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Voilà enfin le début de « Résolution 2 ». Ceci est la seconde histoire de la série « Résolution » que vous attendiez avec grande impatience. Je la poste dès maintenant sachant que la publication ne sera pas forcément hebdomadaire, je rentre dans une période de travail intense et l'écriture est encore en cours.
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Je devrais plutôt dire que cette suite est en fait la première de cette série à avoir été écrite il y a déjà quelque temps. Les premières idées me sont venues en 2013 et j'ai brodé dessus petit à petit sans toutefois la terminer, ne sachant pas si elle serait un jour publiée.
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A l'origine, elle devait constituer une fic à elle seule avant que je ne décide de l'intégrer dans une trilogie. Lorsque j'ai choisi d'écrire « Inéluctable rupture », je me suis dit qu'elle ferait un bon début pour « Inespérée destination » et en expliquerait la trame.
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Petite parenthèse utile et nécessaire afin de parer à toute surprise et vous comprendrez la raison de cette mise au point dans quelques chapitres.
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Il me reste à peaufiner et/ou écrire certains chapitres pour la compléter et surtout en faire la suite logique de « Rupture » mais, comme pour la précédente, vous pouvez faire vos suggestions dont je tiendrais compte dans la mesure du possible pour enrichir les chapitres déjà terminés ou en ajouter au besoin. Je compte sur vous pour pointer ce qui vous semble devoir y figurer ou ce que vous souhaitez lire.
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Bonne lecture en sachant que le début n'est peut-être pas passionnant mais c'est la mise en place habituelle de l'environnement que je fais pour chaque fic puisque vous savez que je n'aime pas la précipitation.
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Exercez vos talents de détective et tentez de savoir où j'ai envoyé notre italien ! Faites vos suggestions.
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RESOLUTION 2 – « INESPEREE DESTINATION »
Suite de « Inéluctable rupture »
2eme volet trilogie (SERIE « RESOLUTION »)
Après avoir tenté en vain de continuer à travailler avec l'équipe de Gibbs, Tony a accepté un transfert. Il est donc sur le point de prendre ses nouvelles fonctions de chef d'équipe. Mais où donc a-t-il été assigné ?
AU – Slash – Couple surprise
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Comme vous le savez maintenant, vous qui me suivez depuis un moment, je n'aime pas précipiter les choses. Une histoire bâclée en quelques chapitres ne m'intéresse pas ni à lire, ni à écrire.
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Ci-après le prologue qui met lentement en place la nouvelle vie de Tony loin du NCIS DC et loin de son équipe. Vous allez donc suivre notre cher italien lors de son installation dans son nouveau poste. Et la nouvelle destination vous sera encore inconnue durant deux ou trois chapitres sinon il n'y aurait aucun intérêt à vous motiver de continuer à lire, n'est-ce pas !
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A vous de déduire où il a été envoyé. Voyons si vous êtes assez perspicace pour deviner, ce ne devrait pas être trop compliqué. A vos claviers, faites jouer vos petites mimines et mettez vos neurones au travail, ensuite donnez-moi vos élucubrations.
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Une précision d'importance à notifier ici. L'écriture est toujours en cours et notamment pour les premiers chapitres, seule la partie 'enquête' est totalement rédigée, c'était le point de départ de cette fic, la première idée qui me soit venue pour cette histoire. Elle a été tapée presque d'une seule traite il y a déjà 4 ans.
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Bonne lecture.
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Prologue : Au-revoir, Washington
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Debout sur le balcon de la chambre d'hôtel, Tony contemplait le panorama devant lui encore tout étonné d'être ici. De tous les endroits où il pensait se retrouver, il n'aurait jamais songé à celui-ci en particulier, ni même en priorité, loin de là. Et il était ici, dans cet endroit qui allait être son nouveau chez lui pour les prochaines années.
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Il soupira avant de prendre quelques profondes inspirations. Il avait laissé des amis à DC qui lui manquaient déjà tandis que d'autres personnes - qui se prétendaient ses amis et même pour certains, ses meilleurs amis - s'effaçaient de sa mémoire. Il avait besoin de faire une séparation franche et nette entre les deux groupes afin de se préserver.
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Il n'avait pas revu Gibbs et Compagnie après la réception organisée chez Murphy et avant son départ. Il ignorait si l'ancien Marine savait que Tobias l'hébergeait mais en tout cas, il n'avait pas cherché à le contacter à nouveau après leur 'discussion'. Et Tony en avait été grandement soulagé.
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De même, il avait été surpris de ne pas être bombardé de messages de la part du trio infernal, entendez par là Abby, McGee et David. Sans doute parce que Vance avait déjà remis à Tony un nouveau portable sécurisé sans qu'aucun d'eux ne soit au courant.
