Titre:
Toi à moi
Couple:
Saga et Aioros
Chapitre:
Chapitre I
Note de l'auteur:
Il s'agit d'une fic en deux chapitres, avec essentiellement du POV Saga mais aussi d'autres au cour de l'histoire.
Saga-T'ai-je fait quelque chose pour que tu sois à ce point méchante avec moi ?
Karha-Pas du tout pourquoi ?
Saga-Pourquoi écris-tu un truc dans ce genre alors ?
Karha-Bah...l'idée me trottait dans la tête depuis un moment, j'ai demandé à papa ce qu'il en pensait et il a dit qu'il était d'accord alors...
Saga-Tu as demandé l'autorisation à Rhadamanhe ?
Karha-Oui pourquoi ?
Saga-...Cela explique le pourquoi du comment...
Rhadamanthe-Niark !
Kanon-(soupir exaspéré)
Résumé:
Pourquoi Saga a-t-il tué le Grand Pope ? Pourquoi Kanon a-t-il perdu les pédales ? D'où vient le mauvais coté de Saga ? Et s'il s'était passé un événement dont personne ne se doute...Yaoi Lemon.
Chapitre IPOV Saga:
Je monte les marches menant au palais du Pope, vêtu de ma somptueuse armure des Gémeaux. Le Grand Pope m'avait fait appelé, et je ne veux en aucun cas être en retard, aussi je suis sorti du temple des Gémeaux aussitôt après avoir mis mon armure. Kanon avait fait la tête, je sais qu'il n'aime pas quand je le laisse seul même si ce n'est que pour une courte durée. Je pouffe un peu dans ma main en me souvenant de l'expression sur son visage, le visage d'un enfant qui venait de quitter les jupons de sa mère. J'adore mon petit frère, il est vraiment adorable, un peu caractère de cochon par fois mais adorable quand même. J'arrive dans l'enceinte du neuvième temple, la, je me fige, les yeux grands ouverts, la gorge serrée, les membres tremblants. Tu es la, devant moi, resplendissant dans ton armure d'or, je te regarde attentivement, sous ta protection dorée je vois parfaitement ta musculature d'athlète, tes cheveux châtains entourés de ton casque. Soudain, tu tournes ton regard marron vers moi, mon cœur s'emballe, je sens des picotements au niveau de mes pommettes, je dois être en train de rougir comme une adolescente et...alors la...c'est le bouquet ! Voilà que tu me souris en m'adressant un geste de la main ! Je souris bêtement te rendant gauchement ton geste. Tu t'approches et te plante devant moi, toujours aussi souriant.
-Bonjour Saga. Comment vas-tu ?
Je sens mes joues devenir encore plus chaude, je commence à jouer nerveusement avec mes doigts...il n'y a vraiment que toi pour me mettre dans un état pareil...je finis par te répondre:
-B...Bonjour Aioros...je...vais bien merci. Et toi ?
-Oh, je pète la forme moi. Tu allais voir le Pope ?
-Euh...oui.
-Moi aussi je dois aller le voir. Veux-tu qu'on fasse le chemin ensemble ?
Je souris, amusé, par une simple question tu avais réussi à me faire oublier un tant soit peu ma gêne. Je répond, retenant de justesse un petit rire:
-D'accord, même si cela risque d'être difficile d'en faire autrement.
-Euh...c'est pas faut.
Tu ris te passant une main dans les cheveux. Ô Athéna...tes cheveux...ils semblaient si doux au touché, si soyeux...j'ai toujours eu envie de les caresser, de laisser mes doigts s'y glisser...mais il ne faut pas ! D'ailleurs, je ne devrais pas penser à ça maintenant ! Une claque mentale et je repars pour le palais en compagnie de mon amo...euh...de mon collègue !
Nous arrivons, tout le long du chemin tu n'avais cessé de me parler de tout et de rien, moi j'étais resté silencieux, me contentant de t'adresser un petit sourire ou un hochement de tête de temps à autre. Nous entrons dans la salle, le Pope est la, assis sur son trône, son casque cachant son visage. Nous nous agenouillons en guise de salut.
-Aioros du Sagittaire et Saga des Gémeaux, pour vous servir. Déclare Aioros.
J'enchaine:
-Que pouvons nous faire pour vous ?
Le Pope nous regarde pendant un moment.
-Je vous remercie d'avoir répondu à mon appel. Commence-t-il. Si je vous ai demandé de venir, c'est que j'ai à vous parler, à vous qui faite la fierté de notre confrérie.
A mesure qu'il parlait mon cœur se gonflait de joie, Athéna était de retour, notre bienfaitrice était enfin revenue parmi nous. Grâce à elle, et pour sa gloire, nous pourrons vaincre les forces du mal dés qu'elles reviendront s'abattre sur notre Terre. Sa dernière parole me force à réprimer un sursaut, il envisage de céder sa place à un autre ! Qui ? Qui va-t-il choisir ?
-C'est à toi, chevalier du Sagittaire, que je vais céder mon siège.
Mon cœur rate un battement.
-Toi qui rassembles, la bonté, l'intelligence et le courage.
Ah...bah la je suis bien d'accord avec le vieux...euh...nouvelle claque mentale ! Voilà que je me mets à penser comme Kanon ! Non mais faut que je me calme moi ! Allons, inspiration intérieure...c'est bon je suis calmé. Je jette un petit coup d'œil à Aioros, toujours agenouillé à mes côtés. Il regarde le Pope avec de grands yeux, je comprend qu'il soit choqué...
-Saga.
Je lève les yeux vers le Pope.
-Oui.
-Acceptes-tu d'assister Aioros dans sa tâche et te consacrer toi aussi au Sanctuaire...?
Non mais il me prend pour qui ? Il sait très bien que ma vie appartient au Sanctuaire. Non mais je vous jure...
-Bien évidemment, Grand Pope. Je suis moi aussi certain qu'Aioros est le chevalier idéal pour occuper cette fonction. J'agirai à ses côtés sans mesurer mes efforts pour servir Athéna et la justice. Je vouerai ma vie au Sanctuaire.
Sur ce, Aioros et moi nous nous relevons pour partir. Soudain, j'entends le Pope m'appeler, je me retourne...euh...je sais bien qu'avec son casque on ne peut pas voir son visage mais...je n'aime pas franchement le regard que j'ai l'impression de voir.
