une place parmi les meilleurs de cette discipline. Place qu'elle se sera méritée d'elle-même et non pas seulement par le fait qu'elle soit la fille de l'une des plus grandes joueuses de Quidditch du siècle. Ce sport est sa passion, même si je me plais à la taquiner en affirmant que les hommes sont sa passion. Sirianne n'a pas de petit copain officiel mais un tas de jeunes hommes gravitent autour d'elle.
Cara a rencontré son futur époux lors de sa formation post-Poudlard, ensemble, ils viennent d'intégrer le service dirigé par nul autre que notre père. Il ne lui fera aucun passe-droit, elle devra travailler d'autant plus fort, mais cela ne m'inquiète pas… Elle a l'âme d'une battante et ce métier est tout indiqué pour elle. Déjà enfant, elle se voyait, travailler avec Papa, arrêtant ensemble les criminels fautifs.
Albustina ne sait pas encore vers quoi elle se dirigera, bien qu'elle ait une préférence pour l'administration. À quatorze ans, elle possède déjà quelques parts dans l'entreprise de nos oncles. Lorsqu'elle a eu cinq ans, elle leur a demandé à tous deux, de cesser de lui donner des présents d'anniversaire ou de Noël et de lui permettre d'accumuler quelques parts de leur commerce sans cesse grandissant. Si mes calculs sont bons, elle doit posséder environ 8 pourcents de l'entreprise maintenant et elle n'a même pas atteint 17 ans ! Elle a ça en elle, elle joue avec les chiffres comme nulle autre.
Pour ma part, il ne me reste qu'une année d'étude à Poudlard et je ne sais toujours pas ce que je veux faire de ma vie. Cela inquiète un peu ma mère d'ailleurs bien que mon père ne cesse de lui répéter qu'il a pleinement confiance en moi et que je trouverai, le moment venu, quelle est ma voie dans la vie. Mon père a toujours été très tolérant avec moi. Non pas qu'il le soit moins avec mes autres sœurs, mais je crois que le fais qu'il se soit occupé de moi pendant près d'un an, le pousse à se sentir plus protecteur envers moi. Lorsque j'ai eu onze ans, j'ai contracté une maladie rare qui m'a laissée très faible. Mon père a aussitôt pris une année sabbatique à son travail pour prendre soin de moi, disant qu'il lui était plus aisé de faire ainsi que ma mère qui aurait eu des difficultés par la suite avec sa carrière. Je n'ai pas effectué ma rentrée à Poudlard en même temps que mes compagnons de mon âge, retardant d'une année mon admission à l'école de sorcellerie. Aujourd'hui, je n'ai même plus une simple trace de cette maladie, mais pourtant, parfois, j'ai l'impression que mon père croit toujours que je suis vulnérable et faible.
Donc, dans quelques semaines, j'effectuerai ma dernière rentrée à Poudlard, plus grande et plus vieille que les autres de ma classe, ne sachant toujours pas ce que je ferai de ma vie, au contraire de la majorité d'eux, qui ont déjà un plan de carrière de dessiné depuis des années. De plus, je devrai côtoyer Anne et Greg… Voilà un peu plus d'un an, Greg m'a fait un genre de cours empressée, il se disait fou de moi. Bien que moi je n'aie jamais pensé à lui autrement qu'en ami, j'ai tout de même accepté de lui donner une chance, peut-être pour tenter de me convaincre que je pouvais moi aussi réussir à être en couple. Notre histoire ne dura pas, en juin dernier, Greg m'a fait un discours assommant sur mon manque d'enthousiasme et patati et patata… Pour finalement m'avouer qu'il préférait tenter sa chance avec ma meilleure amie, Anne, qui elle au moins, saurait l'apprécier. Fabuleux ! Une autre belle rentrée qui s'annonce ! Comme j'ai hâte d'y retourner ! Même le sarcasme ne me soulage plus.
« C'est à ton tour Olwen… Allez viens que cette charmante dame puisse ajuster correctement ta robe. »
La voix de ma grand-mère ne laisse aucun doute sur l'excitation qu'elle ressent à ce moment. J'ai toujours été fasciné par cette facette d'elle. Ses enfants et petits-enfants sont le centre de son univers. Lorsque quelque chose de merveilleux leur arrive, c'est comme si cela lui arrivait à elle. Je suis certaine qu'elle est aussi heureuse que Cara elle-même en ce moment.