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Le départ avait été un moment difficile pour Tony. Etre une nouvelle déraciner et devoir se transplanter ailleurs commençait sérieusement à l'énerver d'autant que cette fois-ci, ce n'était pas lui qui était en faute. Tout comme dans ses précédents changements également.
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Et pourtant, il était là, loin de DC, loin de ce qui avait été un 'chez lui' durant les six dernières années de sa vie. Sa plus longue période au même endroit, hormis pour son enfance et ses années à RIMA.
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Mais il se devait d'être réaliste et accepter que c'était sans doute la meilleure solution pour lui. Rester dans la capitale était impossible au vu de la réaction de son équipe… ancienne équipe. Il aurait couru le risque de se heurter à l'un ou l'autre et d'engendrer une catastrophe inévitable. Le triangle Abby-Ziva-Tim aurait fini par réagir et créer des problèmes sans fin.
Il avait toujours réussi à rebondir facilement, il avait une grande capacité d'adaptation et savait tirer parti d'une situation douloureuse pour en faire une confortable. Retomber sur ses pieds et se construire une nouvelle vie ici serait un pied de nez à la face de ses anciens collègues s'il venait un jour à croiser à nouveau sa route.
Il se remémora les dernières heures passées avec ses proches amis.
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Après le dîner du samedi soir, il avait consacré le lendemain à terminer les préparatifs pour son déménagement avec l'aide de Jimmy et Grant. Il avait hésité à faire appel à ce dernier mais son ex amant avait proposé ses services, une façon de remercier Tony de son accueil et de sa présence à ses côtés durant ces derniers mois.
L'équipe de déménageurs envoyée par son ami d'université avait été très efficace et même le piano avait été emballé soigneusement sous ses yeux avant d'être placé sur le monte-charge et déposé dans la camion. Le reste avait suivi sans problème majeur.
Une fois le camion parti, Tony avait fait un dernier tour dans la maison, histoire de vérifier que rien n'avait été oublié et avait chargé sa voiture de ses bagages. Il avait juste gardé la voiture pour se rendre chez l'Agent du FBI et dans le cas où il aurait besoin de se déplacer. Il n'avait pas voulu prendre un véhicule de l'agence, il aurait été facilement tracé. Il avait déconnecté le traceur de la Mustang afin de n'être pas repéré.
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Le lundi matin, il avait remis les clefs de la maison à son nouveau propriétaire avec, malgré tout, un pincement au cœur. Cette maison avait été son refuge durant ces dernières années et aucun membre de son ancienne équipe n'en avait jamais franchi le seuil. Il avait préservé son intimité comme il pouvait et c'était ce qui avait enragé Abby lorsqu'elle l'avait découvert.
Ne pas avoir été prise pour confidente l'avait choquée. Malgré son affection pour la gothique et l'amitié qui les avait liée au début de sa carrière au NCIS, avant l'arrivée de Kate Todd, Tony avait résisté à l'envie de lui faire visiter sa nouvelle acquisition. Abby avait bien trop tendance à dévoiler un secret, elle était incapable d'en garder un très longtemps. Il avait donc choisi de lui taire celui-là et il en avait été content au vu des circonstances.
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Durant les deux jours suivants, il prit rendez-vous avec la banque pour faire transférer ses comptes dans une succursale de son nouveau lieu de résidence. Il remplit une tonne de paperasse pour divers organismes pour signaler son changement d'adresse. Et pour se prémunir d'une quelconque filature, il avait préféré mettre tous ses avoirs sous le nom de jeune fille de sa mère, un moyen de brouiller un peu les pistes.
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Il invita une dernière fois Grant pour un déjeuner amical qui lui permit d'assurer son compagnon qu'il serait toujours à sa disposition en cas de besoin et lui renouveler, à son tour, ses sincères remerciements pour les derniers mois passés ensemble. Grant lui assura qu'il avait été ravi d'avoir suivi son instinct et heureux de leur relation. Sa tristesse était évidente mais il ne l'imposa pas à Tony.
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Enfin, mercredi matin sonna le glas, le grand jour était arrivé et son départ était prévu pour la fin de matinée. Le vol durait plusieurs heures et son arrivée à destination était prévue pour le début de soirée. Sa chambre d'hôtel était réservée pour une semaine avec prolongation si nécessaire.
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Tobias et Emily l'avaient réveillé de bonne heure avec un petit déjeuner continental pantagruélique. Le babillage de la gamine l'avait aidé à manger tranquillement avant qu'elle ne se rende à son club. Puis, il avait fait un dernier point avec Tobias sur sa situation à DC.