-Pourrais-tu venir à mon bureau ce soir ? J'ai une chose à te demander.
J'hésite...j'ai un mauvais présentement...
-Euh...mais bien sur Grand Pope.
-Parfais, sur ce, je ne vous retiens pas plus.
Je ne sais pas pourquoi...mais j'ai peur...En redescendant les marches pour rentrer dans mon temple, je réfléchi. Il me veut quoi le Pope ? Et c'est quoi cette peur étrange qui me noue les tripes ? Je m'apprête à sortir du temple du Sagittaire...
-Saga ?
Je sursaute...flûte j'avais oublié qu'Aioros était à mes côtés. Je me tourne vers lui, il me regarde l'air gêné, j'hausse un sourcil. Qu'est ce qu'il a ? Je m'approche de lui l'interrogeant toujours du regard. Interrogation aussitôt remplacée par la surprise en voyant ses joues rouge...il rougit ! Mon cœur s'emballe à nouveau...il est trop craquant comme ça !
-J'ai quelque chose à te donner...tu peux venir dans mon temple ? Mais avant...je me demandais si tu pouvais aller enfiler une toge blanche à la place de ton armure.
Silence. L'idée monte à mon cerveau...alors la je crois que mes joues doivent être cramoisies ! Comment ça «J'ai quelque chose à te donner» ? Il veut...m'offrir quelque chose ? Ô déesse, par pitié je vais m'évanouir !
-Euh...tu veux...m'offrir quelque chose ?
-Oui...
-Et bien...euh...sans vouloir être indiscret...pour quelle occasion ? Ce n'est pas mon anniversaire...
-Je t'expliquerai tout à l'heure...
-Ah...bon attends, j'vais me changer.
Il retrouve son sourire...il vaut mieux que je prenne la poudre des scempètes avant qu'il ne s'aperçoive de mon trouble !
En entrant dans la partie habitable de mon temple, la première chose que je vois...c'est une tornade de cheveux bleus océans fonçant sur moi. Je me retrouve vite prisonnier des deux bras de mon jeune frère. Je roule les yeux en souriant, je lui caresse doucement les cheveux. Il relève la tête, dévoilant son visage identique au mien. Il sourit, visiblement heureux.
-Tu m'as manqué Saga.
-N'exagère pas je ne suis partit que depuis une heure.
-C'est pas une raison.
-De toute façon, je ressors.
-Hein ! Et tu vas ou ?
-Chez Aioros.
Ses yeux se mettent à pétiller de malice. Allons bon qu'est ce qu'il va encore s'imaginer ? De tout le Sanctuaire il est le seul à connaître la nature de mes sentiments pour Aioros.
-Alors ça y est ?
J'hausse un sourcil, de quoi il parle la ?
-Pardon ?
-Vous sortez ensemble ?
De...quoi ! Je pique un fard monstrueux.
-Mais pas du tout ! Qu'est ce que tu imagines !
-Ah...zut...
-Bon je dois aller me changer. Pas de bêtise.
-Ça va je suis plus un môme maintenant...
-Ce point est débattable vu comment tu boudes dés que je te quitte un instant...
Il se renfrogne, et va bouder dans un coin. Je secoue la tête, il est incorrigible. Je vais dans la chambre pour enfiler une toge blanche, d'ailleurs maintenant que j'y pense pourquoi m'a-t-il demandé ça ? Bah...c'est pas grave, je lui fais confiance. J'embrasse mon frère sur le front et sors. Je soupire, pourquoi faut-il que les escaliers soient si haut ? J'ai beau y être habitué il y a des jours ou on a pas vraiment envie de grimper...
Une fois en haut, j'augmente un peu mon cosmos pour signaler ma présence, Aioros vient m'ouvrir avec un grand sourire. J'en ai le souffle coupé, il avait troqué son armure contre une chemise bleu clair, accompagné d'un pantalon en jean noir, il est beau...tellement beau...trop beau même...tellement que j'en ai les larmes aux yeux. Je baisse la tête et entre. Il m'invite à m'assoir sur le canapé. Il s'absente un instant dans sa chambre pour en ressortir avec un gros paquet couleur argenté, entouré d'un ruban doré. Il s'assoit à mes côtés et me tend le paquet. Je le regarde un instant et le prend d'une main tremblante, c'est mou, légé.
-En fait si je t'ai demandé de mettre une toge blanche c'est parce qu'il n'y a rien de mieux pour aller avec ça.
Une partie du mystère élucidée...je défais le ruban, et ouvre délicatement le paquet, je reste sans voix face au contenu. C'est...une écharpe de couleur rouge. Je la prend dans mes deux mains, le tissu est doux, elle est longue...c'est certainement pour mettre autour des épaules, sur les deux bords est tissé l'étoiles des Gémeaux d'une belle couleur dorée et brillante. Elle est belle. Je ne sais pas quoi dire, je me contente de regarder mon présent en restant muet.
-Désolé si ça te plait pas...
Je sursaute et tourne la tête vers Aioros, il a l'air peiné...oh mon dieu non ! Je ne veux pas qu'il soit triste et surtout pas à cause de moi !
-Ne dis pas de sottises. Elle est magnifique. Je l'adore !
En disant cela, je me lève, et passe l'écharpe autour de mes épaules. Le tissu est si doux et chaud sur ma peau, c'est agréable. Je fais un petit tour sur moi-même en demandant à mon hôte:
-Alors ?
-Elle te va à ravir.
Il sourit, je suis heureux. Je me rassois à côté de lui. Il me caresse gentiment l'épaule.
-Tu es vraiment beau avec...mais même quotidiennement tu l'es déjà alors...
Je rougis. Il vient de dire...qu'il me trouve beau ? Dieu, je suis au comble du bonheur. Néanmoins, une question reste présente dans mon esprit...
-Pourquoi Aioros ?
-Et bien...aujourd'hui est un jour spécial.
-Lequel ?
-C'est l'anniversaire de notre rencontre. Le jour ou nous sommes devenus amis. Pour moi c'est un jour important, pas pour toi ?
Alors la...je craque total...je sens de petites larmes couler le longs de mes joues et je me jette dans les bras de mon ami, me blottissant contre son torse musclé. Il m'entoure de ses bras.
