Hello,

Voilà le travail !

J'ai avancé sur cette histoire et je vous promets déjà une dizaine de chapitres à suivre. Cinq sont tous beaux tout chauds, les autres et bien... On y travaille. Et la suite n'est pas tout à fait au point (en tout cas, à l'heure ou j'écris ceci) vu que je ne sais pas encore qui je vais tuer ;)

Voici un prologue, pour vous mettre dans le bain.

Donc bonne lecture !

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Ce 25 juin, le temps était magnifique.

Draco Malfoy était allongé sur son lit. Pas coiffé, sa cravate dénoué, une jambe pendant nonchalamment sur le sol, il laissait son esprit vagabonder.

Dans deux jours, il serait de retour chez lui. D'ici-là, il saurait s'il avait réussi ses examens, il saurait si oui ou non, Goyle avait un cerveau, il aurait retrouvé sa cravate fétiche qui semblait avoir disparu sous son tas de linge sale que même les elfes n'osaient approcher, mais surtout, d'ici là, il lui faudrait décider s'il souhaitait s'engager aux cotés de son père ou pas, mangemort ou phénix, cape sombre ou pantalon moldu, le Lord noir ou Dumbledore. Mais ça, c'était dans trois jour, pour l'instant, il relisait ses fiches…

Non non, pas ses fiches de cours.

Dans deux boites bien distinctes, Draco suivait l'évolution de la guerre. Il y classait les points forts et les points faibles de chaque camp. Avec les lieux potentiels de chaque QG et autres lieux de rassemblement. Chaque membre reconnu d'un bord ou de l'autre était soigneusement étiqueté, jugé, détaillé puis rangé dans son organisation : Ordre ou Lord ? De toute façon, ça n'était pas comme si il avait le choix. Et puis, c'était du pareil au même : la guerre, de chaque coté. Il fallait juste s'allier au bon, au vainqueur, assurer son avenir... Juger les compétences de chacun... Et puis, quel que soit son choix final, ça permettait de connaître l'ennemi. Et savoir, c'est pouvoir.

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Lovegood l'ennuyait un peu. Bien sur, elle avait l'air complètement à l'ouest et un peu débile mais elle était à Serdaigle donc elle devait quand même être intelligente. Et elle était allé au ministère avec le trio d'or Potty-Weasly-Grangie en cinquième année, son père l'avait avoué un matin, donc elle devait se débrouiller niveau défense surtout si elle avait fait partie de la stupide « Armée » des griffondors. En fait, Draco l'avait même classé dans les difficiles à abattre parce qu'on devait toujours la sous-estimer. Et elle avait une vengeance à entretenir, puisque sa mère avait été assassinée par des mangemorts... Les informations qu'elle détenait à présent qu'elle était un membre actif de l'Ordre étaient surement à risque, elle se devait donc de protéger sa vie et devait savoir garder leurs secrets.
Dans les petits papiers de Potter, elle était aussi beaucoup mieux intégrée dans sa maison qu'on aurait pu le penser. Les blagues de mauvais gouts et les moqueries avaient disparues depuis qu'elle avait fait une démonstration de ses pouvoirs en fin de cinquième année. Un accio modifié qui avait attiré à elle l'intégralité de ses possessions disparues.
Un sort qui l'avait fait entrer dans le palmarès des étudiants qui avaient réussi à créer un sort pendant leur scolarité, palmarès qui s'élevait à 2. Trois avec elle maintenant. Un vrai petit génie.

Non, Lovegood entrait définitivement dans la catégorie des difficile à abattre.

Longdubas aussi se trouvait dans une case inattendue : celle des atouts. Tous comme Séverus aidait le Lord noir avec ses potions, Longdubas, il fallait bien l'admettre, était un véritable génie des plantes. Séverus allait rarement sur le terrain, tout comme Longdubas. Mais ça ne faisait pas de lui quelqu'un d'inutile (contrairement à Longdubas ok, c'était mesquin). Le jeune griffondore, à peine étudiant, avait déjà un commerce florissant. Séverus faisait parfois appel à lui pour ses ingrédients de potion. Alors qu'ils se haïssaient l'un l'autre, ils se comprenaient dans leur passion. Et Longdubas n'était encore qu'un élève. Comme Lovegood. Ils allaient forcément encore progresser, encore développer leurs savoirs.

Et d'autres petits génies hantaient en ce moment les couloirs de Poudlard. Leur génération, les enfants nés hors du joug du Lord noir, était brillante ! Draco se souvenait d'avoir surpris une conversation à la table professorale durant laquelle même Séverus, habituellement d'une mauvaise foi sans égale, avait admis que la génération à venir avait les moyens de changer le monde, mais les professeurs n'avaient pas parlé d'une génération brillante, ils avaient dit « maudite ».