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« Mon dossier médical a été mis à jour et je t'ai mentionné en qualité de contact médical au même titre que Jimmy et que Vance » lui annonça Tony.
« Vance ! » s'étonna Tobias.
« Jimmy et lui connaissent mes souhaits, si l'un est indisponible, l'autre peut prendre les décisions adéquates. Vois avec Jimmy, il t'informera également de mes désirs. De même, Gibbs et Ducky ne seront plus mes référents en matière de santé, la situation actuelle ne permet plus de les conserver comme tels » indiqua Tony de manière polie.
« Logique en effet » approuva Fornell.
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Tobias avait compris que Gibbs n'étant plus considéré comme un ami, il était logique de modifier son nom. De même, désormais, Ducky ne serait plus listé comme son médecin traitant du fait de l'éloignement. Mais derrière ces raisons officielles, il y avait la décision définitive de cesser tout contact avec eux.
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« Je garde contact avec le Dr Brad Pitt à Bethesda, il me suit depuis l'histoire de ma contamination par l'Y-Pestis. Il sera à contacter si nécessaire en cas de problème respiratoire. »
« Autre chose ? »
« Oui, voici mes nouvelles coordonnées e-mail et téléphone à ne communiquer sous aucun prétexte à quiconque au NCIS sauf Jimmy s'il les perdait. »
« A personne ! » demanda Tobias pour être certain d'avoir bien entendu.
« Personne » confirma Tony.
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Fornell comprit alors que l'italien souhaitait couper les ponts avec son ancienne équipe et éviter d'être harcelé au téléphone ou inondé de mails. Oh, il était persuadé que Gibbs ferait le mort mais Sciuto serait certainement prolifique en mails incendiaires ou insultants selon son humeur. Les messages de David seraient certainement vitrioliques et ceux de McGee incompréhensibles.
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Il valait mieux pour la tranquillité d'esprit de Tony qu'il ait procédé aux modifications de tous ses moyens de communication encore que McGee ou Sciuto pourraient les trouver.
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« Tu sais que les deux geeks de ton ancienne équipe peuvent certainement les trouver facilement » nota-t-il.
« Ils peuvent toujours essayer, le téléphone est au nom de l'agence et est associé à un matricule et pas à un nom » expliqua l'italien. « Quant à mon adresse e-mail, je les défie de trouver mon pseudonyme. »
« Tu crois vraiment qu'ils ne devineront pas ? »
« Ils vont chercher un pseudo qui soit en rapport avec mes centres d'intérêts parce que c'est ce que j'ai utilisé jusqu'à maintenant tout comme pour les mots de passe de l'ordinateur. Ils vont principalement se concentrer sur tout ce qui a trait au cinéma et sur les acteurs qui ont retenu mon intérêt. »
« Et tu brouilles les pistes en choisissant dans un tout autre domaine. Très futé. »
« Absolument nécessaire si je veux éviter d'être harcelé par eux, Toby » indiqua son ami. « De plus, ils pensent tous que je ne lis que des magazines porno ou futiles. Aucun d'eux ne sait que j'adore lire un bon roman et que mon personnage fictif favori est Sherlock Holmes. C'est en lisant les histoires de Conan Doyle que j'ai appris à aiguiser mon sens de l'observation et mon esprit de déduction. »
« Donc aucun ne songera à ça pour trouver ton pseudo » conclut Tobias. « Et je croyais que Ducky disait que tu avais un cerveau qui ne tournait pas de la même manière que celui du commun des mortels. Qu'est-ce que Holmes a à voir avec ton mode de pensée ? »
« C'est vrai que je tire des conclusions à partir d'un faible indice ou que je peux trouver des liens que personne n'a vu mais j'ai perfectionné ce talent en lisant tous les romans de ce fameux détective qui lui aussi était exceptionnel. J'ai toujours pensé que Conan Doyle aurait pu être un flic de première catégorie, ce qu'il décrit dans ses livres est toujours plausible et possible. Ses descriptions sont parfaitement détaillées et réalistes. »
« On dirait que tu as réfléchi tout en lisant » se moqua gentiment l'Agent du FBI. « J'aurais aimé qu'ils t'entendent parfois discuter avec Mallard, vos conversations ne tournaient pas autour de tes soi-disant conquêtes féminines et elles étaient profondes. »
« Ducky a commodément oublié certains aspects de notre relation » marmonna Tony. « Il a osé me comparer à un tueur narcissique après une de nos enquêtes. »
« Toi, narcissique ! Où est-il allé chercher ça ? S'il y a quelqu'un qui pourrait être traité de tel, ce serait plutôt Gibbs que toi » s'exclama Fornell avec indignation. « Et il prétend avoir un diplôme en psychologie ! »
« Tout comme en son temps, l'Agent Todd qui mettait en avant son diplôme de profileuse mais qui n'a jamais réussi à percer ma carapace et à voir au-delà de ce que je projetais » nota l'italien.