-Les années précédentes, je n'avais rien trouvé qui puisse te convenir, cette fois, j'ai fait tisser cette écharpe.
-Tu as bien fait...mais tu sais...quoi que tu m'offres du moment que cela vient de toi rien d'autre ne compte à mes yeux.
Je le sens sursauter à mes mots. Il me serre encore plus fort. Je suis bien comme ça...je pourrais passer éternellement ma vie ici. Mais...pourquoi semble-t-il vouloir se séparer de moi tout à coup ? Non, je ne veux pas ! S'il te plait juste un tout petit peu encore ! Il plonge son regard dans le mien.
-Tu sais Saga...
-Oui ?
-Je suis désolé, je pensais vraiment que ce serait toi qui deviendrait Grand Pope. Tu es tellement plus doué que moi dans tous les domaines...
Je souris, attendri, mon cœur déborde de tendresse et d'amour à son égard.
-Aioros, tu n'as pas à t'excuser, j'étais sérieux quand j'ai dis que tu serais parfais pour cette fonction. Et puis...
Je baisse les yeux et me mords la lèvre, non, je ne peux pas dire ça...ce serait lui avouer mes sentiments. Je ne peux pas...et s'il prenait peur et s'éloignait de moi...non je ne le supporterai pas...Néanmoins j'ai bien l'impression d'avoir attisé sa curiosité...
-Et puis ?
Ô Athéna...que dois-je faire ?
-Rien du tout...
-Et puis quoi Saga ?
-Rien je te dis...
-Saga...
Tu prends mon menton dans ta main pour me forcer à te regarder. C'est bon...je sais ce que je dois faire maintenant...te dire la vérité...il n'y a pas d'autre solution. Je sens mes joues se faire plus chaude que jamais, je baisse de nouveau la tête avant de me lancer...
-Et puis...du moment que je peux être...à tes côtés...rien d'autre n'a d'importance pour moi...tout ce que je veux...c'est être éternellement...avec toi...
Ça y est...j'ai plongé...et tu ne semble pas reculer, au contraire tu resserres ton emprise sur moi, m'écrasant contre ton torse. J'écarquille les yeux, mon cœur bat à tout rompre. Est ce que cela voudrait dire que...tu ressens la même chose à mon égard ? Non je dois me faire des idées...je prends mes désirs pour des réalités...
-Moi aussi...c'est ce que je veux...
Silence...mon cerveau enregistre l'information...j'ose à peine y croire ! Je lève la tête pour te regarder...finalement j'aurais du la garder baissée...ton sourire étincelant m'hypnotise complètement. Je vois tes yeux se rapprocher des miens, je les vois se fermer, et je sens quelque chose de chaud et doux contre mes lèvres. Mes yeux s'ouvrent en grand...que...qu'est ce que tu fais ! Tu libères ma bouche et plonges ton regard dans le mien. J'ai pas rêvé...à cet instant il m'a bien...embrassé ! J'en ai tant rêvé ! Mes yeux se ferment d'eux même et je me penche pour prendre ta bouche. Tu ne me repousses pas, au contraire, tu réponds à mon baiser avec douceur. Je noue mes bras autour de ton cou et toi autour de ma taille, ma passion augmente d'un cran quand tu approfondies le baiser. Ta langue vient à l'encontre de la mienne, elles s'enroulent l'une autour de l'autre.
Je te sens m'allonger sur le canapé, mon regard bleuté rencontre de nouveau le tien, j'y lis ton amour, ta tendresse mais surtout...ton désir. Je prends peur d'un seul coup, tout allais trop vite pour moi, je ne suis pas encore prêt pour ça. Ta bouche quitte la mienne pour partir à la découverte de mon cou, y appliquant une pluie de petit bisous.
-Ai...Aioros...non...
Tu t'arrêtes pour me regarder, je lis l'incompréhension dans ton regard, incompréhension immédiatement remplacer par la surprise, pourquoi ? Ta main caresse ma joue, un doigt passe sous mon œil. Quand tu la retires je vois qu'elle est un peu mouillée, je passe ma main sur ma joue, elle est humide ? Je n'avais même pas remarquer que j'avais commencé à pleurer.
-Pardon Saga...je...ne pensais pas que...
-C'est pas ça...c'est juste que...ça va un peu trop vite pour moi...je...ne me sens pas encore prêt à aller aussi loin...
Tu souris, visiblement rassuré.
-Ah, c'est donc ça. Je pensais que j'avais légèrement pris mes désirs pour des réalités.
Je te rends ton sourire. Soudain...
-Saga, que fais-tu ? As-tu oublié que je t'avais demandé de venir à mon bureau ce soir ?
Flûte, j'avais oublié le Pope ! Il faut que j'y aille sinon je sens que je vais me faire tirer les oreilles. Je me relève.
-Le Pope m'appelle, il faut que j'y aille.
-Je comprends. Bonne soirée Saga.
-A toi aussi Aioros.
Tu me tires par le bras pour m'embrasser chastement. Je souris avant de partir. J'ai un baume sur le cœur, je crois que je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie.
-Les choses ont avancé à ce que je vois.
Pourquoi je ne suis pas surpris ? J'entends un ricanement que j'aurais reconnu entre mille, je tourne mon regard vers une colonne contre laquelle est appuyé mon double. Qu'est ce qu'il fait la ? Il n'est pas censé sortir du temple.
-Kanon, que fais-tu ici ? Et si quelqu'un te voyait ?
-N'ai crainte, tout le monde dort. Sinon j'étais venu pour voir comment ça se présentait entre toi et Aioros. Jolie écharpe d'ailleurs.
Je regarde le vêtement en souriant, je le resserre un peu plus sur moi. Kanon sourit à son tour.
-Alors, il s'est passé quoi ?
-Il m'a embrassé...
Tel que je connais mon jumeau il doit être en train de lutter pour ne pas hurler un «YEEESSSSS» en levant les bras au ciel.
-Je te rejoindrai plus tard Kanon, je dois aller voir le Pope.
-Si tard ?
-J'avoue que ça me perturbe aussi...
-Il va peut être t'annoncer qu'il t'a choisi comme futur Pope.
-Non, il a choisi Aioros.
-Comment ?
Je sais que Kanon avait toujours voulu que ce soit moi qui soit élu, donc j'imagine sa déception...
