Bonjour à tous !

Et voilà ma nouvelle fanfic' je voulais la poster début septembre, pour avoir un peu de marge de publication et puis finalement j'ai pas pu résister. Bande de veinards ! Et oui, ce sera donc une histoire avec chapitres, vous avez bien lu, j'espère que vous aimerez. Bonne lecture !

Ce qui est le plus important...

Chapitre 1 : Le vilain petit canard

Le soleil se levait doucement sur Privet Drive, au numéro 4 quelques rayons précédèrent la maitresse de maison dans la petite chambre bleue du premier étage. Ils se posèrent délicatement sur le visage fin de l'enfant qui dormait encore dans son petit lit vert aux draps froissés. Mais avant que la lumière ne l'éveille un toc-toc retentit contre la porte de sa chambre et Pétunia Dursley entra et tira les rideaux.

- Bonjour Harry ! Allez debout ! Il est déjà 9h et demie et les scones t'attendent sur la table de la cuisine. Je vais réveiller Dudley. Si tu veux qu'il t'en reste, tu devrais te dépêcher conclut-elle en ébouriffant tendrement ses cheveux.

Et elle quitta la pièce d'un pas léger pour aller réveiller son fils.

Les paupières papillonnantes de Harry s'ouvrirent sur deux émeraudes alertes et il sauta sur ses pieds pour se jeter sur la porte de la cuisine. Dudley et lui ne s'étaient jamais bien entendus, puisque le premier s'acharnait à traiter le deuxième de punching-ball malgré la surveillance de sa mère. Dudley trouvait toujours le bon moment. Quand sa mère lavait le salon il le frappait dans la cuisine, quand elle préparait son riz en les observant du coin de l'œil par la fenêtre il l'entrainait sous couvert d'une fausse conversation au fond du jardin vers la haie, etc...

Aussi Harry se contenta de saisir deux scones et se servi un verre de jus d'orange avant d'emmener le tout dans le placard sous l'escalier. Les premières fois il avait tenté de remonter dans sa chambre mais après un grand nombre de petits-déjeuners écrasés ou pillés par son cousin qui l'attendait en embuscade, il avait compris qu'il fallait changer de tactique. Il s'isolait donc au milieu des vieilles encyclopédies et livres de Dudley qui prenaient la poussière après avoir subi maint mauvais traitements ; de la page déchirée à la couverture arrachée en passant par diverses tâches de thé, lait ou confiture... ; pour avaler calmement son repas. En plus d'éviter Dudley cette technique avait un deuxième avantage, il ne croisait pas son oncle. Vernon ne l'aimait pas. Harry n'avait jamais compris pourquoi. Seule tante Pétunia l'accueillait dans sa maison avec plaisir, la seule qui le faisait se sentir chez lui dans cet endroit pourtant au deux-tiers hostile.

Et puis vers 11h Dudley quittait la maison pour rejoindre Piers et participer à son activité favorite, tourmenter les enfants du quartier. Cette semaine ils avaient jeté leur dévolu sur les jumelles Newton, deux petites blondes auxquelles ils tiraient les cheveux qu'ils soient tressés, en couettes ou libres. Tante Pétunia devait employer des trésors d'ingéniosité pour présenter ses excuses et punir son fils turbulent, mais le plus souvent Vernon exemptait son fils de punition, et les remontrances de sa mère restaient sans effet.

Enfin, à midi ils iraient déjeuner chez Piers et, comme tous les mercredis, ils passeraient l'après-midi devant une console de jeu jusqu'à en épuiser les batteries. Cette routine bien établie garantissait à Harry un mercredi tranquille. Le matin il aidait sa tante à préparer le repas. Comme elle lui interdisait de manier un couteau, sa participation se limitait à mettre la table et beurrer les fonds de moules ou s'occuper de la présentation des assiettes. Et l'après-midi elle lui apprenait à lire. Contrairement à son cousin, il aimait les livres et sa tante s'en était aperçue. Elle passait donc l'après-midi à lui apprendre à déchiffrer les mots pendant qu'elle nettoyait le salon. Vers 18h tout était astiqué, ciré, poli et les vases remplis de fleurs fraiches et Harry partait s'entrainer dans sa chambre.