« Tu sais, pour des enquêteurs qui appartiennent à la première équipe de l'agence et qui le revendiquent haut et fort, tes collègues sont diablement aveugles en ce qui te concerne et j'en suis très surpris. »
« Faut croire que je suis très bon pour cacher mon jeu » sourit le cadet.
« C'est ce qui fait que tu es excellent pour les missions sous couverture » rappela son ainé. « J'imagine que McGee va devoir s'y mettre s'il veut ta place. »
« Non, il ne sera pas le bras droit de Gibbs, il n'a pas les compétences et les qualifications, il a démontré qu'il ne pouvait en occuper le poste lorsque Gibbs a choisi de s'exiler au Mexique durant quelques mois. Je lui avais transmis une petite partie des tâches dévolues au second d'une équipe et il n'a pas su les traiter. Je faisais le travail de chef et celui de second. »
« Bigre, je comprends pourquoi tu étais aussi à cran parfois, Tony et je suis heureux d'avoir pu t'aider à passer le cap de cet intérim infernal » statua-t-il.
« Sûr que sans l'aide de certains d'entre vous, j'aurais sans doute mangé mon arme à l'heure qu'il est. »
« Sans doute pas, tu es bien trop fort pour choisir cette solution » l'assura Tobias avec conviction. « Mais tu pourrais être traité pour dépression, c'est certain. »
L'agent du FBI lui tendit ensuite une enveloppe qui contenait quelques documents officiels. Une carte d'identité et un passeport avec son nom d'emprunt pour le vol, une autorisation de port d'armes et un badge provisoire. Il était convenu que, compte tenu des capacités de Sciuto et McGee de pirater les serveurs du NCIS ou du FBI, il valait mieux que Tony voyage sous un faux nom.
« Tu pourras déposer tout ça au bureau local du FBI » spécifia Tobias. « Tu les remets en mains propres à l'Agent Barker, je lui ai adressé un mail explicatif. Ils seront conversés là-bas, ce qui fait que si un jour, tu as en besoin pour une opération, tu n'auras qu'à passer au bureau et les réclamer. »
« Merci, Toby » dit simplement Tony. « Je te revaudrais ça, un jour ou l'autre. »
« Inutile, tu m'as déjà amplement aidé par le passé et ce que j'ai fait reste peu de choses par rapport à tout ce que tu as accompli pour l'agence » expliqua l'homme du FBI. « Sache également que tu peux requérir l'aide du bureau sur place en cas de besoin, le directeur a adressé un mémo à l'agent en charge avec toutes les infos nécessaires pour qu'il t'apporte son soutien. »
« Waouh ! C'est… formidable et inattendu » déclara l'italien totalement éberlué à cette proposition.
« Eh, si Gibbs avait eu l'intelligence de ne pas nous mettre des bâtons dans les roues, notre coopération serait plus effective » remarqua Tobias. « Dans la mesure où tu n'es plus sous ses ordres et que tu es ton propre patron, il n'y a rien qui viendra désormais entraver notre collaboration entre ton bureau et le nôtre. Donc… » conclut-il en haussant les épaules.
« C'est pas faux et tu peux compter sur moi pour accepter cet arrangement sans conditions » approuva l'agent du NCIS.
« Bien, je prédis que nous allons faire du bon travail avec toi et je suis certain que tu ne seras pas longtemps cantonné à un rôle secondaire » souligna Tobias en esquissant un petit sourire.
Tony lui jeta un regard soupçonneux.
« Peux-tu expliquer cette remarque ambiguë, Toby ? » exigea-t-il d'un ton ferme.
« Eh, rien de spécial » se défendit Fornell. « Je veux simplement dire que maintenant, Gibbs ne pourra plus retenir quiconque, du directeur au SecNav ou même SecDef, de te faire monter en grade. Selon moi, Tone, tu aurais dû avoir ta propre équipe depuis belle lurette, en fait, au moment où Gibbs a accepté Todd dans l'équipe. Tu avais alors assez d'expérience pour être chef d'équipe. Il t'a gardé sous sa coupe simplement comme faire valoir et comme formateur pour ses agents juniors. Pure commodité pour lui. »
« Je n'étais pas prêt pour ça à l'époque » objecta l'italien.
