Nouvelle fic sur HG.
La plupart des persos appartiennent à Suzanne Collins.
C'est un UA qui ne sera pas long. J'ai été inspiré par un film que j'ai vu mais je ne n'en reprends ni les persos, ni l'histoire. Si vous trouvez lequel, dites-le-moi.
Bonne lecture.
Partie 1
PDV Katniss
Balancée sans ménagement sur le lit miteux de « ma » chambre, je me mis à fixer le plafond plein de toiles d'araignées tandis qu'un gros dégueulasse arrachait mes dessous. Il ne savait toujours pas, depuis le temps que j'étais sa favorite, qu'il rajoutait à sa note en faisant des dégâts sur mes habits. Snow le rappellerait à l'ordre dans tous les cas. Je tressaillis à peine quand il me travailla au corps comme un porc. Ce que je supportais mal c'était son odeur nauséabonde, mélange d'alcool et de sueur et de fumier. Il ne tenta pas de m'embrasser, une grosse balafre lui barrait l'œil, rappel de mon refus de lui céder la seule partie de mon corps qu'il convoitait pourtant férocement.
Un baiser c'était trop intime, j'avais embrassé un garçon une fois, il y a longtemps : un jeune garçon téméraire qui aimait la chasse. Mais il était mort à la guerre, il y a quelques mois…
Je fermai les yeux, penser à lui me faisait mal, réminiscence d'une vie heureuse qui avait basculé du moment où il était parti. J'avais découvert que chaque parent était prévenu dans ce patelin que les filles qui naissaient étaient destinées (dès seize ans) au commerce de Snow et de son fils qui comptait assurer la relève. C'était une vieille dette soi-disant que les habitants de la ville lui devaient. Il les avait libéré d'un tyran… pour au final en devenir un lui-même.
Le gros porc tenta de me retourner pour me souiller de la pire manière, je résistai, il attrapa mes cheveux, je criai et attrapai son poignet pour le mordre. Il hurla, me frappa au visage, le goût du sang me donna la nausée. Malgré le tournis je répliquai en lui donnant un coup de genou dans les parties. Il abandonna en glissant hors du lit.
Bordel ! J'étais dans la mouise ! J'allais morfler, car ce bâtard refusera de payer. Je sortis du lit, le gars au sol gémissait comme une fillette. J'eus envie de lui donner un gros coup de pied, punie pour punie, autant en profiter. Je m'y donnais à cœur joie jusqu'à ce qu'on me saisisse par les bras et qu'on m'éloigne de ce minable incapable de forniquer avec sa femme et qui préférait dépenser son salaire à me déshonorer !
La sentence ne se fit pas tendre : dix coups de ceinture (le fouet, ça esquintait trop) ! Tant pis, après une heure ça deviendra tolérable, j'en avais vu d'autres !
Snow me convoqua juste après. Endolorie, je peinais à m'asseoir.
-Tu n'en fais qu'à ta tête ! J'ai jamais vu pareil tête de mule ! Tu me fais perdre de l'argent !
J'avais trop mal pour m'indigner. Je lui montrai juste l'état de mes sous-vêtements. Snow s'agaça de plus belle.
-Tu vas devoir trouver un moyen de t'en fournir de nouveaux.
-Je paierai pas à la place de ce fils de…
-Tais-toi ! Je t'interdis d'insulter les clients ! Ils viennent de loin pour toi et les autres.
Je grimaçai, qu'est-ce que j'en avais à battre ? Et les autres filles aussi. Notre seul but était de sortir de ce cauchemar sauf qu'il nous tenait par nos familles.
-Allez va te rafraichir, j'ai un dernier client pour toi. Un nouveau.
C'était un coup dur.
-Je ne peux rien faire, va falloir attendre.
Il m'examina puis soupira :
-Je te laisse une demi-heure.
-C'est pas suffisant ! Grognai-je.
-T'auras rien d'autre et si tu ne lui fais pas un bon accueil, je vais récupérer ta sœur plus vite que prévu.