Puisque au contraire de Pétunia, Vernon ne l'appréciait pas Harry s'esquivait avant son retour. En effet, il ne comprenait pas pourquoi elle passait du temps avec lui, à lui apprendre à lire, à s'amuser... au lieu de s'occuper de Dudley. Mais qu'aurait-elle pu apprendre à son fils qui n'en avait ni la patience ni l'envie ? Elle jouait son rôle de maman avec son neveu, ça lui convenait parfaitement.

Mais ça n'était pas au goût de Vernon. Au début il ne fit que quelques allusions.

Au fait, où était Dudley l'après-midi ? Ha, chez Piers. Et il y faisait quoi ? Il t'as dit qu'il jouait, bon. Et Harry ? Tu lui apprend à lire. Pourquoi Dudley n'apprend pas lui ? Tu te rend compte que tu sais mieux ce que fait ton neveu que ton fils dans la journée ? Oui, on l'a reccueilli et alors ? Tu t'en occupes plus que ton propre fils !

Plus les semaines passaient plus les insinuations se changeaient en reproches.

Le 1er mai Vernon se trouvait à la maison, et il observait sa femme et Harry faire des crêpes. Le petit touillait la pâte consciencieusement pendant que Pétunia en prélevait des louches qu'elle faisait cuire dans une grande poêle. Ensuite elle saisissait la poêle et aidait Harry à faire sauter la crêpe pour la retourner. Même s'il pleuvait dehors, les murs beiges de la cuisine renvoyaient une impression de chaleur et l'air embaumait la fleur d'oranger.

- C'est le secret de bonnes crêpes sucrées Harry, lui avait-elle soufflé en lui indiquant d'en verser deux cuillères à soupe dans la pâte.

Harry et sa tante partageaient beaucoup de secrets de ce genre. Pour faire du bon thé, pour faire de jolies décorations, pour que les œufs en neige montent bien... Mais ils partageaient aussi un plus gros secret. Le mot en M. Vernon détestait tout ce qui y avait trait. La Magie. Mais sa tante s'extasiait toujours de ses petites manifestations de magie involontaire, même si elle devait trouver des excuses encore plus alambiquées pour les professeurs que celles qui justifiaient Dudley. La fois où les cheveux de la directrice étaient devenus bleus avait incontestablement été la plus difficile.

Mais elle ne lui reprochait jamais ses « petits miracles » comme elle les appelait, en revanche elle les cachait à son mari connaissant son avis sur le sujet.

Si Vernon se doutait de quelque chose, ses soupçons n'avaient jamais été confirmés.

En ce moment celui-ci les observait derrière son journal, guettant.

Mais malheureusement, puisqu'il pleuvait Dudley se trouvait lui-aussi à la maison et l'atmosphère chaleureuse allait bientôt voler en éclats.

- Maman ! j'ai faim !

Fatigué d'épuiser ses cinq vies l'une après l'autre, Dudley venait d'abandonner son jeu vidéo et se tournait vers la cuisine.

- Harry et moi faisons des crêpes mon chou, viens nous aider. Ensuite on les tartinera de confiture ou de sucre, ce sera parfait.

- Je peux essayer ?

Il pointait du doigt la poêle. Harry avait réussi à retourner sa sixième crêpe.

- Attend mon poussin, j'ai promis à Harry qu'il pourrait en faire deux tout seul. Tu feras celle d'après.

- Mais je veux le faire !

- Attends un peu Dudley ! Regarde comment fait ton cousin.

- Je veux le faire maintenant ! Cria-t-il en poussant Harry pour se saisir de la poêle.

Mais l'ustensile lui échappa des mains et tomba sur son pied.

- Dudley ! Oh mon Dieu ! Viens là mon poussin, on va mettre ton pied sous l'eau froide. Tu t'es brûlé ? Tu as mal ?

Dudley hochait la tête, les larmes au bord des yeux. Harry suspectait de la comédie, la poêle l'avait à peine touché, mais n'osait rien dire. Son cousin était très bon acteur et il sentait déjà que tout lui retomberais sur le dos s'il bougeait un cil.