« Cesse de te dévaluer ainsi, Tony » le contra Tobias. « Tu avais six années d'expérience en tant que flic et détective avant d'intégrer l'agence. Trois de plus que nécessaire pour être un agent en charge et tes diplômes te qualifiaient également pour le poste. Morrow aurait dû passer outre l'objection de Gibbs et te donner une équipe. En fait, tu aurais dû être responsable de cette équipe en particulier. Certes, pas celle que Gibbs a formé par la suite mais de la première équipe du bureau de DC. Gibbs est un ours mal léché, il n'accepte pas qu'une autre agence marche sur ses plates-bandes et il a horreur de devoir céder une enquête. De même, il ne sait pas traiter avec les forces de police. Tu as toujours joué les tampons ou les médiateurs et c'est une des raisons qui lui ont fait retardé toute promotion pour toi. »
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Un coup sur la porte d'entrée coupa la réplique que Tony s'apprêtait à faire pour rétablir les faits. Il réalisa pourtant que son ami avait analysé avec précision les défauts de Gibbs que Tony s'acharnait depuis des années à minimiser pour le bien de leur travail. Il était grand temps qu'il cesse de défendre l'indéfendable et qu'il accepte l'homme pour ce qu'il était : un humain comme les autres avec défauts et qualités, même si les premiers surpassaient les seconds.
Tobias lui posa la main sur l'épaule en passant près de lui puis alla ouvrir et laissa entrer les deux autres amis immédiats de l'italien, Jimmy et Grant. Les deux hommes saluèrent l'italien, acceptèrent un café et discutèrent de choses et d'autres avant l'heure du départ. Ce fut une remarque de Jimmy qui incita Tony à prendre une décision qui l'arrangeait bien parce qu'elle permettait de résoudre un problème.
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« Et Jimmy, j'ai un service à te demander » dit-il soudain.
« Bien sûr, Tony, tout ce que tu veux » répondit aussitôt son ami.
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Et une fois de plus, Tony se fit la réflexion que Jimmy semblait bien plus à l'aise avec lui qu'avec quiconque à l'agence. Il n'était pas aussi nerveux que lorsqu'il était en présence d'un autre membre de l'équipe, il ne bégayait pas autant et ses blagues n'étaient pas d'aussi mauvais goût que celles qu'il débitait devant Gibbs et compagnie.
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A croire que le fait d'être en présence de personnes qui ne le jugeaient pas ou le taquinaient avec gentillesse influait sur sa personnalité. En un sens, Jimmy se comportait un peu comme lui, il adaptait son attitude en fonction de ses interlocuteurs et ce, sans même s'en rendre compte. C'était sans doute ce qui avait rapproché les deux hommes durant l'absence de Gibbs.
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« Je voudrais te confier ma voiture, je ne peux pas l'emmener et je sais que tu en prendras soin » proposa-t-il en reprenant le fil de la conversation. « En fait, je te la donne purement et simplement, ce sera un souci de moins pour moi. »
« Tony, non, tu ne peux faire ça, cette voiture, c'est ton bébé. Tu ne peux pas juste me la donner » protesta le jeune homme.
« Trop tard, voici les papiers et les clefs » le coupa l'italien. « De plus, je sais que tu es capable de la conduire même si elle possède une boite de vitesses manuelle. Elle sera entre de bonnes mains, je te fais confiance pour la traiter comme elle le mérite. »
« Je ne sais pas quoi dire, Tony mais c'est vraiment trop » déclara le jeune légiste presque en larmes.
« Non, c'est encore trop peu comparé à tout ce que tu as fait pour moi ces derniers mois » contra Tony. « Et ça te permettra de faire quelques économies substantielles pour Breena et toi. Débarrasse-toi de ta vieille voiture et utilise la Mustang, soigne la et bichonne la et elle t'en sera reconnaissante. Tu peux encore t'en servir quelques années, c'est une voiture solide. »
« Comment vas-tu faire sans moyen de locomotion là-bas ? Tu ne vas pas racheter une voiture quand même ? » s'inquiéta le jeune légiste.
« Aucun besoin, j'ai deux autres véhicules que je fais transporter avec mes meubles » expliqua l'italien.
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Les trois hommes regardèrent leur ami avec des regards étonnés bien que Tobias connaisse déjà une partie de la réponse. Il n'avait jamais conduit la Ferrari ou la Jeep Wrangler devant ses amis.
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« Quoi ! » dit Tony en les observant, un petit sourire aux lèvres. « L'agence paie pour tout le déménagement, j'ai droit à deux conteneurs et le FBI, par l'intermédiaire de Tobias, en met un à ma disposition pour services rendus. Je vais enfin pouvoir utiliser la Ferrari sans avoir à me cacher ou à m'inquiéter qu'un de mes collègues souhaite 'l'emprunter' pour une folle course avant de l'empaler autour d'un arbre » confia-t-il. « Et la Jeep Wrangler sera un bon moyen de locomotion pour tous les jours. »
« Petit cachottier » lança Jimmy, légèrement vexé.