Je me lève lentement et marche d'un pas las jusqu'au centre de la pièce où les couturières s'affairent à prendre des mesures et ajuster les robes de Sirianne et Albustina, les deux autres demoiselles d'honneur de Cara. La vision que j'offre est pathétique, ma robe est tellement courte que l'on voit une bonne partie de mes mollets.
« Le retour de la girafe… » Chuchote Sirianne à Albustina en ricanant.
Je lève les yeux au ciel et la gratifie d'un coup de coude dans les côtes en passant près d'elle. Je sais bien qu'elle ne veut pas être méchante, que son commentaire n'avait rien de fielleux. Tout comme elle sait que je ne lui ferais jamais de mal intentionnellement, c'était un coup amical. C'est un jeu que nous jouons depuis toujours, n'est-ce pas normal pour des sœurs de se taquiner de temps en temps ? J'ai beau ne pas leur ressembler physiquement et / ou mentalement, il n'en demeure pas moins que j'adore mes sœurs et que je m'entends bien avec elles. Nous sommes une famille unie et soudée.
C'est un fait établi maintenant, les sœurs Potter sont un clan lié. Il ne faut pas chercher des noises à l'une ou l'autre sans s'attendre à subir le mécontentement des trois autres. Malgré toutes nos différences, nous avons toutes héritées du caractère téméraire et décidé de nos deux parents… Difficile de faire autrement lorsque vos parents sont Harry Potter et Ginny Weasley ! Nous n'avons peut-être pas connu la guerre comme nos parents ou les gens nous entourant, mais nous avons tout de même des caractères combatifs et explosifs si le sujet de la querelle est notre famille. Cadeau des gènes Weasley peut-être, quoi que Rémus Lupin affirme que James était très ''famille'' lui aussi. C'est peut-être aussi, le fait que notre père ait grandi sans famille a proprement parlé, qui a fait de nous les quatre plus belles merveilles du monde à ses yeux, après maman bien entendu !
Il fait bon de vivre au sein de notre famille, bien que je ne sois pas complètement comme eux, je me sens tout de même membre de cette communauté très spéciale. Il faut d'ailleurs que je les aime infiniment pour accepter de porter cette robe pour le mariage de Cara. Par Merlin que c'est laid ! Moi et les vêtements trop officieux, trop pompeux, ne faisons pas bon ménage au départ. Ajoutez à cela le fait qu'il y ait beaucoup de froufrous à mon goût… Je suis plutôt du genre pratique dans mon habillement, le confort avant le style. Inutile de spécifier que cette robe longue en taffetas glacé couleur miel et en tulle froissée orange, n'est pas un item que j'ai dans ma garde-robe de tous les jours !
Le bustier est tellement serré que je me demande comment mes sœurs font pour respirer, elles qui ont une poitrine. C'est bien la première fois que je suis fière d'être presque aussi plate du devant qu'une planche à repasser ! Malheureusement, selon la couturière du moins, ce fait provoque des plis peu gracieux sur le devant de ma robe, elle devra reprendre quelques coutures… Qu'elle le fasse, n'est-elle pas justement couturière ? Elle se plaint également du fait qu'elle devra l'allonger magiquement… Est-ce de ma faute si je suis si grande ? La voilà maintenant qui se lamente sur le fait que ma robe ne tombe pas bien sur mes hanches, ou plutôt, sur mon absence de hanche ! Eh ! J'ai des hanches d'accord… Elles ne sont peut-être pas les plus larges et les plus découpées de la communauté sorcière mais j'en ai tout de même. Elle me dépeint comme un garçon manqué ! Je sais bien que je ne suis pas la plus féminine des filles mais il y a des limites.
« N'est-ce pas votre métier que de faire en sorte que les robes soient ajustées ? Depuis quand c'est les corps qui doivent s'ajuster aux robes ? » Demande narquoisement Sirianne à la couturière qui ravale visiblement son prochain commentaire.
« Désolée » murmure la jeune femme avant de retourner à ses épingles et son ruban sans oser de nouveau croiser mon regard ou celui de ma sœur.