-Bon, je te laisse, à plus tard Kanon.
-Ok, mais Saga ?
-Oui ?
-Fais gaffe, j'ai un mauvais pressentiment...
Je hoche la tête avant de commencer à monter tendit que Kanon descendait. Il a raison, moi aussi j'ai un mauvais pressentiment, je ne sais pas pourquoi mais une peur étrange ne cesse de me tortiller les veines. J'entre dans le palais, un garde m'escorte jusqu'au bureau du Pope. Ma main tremble en frappant à la porte. On me demande d'entrer, chose que je fais toujours aussi tremblant. Je ferme la porte derrière moi.
-Grand Pope...
-Ah, Saga, je t'attendais.
Il lève les yeux de son dossier pour me regarder, il ne porte pas son casque...je dois sans doute être la première personne à le voir sans. Il a de longs cheveux blancs, un visage rond avec deux points au dessus de ses yeux roses. Il est assez beau...mais moins que le gardien du neuvième temple. Il se lève de sa chaise et s'approche de moi. Il sourit bizarrement, ma peur redouble d'intensité. Il me demande de le suivre, j'hésite, j'ai vraiment très peur...finalement je le suis jusqu'à la pièce à côté. Une chambre...certainement celle du Pope. J'entends un bruit...comme une clé tournant dans la serrure d'une porte, je me retourne...et ma panique prend le dessus, mon mauvais pressentiment est confirmé...le Pope vient de fermer la porte de sa chambre à clé, qu'il glisse dans sa poche. Il s'approche, je recule tremblant de tout mes membres.
-Allons, n'aies pas peur.
-Que...qu'est ce que...vous allez me faire...?
Il rit.
-Cela me semble assez évident donc je ne répondrai pas.
Je suis coincé contre le mur, il continue de s'approcher. Je ferme les yeux en baissant la tête. Je sens sa main prendre mon menton pour me forcer à relever les yeux vers lui et de l'autre il me caresse la joue. Ce contact me répugne...ses mains sont ridées par l'âge, elles n'ont aucune douceur. Mon dégoût augmente d'un cran quand je sens ses lèvres se poser sur les miennes. Sa bouche, sa langue, sa salive me donnent envie de vomir. Non ! Je suis à Aioros et seulement à lui ! A personne d'autre ! Je pose mes mains sur ses épaules pour l'écarter. Il me regarde avec un petit sourire en coin.
-Et bien qui a-t-il Saga ?
-Même si vous êtes le Grand Pope, je ne vous permet pas de faire ça !
-Parce que tu crois que je te demande ton avis ?
J'ouvre grand les yeux.
-Que...quoi ?
-Je ne te demande pas ton accord Saga, c'est un ordre.
Un ordre ? Comment ça un ordre ? Il ne peut pas m'obliger à faire ça quand même ! Non jamais ! Même si c'est un ordre je refuse !
-Non.
-Pardon ?
-Non ! Je ne veux pas !
Je le regarde d'un air de défi, les poings serrés, mon cosmos m'entourant. Il soupire, avec une lueur d'exaspération dans les yeux. Puis, il sourit malicieusement...pourquoi je le sens mal ?
-Très bien.
-...Hein ?
-J'ai dis très bien.
Il abandonne ? Si facilement ? Non, je sais qu'il en faut plus pour l'impressionner. Qu'est ce qu'il a derrière la tête ?
-Tu peux partir si tu veux mais...
Je le sentais venir.
-Vu que tu auras désobéi à un ordre je me verrai d'en l'obligation de te chasser du Sanctuaire et de te retirer ton titre de chevalier d'or.
Mon cosmos tressaille. Quitter le Sanctuaire ? Mon titre de chevalier d'or cela m'est bien égal, du moment que j'aurai sauver ma peau mais...ne plus revoir Aioros, être séparé de mon frère...non...ça je ne le peux pas !
-Et puis, si toi tu ne veux pas, je pourrais très bien prendre ton frère pour te remplacer, il n'est pas mal non plus après tout.
Alors la c'est à la fois un somptueux mélange de panique et de colère. Non ! Qu'il me fasse ça à moi mais qu'il ne touche pas à mon frère ! Même s'il ne le montre pas il est encore plus sensible que moi, je sais qu'il ne survivrait pas à ça ! Je vois le Pope me tourner le dos pour partir, non je ne peux pas laisser faire ça ! Je m'accroche au dos de sa robe, je tremble, j'ai peur...mais si cela peut sauver mon frère et me permettre de rester auprès d'Aioros...alors qu'il en soit ainsi...
-Non...par pitié ne touchez pas à mon frère...laissez le tranquille...je ferai tout ce que vous voudrez mais ne lui faite pas de mal...s'il vous plait...
Les larmes coulent le longs de mes joues, je lève la tête vers lui, le suppliant du regard, il a un sourire de fauve qui me fait froid dans le dos. Il agrippe mes bras pour me tirer à lui, et m'embrasse de nouveau. Je me laisse faire, ça me répugne mais je n'ai pas le choix...
-Déshabille-toi.
Je tremble encore plus, je laisse tomber à terre l'écharpe que m'a offert Aioros après l'avoir caressé une dernière fois pour me donner un peu de courage, j'enlève mes sandales. Mes doigts commencent à dégrafer la première broche dorée de ma toge, mais je tremble tellement que la tâche est assez difficile. Le Pope écarte mes mains et d'un coup sec, il déchira la première bretelle, il reproduit le même geste avec la deuxième. Je baisse la tête, honteux, je sens le vêtement glisser le long de mon corps pour finalement tomber à terre. Son regard me brûle, il explore mon corps du regard sans la moindre gêne. Son bras passe autour de ma taille pour me renverser sur le lit, il sourit.
-Tu es vraiment superbe, encore plus sublime que je ne l'avais imaginé.
Ces mots me font mal, ses mains sur mon corps me brûle, ses ongles griffant ma peau me font souffrir. Sa langue lèche mon cou, ma poitrine, il referme ses dents sur un de mes tétons cela me fait gémir de douleur. J'ai mal...il n'y a pas une once de douceur dans ses attouchements. Il n'a pas fallu longtemps pour que mon corps entier soit marqué d'hématomes, de coup de dents, de griffures et de bleus.