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Tony le scruta quelques secondes avant d'hausser les épaules en signe d'excuse. Jimmy grimaça avant de lui sourire. Leur complicité était devenue telle que parfois, un simple geste ou une mimique suffisait pour qu'ils se comprennent. Ces petits détails qui existaient entre Gibbs et Tony et qui avaient disparu depuis son retour.
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« Bon, assez de sentimentalisme, les gars » gronda soudain Tobias. « Il est temps de partir si tu ne veux pas rater ton vol. »
« Il a raison, Tone » intervint Grant. « Même si nous déplorons de te voir partir, tu ne dois pas manquer cet avion. »
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Les trois hommes aidèrent Tony à charger la voiture de Tobias avec ses bagages avant que tous s'engouffrent dedans. La conversation fut un peu laborieuse tant elle était empreinte de tristesse de la part de chacun des hommes. Ils savaient que ce n'était pas des adieux mais leur prochaine rencontre était indéterminée et c'est ce qui ajoutait encore à la morosité.
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Le trajet jusqu'à l'aéroport de Dulles fut relativement rapide compte tenu de l'heure et du trafic. Tobias se gara le plus près possible en utilisant son badge comme sésame et ils déchargèrent les valises que Tony plaça sur un chariot. Grant se chargea de le pousser tandis que Tony se dirigeait vers le guichet pour retirer son billet que Tobias avait pris le soin de réserver pour lui sur le compte du FBI afin de brouiller encore plus les pistes. Vance l'avait assuré qu'il serait remboursé sur les deniers de l'agence sans que quiconque ne soit averti du subterfuge.
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Jimmy l'accompagna et sourit en voyant l'hôtesse flirter avec son ami. Décidément, même lorsqu'il ne faisait rien pour, il attirait les femmes. Il présenta donc le passeport remis plus tôt par Tobias et attendit patiemment qu'il soit vérifié avant qu'elle ne lui remette son ticket avec un autre grand sourire.
Tony remercia l'hôtesse qui affichait alors une mine déçue qu'il le fit froncer les sourcils. Il tourna les talons et échangea un regard surpris à Jimmy. Ce dernier lui en expliqua la raison, ce qui le fit glousser. Tous deux rejoignirent leurs compagnons avant que Tony n'aille faire enregistrer ses bagages.
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Il se rendit ensuite à l'autre comptoir et demanda à parler au commissaire de bord qu'il informa de son statut d'agent fédéral et le fait qu'il voyageait armé. L'entrevue se passa sans difficulté et le commissaire l'assura qu'il n'y avait aucun problème si son arme n'était pas accessible et qu'il informerait le personnel de bord afin qu'il ne soit pas confondu avec un terroriste. L'italien l'assura qu'il laisserait son arme dans son bagage de cabine, chargeur non engagé. Le commissaire approuva l'initiative avant de quitter l'Agent.
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Il restait une bonne demi-heure avant le départ et tous les quatre se dirigèrent vers le bar pour un dernier verre avant les au-revoir. Tony tenta d'alléger l'atmosphère et parvint même à faire rire ses compagnons. Finalement, le temps passa vite et il fut temps de gagner la salle d'embarquement. Jimmy étreignit l'italien durant deux bonnes minutes avant de laisser la place à Tobias.
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Enfin, ce fut le tour de Grant et ce dernier ne put se retenir. Il prit le visage de Tony entre les mains et s'apprêtait à l'embrasser mais se retint au dernier moment. Il croisa le regard de son compagnon quémandant une dernière faveur. Tony lui sourit et le laissa achever son geste. Grant se pencha et l'embrassa, un dernier baiser tendre et triste à la fois. Il se redressa puis comme les deux autres, il enlaça l'italien avant de le relâcher à regret.
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Aucun des deux hommes ne prêta vraiment attention aux exclamations de surprise émises à la fois par Tobias et Jimmy. Les yeux plongés dans celui de l'autre, chaque homme faisait des adieux silencieux à son amant. Tony caressa la joue de Grant avant de laisser retomber sa main. Leur relation amoureuse était morte mais elle donnait vie à une relation amicale qui durerait bien plus longtemps.
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Il se tourna vers ses deux autres amis qui ouvraient de grands yeux.
