N/A : NCIS et ses personnages ne m'appartiennent pas. Tout ce que j'écris est pour mon propre plaisir sans aucun but lucratif.
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Chapitre 1
La journée avait plutôt commencé calmement pour l'équipe de l'agent Gibbs. Aucun meurtre ni aucun enlèvement d'officiers de la marine ce qui pourrait paraître une bonne chose mais ce n'était pas du goût des Agents DiNozzo et McGee ni de l'Officier David. Ils avaient bouclé leur précédente enquête la veille au soir tard et maintenant ils devaient se coltiner la paperasse.
En milieu de matinée le téléphone de l'Agent Gibbs se mit enfin à sonner, ce dernier décrocha sans dire un mot puis après quelques secondes il reposa le combiné, se saisit de son arme et dit
« Prenez vos affaires. Jeune femme officier retrouvée dans des toilettes publiques d'une station service. »
Toute l'équipe se précipita alors vers l'ascenseur.
Après quelques minutes d'un trajet en voiture plutôt mouvementé, toute l'équipe arriva dans une petite station service un peu à l'extérieure de la ville sur une route de campagne.
Gibbs commença alors à donner ses directives
« DiNozzo, interroge le patron de la station service! McGee, les photos ! Ziva, récoltez les indices ! »
Alors que chacun se concentrait sur sa tâche, Ducky et Palmer arrivèrent à leur tour.
Gibbs accompagna le médecin et son assistant auprès du corps. Après avoir laissé quelques minutes à Ducky pour examiner le cadavre de la jeune femme, il demanda
« Alors Ducky qu'est ce que tu peux me dire ? »
« Pas grand-chose Jethro, il est trop tôt. Mais je dirais que cette jeune femme a entre 30 et 35 ans et qu'elle serait apparemment morte par strangulation. Il y des marques entre les jambes, il se peut qu'elle ait été violée mais j'en saurai plus après l'autopsie, aucun papier d'identité sur elle. »
C'est à ce moment là que Tony entra dans les toilettes son carnet à la main, en disant
« Boss, j'ai parlé avec le propriétaire, il …. »
Il leva alors les yeux, posa son regard sur la victime et s'arrêta net.
Gibbs vit le visage de son agent devenir blême. Il pouvait voir dans ses yeux un mélange d'incompréhension, de colère et de désespoir.
Mais, en une seconde, le visage de Tony se ferma et, sans rien dire, il fit demi-tour et se précipita dehors.
Gibbs eut juste de temps de murmurer « Merde » puis il se lança à sa poursuite.
Tony n'avait pas été bien loin. Il s'était suffisamment éloigné de la scène de crime pour ne pas la contaminer et maintenant il était appuyé sur un arbre en train rendre son petit déjeuner.
Gibbs lui laissa un peu d'espace et l'observa sans se faire voir. Quand Tony eut fini, il se dirigea vers le camion, s'y appuya et ferma les yeux en essayant de reprendre le contrôle de ses émotions. Il savait qu'il ne devait rien laisser paraître sinon on le retirerait de l'affaire, cela n'était pas acceptable. Il ne pouvait pas s'empêcher de revoir son visage sans vie et déformé par la terreur. Cela lui était insupportable alors il rouvrit les yeux pour échapper à cette vision et se retrouva nez à nez avec son Boss qui lui jetait un regard inquiet.
Ce dernier lui demanda alors
« Ca va Tony ?»
Le jeune homme ne put que hocher la tête car il avait toujours cette boule dans la gorge et il se sentait incapable de parler d'une voix qui aurait rassurée son boss.
La réponse non verbale de Tony ne rassura pas plus Gibbs mais il devait essayer de comprendre ce qui se passait alors il continua
« Tu la connais Tony ? »
Question idiote se dit Gibbs, bien sûr qu'il la connaissait sinon il n'aurait pas réagi aussi violement.
Il vit Tony hocher la tête à nouveau. Il voyait que le jeune homme luttait pour garder le contrôle de ses émotions. Gibbs sentait que pour l'instant il ne tirerait rien de plus de son agent, alors il posa sa main sur la nuque de Tony et la serra en geste de soutien. Il le guida ensuite à la voiture et le fit s'assoir sur le siège passager en lui disant
« Tu restes là le temps que je termine ici. Tu ne bouges pas et tu ne touches à rien, c'est bien compris DiNozzo ».
Ce dernier hocha de nouveau la tête sans prononcer une parole ce qui inquiétait Gibbs plus qu'il ne voulait se l'avouer. Il posa alors la main sur l'épaule de Tony puis s'éloigna.
Il retourna auprès de Ducky qui était en train de préparer le cadavre pour le ramener au NCIS.
Gibbs s'approcha de l'oreille de Ducky et murmura
« Tony est devant dans la voiture, passe par derrière pour sortir le corps. »
« Que se passe-t-il Jethro ? » demanda le médecin.
« Je n'en ai aucune idée mais Tony connait cette fille c'est tout ce que j'ai pu tirer de lui » répondit-il
« Je te sens inquiet Jethro, est ce que je me trompe ? » ajouta Ducky
« Bon sang, Duck, je ne l'ai jamais vu comme ça, il n'a pas dit un mot depuis qu'il a vu le visage de cette fille » dit Gibbs avec colère mais Ducky connaissait suffisamment son ami pour savoir que c'était l'expression de son inquiétude pour Tony.
« Sois patient et surtout garde ta colère pour toi car dans ce cas précis cela risque de faire plus de mal que de bien.» lui conseilla le médecin.
Gibbs fit un signe de la tête et se dirigea vers le reste de son équipe en criant.
