LETTRES ANONYMES
Et ENCORE une fiction sur SysyTheHotdog et DidiChandouidoui, sorry not sorry. [Sydi]
Nota Beignet (haha lolilol quel humour) :
Les deux personnes réelles qui inspirent cette histoire ne m'appartiennent évidemment pas, j'ai inventé une partie de leurs personnalités pour les besoins de cette fiction. Voilà, ça tombe sous le sens mais je le précise pour la forme.
Les gars, si vous tombez là-dessus… Patapé, please ^^
Bonne lecture, les gens ! :)
Arcs-en-ciel, pandas et licornes x3
Chapitre 1 : Déclarations
On trouve souvent plein de trucs ennuyeux ou inutiles dans sa boîte aux lettres. De la paperasse, de la publicité, et autres joyeusetés. Alors que je pensais récupérer simplement le colis que j'attendais, j'ai dû faire le tri entre ça, des flyers à la con, des factures dont tout le monde se passerait bien… Et une lettre qui ne ressemble pas du tout au reste.
Je ne l'avais pas vue au départ, étant donné qu'elle était noyée dans la masse de courrier plus ou moins intéressant. Mais elle a fini par se distinguer par son enveloppe au format peu courant et à la couleur beaucoup plus attrayante, et surtout par son contenu. C'est une lettre manuscrite, ce qui déjà en soi est assez particulier, à notre époque. L'écriture est très soignée, aérée, comme si l'auteur avait eu peur d'abîmer le papier.
J'aurais pu laisser ça de côté pour plus tard. J'aurais pu lire en diagonale et m'occuper du colis que j'attendais depuis quelques jours. Mais cette lettre a capté mon attention de manière tenace et irréversible. Elle me provoque à la fois de l'étonnement, de l'incompréhension et un peu de gêne. Et pour cause… Ce n'est pas n'importe quel type de lettre. C'est une lettre anonyme, d'une personne qui visiblement m'apprécie beaucoup…
« Avant tout, sache que je n'attends ni retour, ni reconnaissance. Je t'écris simplement pour te parler, même sans réponse, même sans certitude que tu me lises.
Je souhaite simplement te dire ce que tu représentes pour moi. »
Bon, déjà, rien que ces premières lignes, ça me fait complètement bouillonner le cerveau ! Déjà, ça commence dans le vif du sujet, sans formule d'introduction, mais avec une certaine marque de respect. C'est clair et net, je suis parti pour lire les mots de quelqu'un qui se déclare à moi… C'est vraiment bizarre !
« Je ne veux pas te mettre mal à l'aise, je le redis, je n'attends rien de toi. Je ne t'envoie ces quelques aveux que pour ouvrir mon cœur et, qui sait, peut-être réchauffer un peu le tien, ne serait-ce que par le geste. »
Bon, eh ben… Ma foi, ça a le mérite d'être honnête et respectueux. Je ne vais pas dire que ça me met totalement à l'aise, mais ça montre que cette personne met de l'eau dans son vin malgré l'audace de son geste, et c'est plutôt rassurant. Curieux, malgré l'incongruité de la situation, je poursuis ma lecture.
« Il n'y avait aucune raison, ça aurait pu être n'importe qui, n'importe quand, n'importe où. Mais il se trouve que c'est toi, en ce moment, même si tu es bien loin.
Ta présence, même seulement à l'écran, ton regard de printemps, ta voix chaleureuse, ton sourire et ton rire communicatifs, tes mimiques, et tant d'autres détails qui, malgré la distance, malgré le mystère, me font chavirer.
Tel un rayon de soleil, tu illumines mes jours. Tel un phare, tu éclaires mes nuits.
Tu es un repère auquel je m'accroche lorsque je suis dans l'incertitude.
Tu es une source d'inspiration que je n'avais jamais connue auparavant.
Dès que je te vois, je me sens mieux si ça ne va pas, et sinon simplement bien.
Dès que j'entends ta voix, je ne peux m'empêcher de sourire, de frissonner. Elle m'apaise, parfois même me berce.
Les étoiles dans tes yeux et le sourire sur ton visage quand tu parles de ces choses qui te passionnent tant réchauffent toujours mon cœur.