« Ils pourraient changer le monde, avait acquiescé McGonagal sombrement, mais ils sont condamnés à se battre entre eux. »

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Les jumeaux Weasley, malgré leur ascendance malheureuse étaient promis à un grand avenir. Potter était bon en DFCM. Bon d'accord, il avait des prédispositions étonnantes. Ok, il était vraiment génial.

Mais Draco aussi avait du talent. En fait, il était pratiquement sûr de faire partie de cette génération « maudite ». Avec Zabini et Nott, ils avaient cartonné pendant toute leur septième année, s'étaient avancés dans la pratique des sors les plus étranges, avaient fait des recherches poussées sur les sortilèges les plus anciens, et les plus sombres. Nott s'était même déjà essayé à la pratique. Mais Draco et Zabini avaient choisi de patienter encore un peu avant de s'engager dans les arts sombres. Nott présentait déjà les signes de l'addiction à la magie noire, comportement instable et pensées morbides compris. Draco préférait avoir la tête claire quand il s'agissait de décider de son avenir, et de sa vie.

Nott avait trouvé sa place dans la boite noire : c'est du Lord. Vif d'esprit et puissant, ce qui avait fait de Nott son ami, ferait aussi de lui un puissant mage noir. La magie noire l'avait rendu impatient et imprévisible et Draco avait aujourd'hui pris ses distances de cet ancien ami.

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Contre toute attente, la plus compliquée de ses fiches, celle qui l'ennuyait le plus, c'était Granger. Impossible d'y mettre quoi que ce soit. Tout ce qu'il avait d'elle, c'était ce qu'elle laissait paraître. Jamais elle ne craquait ou perdait son sang froid. Toujours, toujours par-fai-te...

Une cérébrale, ambitieuse et courageuse, ça, oui. Mais ensuite ? Personne n'avait été capable de le renseigner sur son avant-Poudlard et pire, personne ne semblait certain de son avenir. Parce qu'elle s'amusait à donner de fausses pistes. L'autre jour, elle avait dit au petit avec l'appareil photo qu'elle voulait devenir Mangemort.

Résultat, il savait qu'elle resterait avec Potter et sa bande et qu'elle était un atout certain question stratégie. Ah ! Et elle appartenait même déjà à l'Ordre du Phénix puisqu'elle quittait l'école tous les week-ends, comme Potter. Mais il n'avait rien de concret, tous ses exploits étaient restés secrets. Impossible de savoir si c'était Potter ou elle qui avait les bons plans pour sortir les deux autres du pétrin. Point faible connu : ses amis. Mais même durant leurs cours en commun, elle ne dévoilait jamais rien de plus que son insupportable capacité à réciter des passages de livre par cœur.

Alors quoi, c'était une machine ? Aucun rêve, aucune ambition cachée ? Courageuse et Rusée, c'est tout ? En bref : terrifiante.

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Soupirant, il rangea ses boites et sorti prendre l'air, délaissant cravate et cape. Plus personne ne faisait vraiment attention à l'uniforme depuis le début des examens. Les professeurs avaient autorisé l'entorse au règlement afin qu'ils soient à l'aise pendant les épreuves et personne ne semblait pressé de revenir à un ordre plus strict. Résultat, certains nés-moldus recommençaient même à s'habiller en moldu.

Le parc était vide car tout le monde mangeait ou attendait à l'intérieur l'affichage des résultats. Il allait s'écrouler sur le gazon quand il aperçut le point d'interrogation ambulant, la fille. Sans vraiment y réfléchir, il la rejoint sous l'arbre qui l'abritait.

- Granger !

Elle ne tourna même pas la tête vers lui malgré le ton clairement méprisant qu'il utilisait plus par habitude qu'autre chose. Les examens avaient plus ou moins détendu l'atmosphère car personne n'avait le temps de se disputer pendant les intenses semaines de révision ni la volonté de se jeter des regards noirs pendant les épreuves. En fait, toutes les rivalités avaient disparues durant ce derniers mois, et c'était plus difficile que prévu de reprendre les vieilles habitudes et d'insulter les griffondors. Elle soupira lourdement :

- Malfoy...

- Tu n'es pas impatiente de connaître tes résultats, de savoir si finalement tu es majore de notre promotion ?

Le ton ironique pour montrer ce qu'il pensait de cette idée, le regard dédaigneux. Il y mettait le ton mais on sentait que son petit numéro manquant de conviction.

- Voyons Malfoy, très cher, je le sais déjà.