Mon cœur se vrilla sous la sournoiserie de cette menace. Il savait comment me tenir. Ma sœur était tout pour moi. Elle n'avait que quatorze ans. Il lui restait à peine deux années avant de perdre son insouciance. Je savais que je luttais seulement pour la protéger, je subissais tout ça pour ma petite Prim. J'avais réussi à mettre de l'argent en planque. Je piquais une pièce dans chaque portefeuille à disposition dès que le client faisait sa petite sieste, ce qui ne manquait jamais d'arriver.
Depuis deux ans que j'étais ici, j'avais économisé pas moins de cent dollars. Cela ne me ramenait pas à de bons souvenirs car il m'avait fallu supporter d'innombrable fois l'insupportable pour en arriver là. Il fallait que je tienne jusqu'à ce que je puisse m'enfuir avec elle. C'était ce qui me tenait en vie.
-Très bien, marmonnai-je.
Je fis un saut dans ma chambre pour récupérer une nouvelle robe et descendis dans l'unique salle d'eau pour me rafraichir. Je me hâtai d'enlever mes habits car le contact du tissu me brûlait la peau. Je constatai vaguement les dégâts sur mon dos en jetant un œil au miroir cassé qui ornait le mur défraîchi. Je me sentais mal, je n'aimais pas être rabaissée ainsi. Je n'aimais pas me sentir prisonnière d'une vie intolérable. Je n'aimais pas être « jolie ». Je faisais tout pour m'enlaidir mais je n'entendais que ça dans leur bouche : « tu es drôlement mignonne, ma jolie ». Cette fois, avec ma lèvre qui avait gonflé, je n'étais pas belle à voir. Tant mieux. Je fis ce que je pus pour effacer le passage de ce monstre dans mon corps et me rhabillai avec la robe d'un blanc passé au décolleté trop engageant. Mais je n'avais que deux robes et l'autre était tâchée de sang. Je devrais la nettoyer en rentrant.
Je retournai dans ma chambre, un endroit lugubre et puant. Assise sur le rebord du lit, je patientai, toujours nauséeuse. J'avais encore tellement mal. Et l'idée de supporter un inconnu dans cet état me révulsait. L'idée même de quoi que ce soit me donnait envie d'hurler. Mais je ne leur donnerai pas cette satisfaction. Un coup fut frappé. Je sursautai en tournant la tête vers la porte qui s'ouvrait.
Bernie, une brute épaisse, m'annonça mon visiteur et lui laissa la place pour entrer. Je me détournai instinctivement. La porte se referma et le client fit quelque pas. J'aurais dû l'accueillir comme je le faisais d'habitude, avec mon regard glacial qui signifiait tout ce que je pouvais ressentir pour un individu de cette espèce. Mais là, c'était au-dessus de mes forces.
Il se rapprocha encore, tendit la main vers moi. Je reculai par automatisme.
-Bonjour, je m'appelle Peeta.
Je fixai la main puis le bras puis toute la silhouette du propriétaire de cette voix étonnamment douce. Quand je découvris son visage, il ramena sa main vers son chapeau qu'il tenait désormais des deux mains devant lui. Il détourna le regard si tôt je croisai les siens.
Il était mal à l'aise !
Perplexe, je continuai de le fixer. Il était drôlement jeune, et ne ressemblait en rien aux gars habituels qui venaient ici. Il sentait bon, il était rasé, propre sur lui-même.
-Le temps passe, lui rappelai-je.
Il fallait en finir, je voulais rentrer chez moi et dormir.
-Je ne sais pas trop comment on fait.
Je l'examinai de nouveau. Il regardait vers le sol.
-Pardon ?
-C'est mon oncle qui m'a emmené ici. Moi, je voulais pas. Je dois bientôt me marier et…
-Et quoi ?
-Il veut que je devienne un homme avant.