Sa main vient prendre la partie la plus intime de mon anatomie, et sans doute la plus sensible, je crie, cela semble l'exciter encore plus. Il remplace vite sa main par sa bouche, c'est répugnant, mes doigts s'accrochent au drap du lit, je ne dois pas céder...pas si vite...ce serait lui faire plaisir...mais étant ma première fois...je doute de pouvoir me retenir bien longtemps. Je me rappelle soudain tout à l'heure quand Aioros m'a couché sur le canapé en m'embrassant...si seulement j'avais su...je l'aurai laissé faire, j'aurai ignoré les appels du Pope et c'est dans ses bras que je serai à cet instant. Cette pensée mes larmes redoublent d'intensité. Je craque, je me répands dans sa bouche en criant. Il se redresse, et me sourit avant de m'embrasser me faisant gouter ma propre semence. Il se lève. Que fait-il ? Va-t-il s'arrêter la ?
J'ouvre grands les yeux en le voyant retirer sa robe. Je tremble encore plus quand il se replace face à moi sur le lit. Il me regarde en souriant, amusé je dirais. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle ! Je suis nu, en larme, tremblant comme une feuille et couvert de sueur et de blessure en train de me faire violer par le représentant d'Athéna ! Il n'y a rien de drôle la dedans !
-A quatre pattes.
Je sursaute, j'ai bien entendu ? Je baisse les yeux et obéi, je n'ai pas le choix de toute façon. Je me place à quatre pattes devant lui. C'est mieux ainsi, au moins je ne peux pas voir son visage. Je cris quand je le sens me donner une claque sur les fesses, je serre le drap entre mes mains et j'enfouis ma tête dedans. Je sens sa langue remonter le long de ma cuisse pour finalement laper ma fesse droite. Il lèche mon orifice, ce qui accentue mes tremblements. Je me demande si cela m'aurait autant dégouter si cela avait été avec Aioros...non certainement pas, il aurait été doux avec moi. Il m'aurait aimé d'amour et pas simplement de sexe. Je ferme les yeux, et laisse l'image de mon amour m'envahir, c'est mieux comme ça, je ne sens presque plus les mains du Pope sur moi. Mais...l'image disparait et je rouvre largement les yeux en poussant un hurlement de pur douleur. Mes chairs viennent de s'écarter brutalement, j'ai senti mon corps se déchirer pour accueillir celui imposant du Pope. Aucune préparation, rien, il s'est contenté d'entrer d'un seul coup, avec un puissant coup de rein.
Je le sens aller et venir en moi, c'est odieux ! Ça fait mal ! Je cris en jouissant sur les draps et j'entends la même chose derrière moi. Je sens sa semence dans mon corps, c'est dégoutant. Il me libère de sa présence, je tombe mollement sur le lit, je tente de reprendre mon souffle du mieux que je peux. Il s'assoit à côté de moi, je me redresse pour m'assoir, une vive douleur me fait grimacer mais je n'ai plus rien à perdre, je suis déjà brisé. Je baisse les yeux, je vois du sang s'écouler de mon entre jambe, le long de mes cuisses, salissant les draps. Je n'ose pas le regarder, je demande d'une voix à peine audible.
-Je peux partir maintenant ?
Une caresse que se veut tendre dans mes cheveux.
-La clé est dans la poche droite de ma robe.
Je me lève, manquant de tomber dés que je fus sur pied. Je me baisse pour prendre la clé dans sa poche. Je remets mes sandales, ma toge que je dois tenir au niveau de la poitrine pour qu'elle ne tombe pas. Je prends l'écharpe que je regarde un instant, je ne la remet pas, je me contente de la serrer contre ma poitrine, cela me fait me sentir un peu mieux, mais pas assez pour oublier ce qu'il vient de ce passer. Je me dirige maladroitement vers la porte l'ouvre, pose la clé sur la commode à côté et sors.
-Au revoir Saga.
Je mets un moment à répondre, toujours d'une toute petite voix.
-Au revoir...Grand Pope...
Je sors du palais et commence à descendre les marches, chaque pas me fait grimacer de douleur, je tente de rester le plus silencieux possible. En arrivant à la maison du Sagittaire je me stoppe et regarde la porte de l'appartement, je pourrais frapper à sa porte et tout lui expliquer, il me consolerait, me réchaufferait le cœur...non...je ne peux plus lui faire face maintenant. Je ne mérite pas son amour, j'en suis indigne. Je sors du temple en pressant le pas, presque en courant, ce qui ne fit qu'accentuer l'écoulement de sang entre mes jambes. Je pleure comme je n'avais jamais pleuré avant, à cause de la douleur, pas de la douleur physique toujours présente, mais à cause de celle procurée par mon petit cœur brisé et par mon âme saignante.
…...
POV Kanon:
Saga est parti depuis longtemps...je m'inquiète, il lui veut quoi le vieux ! J'ai très peur, j'ai un sixième sens qui me permet de détecter les mauvais coups, et la je crois qu'il n'a jamais été autant aux aguets ! Si jamais il lui a fait quoi que ce soit je le...Je sais que c'est le rôle du grand frère de protégé le petit mais étant donné que nous sommes jumeaux je peux parfaitement le protéger moi aussi ! J'entends de faible pas dans le temple. C'est Saga qui est enfin rentré ? Je vais dans l'entrée prêt à me jeter sur lui dés qu'il franchira la porte. Celle ci s'ouvre, mais...je ne me jette pas sur mon frère à la place j'ouvre de grand yeux effrayés et horrifiés. Devant moi, Saga est en sueur, pleurant toutes les larmes de son corps. Son visage est marqué de coups. Je m'approche et le prend par les épaules.
-Saga qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi tu es dans cet état ?
Il ne répond pas. Je ferme la porte et le guide dans le salon. Il est courbé en avant et serre de toute ses forces son écharpe rouge contre lui.
-Un bain...
Je le regarde.
-Hein ?
-Tu peux...me faire couler un bain...s'il te plait...?