Même de loin, tu sais me faire sourire, me faire rire, me faire rêver. »
Eh ben ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur de cette lettre a la plume assez poétique. C'est très gênant de lire ça, mais en même temps, c'est vraiment mignon, les mots semblent très choisis, la façon d'écrire est élégante, les propos sont sincères sans pour autant verser dans l'indiscret ou le graveleux. Je me surprends à rire devant ces lignes, d'amusement mais aussi d'émotion. Après tout, à qui ça ne ferait pas plaisir de recevoir une telle déclaration, même si l'expéditeur est inconnu, tant que ça n'en devient pas malsain ?
« Tu sais, je ris moi-même en écrivant. Je me sens si ridicule, et en même temps, c'est comme si des ailes m'avaient poussé.
Mais, après tout, peu m'importe si tu souris de moi, ou si tu souris avec moi, l'important est que tu souries. »
En même temps, je me sens moi aussi un peu niais à lire cette lettre avec tant d'attention et à y réagir. Certes, c'était le but, au moins en partie, mais bon…
« Encore une fois, j'ai conscience de n'être que l'auteur anonyme d'une déclaration qui traîne peut-être parmi bien d'autres. Encore une fois, je n'attends aucun retour, ce n'est même pas sûr que tu liras ces mots. Mais, dans tous les cas, je ne peux que te souhaiter les plus belles choses. Car, à mes yeux, tu mérites tout le bonheur du monde.
Et j'espère y avoir contribué ne serait-ce qu'un tout petit peu, avec ces quelques lignes qui n'ont pour but que de t'ouvrir mon cœur et, au moins, de te faire sourire.
Affectueusement, »
Et la seule signature est une sorte de gribouillis non identifié, sur lequel je ne m'attarde pas, puisque mes yeux retournent au début de la lettre pour la relire encore une fois. C'est étrange, comme sensation… C'est à la fois amusant, un peu embarrassant et attendrissant. Et c'est rédigé avec attention et précision, ça se sent.
D'ailleurs, cette façon d'écrire évoque quelque chose dans mon esprit. Comme si je la connaissais déjà. Une étrange impression de déjà-vu… Bon, je suppose que c'est mon cerveau qui me joue des tours, après tout il y a plein d'écritures qui se ressemblent. Et puis, les impressions de déjà-vu, ça s'explique par des tas de choses.
[Deux semaines plus tard]
Voilà ce qu'on appelle une journée fort productive. Avec Didi, nous sommes tous les deux affalés sur mon canapé, à enchaîner des épisodes de Lost depuis au moins cinq heures. Il est arrivé en fin de matinée et nous sommes assez vite tombés d'accord sur comment on pourrait s'occuper. Je m'amuse de ses commentaires qui fusent de temps en temps, il s'amuse de ma prétendue lassitude alors que ça me fait toujours rire de voir ses réactions.
Une fois arrivés à la fin de la saison, nous décidons d'arrêter ce marathon, d'une part pour reposer un peu nos yeux, mais aussi et surtout parce que c'était la dernière saison.
« - Eh, frotte pas trop tes yeux, tu vas les faire sortir !
- Maaais, c'est pas ma faute, ça pique !
- C'est qui le malin qui a voulu regarder toute une saison ?
- Et c'est qui le malin qui a dit oui ? »
Bon, pour le coup, il m'a eu. Mais au moins, j'ai le mérite d'avoir accepté !
« - OK… Je propose que cette fois tu décides de ce qu'on fait, maintenant.
- Euh… En quelle honneur ?
- Bah parce que tout à l'heure, c'est moi qui ai proposé. Donc là, c'est ton tour. Surtout que t'es chez toi, donc…
- Pas faux. Eh ben… Honnêtement, là, tout de suite, j'ai pas trop d'idée. »
J'essaie de me creuser un peu la tête pour trouver quelque chose, bien que les heures passées devant la série aient légèrement fatigué mon cerveau. Et, au bout de quelques instants de réflexion, une idée farfelue mais bien ancrée me vient.
« - Oh putain, mec, faut que je te montre un truc !