- Mais enfin, qu'est-ce qui t'as pris ? soupira sa tante en ramassant la poêle pendant que Dudley laissait son pied sous le jet du robinet.

Pour Vernon ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Par-dessus la tête de ce favoritisme ! Par-dessus la tête de voir ce sale petit anormal chez moi. C'est sûr qu'il l'est, 'y a qu'à voir sa cicatrice déjà, qui a une cicatrice pareille ? Et le poivre dans le café, c'est lui aussi j'en suis sûr. Je déteste ce petit têtard, il détruit notre famille !

- Enfin Tania (1) tu ne vas pas reprocher à Dudley de vouloir s'amuser avec vous tout de même ? demanda-t-il d'une voix qu'il voulait flegmatique.

Mais elle étouffait mal ses intonations belliqueuses.

- Vernon ! Le comportement de Dudley a été inacceptable !

- Harry aurait simplement pu lui passer la poêle s'entêta-il.

- C'est Harry qui m'a poussé ! geignit Dudley

- Dudley ! C'est -

- Ça suffit! Les enfants dehors ! Pétunia et moi devons parler.

Sentant venir l'orage les deux gamins s'éclipsèrent rapidement.

Pas plus que Dudley Harry n'apprit le contenu de cette conversation, mais le lendemain, quand sa tante entra dans sa chambre son « bonjour » fut moins éclatant que la veille.

Cette journée fut étrange. Sa tante ne lui proposa pas de l'aider pour le repas, ils mangèrent tous les trois en silence et l'après-midi elle ne fit pas mine de venir l'aider avec son nouveau livre.

- Je suis occupée Harry ! La lessive ne se fait pas toute seule ! Si tu veux lire prends un livre et tais-toi.

- Mais tata, tu ne viendras pas m'aider ?

- Non ! Pas aujourd'hui mon chou, finit-elle, radoucie.

- Tiens voilà une tartelette pour ton goûter. Et il y a du jus de pommes dans le frigo.

Bien que brève, cette conversation fut surprise par Dudley qui attendit que son cousin sorte de la cuisine pour faire irruption.

- Maman, qu'est-ce qu'il y a pour le goûter ?

Pétunia fit disparaître discrètement l'emballage de la dernière tartelette et présenta à son fils du sirop de mûres pour accompagner des petits pains beurrés.

- Tiens mon chou, voilà. Il y a de la confiture au frigo si tu veux.

Dudley réprima une grimace face aux petits pains, pourquoi lui n'avait pas le droit à une tartelette ? Il avait horreur du jus de pommes mais une bonne tartelette à la fraise... Son cousin c'était le chouchou. C'était injuste ! Mais il saisit sa part sans rechigner.

Il se promit juste d'en parler à son père le soir.

Les semaines suivantes petit à petit, Harry compris que quelque chose avait radicalement changé. Vernon et Pétunia se parlaient peu. L'ambiance du 4 Privet Drive était sinistre. Et tatie... elle boitait un peu parfois. Elle lui avait dit que c'était son problème de hanche qui revenait de temps en temps, mais son air si peu convaincu avait mis Harry sur la piste.

Il y avait aussi les marques rouges, on pouvait les voir parfois le matin quand sa robe de chambre bougeait. Mais il n'osait rien dire. L'ambiance morose de la demeure l'étouffait.

La routine suivait son cours, comme s'il avait disparu. Sa tante ne lui adressait la parole qu'aux repas, d'une voix sèche et désagréable.

Intimidé, Harry laissa une semaine s'écouler avant de réagir.

Il se planta devant sa tante, une encyclopédie des animaux polaires sous le bras.

- Tata tu viens m'aider ?

Elle sursauta comme si un serpent l'avait mordue.

- Non.

- Mais pourquoi ?

- Parce que c'est non ! cria-t-elle d'une voix rauque.

Sa tante avait souvent la voix cassée depuis quelques temps.

- Si tu savais comme je la déteste ! Je la déteste ! Ta mère, et son crétin de mari aussi. À cause d'eux, de ce stupide… accident, tu te retrouve ici. Et tu as tout gâché !

- Tatie -

La gifle le prit au dépourvu. Des larmes lui piquèrent les yeux alors que sa joue le brûlait.

