AVERTISSEMENTS (01-02-2016)
Cette histoire s'étale sur 3 tomes, qui se regroupent sous le cycle « Le monstre qui dort ». Et ceci est le premier volume.
Cette saga suit le tome 7, mais en ignorant complètement l'épilogue, que je n'aime pas. Quelques détails sont différents : Snape n'est pas tué par Voldemort, mais torturé par les Mangemorts et j'ai gardé certains noms anglais parce qu'ils sonnent mieux. Chaque volume est composé en moyenne de 60 chapitres.
Disclaimer : Les personnages et le monde d'Harry Potter appartiennent à JK Rowling et je ne tire aucun bénéfice de leur utilisation. Cependant : Les autres personnages, et une partie du monde que vous découvrirez, m'appartiennent entièrement. S'ils vous plaisent, j'en serai ravie, mais je vous demanderai de ne pas les utiliser sans mon autorisation. Merci d'avance.
Je tiens de tout mon coeur à remercier ma correctrice, Wyny. Depuis le début de cette aventure, elle a patiemment corrigé chaque chapitre, toutes les fautes et les éventuelles incohérences. Grâce à elle, ses questions et ses conseils, mon écriture a réellement évolué au fil des chapitres. Et cette histoire a atteint un nouveau niveau de fluidité et d'écriture.
Introduction de la saga "Le monstre qui dort"
La jeune maman entra dans la chambre de son fils, où elle l'avait consigné un peu plus tôt dans la journée pour sa désobéissance caractérisée. Elle l'avait fait prévenir par un elfe qu'elle voulait le voir en pyjama et déjà couché, quand elle arriverait. Cette fois, il avait obéi.
Le petit garçon, âgé de huit ans, lui fit un sourire vraiment heureux en la voyant : il aurait peut-être quand même le droit à son rituel du soir ?
Elle l'observa du pas de la porte, avec un petit sourire en coin : son fils était vraiment superbe. Quel dommage qu'il ait un caractère de cochon. Il fallait pourtant qu'il apprenne à obéir à ses parents, pour savoir tenir son rang plus tard…
- Bonsoir, maman.
- Bonsoir, mon poussin. Tu as compris ta punition d'aujourd'hui ?
- Oui.
Le petit garçon baissa les yeux, et sa mère avança dans la grande chambre. Elle ne dit rien et parcourut des yeux les deux bibliothèques qui recouvraient l'un des murs. Son fils leva les yeux et demanda timidement s'il aurait quand même le droit à une histoire, ce soir.
La jeune femme alla chercher un petit livre noir écorné, sur l'une des étagères. Elle le contempla un instant, hésitante. La couverture de cuir était bien abîmée. Il faut dire que ce petit livre pour enfant avait été beaucoup utilisé. Il s'était transmis dans sa famille de mère en fille, depuis des générations. Et ça faisait longtemps qu'il avait complètement disparu de la circulation…
Aujourd'hui, elle avait un fils. Son mari ne voulant pas d'autre enfant, elle n'aurait pas de fille pour prendre sa succession. Devait-elle considérer son fils comme s'il était sa fille ? L'histoire fonctionnerait peut-être sur lui, comme elle avait fonctionné pour elle quand elle était petite, et comme elle avait fonctionné pour toutes les autres jeunes filles de sa lignée…
- Pour cette fois, j'accepte de te lire une histoire. Mais à la prochaine bêtise ou désobéissance, ce sera terminé. Tu es bien d'accord ?
- Oui, maman, dit-il d'une toute petite voix.
- Alors allonge-toi correctement et ouvre grand tes oreilles, car voici l'histoire du monstre qui dort…
« Il était une fois, il y a très longtemps, au temps des premiers sorciers, un roi et une reine qui s'aimaient plus fort que tout. Ils étaient heureux et régnaient en maîtres sur leur grand royaume : ils étaient les plus puissants de tous les sorciers.
Ils chassaient de leurs terres tous ceux qui pouvaient leur faire du tort. Ils étaient vraiment laids, mais ils étaient appréciés de tous, parce qu'ils étaient justes.