Encore une fois, le pouvoir du clan Potter a opéré, chez nous, c'est une pour toutes et toutes pour une ! Du coin de l'œil, je vois ma mère sourire à sa propre mère suite à la réplique de ma sœur. Sirianne, en plus d'avoir hérité de ses talents de joueuse de Quidditch, a hérité également de sa répartie. L'aînée de notre famille est le portrait craché de notre mère, même stature, même tempérament, même beauté naturelle, même passion. Cara est la copie conforme de notre père, sauf à ce qui a trait à ses cheveux en bataille, la jeune Aurore a la chevelure lisse de notre mère mais la couleur de notre père. Téméraires, inventifs et têtus, ils sont continuellement en désaccord l'un et l'autre, heureusement que notre mère est présente pour les départir parfois. Albustina possède un amalgame pratiquement parfais des deux personnalités de nos parents. Physiquement, c'est de même, elle a les yeux pétillants de malice de maman et la chevelure noire de jais de papa.
Bon, je suis fatiguée de me tenir droite sans bouger… Qui aurait dit que cela aurait été si pénible d'essayer des robes pour le mariage de sa sœur ?
Je déteste les matins, je ne suis jamais fonctionnelle avant un bon bout de temps. Ma mère ne cesse de me taquiner à ce sujet d'ailleurs. Dans la famille, ils ont l'habitude de dire que je ne suis pas présentable avant d'avoir déjeuner et d'avoir lu la Gazette du Sorcier de la une à la section des sports. Ils n'ont pas vraiment tort, à l'exception que je ne lis pas vraiment la section des sports, je ne suis pas très portée sur le sujet. Oh, j'assiste à quelques matchs de Maman ou de Sirianne de temps à autre, mais le Quidditch n'est pas une passion dévorante pour moi, encore une différence d'avec le reste de ma famille…
Ce matin, je dois faire de gros efforts, j'ai promis à Cara d'être de bonne humeur dès le saut du lit. Comment je pouvais lui refuser cela, c'est le jour de son mariage après tout non ? Cela n'empêche pas que je trouve difficile d'être alerte si tôt après avoir quitté le confort de ma couette. Je remonte mes lunettes sur le dessus de ma tête et passe ma main sur mes yeux encore endormis en grimaçant un peu. Mon père ricane doucement à ma gauche, j'imagine que l'image que je donne est risible après tout. J'hausse simplement les épaules en guise de réponse, replace mes lunettes sur mon nez et replonge dans ma lecture de MA Gazette…
Cela fut un problème rapidement dans la famille, tout le monde désirant lire les dernières nouvelles à table le matin. Notre père lisait la Gazette en premier puis la passait à Sirianne qui la passait à Cara. Le temps qu'elle arrive à moi, je devais déjà quitter la table et vaquer à autres choses. Un jour, j'ai tout simplement demandé à mon père de souscrire un autre abonnement pour moi, que je payais à l'époque avec mon argent de poche, maintenant avec les gains que je me fais l'été, à travailler avec mes oncles Fred et George. Maintenant qu'ils ont trois boutiques qui fonctionnent à plein régime, ils apprécient lorsque l'on leur donne un coup de main. Cet été, j'ai travaillé avec Albustina à la succursale d'Espacha, un village sorcier très important depuis la fin de la guerre, près d'Edimbourg.
Sans même quitter ma lecture des yeux, j'étends la main pour me saisir d'un stylo pour pouvoir faire mes mots croisés sorciers. C'est une autre de mes habitudes matinales, j'adore remplir correctement ces petites cases avec les bons mots à chaque matin. La petite décharge magique qui chatouille tout notre bras lors de l'inscription d'une mauvaise réponse, ajoute seulement au plaisir de la chose. Alors que mes doigts vont se refermer sur le crayon, je reçois une claque derrière la tête qui fait vaciller mes lunettes quelques peu.