- Ne m'appelle plus comme ça. Tu ne mérites pas de faire partie de la famille. Et maintenant vas-t-en ! Vas-t-en !

Effrayé par les cris de sa tante, Harry trouva refuge dans le placard sous l'escalier. Il s'enterra au milieu des encyclopédies poussiéreuses, secoué par les sanglots.

Tatie... c'était la seule qui l'aimait ici, la seule qui répondait à ses questions, la seule qui l'aidait à lire... son cousin le détestait et son oncle... c'était la première fois que Harry réalisait la triste vérité. Il avait toujours cru Vernon indifférent à son sort, comme s'il le voyait comme un parasite dont on ne parvenait pas à se débarrasser auquel on s'était habitué à force de cohabitation. Mais c'était faux. Son oncle le haïssait. Il avait forcé sa tante à ne plus lui parler, à s'éloigner. Peut être qu'il la forcerait à ne plus l'aimer. Cette pensée était horrible. Comment survivre ici sans son soutient ? Elle qui le faisait rire, qui lui rafistolait les lunettes et l'ego quand Dudley s'amusait à le tabasser...

Mais aujourd'hui c'était elle qui se prenait des coups. À cause de lui. Une brusque nausée le secoua. Tout ça c'était de sa faute. S'il n'avait pas été là rien de tout ça ne serait arrivé. C'était ce qu'elle avait dit, et elle avait raison. Cette maison n'était pas la sienne.

On ne peut pas forcer les chats et les chiens à cohabiter ensemble, ça finit toujours en bain de sang. Je suis le vilain petit canard dans cette maison... mais moi je ne me changerais pas en cygne soupira-t-il intérieurement.

Mais il ne pouvait pas rester là. Plus il restait et plus sa tante souffrait.

Heureusement qu'elle lui avait soufflé la solution, comme tous ses nombreux secrets qu'il partageaient. « Vas-t-en ! » C'était la meilleure chose à faire. S'il quittait Privet Drive tout s'arrangerait. Tata n'aura plus à choisir entre moi et Dudley. Le « problème Harry » sera résolu.

Sa décision prise, il attendit la nuit dans son réduit, fixant la poussière, s'imaginant que chaque grain était son oncle et que s'il voulait, en soufflant il s'en débarrasserait.

Enfin. La maison était parfaitement silencieuse. Vernon était monté à l'étage depuis plusieurs minutes et ses ronflements n'allait pas tarder à résonner, Dudley était déjà couché. Harry entrebâilla doucement la porte du placard pour éviter qu'elle ne grince et se faufila dans la mince ouverture.

Il enfila ses chaussures, buttant un peu sur les lacets dans le noir puis se releva aux aguets. Comme prévu les ronflements de Vernon se firent entendre, c'était parfait. Ça couvrirait le bruit de la porte d'entrée si jamais quelqu'un d'autre se réveillait.

D'un passage éclair dans la cuisine il ramena deux pommes, un paquet de biscuit et une tomate. Sa petite taille ne lui permettait pas de dépasser le bac à légumes du frigo.

Il déposa son larcin dans un sac à dos que Dudley lui avait légué après avoir fait disparaître le dessin dessus à l'eau de javel. Puis jugeant qu'elle ne manquerait à personne, il décida d'emporter aussi l'encyclopédie des animaux polaires.

Il se glissa ensuite furtivement à l'extérieur, et quitta le quartier résidentiel paisible sans se retourner. Il aurait voulu dire adieu à sa tante, mais s'il repartait en arrière il savait que résolution flancherait. Et il fallait qu'il parte. Pour que sa tante, justement, soit heureuse.

Et qu'il trouve une maison qui lui convienne, une maison pour chats décida-t-il. Parce qu'il était un chat qui quittait un domicile plein de molosses furieux. C'était plus joli un chat après tout, et discret aussi.

Il refoula son inquiétude face à la nuit et se mit à marcher.

XxxxX

(1) Je ne sais plus si Pétunia a un surnom dans les livres de J.K Rowling alors je lui donne celui là.

Bien sûr à suivre..

Et je serais ravie d'avoir vos premières impressions...