Waaaaaaw !...

Excusez-moi, je me remets de l'effet que m'a faite la dernière vidéo de SLG... voilà.

Donc ! Voici un (très!) petit OS inspiré de l'épisode 84 de Salut les Geeks posté il y a trois heures.

Mathieu Sommet ainsi que le Hippie et les autres personnalités mentionnés dans ce texte ne m'appartiennent pas. Le texte est court, mais n'hésitez pas à me donner votre avis si le cœur vous en dit ^^

Bonne lecture !


Debout face au miroir de la salle de bain, scrutant un regard invisible derrière la paroi mauve de ses lunettes, le Hippie restait immobile. Même la brève apparition à ses pieds de Wifi qui se dirigea gracieusement jusqu'à la douche afin de déféquer ne le fit pas amorcer un geste, occupé qu'il était à s'examiner.

« Devant sa glace on se trouve trop gros, trop frêle, trop petit, trop moche. »

Trop frêle. Jusqu'alors, il n'y avait jamais vraiment accordé d'importance.

Lorsque Mathieu leur avait fait tourner cette scène, il lui avait demandé ce que signifiait ce mot qu'il devait feindre d'avoir en tête pendant quelques secondes. Le présentateur, alors rageant contre l'angle à laquelle il lui fallait placer la caméra afin qu'elle n'apparaisse pas à l'écran, lui avait alors soufflé avec un air quelque peu exaspéré que frêle signifiait faible, fragile. Le Hippie avait alors tourné la tête en direction de la glace et avait perdu son sourire.

Depuis la fin du tournage, la veille, il était revenu régulièrement devant ce miroir. D'abord une fois à son lever, puis toutes les heures à partir de midi, avant de finalement y être resté toute la soirée. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait bien être, il avait l'impression de se fixer depuis une éternité.

Trop frêle. C'est vrai que sa silhouette n'était pas solide. Pas comme celle du Patron. Elle n'était pas non plus adorable. Pas comme celle du Geek. Ni charismatique comme celle du Panda. Il n'était pas particulièrement beau. Pas comme Mathieu qui déchaînait les foules en convention.

Faible, fragile. Il n'avait jamais cherché à se battre, à s'impliquer dans un conflit. Peut-être au fond était-ce parce qu'il ne se sentait pas capable de se défendre.

Son dernier joint devenait aussi noir que ses pensées. Il aurait pu se lever et s'en rouler un autre comme d'accoutumé mais, pour la première fois de son existence, il n'y songea même pas.

C'est vrai que ses bras étaient assez maigres, qu'il ne se tenait pas bien droit, et que ses lunettes cachaient de grands yeux hagards.

C'est vrai qu'il n'était pas intéressant, pas attirant. C'est vrai qu'il était frêle.

La seule chose qu'il n'était pas, c'était seul. Mathieu avait vu la lumière de la salle de bain en descendant boire un coup. Apparemment la nuit était tombée. « J'suis trop frêle, gros. », avait difficilement marmonné le Hippie les larmes aux yeux, « Je n'ai rien de parfait ».

Le youtubeur comprit. Il prit son double dans ses bras. « On est jamais parfait pour soi », murmura-t-il la tête calée contre l'épaule de drogué, « Mais on est toujours parfait pour quelqu'un d'autre. »

Il le regarda longtemps, leurs regards se tournèrent vers le miroir. Ils étaient si différents.

« Moi je te trouve parfait... Je vous trouve tous parfait. »