Sa voix n'est qu'un murmure. Je l'emmène à la salle de bain et l'assoit sur une chaise en attendant que son bain soit prêt. Je l'ai fait comme il les aimes, bien chaud. Je le lève, je bataille un peu avec lui pour lui faire lâcher l'écharpe, je vois que sa toge est déchirée, elle tombe toute seule. Normalement j'aurai dit elle tombe toute seule comme une grande hahaha...mais la l'heure n'est pas à la rigolade, surtout pas quand je découvre son corps marqué d'hématomes, de bleus et de morsures. Mais qu'est ce qu'il a bien pu lui arriver ? Je passe un bras dans son dos et l'autre sous ses cuisses pour le soulever et le poser dans l'eau. Mais alors que j'ôte mon bras de ses jambes pour qu'il puisse s'assoir je sens un truc poisseux sur mes doigts, je regarde...du rouge...une odeur métallique...du sang ! Je tourne la tête vers la chaise sur laquelle j'avais assis Saga un peu plus tôt. Elle en est couverte elle aussi. Je regarde mon frère qui ne fait que contempler son reflet dans l'eau.
-Saga, que s'est-il passé ?
Il ne répond pas. Je passe un bras autour de ses épaules, j'ai bien ma petite idée sur la raison de son état mais je ne veux pas tirer de conclusion trop vite.
-Saga, s'il te plait réponds moi.
Il lève ses yeux vers moi. Ils sont rougis par ses larmes qui ses remettent immédiatement à couler, mais...ils sont vide d'émotion, je ne vois rien dans son regard.
-Ka...Kanon...
-Oui, je suis la.
-Je...j'étais sur...qu'il allait se passer quelque chose...et toi aussi...tu m'as...mis en garde...
Il remonte ses genoux contre sa poitrine et pose son front dessus.
-Saga, qu'est ce que...
-Le Pope...il...il m'a...
Je le regarde les yeux grand ouvert. Mon hypothèse est confirmé.
-C'est horrible Kanon...j'ai encore l'impression qu'il me touche...je le sens encore...en moi...
Je prend le gant de toilette et le regarde de nouveau.
-Je vais te laver. Ça ira mieux ensuite.
Je lui prend le bras et commence à le laver tout doucement. Je l'entoure de mon cosmos pour le rassurer, une idée me vient, je ne suis pas guérisseur mais cela le soulagera un peu. Je me concentre sur ses blessures pour les refermer, tout en continuant de le laver, les bras, le dos, le torse, le ventre, les jambes. Une fois nettoyé, je le sèche et l'aide à enfiler son pyjama. Je le porte ensuite jusqu'à notre lit. Il s'accroche à moi en murmurant:
-Ne pars pas...
-Je ne pars pas, je vais juste chercher quelque chose et je reviens.
Je retourne dans la salle de bain pour vider la baignoire et prendre l'écharpe toujours au sol. Je retourne dans la chambre et la donne à mon frère qui la serre contre lui comme la chose la plus précieuse au monde. J'enfile mon propre pyjama et me glisse entre les draps pour le prendre dans mes bras. Nous nous endormons comme ça, blottis l'un contre l'autre.
Le soleil se lève, j'ouvre les yeux, Saga est réveillé aussi, il regarde le plafond avec insistance, je me redresse pour m'assoir et il plonge son regard dans le mien. Ses yeux semblent se remettre à vivre en me voyant, mais c'est très faible...c'est la première fois que je le vois comme ça...
-Bonjour Saga.
-Bonjour Kanon.
-Comment te sens-tu ?
-...Je n'en sais rien...
Il s'assoit pour qu'on soit à la même hauteur.
-J'ai plus mal...tu m'as soigné ?
-J'ai utilisé une partie de mon cosmos pour te guérir, j'ignore combien de temps cela aurait prit si on s'en était occupé autrement.
-Merci...
-Saga, que s'est-il passé ?
-...Je te l'ai déjà dis...
-Oui, tu m'as dis ce qui t'avais mis dans cet état, ce que je ne comprends pas c'est pourquoi tu ne t'aies pas enfuis ?
-J'ai voulu...mais j'ai pas pu...
-Pourquoi ? Il t'a attaché ?
-Non...j'étais libre de mes mouvements...
-Mais alors...
-Il m'a menacé de me chasser du Sanctuaire...et de te faire subir ce que j'ai subis si je ne me laissais pas faire...
La colère monte au galop, il a osé le faire chanter pour parvenir à ses fins ! C'est d'un lâche ! Regardez un peu dans quel état cette ordure à mit mon frère ! Ses yeux sont vides, sa peau est pale, et...et il pleure encore en serrant son écharpe contre lui !
-Saga, va voir Aioros, lui pourra t'aider, j'en suis sur.
-Non...je ne peux pas...
-Si tu le peux !
-Après ce qu'il s'est passé hier...c'est impossible...
-Saga, ce n'est pas de ta faute, tu ne pouvais pas prévoir que le Pope allait...
-Je ne parle pas de ça...
Hein ? Mais alors de quoi ? Je le regarde sans comprendre. Il baisse encore plus la tête.
-Enfin...si un peu mais...le truc c'est...
Je suis dans le noir complet, je vois pas ou il veut en venir...
-En fait...hier quand j'étais chez lui...quand il m'a embrassé...il m'a allongé sur le canapé et les choses ont commencé à aller un peu trop vite pour moi...enfin tu vois ce que je veux dire ?
J'hoche la tête, oui je vois ce qu'il veut dire.
-Je l'ai arrêté lui disant que j'étais pas prêt pour ça. Il a accepté d'attendre, si tu savais comme j'étais heureux...qu'il comprenne ma peur...Mais...voila que dans la minute qui suis...je me retrouve dans le lit de quelqu'un d'autre...
-Saga...
-Non Kanon, je ne peux pas aller le voir pas après ça...tu ne peux pas comprendre...je me suis refusé à la personne que j'aime...mais j'ai accepté pour quelqu'un que je n'aime pas du tout...Je me dégoute moi-même...je ne suis pas digne de son amour, je ne le mérite pas...
Je comprends mieux maintenant...il s'en veut de s'être refusé à Aioros. Je le prends dans mes bras, comme il l'a tant de fois fait pour moi quand j'étais enfant pour me rassurer après un cauchemar. Je caresse sa longue chevelure, comment vais-je lui faire comprendre que ce n'est pas de sa faute ? Comment lui faire comprendre qu'il n'est qu'une victime ?
…...
POV Saga:
-Je sais parfaitement à quoi tu penses Kanon...