- Présomptueuse !

- Juste bien renseignée.

Il laissa son cerveau digérer l'information. Granger a les résultats ! Est-ce qu'ils ont déjà été affichés ? Combien j'ai eu ? Combien j'ai eu ? Combien ?
Avec rigueur et volonté, il parvint à conserver son tom maussade.

- Tu veux dire que tu connais déjà les résultats de tout le monde ?

- Ta cote est de 50 sur 50 également, pas mal Malfoy.

Sans voix, il se laissa tomber sur une racine à côté d'elle. Son travail avait payé et il avait eu la moyenne maximum. Il ne songea même pas à bomber le torse, tant le soulagement était grand. De toute façon, il n'avait pas envie de faire éclater sa joie devant Granger. Sa fierté était grande d'avoir réussi mais il connaissait les vrais enjeux de ce monde et avoir une bonne note n'était pas la raison pour laquelle il avait tant étudié. C'était plutôt une question de survie. Il préféra donc occulter l'information et s'intéresser à sa voisine, dans le but de lui soutirer des informations, puisqu'elle était si disposer à les partager.

- Pour une fois, je dois admettre que tu m'étonnes Granger. Il laissa passer quelques instants avant de se décider : je suis pressé de me retrouver en face à face avec toi hors de cette école, dans une petite bataille bien sanglante...

- Malfoy, oublie-moi, je ne te ferais même pas ce plaisir.

Dans sa tête, la clochette 'information intéressante' sonna devant la réponse qu'elle avait lâchée d'un air distrait. Il tenta de la relancer :

- Ah ?

- Non, je pars demain et « au revoir monde magique », je rentre à la maison.

- Tu veux dire que tu ne participeras pas à la grande bataille ?

- Nope ! S'exclama-t-elle joyeusement.

Draco était perdu, choqué. Sa place à coté de Potter était déjà acquise et tout le monde pensait qu'elle appartenait déjà à l'Ordre du Phénix activement puisqu'elle avait une dérogation pour quitter l'école tous les week-ends. D'autant plus qu'elle était proche de Potter. Sans elle, le petit pote Potter était à peine capable de se souvenir de son emploi du temps.

- Mais alors, qu'est-ce que…Tu…

- Perdu petit Malfoy ? Tu ne t'attendais pas à ça hein !

Et son ton montrait clairement que cela la réjouissait énormément.

- Enfin, ça serait sympa de garder ça pour toi. C'est déjà pas très gentil de ma part de lâcher tout le monde alors si les méchants pouvaient l'ignorer encore quelque temps…

Et là encore, son ton montrait quel mépris elle accordait à la guerre qui se préparait dans le monde sorcier. Et surtout à quel point elle ne se sentait pas concernée.

- Tu repars chez les moldus ? Répéta-t-il, éberlué.

Le jeune homme ne comprenait pas : elle avait réussi à sortir de son monde de boue, elle s'en tirait même carrément bien puisqu'elle était majore de sa promotion, mais elle voulait y retourner ? Pour lui, c'est stupide, ce qui n'était pas son genre. Et surtout, ça ne correspondait pas à sa fiche ! Déjà qu'il n'y avait pas grand-chose d'écrit dessus, si même ça, c'était faux… Mais la logique reprenait le dessus : elle pouvait très bien lui mentir. Et puis, les faits étaient là !

- Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes.

- Mais si tu n'appartiens pas à l'Ordre du machin, tu faisais quoi de tes week-ends ?

- Je rentrais à la maison, qu'est-ce que tu crois ! Je bossais pour reprendre mes études chez les moldus. Et c'était du boulot.

- Mais alors, tu t'en vas ! Comme ça ! Mais...

- Oh, Malfoy, ne me fait pas croire que tu es triste. Je me doute que la guerre t'intéresse aussi peu que moi alors je vais te donner un conseil. Pour l'instant, les deux cotés ne songent qu'à gagner cette guerre, ce qui fait que personne ne sait plus pourquoi il se bat et qu'on choisit son camp en fonction de critère bidon ou sur un coup de tête. Alors je vais te donner un coup de main…

Durant son petit discours, le serpentard avait répété tout bas 'comme ça' comme s'il n'en revenait pas. Et il n'en revenait pas. Non seulement il était complètement passé à côté de cet évènement mais en plus, elle, elle l'avait parfaitement cerné. Il s'apprêtait à choisir un camp, qui pourrait déterminer le reste de sa vie, sur le simple critère de la présence de son père. Lui, si fier de son intelligence, de sa capacité à distinguer les vrais motivations des gens. Il en était réduit à un enfantin « mais papa l'a fait, lui. »

Il ne savait plus vraiment ce qu'il faisait là, il venait à la pêche aux informations par habitude et voilà qu'elle lui lâchait pêle-mêle qu'elle ne se battrait pas, qu'elle le connait mieux qu'il ne se connaît lui-même, qu'elle en sait un long bout sur les camps ennemis et qu'elle savait même mieux que lui de quel camp il est. Dingue. Désemparé, il revint aux classiques :

- J'ai pas besoin de toi sang-de-bourbe.