Un jour, ils avaient même chassé l'un des plus grands mages de leur époque, après eux-mêmes, parce qu'il causait du tort à quelques fermiers du roi. Tout le monde fut heureux de ce choix, sauf le vieux mage, très mécontent. Il leur jeta un sort pour que leur unité soit définitivement brisée dans les années à venir. Au début, les gens furent inquiets. Puis finalement, plus personne n'y prit garde.
Quelques années plus tard, ils eurent une petite fille. Tout le monde s'accordait à dire que c'était la plus jolie de toutes les petites sorcières, nées depuis l'origine des temps. Le roi et la reine étaient fiers d'avoir pu mettre au monde un bébé qui leur ressemblât si peu. Pour fêter cet événement, ils organisèrent une grande fête où tout le royaume fut invité. Pendant trois jours et trois nuits, tout le monde s'amusa.
Mais à l'aube du quatrième jour, un vieux devin tout ridé s'avança vers le roi et la reine, et de sa bouche sortirent les mots effrayants d'une prédiction. La petite fille commença à être montrée du doigt comme un monstre en devenir.
Le roi et la reine prirent peur, et ils chassèrent le vieux devin. Le soir venu, aucun des conseillers royaux n'avait été capable de déchiffrer les mots étranges. Ils s'accordaient seulement pour dire que le seul moyen d'éviter la réalisation de cette prophétie, c'était de la cacher au monde. Le roi et la reine se promirent l'un à l'autre de faire leur possible pour éviter la catastrophe.
Alors ils interdirent à quiconque de faire parvenir les mots du devin à leur fille. Tous les livres qui reprenaient les mots du vieil homme furent brûlés en place publique. Ils surveillaient aussi qui approchait la fillette, pour que ceux qui avaient entendu la prédiction ne puissent pas en parler par inattention. Bientôt, tout le monde oublia les mots mystérieux, sauf le roi et la reine.
La petite princesse, toujours plus jolie, grandit. Et ses pouvoirs aussi, car elle était fille de deux…
- C'est quoi cette prédiction, maman ? la coupa son fils, très curieux.
- On ne sait pas exactement, le livre ne le précise pas.
C'était vrai. A cet endroit, on ne voyait rien qu'une page blanche un peu tâchée, avec un gribouillage gommé qu'avait fait son arrière-grand-mère en recevant ce livre, il y avait un peu moins de cent ans de cela…
- Elle était si jolie, la princesse ?
- Oui, la plus jolie petite fille du monde.
- Et moi, je pourrais être la princesse ?
- Non, toi tu es le plus beau des petits garçons.
Après quelques minutes de réflexion, le petit homme manifesta son accord, même s'il aimait quand même être le héros des histoires, d'habitude. Sa maman, elle, était plongée dans ses pensées : quel effet le livre aurait-il sur un garçon ? Devait-elle s'arrêter ? Mais son fils était tellement désobéissant… Cela ne pouvait convenir à quelqu'un de son rang…
- Je peux reprendre ?
- Oui, s'il te plaît.
« La petite princesse, toujours plus jolie, grandit. Et ses pouvoirs aussi, car elle était fille de deux sorciers puissants. A deux ans, elle cachait ses langes à sa nourrice, à six ans, elle faisait bouger les grenouilles qu'elle griffonnait sur sa table d'étude. Pourtant, tout le monde lui avait expliqué qu'il s'agissait d'animaux malfaisants, connus pour porter malheur.
A dix ans, elle pouvait même faire apparaître ou transformer des objets. Un jour, elle avait fait apparaître une flaque d'eau sous les pieds de son professeur particulier de danse, pour la faire tomber…
Mais à chaque fois que quelqu'un venait se plaindre du comportement de leur fille aux deux époux, ils lui trouvaient une excuse. Ils espéraient ainsi que personne ne la traiterait de monstre. Puis ils allaient la voir, lui interdisaient de recommencer, et repartaient fâchés. Ils savaient en effet qu'elle n'en ferait qu'à sa tête, la fois suivante. Elle était vraiment désobéissante. »
- Comme moi, quand je fais une bêtise ?
- Un peu comme ça. Mais elle, elle recommençait toujours à désobéir, malgré ses promesses de devenir plus sage. Et à cause de ça, elle s'est attiré plein d'ennuis… Ecoute la suite, tu verras.