- Ah ? C'est quoi ?
- Bouge pas, j'arrive ! »
Je m'éclipse quelques instants pour aller chercher la fameuse lettre que j'ai reçue l'autre jour, puis je reviens me vautrer à côté de lui.
« - Regarde ça un peu…
- C'est quoi ?
- Une lettre que j'ai reçue, y a une quinzaine de jours.
- Une lettre… ? »
Il me regarde fixement, le regard impassible, les sourcils légèrement froncés.
« - Bah quoi ?
- Non, rien. Je suis un peu à la masse, désolé.
- Bof, moi aussi, tu sais. Tiens, lis, je suis sûr que tu vas te marrer. »
Il prend la lettre, visiblement perplexe, et commence à la lire. Son visage reste assez impassible, je n'arrive pas à savoir exactement ce qu'il en pense. Bon, en même temps, au début je ne savais tellement pas quoi penser que j'ai dû avoir une tête assez improbable…
« - C'est… Spécial.
- Ah bah un peu, que c'est spécial !
- Mais c'est, euh… Ça a dû te faire bizarre, non ?
- Ben ça, c'est sûr. Bon après, c'est mignon, hein. Mais c'est… Très improbable.
- Ouais… »
Il me redonne aussitôt la lettre, l'air nonchalant.
« - Bah dis donc, tu lis super vite.
- J'ai lu en diagonale. De toute façon la lettre, elle est pour toi, hein.
- Mmh… Pas faux. Mais je pensais que ça t'amuserait un peu plus que ça…
- Non mais c'est marrant, mais… Tu sais ce qui serait encore plus cool ?
- Quoi ?
- Un petit verre au bar qui est pas loin, là ? »
Bien que sortant de nulle part, sa proposition m'enchante. Même si on est tous les deux un peu fatigués d'avoir enchaîné les épisodes, il n'est pas si tard et le bar est effectivement assez près de chez moi.
Une fois arrivés à destination, nous nous installons dans un coin plus tranquille au fond du bar, avec chacun une première pinte. Nous nous remettons à papoter de choses et d'autres, enchaînant les pintes les unes après les autres, d'abord de manière raisonnable, puis au fur et à mesure avec un peu trop d'enthousiasme.
Au bout d'un moment, peut-être deux ou trois heures, je sens que je ne suis plus vraiment lucide. J'ai encore conscience de mon état, mais je suis déjà bien joyeux. Tellement joyeux que je commence à parler de n'importe quoi, et j'en reviens même à parler de la lettre que je lui ai montrée tout à l'heure, en rigolant comme un imbécile. Visiblement agacé que je reparle de ça, ou peut-être plutôt du fait que mon discours n'a ni queue ni tête, il retourne au bar pour aller chercher deux autres bières, encore.
Même s'il est lui aussi bien entamé, il n'a pas l'air aussi pompette que moi. Il a surtout l'air fatigué et un peu las, peut-être que ça faisait un peu trop après la saison entière de Lost d'un seul coup. Bon, après, c'est lui qui a proposé de venir !
« - Tiens. A quoi on trinque, cette fois ?
- Euuuuuh je sais pas, moi ! On n'a pas trinqué jusque là.
- Et bah c'est l'occasion.
- Bon, OK. Aux lettres chelou mais adorables, alors ?
- Mec, t'es lourd avec ça.
- Maaais !
- Pense à autre chose, un peu.
- Beh quoi ? T'es jaloux, mon bichon ?
- C'est malin ! »
Je sens que son rire n'est pas totalement amusé, mais je suppose que l'alcool et la fatigue déforment un peu sa façon de s'exprimer et ma perception de ses réactions. Sans en parler plus, nous trinquons finalement comme ça et recommençons à boire, discutant d'autre chose.
Quelques temps après – je ne saurais dire si c'est une demi-heure ou deux heures – nous nous décidons finalement à rentrer. Je ne marche plus très droit, je rigole pour tout et n'importe quoi, Dylan a l'air un peu blasé même s'il s'amuse aussi, sûrement plus de mon état que de ce que je raconte. Il prend tout de même la précaution de m'amener jusqu'à mon lit et, même si je ne suis pas au stade où je pourrais vraiment me faire du mal, ce n'est pas une mauvaise idée.