Il crispa ses doigts sur son chapeau. Si je ne n'étais pas si mal en point j'aurais pu avoir pitié de lui.
-Qu'est-ce qu'on fait alors ?
-Rien.
Je l'observai, surprise. Il osa cette fois croiser mon regard. Je clignai des yeux, ébranlée par tant de douceur et d'innocence.
-Je vois bien que vous n'allez pas bien, ajouta-t-il. Et je n'ai pas envie de faire ça. Pas comme ça.
Je ne sus que répondre, je réfléchissais à ce qu'il venait de me dire quand je perçus un effleurement sur ma lèvre enflée.
-Vous devez avoir mal.
Je repoussai sa main avec violence, tapant presque sur son bras pour qu'il s'éloigne.
-Ne me touchez pas ! Sifflai-je.
Il recula, interdit.
-Pardonnez-moi.
Il m'énerva avec son air contrit.
-Il faut donner le change, le rappelai-je à l'ordre .
Je tentai de déboutonner ma robe, il se retourna.
-Il faut faire du bruit, aidez-moi à taper le lit contre le mur.
Il s'exécuta et je défis les draps par la même occasion. Dehors, j'entendis des ricanements. Sûrement son oncle qui veillait au grain. Je me réjouis de me foutre de lui ainsi. Une revanche qui me fit du bien aussi minime soit-elle. Après cinq minutes, le jeune homme commença à suer.
-C'est bon, ça fera l'affaire. Enlevez votre pantalon et allongez-vous pour faire semblant de dormir.
Je terminai d'ôter ma robe, assise au bord du lit. Ses doigts effleurèrent mon dos. Je me crispai, raide comme un balai, résistant à l'envie de me retourner pour le gifler.
-Qui vous a fait ça ?
-Personne.
Je m'allongeai à ses côtés, cachée sous le drap. Il était tout pâle subitement. J'entendis des pas, je pris une position plus équivoque mais cela me coûta.
-Fermez les yeux.
Une tête passa dans l'entrebâillement de la porte qui venait de s'ouvrir. Bernie eut un sourire satisfait.
-Il dort, dis-je.
-Ok, tu le lèves dans dix minutes.
Il s'en alla sans attendre ma réponse et je soupirai de soulagement et de douleur. A côté, le gamin se leva, se rhabilla et alla ramasser son chapeau. Une fois moi-même présentable, je le rejoignis.
-Il faut jouer le jeu jusqu'au bout, sinon Snow me tuera.
Il observait le paysage à travers les fenêtres sales. Il hocha simplement la tête mais je pris cela pour un oui.
-Bien.
Il était toujours tout pâle.
-Il faut que vous vous ressaisissiez.
Son menton tremblait. Une impulsion me poussa à poser ma main sur son épaule. Il tourna son visage vers moi. Il était triste. Non, en fait il était malheureux.
-Je ne veux pas me marier.
-Pourquoi ?
-Je ne la connais pas.
-Refusez dans ce cas.
-Je ne peux pas, elle est enceinte.
Je fronçai les sourcils.
-Je croyais…
-Je n'y suis pour rien, mais comme mon oncle veut réellement s'unir à sa famille pour des raisons d'argent, il me force la main. Il m'a élevé quand mes parents sont morts il y a dix ans et depuis, je ne cesse de devoir le rembourser.
Je connaissais cette sensation. Je pressai son épaule.
-Je suis désolée.
J'étais sincère, il le vit, eut un léger sourire qui transforma son visage.
-Vous êtes beau, vous trouverez une femme que vous aimerez et qui vous aimera. Ne vous laissez pas piéger sinon c'est fichu.
Je le poussais vers la sortie car j'entendais les pas de Bernie qui revenait. Avant d'ouvrir la porte, il eut un dernier regard vers moi.
-Je pense que je l'ai déjà trouvée.
-Qui donc ?
-La femme que j'aimerai.
Il me sourit encore, un sourire indéfinissable puis il reprit contenance avant de quitter la pièce.
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