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« Désolé mais je n'ai pas le temps de vous conter notre histoire » dit-il en haussant les épaules. « Faudra me rendre visite pour la connaître et ne cuisinez pas Grant, il a ordre de ne rien dire. Merci pour tout, les gars et à bientôt. Soyez prudents. »
« Sûr que je prends note de ta promesse de nous raconter votre… histoire » parvint à souffler Jimmy encore abasourdi de n'avoir pas deviné.
« Oui, sûr que mon premier congé sera réservé pour une visite chez toi et je m'attends à ce que tu me fasses le récit complet de votre relation » renchérit Tobias. « Pas vu venir celle-là et ça en dit long sur mes dons d'observation » grommela-t-il vexé de n'avoir pas décelé le moindre indice.
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Tony leur fit un dernier signe de la main et suivit la file des voyageurs qui se dirigeait vers la porte d'embarquement. Il tournait une page de sa vie qui avait connu des bas et des hauts, en fait plus de bas que de hauts pour en ouvrir une autre qu'il espérait plus sereine et plus heureuse.
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Il prit le temps de monter l'escalier en suivant les autres passagers et lorsqu'il arriva au sommet, se retourna une dernière fois, agitant la main sachant que les trois hommes étaient encore là avant de franchir le seuil de l'appareil. L'hôtesse d'accueil lui demanda son identité et lut la note qui suivait son nom. Elle haussa les sourcils mais ne dit rien, la discrétion était une règle dans la profession et elle se devait de la respecter encore plus en ce qui concernait les forces de l'ordre.
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Vance et Tony savaient que, malgré l'avertissement du directeur, McGee et Sciuto tenteraient de connaître sa destination afin d'en avertir Gibbs. Pour éviter tout pistage de son départ, il avait donc été convenu entre les deux hommes que Tony voyagerait sous un nom d'emprunt malgré le billet réservé par le FBI et qu'il le ferait en première classe. L'agence était connue pour éviter des dépenses inutiles et personne ne penserait qu'il serait avantagé à ce niveau.
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L'hôtesse pilota son passager vers la place qui lui avait été réservée en lui indiquant qu'il serait seul à occuper la rangée. Excès de précaution de la part du commissaire ? Tony gloussa discrètement, au moins, il n'aurait pas à subir le bavardage d'un voisin trop curieux ou d'une femme trop envahissante. Il sortit le livre qu'il avait dans son bagage de cabine avant de le ranger dans le compartiment.
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Son arme était déchargée et rangée à l'intérieur mais avec un accès facile et rapide en cas de besoin. Et sitôt l'appareil en l'air, il comptait bien le poser sur le siège près de lui. Ce serait bien plus pratique s'il devait utiliser ce moyen de défense d'urgence. Il espérait toutefois que son vol se passerait sans incident car il comptait faire un petit somme pour rattraper quelques heures de sommeil en retard.
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C'est ainsi que l'italien put apprécier le confort des fauteuils, le service des hôtesses – un peu trop empressé à son goût toutefois – et le calme relatif car aucun enfant ne voyageait dans cette classe ce jour-là, dieu merci. De même, le menu qui lui fut servi était nettement plus gourmet que celui de la classe touristique. Le vin était également bien supérieur et il le goûta en connaisseur averti.
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Il fit un somme de cinq heures qui le revigora un peu avant de se dégourdir les jambes en déambulant dans l'espace VIP de l'avion. Les deux hôtesses qui veillaient sur le confort des passagers de première classe le suivirent des yeux et durant le vol, tentèrent chacune à leur tour, de flirter avec lui. Sans leur retourner leur flirt, Tony se montra poli mais sans plus.
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Il avait d'autres chats à fouetter pour l'instant que de se lancer dans une liaison éphémère qui ne durerait que le temps de l'escale et s'enfermer dans un placard pour un coup vite fait bien fait – même dans un avion - n'était pas à son programme. Sans doute était-il encore trop lié à sa relation avec Grant, plus qu'il ne voulait l'admettre.
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Son 'bleu' – et il ne faisait aucune référence à McGee – lui avait permis de retrouver quelque peu un équilibre qu'il avait perdu après l'accident de Gibbs. La charge de chef d'équipe que tous lui déniaient, l'attitude ouvertement hostile de ses subordonnés et proches collègues avaient sapé son moral et sa motivation à tel point qu'il avait songé à démissionner purement et simplement.
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Sans le soutien inattendu de Léon Vance, Tony aurait certainement rendu son badge peu après l'affaire Jefferson si le directeur n'avait pas choisi d'adjoindre Giordano à l'équipe. Savoir qu'il aurait quelqu'un pour surveiller ses arrières autres que McGee et David l'avaient convaincu, pour un temps, de rester dans l'équipe à certaines conditions. Gibbs luttait encore contre une amnésie partielle et ne semblait pas vouloir prendre parti définitivement pour lui ou pour les 'autres'.