Je sens Kanon sursauter, il était tellement plongé dans ses pensées qu'il avait du être surpris de m'entendre. Je m'écarte un peu sans pour autant m'extirper de ses bras.
-Je sais que tu cherches un moyen de me faire comprendre que ce n'est pas de ma faute, que je ne suis que la victime dans l'histoire. Mais cela ne m'empêche de pas de penser que c'est de ma faute, si j'avais laissé faire Aioros je n'aurai pas répondu au Pope et c'est dans ses bras que je me serai réveillé ce matin.
Il rougit comme un adolescent prit sur le fait. Je souris tristement et enchaine:
-Je te remercie de t'être occupé de moi, de m'avoir réconforté et de t'inquiéter aussi. Mais c'est fini maintenant, je vais reprendre ma vie la ou je l'ai laissé avant d'entrer dans la chambre du Pope.
Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, je pose un doigt sur ses lèvres devinant ce qu'il voulait dire.
-Et Aioros ne fait pas partie de cette vie...il n'en fait plus partie.
-Mais...Saga, tu l'aimes...
Je lui souris.
-Oui, je l'aime. Mais ce n'est pas grave, j'apprendrai à oublier. Et peut être qu'un jour, mes sentiments disparaitront...
Kanon n'ajoute rien, mais je lis la tristesse dans son regard, il enfouit sa tête dans mon cou me serrant dans ses bras le plus fort possible. Je lui rend son étreinte le nez dans ses cheveux. Ma dernière larme vient de rouler le long de ma joue.
…...
Trois jours se sont écoulés depuis...et encore une fois en une journée tout a basculé. Je me suis forcé à ignorer Aioros, je ne regardais plus le Pope en face et je faisais de mon mieux pour masquer mon trouble et ma tristesse en face de Kanon...mais celui ci me connaissait trop bien...je ne pouvais rien lui caché...Il s'est énervé, et m'a entrainé un peu plus loin du Sanctuaire la ou on ne pouvait pas nous voir, ni nous entendre. J'étais vêtu de mon armure d'or, et lui de sa vieille tunique d'entrainement bleu.
-Kanon...
-Tais toi Saga ! Tu crois que je n'ai rien vu ? Tu passes tes journées à broyer du noir, tu affiches un faux visage souriant qui peut peut être tromper tout le monde mais pas moi ! Je te connais mieux que quiconque ! Tu crois que je ne t'entends pas pleurer toute la nuit depuis trois jours ? Et bien tu te trompes !
-Kanon, calme toi, cela ne sert à rien de t'énerver de la sortes pour ça.
-Ne me dis pas de me calmer ! Regarde toi tu joues si bien la comédie que tu arrives toi même à croire que tu vas bien ! N'est ce pas plutôt pour essayer de te convaincre toi même qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter ? Personnellement je pense vraiment que c'est ça ! Mais enfin ouvres les yeux Saga ! Tu as été violé ! Comment pourrais-tu aller bien ? Et c'est sans compter aussi sur le fait que ton cœur souffre de devoir ignorer Aioros du matin au soir, alors que je sais que tu n'as qu'une seule envie ! Te jeter dans ses bras, l'enlacer, l'embrasser, tu veux sentir son corps contre le tien, ne faire plus qu'un avec lui, qu'il te fasse oublier l'horreur que tu as vécu cette nuit la !
Je rougis et baisse la tête, je ne répond rien, je sais que Kanon a raison, mais je ne peux pas faire autrement, c'est ainsi. Kanon continue de me hurler dessus tentant de me faire entendre raison.
-Saga je comprends que tu sois dégouté par le fait d'avoir céder ta virginité à un autre mais combien devrais-je te dire que ce n'est pas de ta faute ! Tu ne pouvais pas savoir ! Donc si tu dois en vouloir à quelqu'un ce n'est pas à toi mais au Pope ! C'est à cause de ce...ce...cette espèce d'ordure si tu en es la ! C'est de la faute de cet enfoiré si tu es dans cet état aujourd'hui !
Je relève vivement la tête pour protester, même si j'en veux au Pope je ne peux pas permettre que Kanon soit aussi grossier. Mais je ne dis rien, la lueur dans son regard m'en empêche, je ne lis...que de la folie et de la haine. Je m'approche et le prend pas les épaules pour en secouer.
-Kanon, calme toi on va trouver une solution d'accord ?
-Non je ne veux pas me calmer ! Comment le pourrais-je en sachant ce qu'il t'a fait ? Ce type ne mérite pas d'être le chef du Sanctuaire ! Il faudrait le tuer ce serait mieux pour tout le monde !
-Kanon arrêtes tu deviens fou !
Mais il ne s'arrête pas, il continue de hurler qu'il faudrait éliminer le Pope. J'ai beau le secouer et lui parler il ne se calmer pas. Je m'apprête encore à lui dire d'arrêter quand il dit quelque chose, une chose qui me retourne l'estomac. Je ne résiste pas, je lui décroche un crochet du droit dans la mâchoire. Je souffre de devoir le frapper mais la je ne peux plus fermer les yeux. Comment...comment a-t-il osé dire que c'était aussi de la faute d'Athéna et qu'elle aussi il fallait l'éliminer ! Je le regarde s'assoir par terre avec des yeux horrifiés, lui sourit malicieusement, visiblement heureux de m'avoir fait réagir.
-Répète ce que tu as dit Kanon ! Athéna...tu veux que je tue Athéna qui vient à peine de se réincarner...?
-Oui...je dis que tu dois tuer non seulement Athéna, mais aussi cet idiot de Grand Pope qui a choisi Aioros pour sa succession. Heureusement, personne au Sanctuaire ne sait que nous sommes jumeaux. Je peux t'aider si tu le désires.
Comment ! Maintenant il commence à critiquer le fait qu'Aioros est été choisi comme Grand Pope ? Alors qu'il s'agit du meilleur des choix ! Je crois bien que je n'ai jamais été autant en colère contre Kanon !
-I...Idiot ! Nous sommes des chevaliers d'Athéna ! Nous sommes censés la protéger ! Kanon, toi aussi tu es un chevalier et tu devras te battre à me place s'il devait m'arriver quelque chose de grave et...et toi tu...tu...
-Saga...et si tu étais honnête avec toi même pour changer un peu ?