- Oh pitié, Malfoy, épargne moi ça et écoute-moi simplement. Ce que tu cherches à tout bout de champs, fier comme un coq, c'est la reconnaissance et le pouvoir alors, soit attentif :

Si Voldemort gagne, les sangs-purs se retrouveront tous au même niveau, c'est-à-dire, sous Voldy. Il s'empressera de se débarrasser des gens potentiellement dangereux, de tous ceux qui auront du pouvoir, de tous ceux qui en ont eu ou ceux qui pourrait en avoir. Pas de reconnaissance pour service rendu, pas de pitié, un simple nettoyage pour asseoir son autorité.

Si tu deviens Mangemort Malfoy, tu seras un gentil et faible petit subordonné ou un grand général qu'on s'empressera d'éliminer parce qu'il a trop d'influence ? A ton avis ? En plus, mais ça c'est cadeau : un type qui veut supprimer tous les sang-de-bourbe pour rendre le pouvoir au sang pur, c'est débile. Vous serez supérieurs à qui quand il n'y aura plus que vous ?

Sans lui laisser le temps de se remettre de sa vision si lucide, Hermione continua impitoyablement :

- Mon départ laisse un trou au côté d'Harry, une place toute prête pour qui présenterait des capacités proches des miennes, quelqu'un de stratégique et efficace. Harry a toujours besoin d'un troisième larron pour le soutenir et le retenir quand il le faut. Une place dans le système décisionnel rapidement et facilement acquise donc. Et un beau statut de héros en bonus en cas de victoire. Avec ton nom dans les livres d'histoire aussi, évidemment.

- Tu essais de m'attirer de ton coté Grangie. Pourquoi toi tu ne rejoindrais pas plutôt les rangs des gagnants ?

Oui, quand il se sent attaqué, le Malfoy ne réfléchis pas toujours avant de parler. C'est un trait de caractère qu'il essaye de corriger. La bêtise de sa question lui parût évidente dès qu'elle quitta ses lèvres et Granger se fit un plaisir de lui rappeler.

- Allo Malfoy, je suis une Sang-de-bourbe, au cas où tu airais oublié, la seule chose que les mangemorts me donneraient, c'est une mort lente et douloureuse.

- C'est n'importe quoi, je ne vois pas pourquoi je t'écouterais.

- Moi non plus. D'ailleurs je me tais.

Et contre toutes attentes, même les siennes, Draco ne répliqua rien de méchant, dégradant ou même ironique. Il ne répondit tout simplement pas. C'est ainsi qu'Hermione sut qu'elle avait fait mouche. Sa diatribe, prête depuis des mois, qu'elle avait envie de lui fracasser sur la tête à chaque fois qu'il prouvait au monde qu'il n'était pas aussi idiot qu'il aimait à le montrer. Sa diatribe avait fait effet. Elle trouvait que son potentiel était tellement gâché par cette image de Malfoy modèle qu'il faisait toujours paraître. Son cerveau commencerait peut-être à fonctionner maintenant qu'elle lui avait dit tout ça. Elle l'espérait. Au moins suffisamment pour qu'il voit ce que les mangemorts n'avaient pas vu : les failles dans le plan de Voldemort.

Elle n'abandonnerait pas ses amis seuls, elle leur ferait un dernier cadeau : un ennemi en moins.

Plus tard, Hermione fit ses adieux en bonne et due forme. Serrant dans ses bras ceux qui comprenaient, qui acceptaient son départ et essuyant les reproches de ceux qui ne comprendraient jamais. Elle avait sa conscience pour elle et ses amis les plus proches, les anciens de l'AD étaient déjà au courant depuis le début de l'année.

Elle garda Harry pour la fin et après lui avoir fermement recommandé de ne pas se faire tuer avant d'être venu la voir chez elle, l'enlaça et lui glissa à l'oreille sa discussion avec Malfoy, et ses conclusions.

« Laisse-lui sa chance, disons que c'est une sorte de cadeau d'adieu. »

On ne la revit plus.

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Voila, j'espère que ça vous plaira, à bientôt pour une suite !

*Cœur avec les doigts*