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Et que dire de sa vie privée et personnelle, pour ne pas dire également sexuelle. Avec la charge de travail qui s'était accrue du fait du comportement de McGee et David, il avait plus que doublé ses heures de travail. C'est dire si le temps consacré à autre chose avait été restreint. Il n'avait donc pas pu passer du temps à l'extérieur comme il l'aurait souhaité et surtout avec personne qui lui importe.
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Il n'avait pas brisé sa dernière relation sans un certain remords, il ne s'était pas engagé dans cette liaison pour trouver juste un compagnon 'de sexe' mais aussi pour avoir quelqu'un qui lui importe, qui s'inquiète pour lui et qui l'aime un peu pour lui et seulement lui. Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas compté réellement pour une autre personne. Sa précédente relation avant Grant ne s'était pas terminée sous les meilleurs auspices. Son compagnon avait choisi de le planter sans explication valable et sérieuse si bien que Tony avait pensé qu'il était fautif.
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Pourquoi en définitive serait-il celui qui était coupable ? Il n'avait rien à se reprocher et les circonstances de son départ n'étaient pas de son fait. Il lui avait fallu un peu de temps pour comprendre que son amant cherchait juste un bon prétexte pour s'éloigner sans en prendre l'initiative pour ne pas se sentir responsable de leur rupture. Son ex n'avait jamais bien accepté le fait que quelqu'un le trahisse sans réagir rapidement.
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Aussi, aujourd'hui, il avait décidé de laisser faire le temps, de ne pas se précipiter dans une autre relation qui aboutirait à un fiasco. Il en avait déjà eu assez à son actif et s'il fallait pour cela faire une traversée du désert durant quelques mois, soit, il s'en accommoderait. Ce ne serait pas la première fois qu'il resterait célibataire durant un certain temps, n'en déplaise à ses collègues qui le prenaient pour un coureur de jupons invétéré.
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Ce qu'il n'était absolument pas mais avoir joué ce rôle durant plusieurs années avec conviction lui jouait maintenant un mauvais tour. Renverser la situation n'aurait pas été aisé s'il était resté à DC mais avec ce transfert, il allait pouvoir repartir sur de nouvelles bases. Et en premier lieu, cesser de minimiser son intelligence et son éducation. Il allait éviter de cacher qu'il était autre chose qu'une belle gueule et que sous ses airs de gigolo, il y avait un homme qui savait réfléchir avec un cerveau en bon état de marche.
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Certes, il avait laissé glisser quelques indices mais personne ne les avait interceptés, interprétés et encore moins commentés. Dire qu'ils étaient concernés par ce qu'il pouvait dévoiler serait donc mentir. Mais, au vu de ces circonstances, pourquoi lui reprocher de ne pas leur révéler son adresse ou leur ouvrir la porte de sa maison ? Ils n'avaient que faire de savoir où il vivait, ce qu'ils voulaient, c'était avoir de quoi se moquer de lui.
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La jalousie que McGee avait montrée en voyant la Ferrari et la colère de Ziva de ne pouvoir la piloter avaient été deux points qui démontraient qu'ils ne lui accordaient aucune importance. Ils ne l'avaient pas complimenté ou posé des questions sur son acquisition. Tout ce qu'ils avaient vu, c'est qu'il avait un objet qu'eux-mêmes n'avaient pas et dont ils souhaitaient pouvoir disposer même pour un temps limité.
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En examinant son parcours depuis l'obtention de sa plaque de flic, il réalisait que, dans chacun de ses postes, ses origines ou son apparence avaient éclipsé qui il était vraiment. L'argent supposé qu'il possédait de par la fortune familiale et son physique de jeune premier lui avaient valu des commentaires désobligeants ou insultants, voire même dégradants.
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Continuer à étudier le soir après une journée de travail harassante avait été un moyen de ne pas sombrer dans une dépression. Il ne voulait donner à personne la satisfaction de savoir que leur avis comptait pour lui et que les remarques sournoises et vicieuses de certains collègues lui faisaient mal. Elles lui rappelaient certaines de son père, un écho de ce qu'il pensait de son fils unique, c'était dire s'il ne les accueillait pas avec enthousiasme.
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Ne plus se cacher et ne plus laisser d'autres lui dicter sa conduite.
Ce serait sa nouvelle RESOLUTION pour ce nouveau départ.
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Alors, saurez-vous deviner à quel bureau du NCIS Tony a été assigné ? A vos claviers pour vos propositions que j'attends nombreuses.
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A bientôt
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Chtimi