« A chaque fois, quand ils se retrouvaient seuls, les souverains se disputaient pour savoir qui était responsable du comportement de la princesse. Ils en venaient à se faire des reproches l'un à l'autre. Pourtant, disaient-ils, on a fait attention à ses fréquentations, on a prit soin de l'éduquer avec des professeurs particuliers compétents, elle a toujours été surveillée de près par tout notre entourage. Où a-t-on fait une erreur ?
Et la petite fille sentait la tension qui se faisait de plus en plus présente au fil du temps, entre ses parents. A seize ans, elle s'enfermait souvent seule dans sa chambre. Dans ces moments-là, elle faisait apparaître dans sa main des images de petits crapauds, qu'elle embrassait et transformait ensuite en miniatures de prince charmant. Elle s'ennuyait tellement, mise à l'écart du monde.
Une fois, elle ne vérifia pas qu'elle était seule avant de créer un petit crapaud holographique et de l'embrasser. La petite elfe de maison qui passait à ce moment là fut tellement effrayée qu'elle en fit tomber un vase. La princesse se mit en colère : celui qui venait la déranger avait fait disparaître son crapaud, avant qu'elle ait eu le temps de le transformer. Quand elle vit disparaître l'elfe de maison, elle pesta contre leur incompétence.
De son côté, la petite elfe se punissait pour avoir cassé un vase, ne pas l'avoir réparé, et avoir mis en colère la princesse. Le roi et la reine, qui passaient par-là, lui demandèrent ce qui lui arrivait. L'elfe raconta alors tout ce qu'elle avait vu, pour plaire à ses maîtres.
Les deux souverains furent horrifiés. Ils voulurent appliquer aux grands maux les grands remèdes, car les mots du devin avaient fait leur chemin dans leur tête. Ils se dirent que, puisque leur fille devait devenir un monstre, il fallait l'envoyer dans un endroit où elle ne pourrait faire de mal à personne. Seule.
Ils convoquèrent leur fille pour leur faire part de leur décision. Malgré ses cris de colère et ses larmes de détresse, ils restèrent inflexibles. Pourtant, chaque mot des supplications de leur enfant était comme un poignard empoisonné dans leur cœur. Chacun faillit fléchir plusieurs fois, mais tint bon en se raccrochant à l'idée que son conjoint arrivait, lui, à garder la tête froide.
Ils lui laissèrent le portoloin qu'ils venaient d'inventer pour la conduire dans un lieu désert où pourtant, elle pourrait vivre sans souffrir du moindre manque. Elle décida de se cacher plutôt dans le château, et d'envoyer là-bas quelqu'un d'autre. Elle appela un elfe de maison, lui demanda d'emporter l'objet, et le serviteur fut conduit au loin à sa place.
Très mécontent contre cette nouvelle mauvaise blague, celui-ci rentra au château d'un claquement de doigts. Mais il se tut, parce que la princesse était aussi sa maîtresse. La jeune fille, descendue discrètement au fin fond des cachots, se cacha et attendit que ses parents viennent la chercher et la punissent encore une fois pour sa désobéissance.
Elle attendit longtemps et finit par s'endormir. Le roi et la reine, inquiets pour leur fille, se mirent en route pour lui rendre une visite surprise. Quand ils transplanèrent dans la fraîche demeure qu'ils lui avaient fait bâtir, ils firent fuir un animal sauvage qui se repaissait, dans ce coin paisible, d'une charogne qu'il venait d'y amener.
Quand ils virent les os rongés et le portoloin tout à côté, ils crurent qu'ils avaient perdu leur fille pour toujours. Ils rentrèrent effondrés et commencèrent à se disputer. Tant et si bien qu'ils firent fuir les habitants de leur château, au fur et à mesure que leur voix montait.
Quand ils se crurent seuls, ils perdirent toute dignité, et ils s'envoyèrent des sorts de toute sorte pour se punir l'un l'autre. Ils n'imaginaient pas que leur fille, réveillée par ces cris qui faisaient trembler le château, était remontée pour voir ce qui se passait.
Elle était restée cachée derrière une porte en comprenant que ses parents se disputaient à cause d'elle. Elle n'osait pas aller les voir tout de suite. Elle était si bouleversée qu'elle ne sentait même pas les sorts qui, en ricochant sur les murs, venaient la toucher. Elle retourna se cacher en attendant que passe la tempête.