-Quoi ?
Comment ça ? De quoi veut-il parler ?
-Il t'est déjà arrivé quelque chose de grave. Et le Pope en est le responsable. Je te connais bien plus que tu ne le pense. Et je peux lire en toi.
Qu'est ce qu'il dit ? Non...ce n'est pas mon frère...lui si gentil et si doux. Lui qui a toujours été la pour moi comme j'ai été la pour lui. Il avait cédé sa place à un être fait de folie et de haine. Encore et toujours à cause de moi. Mon cœur se serre à cette pensée.
-Je peux voir que dans ton cœur le mal s'est éveillé, à l'instant même ou le Pope a posé les doigts sur toi. Maintenant, laisse moi te dire, que tu n'as plus rien d'un ange mon cher grand frère. Non, maintenant, tu es le pire d'entre tous les démons.
Non ! Il dit des sottises ! Non, ce n'est vraiment pas mon frère qui est en face de moi ! Je n'ai plus le choix maintenant, c'est le seul moyen de le protéger de sa folie, lui ainsi que tout le Sanctuaire...
-Tais-toi Kanon ! Je ne peux davantage laisser en liberté le démon que tu es devenu ! Je vais moi même t'enfermer dans la prison qui se trouve au Cap Sounion !
Je l'assomme d'un puissant coup de poing dans le ventre et je l'emporte au Cap Sounion.
Lorsqu'il ouvre les yeux, il se trouve déjà derrière les barreaux de la prison, il s'y accroche pour se relever. Je le regarde, gravant une dernière fois son visage dans ma mémoire.
-Saga ! Délivres moi ! Laisses moi sortir ! Tu veux tuer ton propre frère ?
-Kanon, tu pourras sortir de cette cellule uniquement si c'est la volonté des dieux. Tu y resteras tant que le mal qui t'habite ne sera pas lavé. Jusqu'à ce qu'Athéna te pardonne. En attendant, adieu, petit frère.
-Sa...Saga...
Je le regarde son visage a retrouvé toute sa bonté. Mais je ne peux pas le libérer. Mon cœur se serre, deux larmes coulent le long de mes joues. Je vois les siennes également.
-Saga...je t'aime grand frère...
-Moi aussi je t'aime petit frère.
Une dernière larme et son visage retrouve toute sa folie.
-Ne pense pas pouvoir cacher indéfiniment le mal qui est en toi ! Pourquoi n'utilise-tu pas la force que les dieux t'ont donné pour te venger !
Je m'éloigne.
-Saga ! Je continuerai à te rappeler la fascination du mal ! Saga, ta véritable personnalité maintenant, c'est le mal !
Quelque chose se brise en moi. Je m'en vais. Je rentre dans mon temple pour tenter d'oublier que je viens de perdre mon frère, la seule famille qu'il me restait.
Tard dans la nuit, j'ouvre les yeux, je ne comprends pas pourquoi. Que...je ne contrôle pas mon corps ! Il se lève de lui même ! Je me regarde dans le miroir en face...que...mes cheveux ? Il sont gris ! Et mes yeux sont rouge ! J'enfile mon armure sans le vouloir. Et je sors, ou vais-je ?
Au mont étoilé ? Pourquoi ? Je monte. Hein ? C'est quoi ça ? J'entends une voix me parler ?
-Je vais faire ce qu'il y a de mieux à faire.
-Que...?
-C'est ce qu'il y a de mieux à faire pour le Sanctuaire.
-Qui...qui est-ce ?
-Tais toi et regarde.
J'arrive en haut. La première chose que je vois c'est...le Grand Pope ? Si c'était moi qui contrôlerai mon corps je me serrai mis à trembler comme une feuille. Je lui parle, sans vraiment que ce soit moi qui lui adresse la parole. Je me mets à rire comme un dément. Je le regarde encore une fois, le voir me donne la nausée, le souvenir de ce qu'il s'est passé il y a trois jours me donne le tournis.
-Tu vois, c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Sur cette pensée qui n'était pas la mienne, mon corps s'élança vers le Pope, mon poing traversa son cœur. Je le regarde tomber à terre la poitrine en sang...oh mon dieu...par Athéna qu'ai-je fait ? J'ai tué le Pope !
La suite s'est passée trop vite pour que je puisse tout assimiler dans les moindres détails...je me suis vu mettre les vêtements du Pope, m'infiltrer dans la chambre d'Athéna, une dague dorée à la main...je me suis vu tenter de tuer la déesse ! Soudain, Aioros est arrivé, il a sauvé Athéna, ah quel soulagement. Il s'est enfuie avec elle, emportant l'armure du Sagittaire. Plus tard, j'ai senti son cosmos s'éteindre...il était mort...je me suis effondré en hurlant son nom. Tout était de ma faute ! Encore et toujours de ma faute !
Les treize années qui ont suivi sont flou pour moi. Je ne me souviens de pas grand chose...La bataille des douze maisons contre les chevaliers de bronze, elle a eut lieu à cause de moi encore une fois ! J'en ai assez ! Trop de chevaliers sont mort par ma faute ! Les chevaliers d'argent, certain chevaliers d'or aussi...Masque de Mort du Cancer...Shura du Capricorne...Camus du Verseau...Aphrodite des Poissons...tous ces enfants que j'avais vu grandir et s'épanouir sont mort à cause de moi...et pour couronner le tout je me suis aperçu treize ans plus tôt que Kanon avait disparut du Cap Sounion ! Est-il mort ? Je n'en sais rien...et je ne veux pas y penser...ça fait trop mal...Quand Athéna est arrivée devant moi, j'ai repris totalement mes esprits, je me suis suicidé, en me plantant son sceptre dans la poitrine, devant elle, devant les chevaliers d'or survivant et devant les chevaliers de bronze. Elle m'a prit dans ses bras, m'a pardonné, elle a même pleuré ma mort. J'étais heureux, j'ai fermé les yeux, un visage magnifique se dessina dans mon esprit. La dernière parole que j'ai prononcé fut:
-Chevalier...Seiya...pardonne-moi...
Mais ma dernière pensée fut «Pardonne-moi Aioros...je t'aime...». La dernière chose que je vis en fermant les yeux, avant de mourir, ce fut, le sourire du Sagittaire...
A suivre