« Tu n'as pas le temps ce matin ! » S'exclame Cara en m'arrachant le journal des mains et en le mettant dans la corbeille à recyclage. « Nous sommes attendues chez Madame Brossebien dans quelques minutes… Allez… va t'habiller, nous allons être en retard… »
J'ai promis de faire des efforts… Mais c'est dur ! Je me lève tout de même, offre un sourire forcé à ma sœur et monte à ma chambre. J'enfile rapidement quelques vêtements et visse un chapeau assorti sur ma tête. Cela m'a pris à tout le plus, cinq minutes… c'est pourtant bien si l'on tient compte que je me suis brossé les dents en plus… Pourtant, ce n'est pas assez vite pour le goût de Cara apparemment. J'en suis à enfiler mes sandales et je l'entends se plaindre dans la cuisine. Seigneur, est-ce que toutes les futures mariées sont aussi nerveuses le jour de leur mariage ?
« Olwen Ginny Abigael Weasley Potter… Ramène ton petit derrière immédiatement ici ! » S'élève la voix de Cara.
Ouille, mon nom complet… Ça n'augure rien de bon. Il y a seulement Maman qui l'utilise et seulement lorsqu'elle est vraiment, vraiment en colère. Et encore, c'est arrivé si peu souvent que parfois j'oublie quel est mon véritable nom. Depuis des années, toute la famille et mes amis me surnomment Owl, j'y suis tellement habituée que cela me fait étrange d'entendre ma sœur utiliser mon nom… C'est comme si on s'adressait à quelqu'un d'autre que moi. C'est à cause de Albustina que j'ai ce surnom, lorsqu'elle a commencé à parler, elle inversait continuellement la deuxième et la troisième lettre de mon prénom, mes parents trouvaient l'erreur mignonne. Depuis lors, c'est Owl pour tout le monde. Papa dit toujours que c'est un surnom sur mesure pour moi, que j'ai le tempérament d'un hibou, discret mais toujours présent, sans artifice superficiel mais plein de grâce naturelle.
Il me reste encore une marche à descendre que je suis déjà saisie par le collet de ma chemise et traînée vers la porte, sous le regard moqueur de mon père. Cara semble avoir rendue nerveuse mes deux autres sœurs également, si j'en crois les regards compatissants qu'elles m'offrent.
« Ok… en route les filles » S'exclame impatiemment Cara qui transplane sans attendre d'avantage.
« Euh… les filles… » Commence alors Albustina d'une voix soucieuse. « Je ne sais pas transplaner moi ! »
Sirianne et moi échangeons un regard puis, je lui fais un signe de la tête, j'utiliserai le réseau de cheminées avec Albustina, on les rejoindra sous peu.
« Rappelle-moi d'être moins nerveuse le jour de mon mariage… » Déclara Sirianne avant de nous quitter.
« Tu crois qu'elle finira par se marier ? » Demande narquoisement Albustina alors que l'on retourne dans la maison.
« C'est pas facile, essaie de se mettre à sa place… Avec tous ces jeunes hommes autour d'elle continuellement… » Je réplique avec un sourire sarcastique.
« Mais justement… j'aimerais être à sa place ! » Rigole Albustina en prenant place dans l'antre.
C'est en riant comme des folles que nous arrivons chez Madame Brossebien, la coiffeuse préférée de notre sœur, la future mariée, qui visiblement commençait à s'impatienter de ne pas nous voir arriver à sa suite. Sirianne nous questionne du regard, tentant de comprendre la raison de notre hilarité, mais ni moi, ni Albustina ne vendront la mèche !
Je me retrouve rapidement assise sur une chaise d'une jeune styliste quelconque qui, si je me fis à sa propre coiffure, me fera une tête impossible et rivalisant avec la tête du frère de monsieur Hagrid. Je tente d'être courtoise et de répondre à son incessant bavardage aux bons endroits. Finalement, elle me retourne et me laisse le loisir de m'observer dans la glace. Mon reflet magique est probablement plus surpris que moi. Jamais je n'ai eu de coiffure aussi élaborée. Voilà quelques années, lorsque j'avais les cheveux longs, je me contentais continuellement d'une simple queue de cheval, sans plus. Depuis deux ans, je les porte plus courts, quelque peu au-dessus des épaules, me permettant parfois de les attacher à moitié, les empêchant de revenir continuellement sur mon visage.
Cependant, maintenant, ils sont lâches et encadrent mon visage, j'ai même une frange qui recouvre une partie de mon front. J'ai des mèches pour la première fois de ma vie, des reflets blonds cendrés se mêlent maintenant à ma chevelure rousse. Ma foi, le résultat n'est pas si terrible, ça me va plutôt bien et à voir l'air d'Albustina, assise dans la chaise devant moi, elle semble apprécier également.