« Ziva, McGee vous finissez ici. DiNozzo et moi on retourne au bureau, c'est compris ? »
Les deux agents se regardèrent avec surprise et répondirent
« Ok, Gibbs »
Une fois qu'ils virent Gibbs se diriger vers la voiture, McGee demanda
« Qu'est ce qui se passe ? Gibbs ne quitte jamais une scène de crime. »
Ziva haussa les épaules et ajouta
« Je ne sais pas mais je crois que ça a un rapport avec Tony, je l'ai vu sortir précipitamment des toilettes avec Gibbs à ses trousses tout à l'heure »
Ziva avait un très mauvais pressentiment sur cette affaire mais elle se remit rapidement au travail, elle voulait finir vite afin de rentrer pour vérifier que son équipier allait bien.
Le retour au NCIS se fit dans le silence. Tony n'avait toujours pas desserré les dents et Gibbs ne lui avait pas posé de questions en pensant que son agent avait besoin d'un peu plus de temps pour reprendre ses esprits.
Mais maintenant ils étaient tous les deux dans l'ascenseur qui les amenait aux bureaux et Tony n'avait toujours pas ouvert la bouche. Gibbs commençait à sentir l'impatience et l'agacement qui montait en lui. Il se rappelait ce que lui avait dit Ducky, il n'arriverait à rien avec Tony s'il s'énervait contre lui. Tout ce qu'il obtiendrait alors c'est que Tony se retranche derrière ses défenses et ça ne l'avancerait à rien.
Alors il prit une grande inspiration pour se calmer, appuya sur le bouton d'arrêt de l'ascenseur, prit Tony par les épaules pour l'inciter à lui faire face et lui dit d'une voix calme et rassurante
« Dis-moi ce qui se passe Tony »
L'esprit de Tony marchait à cent à l'heure, il savait qu'il devait parler à Gibbs mais il n'arrivait pas à trouver les mots et la force pour faire fasse à tout ce désastre. Alors il prit une profonde inspiration, se dégagea de l'étreinte de Gibbs pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux puis lui dit d'une voix détachée
« Son nom est Mélinda O'Donnell, 32 ans, officier de la marine basée à Quantico dans le service de gestion du matériel militaire. »
Gibbs devait en savoir plus sur les liens de la victime avec son agent alors il demanda
« Comment est-ce que tu la connais ? »
Refusant toujours de croiser le regard de son Boss, Tony répondit avec une voix légèrement tremblante
« On sort…euh on sortait ensemble depuis plusieurs mois »
Gibbs était surpris, il ne savait pas que Tony voyait quelqu'un. Si personne n'était au courant c'est que cela devait être sérieux
« Depuis combien de temps ? » continua Gibbs
« 8 mois » répondit Tony tout en prenant bien soin de regarder en face de lui.
Alors Gibbs remit l'ascenseur en route mais après quelques secondes d'un silence pesant il entendit Tony lui demander d'une voix mal assurée
« Est-ce qu'elle a été….. »
Tony était incapable de continuer mais Gibbs lui répondit
« C'est possible, il y a des traces visibles mais il faut attendre l'examen de Ducky pour en être sûr. Tony, je suis obligé d'aller informer le directeur de la situation et je veux que tu restes en dehors de cette enquête. »
« Tu ne peux pas me faire ça » rétorqua Tony avec colère « Si les rôles étaient inversés tu traquerais la personne qui a fait ça et tu ne laisserais personne se mettre en travers de ta route. Et tu veux que moi je reste chez moi à ne rien faire ? »
Il était furieux et il bouillonnait. Gibbs n'avait pas le droit de lui faire ça. C'était la personne qu'il aimait qui se trouvait sur une table d'autopsie à la morgue. Avec l'aide ou non de Gibbs il retrouverait celui qui avait fait ça et il lui mettrait une balle entre les deux yeux. Il se moquait des conséquences, tout ce qui lui arrivait maintenant lui était complètement égal, il l'avait perdue pour toujours. Elle était la meilleure chose qui lui soit arrivée après son entrée au NCIS et il l'avait perdue.
Gibbs savait exactement tout ce qui passait dans la tête de son agent à ce moment précis, il était passé par là mais il pouvait aussi le lire clairement écrit sur le visage de Tony : la vengeance. Et pour la première fois depuis très longtemps Gibbs avait peur. Il avait peur pour Tony et il sentait que s'il ne faisait pas très attention il allait le perdre pas uniquement physiquement mais aussi mentalement.
Alors pour la deuxième fois il arrêta l'ascenseur, se plaça juste devant Tony et une fois qu'il eut capturé son regard il lui dit
« Ok Tony, tu veux rester sur l'enquête, très bien, mais à certaines conditions. A tout moment je te veux dans mon champ de vision ou dans celui de Ziva. Je veux que tu m'obéisses sans broncher et je te veux à un maximum de 5 mètres autour de tout suspect éventuel. En aucun cas tu ne devras te trouver seul avec un suspect. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? Si jamais tu déroges à une de ses règles, je t'assigne à résidence avec un agent 24h/24h, est ce que c'est clair ? »
Il vit Tony hocher la tête sans prononcer un mot alors il répéta d'un ton plus ferme
« Est-ce que c'est clair Agent DiNozzo ? »
« Oui, Boss » lui répondit enfin Tony
Gibbs remit l'ascenseur en marche. Une fois arrivés, ils se dirigèrent à leurs bureaux respectifs et commencèrent à travailler sur le profil de la victime.
Deux heures plus tard McGee et Ziva étaient de retour. Dès leur arrivés Gibbs se leva et dit
« Ziva tu ne lâches pas DiNozzo des yeux, je vais voir le directeur » puis il disparut.
Ziva et McGee jetèrent un coup d'œil inquiet en direction de Tony mais celui-ci ne leva pas les yeux de son ordinateur et n'ouvrit pas la bouche.
Tout le monde se mit au travail en silence.