Quand ils furent calmés, les deux grands sorciers regardèrent les dégâts autour d'eux. Ils s'en voulaient l'un à l'autre à un point inimaginable. Pourtant, ils étaient incapables de se jeter un sort mortel, parce qu'ils s'étaient vraiment aimés très longtemps.
Ils décidèrent d'organiser un grand conseil. Là, ils expliquèrent à tous qu'ils avaient décidé de se séparer et de vivre chacun à un bout de la terre, même s'ils ne précisèrent pas que c'était parce qu'ils ne se supportaient plus. Tout ce qu'ils possédaient fut partagé entre eux deux, et la population suivit qui le roi, qui la reine. »
Le petit garçon se dit que si ses parents se disputaient parfois, c'était peut-être de sa faute. Mais il ne voulait pas qu'ils se séparent…
- Si la princesse avait obéi, ses parents ne se seraient pas séparés ? demanda-t-il.
- Effectivement, ils auraient été fiers d'elle et seraient restés ensemble, heureux et unis.
- Et si elle s'excuse et qu'elle leur promet d'obéir désormais, ils pourraient se remettre ensemble ? demanda-t-il encore, angoissé.
- Eh bien, ce n'est pas aussi simple… A force d'être une vilaine fille, elle… Mais attends la suite, tu vas comprendre pourquoi s'excuser ne peut plus marcher, au bout d'un certain temps.
« La princesse n'osa se montrer que deux jours après. Elle avait faim, elle avait soif, et elle voulait s'excuser auprès de ses parents. Mais quand elle apparut dans la Grande Salle, devant son père qui trônait seul, elle fut surprise par le mouvement de recul de toute l'assemblée à sa vue.
Selon ses habitudes, elle s'approcha de son père et, posant une main sur son bras, elle lui demanda s'il n'était plus fâché contre elle. Le roi se mit en colère : comment ce monstre osait-il se faire passer pour sa jolie princesse ? Alors qu'il avait expliqué à tout le mode qu'elle était morte ! En rage, il la chassa du palais.
Puisque son père ne voulait plus d'elle, elle décida d'aller voir sa mère. Elle avait entendu dire qu'elle avait élu domicile à l'autre bout du monde. Elle s'y rendit, en puisant l'eau des sources et en mangeant le pain des besaces, que des gens effrayés oubliaient derrière eux, quand ils s'enfuyaient à sa vue.
Quand elle arriva chez sa mère, il se passa exactement la même chose que chez son père.
- Mais pourquoi ne me reconnaissez-vous pas ? Qu'est-ce qui a changé ?
La reine lui fit parvenir un petit miroir. La princesse le fit tomber quand elle vit son reflet.
Elle n'avait plus qu'un œil, énorme et rond, tout jaune. Ses cils blonds, épais, formaient d'étranges lances. Sa pupille, autrefois si sombre et si brillante, se résumait désormais à un petit croissant de lune grisâtre et sans vie, terne et froid.
Et sa bouche était effrayante. Elle était obligée de sourire, ses lèvres étant devenues presque inexistantes. Tout le monde pouvait ainsi voir ses dents, énormes et aiguisées.
- Comment voulez-vous que je reconnaisse ma fille à travers un monstre comme vous ? Voulez-vous vous moquer de mon apparence en vous faisant passer pour la princesse ? Votre âme doit être bien noire pour que vous ressembliez à cette chose. »
- Pauvre princesse ! Elle est devenue laide ?
- Oui, elle a pris l'apparence d'un monstre à force de désobéissance, de provocations, d'agressivité, et ses parents n'ont pas réussi à reconnaître ce qu'ils croyaient connaître en elle.
- Mais moi, on a dit que je ne suis pas la princesse, hein ?
- C'est bien ce qu'on a dit. Toi tu es mon magnifique petit garçon. Et pour le rester, il faut être sage et ne plus me couper pendant l'histoire, répondit la jeune maman.
Son fils était plongé dans ses pensées. Il avait manifestement beaucoup de questions à poser, et il hésitait à lui en faire part. Et même si elle aurait donné cher, pour savoir ce qu'il pensait de cette histoire, il ne fallait pas lui donner trop d'explication, à son âge, pour que le livre fonctionne mieux.