Curieuse, je tourne la tête vers Sirianne qui ouvre les yeux en grand et me gratifie d'un sourire moqueur par la suite, sa façon à elle de me dire qu'elle aime bien le résultat. Ne reste plus que Cara qui s'exclame en me voyant :
« Par Merlin et tous les grands mages… »
Maintenant je suis incertaine et confuse, c'était un cri positif ou négatif ? Je la vois mettre sa main devant sa bouche et constate que ses yeux se sont emplis soudainement de larmes… Ça y est, j'ai ruiné son mariage, avant même qu'il n'ait lieu et sans savoir ce que j'ai fais !
« C'est tellement, tellement… » Articule-t-elle avec difficulté, la voix emplie de trémolo.
Je me sens mal, je veux entrer sous terre, disparaître. Je devrais amener cette coiffeuse avec moi, après tout, c'est elle qui m'a arrangé la tête ainsi…
« Owl, t'es tellement belle… »
Ça y est, je suis morte ! Parce que je ne vois pas ce qui pourrait expliquer le dernier commentaire de ma sœur. Si réellement elle apprécie le travail de la styliste, pourquoi alors pleure-t-elle, ruinant son maquillage fraîchement appliqué ? Pourquoi tant de commotion sur une coiffure qu'elle apprécierait ? Maintenant qu'elle me serre si fortement dans ses bras, je suis confuse hors de toute limite. Quelqu'un peut m'expliquer ? Quelqu'un peut venir à mon aide ? Hello ! Quelqu'un, j'ai une future mariée hystérique dans les bras qui inonde ma chemise.
Sirianne prend enfin pitié de moi et viens enserrer à son tour Cara qui continue maintenant à pleurer sur l'épaule de notre aînée. Cette dernière tente de m'apaiser d'un regard tout en chuchotant à l'oreille de la future mariée.
« C'est vrai que ça te fait bien… Mais de là à pleurer ? » Murmure Albustina près de moi avec un petit sourire narquois.
« C'est normal chérie… » Ajoute alors ma mère qui est arrivée un peu plus tôt. « Le jour de notre mariage, nous sommes à fleur de peau, la moindre petite chose nous fait éclater en sanglot, positif ou négatif. Je crois que tu viens de faire une grande joie à ta sœur… »
« Simplement en me laissant coiffer ? » Je réplique ébahie. « Avoir su, je l'aurais fait bien avant ! »
Ma remarque à l'effet voulu, tout le monde rigole et la tension baisse immédiatement. Puis ma mère se met à raconter quelques péripéties de son propre mariage. Il semblerait qu'elle était tellement nerveuse qu'elle aurait confondu tante Hermione et Grand-mère Molly a quelques reprises, éclatant en sanglot dans les bras de notre tante mais l'appelant ''maman'' à travers ses sanglots.
Entendre ce genre de chose me fait toujours sourire. Plus le temps passe, plus je vieillie, plus j'admire mes parents d'avoir su faire fit de tous les obstacles et des difficultés et de continuer à s'aimer malgré tout. Papa dit continuellement que Maman fut la plus belle chose qui lui soit jamais arrivée et que sans elle, il ne serait rien, il ne serait plus. Secrètement, je souhaite une telle relation. J'aimerais trouver l'autre moitié de mon âme comme le dit si poétiquement Albustina parfois. Pourtant, je doute, je doute que je sois faite pour la vie de couple. Peut-être ne suis-je tout simplement pas prête… Ce qui me laisse me demander si je le serai un jour…
Bref, ce n'est pas le temps pour les introspections qui n'en finissent plus, ma sœur se marie dans quelques heures et je dois rentrer enfiler une robe que je n'aime pas particulièrement et chausser des souliers qui me feront jurer d'ici la fin de la soirée, sans aucun doute.
« Vous m'accordez cette danse, jolie demoiselle ? » Me demande une voix sérieuse d'où pointe pourtant un sourire.
« C'est plutôt risqué vous savez jeune homme, j'ai tendance à marcher sur les pieds de mes cavaliers… »
« Ça me rappellera le bon vieux temps, lorsque je t'apprenais à danser dans le salon, tes petits pieds sur les miens… » Répond mon père d'une voix rêveuse.