Une fois assis au bord de mon lit, nous continuons à discuter un peu. L'éthanol m'ayant rendu plus fatigué, plus expressif et plus tactile, je me rapproche de mon interlocuteur et le serre contre moi, sans réfléchir. Je ferme les yeux et apprécie sa proximité et sa chaleur, un sourire niais au visage, les bras serrés autour de lui.
« - Mec, c'est pas que j'aime pas les câlins, mais… Tu peux arrêter de me coller comme ça, s'il te plaît ? »
- Maaais, t'es confortaaaaable !
- Je vois ça. C'est gentil, hein, mais c'est pas une rai… Sysy ? Eh ! Sysy ! »
Je l'entends à peine m'interpeller, je suis déjà engourdi par les derniers effets de l'alcool, qui m'emportent dans un sommeil lourd et sans rêve.
Lorsque je me réveille, ma position est assez improbable et surtout inconfortable. D'autant plus que je ne suis pas seul. J'ouvre difficilement les yeux et me redresse péniblement, pour finalement me rendre compte que Didi est en train de dormir à côté de moi. Enfin, vu comment on était ratatinés un peu n'importe comment, je crois que je l'ai un peu coincé en m'endormant hier. Je me lève donc le plus discrètement possible pour le laisser dormir encore. Son sommeil a l'air profond, ce serait dommage de l'en sortir.
Il finit par se lever à son tour, puis nous passons encore une journée ensemble, avant qu'il reparte chez lui. Je le raccompagne tout de même jusqu'en bas et, après une vigoureuse accolade, il monte en voiture et s'en va. Je profite d'être à l'entrée pour vérifier ma boîte aux lettres. J'ai bien fait, il y a quelques petites choses dedans…
Bon, pas grand-chose d'intéressant, en fait. Des prospectus à la con, un ou deux courriers sérieux, et… Oh, encore une enveloppe à part. A peu près la même que l'autre fois. Eh ben, moi qui ai parlé de la lettre anonyme que j'avais reçue il y a quelques jours, voilà qu'une deuxième est arrivée entre temps ! C'est assez cocasse…
Je rentre donc chez moi pour trier tout ce bazar et lire la lettre en question. Certes, vu que je m'attendais un peu plus à ce que j'allais lire, c'est moins surprenant. De plus, elle est assez semblable à la première, dans le fond : des éloges sur moi, sur ma façon d'être, sur ce que je fais, des remerciements pour ce que je lui apporte sans même qu'on ne se connaisse, le même mot de fin, la même signature gribouillée en bas de page… Mais bon, ça a tout de même son charme, ce petit côté mignon et émouvant malgré l'étrangeté de la chose.
Un autre détail attire mon attention, cette fois plus sérieusement. La façon dont certains mots sont écrits… Si mes notions en orthographe ne sont pas encore trop mauvaises, ces mots sont au masculin. Donc, a priori, c'est un homme qui a écrit. A moins que l'auteur des lettres ait tendance à faire des fautes, notamment de grammaire, c'est un homme. D'ailleurs, tout le reste est écrit correctement, il me semble, donc il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que cette faute. C'est donc un homme. Très probablement.
Même si cela ne change en rien le contenu et le sens des lettres, c'est assez surprenant, et ça me fait un peu bizarre. La manière d'écrire et de s'exprimer est toujours élégante, soignée et touchante. Non pas que je pense qu'un homme n'est pas capable de ça, mais c'est étrangement un peu plus… Disons atypique.
Bon, de toute façon, ça ne me dérange pas, ça reste tout aussi flatteur et même attendrissant, bien que je ne me sois pas attendu à ce détail. La démarche et l'intention sont les mêmes, ça ne change rien au message.
Pour la petite anecdote : vous n'imaginez pas la force qu'il m'a fallu pour ne pas faire la blague « déclaration… d'impôts ! Lololol ».
BREF ! Alors, ce premier chapitre ? Qu'en dites-vous ? Que pensez-vous de ces fameuses lettres ? Comment voyez-vous la suite ?