Elle interrompit donc le cours des pensées du garçon en reprenant sa lecture, en sachant que cette fois, il ne la couperait plus.
« La jeune fille ne sut que répondre. Elle s'enfuit loin du château de sa mère. Elle pleura longtemps, tant et tant qu'elle se dessécha. Elle fut ensuite prise d'une colère noire, d'un noir si sombre qu'il aurait pu engloutir à lui seul tout le bonheur du monde.
Elle jalousa les gens bons, en pensant que ses parents ne l'aimaient plus parce qu'elle était devenue laide et parce que son âme était noire. Mais cette colère en elle éveilla une puissance telle que personne ne pouvait plus lui arriver à la cheville.
Au bout de quelques jours, une vague de cruauté s'abattit sur le monde. Les vols, les meurtres et les batailles s'enchaînaient. Le roi crut que la reine l'attaquait, et la reine crut que c'était le roi qui avait commencé. Ils menèrent leurs troupes à la bataille. Il y eut beaucoup de morts.
Sur le champ de bataille, au milieu des combattants, ils reconnurent tous les deux le monstre qui était venu les voir. Chacun d'entre eux, en voyant les dégâts qu'il causait chez l'adversaire, voulut se l'approprier. Et en même temps, chacun créa un artefact pour le contrôler. Mais parce qu'ils donnaient tous les deux des ordres contradictoires, la princesse devenue monstre ne sut plus où donner de la tête. Elle commençait à gonfler et enfler de colère.
En voyant qu'ils n'avaient aucune emprise sur lui, les deux souverains lui envoyèrent tous les deux en même temps un sortilège d'endormissement. Mais les deux sorts ensembles avaient bien trop de puissance. Le monstre sembla éclater, s'éparpillant en de nombreux morceaux. Quand l'explosion se dissipa, tous crurent voir la princesse. Mais elle se mua à nouveau en ce monstre qui effrayait tout le monde.
Cependant, les sorts des deux souverains firent finalement effet et le monstre s'endormit. Il disparut aux yeux du monde, dans un grand nuage de fumée blanche.
Les sorciers et les hommes semblèrent reprendre leurs esprits et ils réapprirent la paix. Pour autant, la guerre avait laissé sur le monde une emprunte indélébile et les sorciers, accusés de l'avoir provoquée, furent contraints au bannissement. Depuis ce temps, ils se cachent des hommes, de leur colère et de leur convoitise.
Heureusement, aujourd'hui le monstre dort et le roi et la reine ont emporté leurs secrets. Alors les sorciers qui faillirent disparaître vécurent heureux et longtemps. »
- Tous ces problèmes à cause d'une princesse désobéissante ? demanda le petit garçon dans un bâillement comme il en avait rarement eu.
- Oui.
- Et… le monstre, qu'est-ce qu'il est… devenu ?
- Tu l'as entendu, il dort. C'est grâce à ça que tout va bien. Et c'est maintenant à ton tour de dormir. Tes yeux se ferment tout seul, tu le sens ?
- Mmm…Oui…
- Alors soit un petit garçon bien sage et dort. Si tu nous obéis, tu ne deviendras jamais un monstre.
La jeune femme se releva et garda avec elle le petit livre corné. Il devrait faire son effet maintenant. Elle pouvait donc le garder avec elle. Elle le donnerait à son fils plus tard, quand il serait prêt à avoir, lui aussi, des enfants. Elle s'approcha sans bruit de la porte de la chambre.
- Maman…
Ce n'était qu'un souffle mais la jeune femme se retourna néanmoins, surprise de la résistance de son fils. Il aurait dû être déjà profondément endormi.
- Je n'aime pas… ton histoire…
Et il sombra complètement, enfin endormi. Sa mère se mordit la lèvre, puis esquissa un vague sourire en espérant qu'elle ne s'était pas trompée. Ça avait marché pour elle. Ça devait marcher pour lui…
- Dors, mon poussin, demain tu auras oublié cette histoire, mais pas la leçon. Et ton père sera peut-être plus fier encore de t'avoir pour fils.
Et la jeune femme referma enfin la porte derrière elle, lentement, en silence.