« J'ai bien peur que mes pieds aient pris quelques centimètres depuis Papa… » Je réponds avec un petit sourire, calquant le sien.
« Je prends le risque. »
Mon père a toujours été aventureux et qui suis-je pour lui refuser une danse ? Après tout, j'ai toujours adoré tournoyer dans les bras puissants de mon père. Alors que nous prenons place sur la piste de danse, nous recevons quelques regards amusés, je fais quelques centimètres de plus que mon père et les souliers que m'a obligés à porter Cara, ont un léger talon qui ajoute encore quelques centimètres à mon apparence. Mon père m'a déjà confié qu'il n'avait jamais été un très bon danseur, jusqu'au jour où ma mère lui donna des cours privés, dans la solitude de la salle sur demande. Elle ne voulait pas avoir mal aux pieds le lendemain de son bal de finissante, avait-elle donné comme explication. Harry Potter ne dansait que dans de rares osassions, toujours avec sa femme ou l'une de ses filles, exclusivement et toujours des valses, ne se faisant pas confiance pour autre chose.
Ce soir, il avait dansé avec Cara, et maman bien entendu… Je l'ai également vu avec Albustina quelques minutes plus tôt. Sirianne a disparu de la salle depuis quelques temps, ce qui explique sans doute qu'il n'ait pas encore valsé avec elle. Je la soupçonne de s'être éclipsée avec l'un des serveurs au repas, un jeune homme au sourire charmeur qui ne semblait pas indifférent aux charmes de Sirianne. Personne n'est indifférent aux charmes de Sirianne…
« Comment ce fait-il que tu n'ais pas de cavalier ce soir ? N'y a-t-il plus de jeunes hommes sensés dans l'enceinte de Poudlard ? » Demande mon père avec un sourire narquois.
« Jeunes hommes et sensés… Ce sont des mots qui se jumellent ? » Que je réplique avec mon air confus, digne des meilleures comédiennes… Ou du moins, je me plais à le croire !
Mon père rigole et me gratifie de son sourire ''made in Potter'' comme l'appelle Maman. Je suis heureuse qu'il ne pousse pas plus loin la discussion, je sais qu'il sait pour Greg, mais il a la bonne grâce de ne pas le mentionner. Non pas que le sujet me blesse ou me rendre triste, je n'ai pas réellement aimé le pauvre Greg, là-dessus il avait raison, mais c'est tout de même délicat de se faire rejeter ainsi, surtout pour sa meilleure amie.
À la fin de la danse, Papa m'embrasse tendrement sur la joue, geste d'affection qu'il ne fait que rarement. Non pas qu'il trouve pénible de nous démontrer son affection, c'est plutôt qu'il n'est pas habitué, il n'a jamais réellement connu cela dans son enfance, et bien qu'il fasse des efforts surnaturels, cela ne vient pas aisément à lui. Nous savons qu'il nous aime plus que tout, nous le lisons continuellement dans son regard, notre père nous adore, nous chérit.
« Je crois que je ferais bien d'aller inviter ta sœur avant que sa horde de courtisans ne vienne l'accaparer d'avantage. »
Le regard que j'échange avec mon père, me signifie qu'il sait très bien ce que Sirianne a dû faire, à l'écart de la fête. Je n'y ai lu aucun jugement ou réprobation, peut-être un peu d'inquiétude mais c'est tout. Notre père tente de ne pas trop intervenir dans nos vies personnelles, croyant que nous devons faire nos propres erreurs, nos propres choix.
Il me laisse donc pour accomplir sa dernière danse avec la dernière de ses filles. Je retourne lentement à ma place, offrant de petits sourires aux invités, nombreux, et en jurant en silence contre ces satanés souliers qui me blessent les pieds !
N/A : Alors ? Vous en pensez quoi ? Sachez que le chapitre suivant (ainsi que les deux autres qui suivent) est déjà prêt... Est-ce que je l'envoie ou vous préfériez que je l'efface de mon ordinateur ? Dites-moi ce que vous en pensez ; si vous désirez la suite ou si j'arrête de suite cette torture littéraire...
Oly
